John D. MACDONALD (Etats-Unis)

L'encadré - John D. MacDonald - You live once - 180 pages.
Première édition en 1956 - réédité en France par la Série Noire.
Possibilité de se le procurer actuellement chez divers éditeurs, notamment par les librairies en ligne et les bouquineries.

Il ne me semble pas avoir vu John Mac Donald mentionné quelque part sur ce site, alors j'y vais de mon commentaire !
Les MacDonald, femmes et hommes, ont fort bien contribué à la notoriété du roman policier. John Mac Donald, (1916 -1986 ), apporta sa pierre à l'édifice arborant en plaques plus ou moins bien astiquées, mais toujours inoubliables, les noms et qualités des détectives durs à cuire du polar américain. Le privé de John Mac Donald se nomme Travis MacGee. Il habite sur un bateau et ne dédaigne pas, le cas échéant, de sauver l'orphelin et la veuve ( surtout quand elle est jolie ...) Ses aventures, au nombre d'une vingtaine, sont une sorte de parabole de l'Amérique des années soixante, et ses travers.

Dans "l'encadré", ce n'est pas Travis Macgee qui enquête, mais un jeune cadre dynamique des années cinquante, soucieux de faire sa place à la Consolitaded Pneumatic, Inc., et la bonne société de Warren.
On dit souvent que tout un chacun à un cadavre dans son placard. On le dit quand on est assuré de ne pas en trouver en ouvrant la penderie. Mais si, à l'instar de notre héros, vous entrez dans votre dressing pour choisir une chemise et découvrez entre les cintres, un personnage qui n'a rien à y faire, la mine livide et votre meilleure ceinture inexorablement passée autour du cou, vous pouvez être assuré que les ennuis vont commencer :
".. Bon, maintenant, je pose les questions et tu y réponds. Pourquoi l'as-tu tuée ?
- Je ne l'ai pas tuée.
Il me frappa de nouveau, au même endroit. je m'essuyai la bouche et dis :
- Bon, maintenant, je veux un avocat."

Evidemment, ce type d'ouvrage n'est pas pour les petits écoliers. Il parle sans ambages des laideurs quotidiennes, des rapports humains plus ou moins reluisants, mais il en parle sans s'y attarder complaisamment. Bien écrit, bien traduit, avec une dérangeante facilité à nous faire revivre "en live" nos propres sensations, à travers les péripéties de l'intrigue et les émotions du personnage principal narrant sa redoutable mésaventure.
Si vous aimez les atmosphères scotch à l'eau, belles américaines aux calandres spectaculaires et ailerons de requins, vraies femmes aussi bien carrossées, n'hésitant pas à courir sous la pluie en talons hauts et robe fourreau ( à l'époque, les couturiers savaient encore faire des pinces aux vêtements ), si vous appréciez le "pep" du rêve américain, après les dérives du maccarthysme, alors, vous aimerez savourer ce bouquin, bien à l'ombre, un cocktail à la main. Vous qui êtes certain qu'il n'y a pas de cadavre dans votre placard.

Oups ! J'ai oublié de mentionner le nom du héros : Clint Sewell. C'est important, quand même ...

Merci AG, je prends note de ce livre, c'est en plein mon genre. En fait, ça fait un bout de temps que l'auteur figure dans ma LAL sans titre en particulier.

Si tu connais bien l'auteur est-ce que c'est le livre à lire d'abord ?

Bonjour !

Je pense que tout est à lire, en commençant par les aventures du privé Travis MacGee, pour qui aime ce type d'investigations, ce qui semble ton cas ! Le problème se situera au niveau des rééditions disponibles. Mais je trouve que "L'encadré" est une quintessence de l'esprit du roman noir en même temps qu'un roman à suspense, puisqu'il s'agit d'une enquête, mais qui met en scène et dénonce subtilement les moeurs de l'Amérique de l'époque. En plus, subtilement traduit également ! Bref, j'aime. Une écriture qui se lit bien, donc bien écrite !
Je ne suis pas très présente en ce moment, pardon à tous ! Bonne lecture !

C'est vrai AG on te voit peu, merci au commentaire de Mousseline qui t'a fait revenir parmi nous.

Merci, Zeta, c'est sympa ! Et une bizzz spéciale à Mousseline ! Pas rancuniers, les rats de biblio ! C'est vrai qu'en ce moment, j'ai du mal à me dédoubler ... Mais je ne suis jamais loin, même si ces temps derniers, j'ai un peu perdu le fil. Je vois que ça bosse toujours bien, et que ça dévore du papier, sur les rayons de la bibliothèque... lorsque la porte est refermée, quand la maison s'endort, et que les souris, chaussant leurs bésicles, bien tranquilles autour du feu qui s'endort, quelque grillade de fromage fondu à portée de patte, peuvent s'adonner à leur passion !