Magda SZABO -Rue Katalin

Rue Katalin de Magda SZABO
250 pages
Prix du meilleur roman européen en 2007
(information tiré du site des éditions Viviane Hamy )



Quatrième de couverture :
« Nous restâmes assis en silence, comme de braves frère et soeur, et pour la première fois de ma vie, je pressentis que les morts ne mouraient pas, que ce qui avait un jour été vivant sur cette terre, sous quelque forme que ce soit, était indestructible. »
Les morts demeurent: Rue Katalin en donne une magistrale illustration. À Budapest, des années après la disparition de la jeune Henriette, les membres de trois familles vivent sous l'emprise de sa présence. Et, d'outre-tombe, la jeune fille nous introduit dans la vie naufragée de ceux qui furent ses amis: Balint, Irén, Blanka, M. et Mme Elekes..
Que s'est-il passé pendant la guerre, rue Katalin? Quels événements ont acculé ses habitants à la détresse et au désespoir ?



Avis de Presse :

« Ce que nous dit Magda Szabó, avec une grâce et une simplicité
confondantes, c’est que, de tout ce qui constitue une vie, seuls
quelques lieux et épisodes comptent vraiment. […]
Oui, c’est bien cela au fond qui est fascinant chez Magda Szabó, cette réflexion profonde sur ce qu’on garde, ce qu’on laisse. »
F. Noiville, Le Monde


« Magda Szabó […] confirme dans cet opus nouvellement traduit son art de conteuse. »
D. Descaves, Le Matricule des Anges

« Très bonne facture littéraire et humaine qui laisse rêveur, la dernière page tournée… »
H.N. Gélineau,Page des Libraires

« Ce livre est rempli d’humanité, tout en sensibilité, en émotion et en délicatesse. »
Le République du Centre

«Jamais abruptement évoquée, l’histoire de la Hongrie s’insère dans une
trame romanesque de la meilleure étoffe. De celle qui exerce un charme
indélébile. »
D. Gautret, Famille chrétienne

« Pétri de tristesse et de nostalgie, Rue Katalin traverse plus de trente ans de l’histoire hongroise. […] À
la détresse de ses personnages, Magda Szabó mêle ses propres souvenirs
avec une pudeur merveilleuse : son roman n’en est que plus poignant. »
A. Clavel, Lire

« Entre 1934 et 1968, la grande romancière hongroise Magda Szabó traque les
petites faiblesses des uns, les faillites minuscules des autres […].
Les familles traversent la guerre, la déportation des juifs et des
prisonniers, les “sanctions disciplinaires” au royaume faisandé du
socialisme, avant les éclats de l’insurrection de 1956.
Magda Szabó manie la férocité avec une étrange douceur. Et les morts se
penchent sur l’épaule des vivants, témoins incrédules des malheurs que
l’Histoire inflige à ceux, amers complices, qui parviennent à durer.
Loin de la rue Katalin et du paradis à jamais perdu. »
M. Chaudey, La Vie

« Les souvenirs de la Seconde Guerre
mondiale et de l’insurrection de 1956 y sont prégnants, qui disent
justement la honte de la collaboration hongroise avec l’Allemagne nazie
puis d’une répression sauvage de l’énergie civile. Mais bien que les
fins soient rarement heureuses chez ce remarquable auteur, rien n’y
semble jamais tout à fait perdu, comme si le souvenir constituait en
soi une vertu. »
R. Grandmangin, Magazine littéraire

« Il y a dans ce livre comme un air de paradis perdu. Ce n’est pas la
nostalgie qui prime, et sa douleur corollaire, mais le tragique. […]
Par épisodes clés depuis 1934 jusqu’en 1968 en passant par l’insurrection
de 1956, Magda Szabó nous dévoile les origines d’un désespoir qui
détruit tous les protagonistes. Avec cet art bien à elle de mettre au
jour les blessures, même les plus anciennes, parce que quoi qu’on
fasse, non seulement elles ne guérissent jamais, mais elles vous
accompagnent, restent douleur tout au long de la vie et se rouvrent
sans cesse. »
F. Guillermet, Virgin

« Magda Szabó enregistre dans son œuvre la façon dont, en Hongrie, l’Histoire
piège les destins individuels, dont les félicités intimes sont rongées
par le monde alentour. Le tout avec un art des intérieurs et du
portrait qui lui vaut le qualificatif de Mauriac protestante. »
B. Boulouque, Madame Figaro

« Dans l’ensemble de l’œuvre de Magda Szabo, l’oppression communiste et la
situation politique apparaissent toujours en filigrane, mais, avec Rue Katalin, elle donne à voir les blessures hongroises depuis la Seconde Guerre mondiale, et notamment les événements de 1956. Rue Katalin est l'histoire, ou la métaphore, de l’innocence perdue. »
Le Figaro

« Un petit bijou d’écriture et une réflexion fouillée sur le vieillissement qui change les corps sans atteindre les âmes. »
E. Letribiot, Ouest France


« À travers une galerie de portraits attachants, M. Szabó peint la
nostalgie d’un passé définitivement perdu et d’un présent hanté par les
morts que l’on n’oublie pas. Tableau acerbe et réaliste d’un pays qui
traverse difficilement la période communiste d’après-guerre jusqu’à
l’insurrection de Budapest avant de s’achever dans le renoncement en
1968. Elle dessine avec amertume l’enfance qui s’en va et la prise de
conscience que tout se décompose, tant sur le plan biologique que
psychique. Mais il y a aussi beaucoup de joie et de bonheur dans ce
texte sensible et poétique. »
A. M. de Rubiana, Le Généraliste

« Nous ne cesserons jamais de remercier l’éditrice Viviane Hamy de nous
permettre de redécouvrir l’œuvre profondément humaine de l’écrivaine
hongroise Magda Szabó. […] La force de ce livre est de nous montrer de
façon romanesque comment se font et se défont, en partie ou totalement,
les relations humaines. »
M. Zumkir, La Libre Essentielle








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"A ses yeux, les trois maisons appartenaient au passé, il ne voyait pas l'importance que la rue Katalin conservait pour nous".

