Roger PEYREFITTE (France)

LES AMITIES PARTICULIERES
L'intrigue tourne autour de Georges de Sarre, un garçon de quatorze ans envoyé dans un pensionnat catholique dans la France des années 1920. En faisant connaissance avec les autres garçons, il ressent tout de suite de l'intérêt pour Lucien Rouvère et est consterné lorsqu'il apprend que Lucien aime André Ferron. Il devient l'ami de Lucien mais ses avances restant infructueuses, Georges entame alors une « amitié particulière », c'est-à-dire une amitié très affective, avec un élève de douze ans, le ravissant Alexandre. Les prêtres qui dirigent l'école désapprouvent ce genre de relation, même si elle ne va pas plus loin que quelques baisers et des poèmes d'amour et ne rentre jamais dans le domaine sexuel. Le Père Lauzon, ami de la famille d'Alexandre et protecteur du garçon, apprend sa relation et exige qu'elle prenne fin immédiatement et impose à Georges de renvoyer à Alexandre les lettres d'amour qu'il lui avait écrites, afin de lui signifier la fin de leur relation. Alexandre ne pouvant se rendre compte que Georges a été forcé d'agir ainsi alors que ses sentiments à son égard n'ont pas changé, met fin à ses jours.

Ce roman fait partie de mes favoris, je l'ai lu deux fois et vu également l'adaptation cinématographique, qui est assez fidèle au livre. C'est une histoire qui m'a marquée, car elle est fort émouvante, le personnage d'Alexandre est tellement attachant, la vie de pensionnaire avec ses intrigues si bien décrite, que l'on se laisse séduire par le récit. Je n'ai malheureusement pas le livre chez moi, ce qui m'aurait permis d'en recopier quelques extraits, notamment la fin qui est magnifique.
Qui plus est ce livre n'a pas pris une ride, il faut dire qu'à l'époque où il a été écrit il était assez novateur. Je le conseillerais donc vivement, à celles et à ceux qui ne l'ont pas encore lu.

Note : 5/5

Et bien Cécile, elle me plait bien ta critique alors je note dans ma PAL

Je suis désolée Cécile, mais mon avis sur Les Amitiés particulières est exactement à l'opposé du tien. J'ai trouvé au contraire que ce roman avait très mal vieilli : non seulement c'est très lent, mais en plus la conception de l'homosexualité est complètement d'un autre âge. Je crois me rappeler d'une histoire d'échange de maillots de bain - Georges étant extrêmement choqué qu'Alexandre lui propose une chose pareille comme si c'était-là le comble de l'indécence. Je ne suis pas un adolescent homosexuel, mais j'ai du mal à croire que qui ce soit puisse encore aujourd'hui se retrouver dans de tels personnages. Quant à la fin, elle reste pour moi incompréhensible, peut-être l'auteur voulait-il juste faire dans le pathos, je ne sais pas, en tout cas je ne la trouve pas crédible une seconde. Bref, sur moi, la magie n'a pas opéré.

Pour avoir déjà discuté de ce roman avec plusieurs amis (certains l'ont lu, d'autres pas, moi non), il est clairement considéré comme un incontournable de la culture gay avec une vraie qualité littéraire.

Cela dit, il appartient malgré tout à une certaine époque, à une certaine vision de l'homosexualité (vécue en cachette, avec un certain sentiment de culpabilité) qui n'est pas la mienne, et il a sans aucun doute un peu vieilli...

Sur le même thème, le livre Maurice de E.M. Forster, écrit en 1913-14 soit 30 ans avant les Amitiés particulières, mais publié seulement en 1971 à titre posthume, se déroulant à la même période et sur un thème très proche, me semble beaucoup plus moderne et est pour moi un pur chef d'oeuvre dont je ne peux que vous conseiller la lecture...

En tout cas, merci pour cette critique Cecile, il faudra que je me décide à le lire pour me faire mon propre avis sur la question!

Maurice est un chef d'oeuvre non de la culture gay(?) mais de la littérature.