Chochana BOUKHOBZA (France)

De : gallomaniac (Message d'origine) Envoyé : 2007-01-28 06:43

Les herbes amères, Chochana Boukhobza. 4/5
Ed.Balland 1989, Points 1990, 183 pg.

Jane, qui avait quitté Paris il y a 5 ans après la mort accidentelle de son amour Marc, est de retour et rencontre contre son gré sa belle-mère Irma, vieille femme juive survivante d'un camp Nazi. Marc, peintre d'art, avait hérité les traumatismes de sa mère; pour Jane cela avait été comme si Irma tyrannisait Marc avec ses souvenirs. Dans la nuit qui suit, Irma essaye de se suicider. Jane, qui
visite Irma à l'hopital, développe de la tendresse pour cette femme, qui est maintenant pour elle "un rendez-vous manqué avec l'Histoire...". Jane va à la recherche de la vérité sur le passé de Marc et de Irma.

Les traumatismes des camps de concentration durent toute la vie et sont transférés souvent sur la génération suivante. Pour les ens comme Jane, venue de l'extérieur ce n'est pas facile à comprendre. Boukhobza en a fait la trame d'un roman. Ce roman, bien construit, touche aussi à d'autres aspects de la vie et de la mort; l'enquête du passé est la quête vers un bonheur co-existant avec le malheur, où la vie est "comme un bouquet d'herbes, mi-amères, mi-douces".

Chochana Boukhobza est née en Tunisie en 1959 et émigrée en France en 1963 à l'âge de quatre ans. Cette juive tunisienne a grandi dans trois langues: l'hébreu, l'arabe et le français. Journaliste (Judaïque FM) et écrivain, elle a écrit 6 romans et quelques livres illustrés pour jeunesse.
Un été à Jérusalem (1986).
Le cri (prix Méditerranée1987).
Les herbes amères (1989).
Bel canto (1991).
Pour l’amour du père (1996) .
Sous les étoiles (2002).

En lisant ce livre, j'ái pensé beaucoup à un livre-document néerlandais d'une de mes connaissances Dunya BREUR: "Een verborgen herinnering" (Un souvenir caché, 1983 et 2ème ed. 1995) "Avec les dessins de Aat Breur-Hibma du camp de concentration des femmes Ravensbrück et les prison de Scheveningen et Utrecht 1942-1945".
Le souvenir caché, c'etait une valise sous le lit de la mère Aat, après 3 ans dans camp Ravensbrück libérée par les Russes en avril 1945. La valise a été entourée pendant toute la jeunesse de Dunya d'un tabou pesant. Dunya était juste née en 1942 quand son père a été tué et sa mère déportée. Ce n'est qu'à la fin des années 1970 que Aat a eu la force de montrer à Dunya le contenu de cette valise qui était pleine de dessins. Dunya, de formation traductrice de langues slaves, est allée interviewer les personnes dessinées encore en vie et elle a écrit un livre saississant, publiant en même temps les dessins de sa mère, qui sont maintenant au Rijksmuseum, Amsterdam.

Le troisième jour de Chochana Boukhobza





Note : 4/5