Sous la Hongrie communiste, les histoires croisées de trois familles irrémédiablement liées par le passé et les évènements tragiques qui se sont déroulés rue Katalin. Avec ce récit mélangeant pudeur et émotion, la grande romancière hongroise Magda Szabo décrit trente ans d'histoire, des années trente à 1968, en passant par la seconde guerre mondiale ou les évènements de 1956.

La disparition de la jeune Henriette plane et hante les personnages, des plus jeunes, ses amis et voisins, comme Iren, Blanka ou Balint aux plus agés, les parents, comme M. Et Mme Elekes ou Mme Temens. Balloté au gré des souvenirs et réminiscences de chaque personnage, le lecteur est transporté dans le vécu de chacun, avec ses peurs, ses craintes et ses regrets. Plus rien se sera comme avant après les évènements de la rue Katalin et tous, sans exception, garderont en mémoire les temps à jamais perdus de cette petite rue de Budapest.

Si les premières pages peuvent surprendre, l'écriture de Magda Szabo, avec sa puissance évocatrice et sa description aiguë et pointue des sentiments humains, ne peut laisser indifférent. Très rapidement, l'histoire se révèle passionnante; les personnages eux,sont plus complexes qu'il n'y parait au premier abord. Beaucoup d'émotion se dégage de ce récit où chaque page, chaque paragraphe nous apprend un peu plus d'une Hongrie tour à tour fasciste sous le régime de l'amiral Horthy, puis communiste après la guerre et enfin écrasée dans son insurrection par l'entrée des chars de l'Armée Rouge à Budapest en 1956... De ces moments d'histoire, Magda Szabo se contente d'en esquisser des moments flous; tout son intérêt réside dans le petit microcosme de la rue Katalin qu'elle décrit. Les évènements subis par cette petite communauté constituée de trois familles de voisins se révèle passionnante d'autant plus que Magda Szabo décortique à la loupe chaque pensée ou réaction de ses personnages.

Le plus extraordinaire est que l'ensemble de l'histoire est écrite avec une simplicité déconcertante. La complexité des personnages n'est en du en rien à une quelconque lourdeur de phrase. Non, tout le talent de Magda Szabo est de s'effacer et de laisser toute la place à l'histoire et à ses personnages. Ainsi, si l'auteur recherche assurément à percer la complexité de la nature humaine, elle le fait avec une telle limpidité, une telle simplicité, que l'on se croirait nous aussi en train de vivre les évènements rue Katalin...

Rue Katalin a obtenu le prix du meilleur roman européen en 2007.

Ma note : 4/5

Merci Liza-Lou, ta critique est très belle et me donne envie de le lire
D'ailleurs j'ai retrouvé en te lisant les mêmes impressions que m'avait procuré "La porte". J'ai vraiment hâte de lire "Rue Katalin" !

Rue Katelin

Ce livre raconte l'histoire de trois familles les Held, les Elekes et les Biro qui demeurent rue Katalin, entre 1934 et 1968. Les réceptions, les amitiés, l'amour et parfois aussi les disputes plantent le décor. Mais cette belle harmonie va s'effondrer avec la guerre. Les parents de la jeune Henriette seront déportés et elle même perdra la vie peu après. C'est justement ce dernier point qui m'a un peu gêné car Henriette continue à hanter les lieux où elle a vécu, et rencontrera même le jeune homme qui était son ami. Par ailleurs, je n'ai pas trop compris la dernière phrase du récit :
"Chacun ne reçoit en partage qu'un seul être dont il puisse invoquer le nom à l'heure de la mort.
Faites revenir Blanka !"
Ceci mis à part, c'est un livre très touchant qui nous décrit d'une manière pudique les horreurs de la guerre ainsi que celles de l'émergeance du communisme.

Note : 4/5

Je n'ai qu'une place de libre sur ma carte de bibli, je la garde pour ce roman !

Rue Katalin de Magda Szabo
Viviane Hamy / 233 pages




Dans la rue Katalin, à Budapest vit trois familles, cette rue est emplie de souvenir et de fantôme. Au début il y avait quatre enfants, trois filles Iren, Blanka, Henriette et Balint, celui dont elle se disputent le cœur. Tous savaient ce que le futur aller leur réserver mais il y a eu la guerre et l'avènement du communisme. Il y a eu également un drame dont aucun d'entre eux ne sortira indemne.


C'est le troisième livre que je lis de Magda Szabo et c'est la troisième fois que je tombe totalement sous le charme de son écriture. C'est un livre magnifique splendide, incroyablement tendre et délicat. J'ai aimé la façon discrète et pudique avec laquelle elle aborde les problèmes que rencontrent ces personnages. Tout comme les livres précédents il m'a fallu un peu de temps pour bien entrer dans l'histoire, il a fallu que je m' habitue aux personnages que je puisse simplement les reconnaître. Une fois les cinquante premières pages lues, je ne suis ressortie de ce livre qu' après la dernière pages tournées. Ce livre est étrange, plus le temps passe et plus la vie des personnages se délitent jusqu'à ce qu'ils s'aperçoivent que le plus important est peut-être ce qui leur reste... 4,75/5
Un total et absolu plaisir de lecture