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Pierre CORNEILLE (France)

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Message  Philcabzi Sam 3 Oct 2009 - 12:15

Pierre CORNEILLE
1606-1684
dramaturge français

D'abord avocat, Corneille se tournera vers la poésie et le théâtre suite à un chagrin d'amour en 1629.

Corneille, auteur officiel nommé par Richelieu, rompt avec ce statut de poète du régime et avec la politique contestée du cardinal, pour écrire des pièces exaltant la haute noblesse (Le Cid, œuvre aujourd’hui universellement connue), rappelant que les hommes politiques ne sont pas au-dessus des lois (Horace), ou montrant un monarque cherchant à reprendre le pouvoir autrement que par des représailles (Cinna).

En 1647, il est élu à l’Académie française au fauteuil 14 qu’occupera son frère et collaborateur occasionnel Thomas après sa mort.

De 1643 à 1651, après la mort de Richelieu, et durant la période de la Fronde, la crise d’identité que traverse la France se retrouve dans l’œuvre de Corneille : il règle ses comptes avec Richelieu dans la Mort de Pompée, donne une tragédie de la guerre civile avec Rodogune et développe le thème du roi caché dans Héraclius, Don Sanche et Andromède, s’interrogeant sur la nature même du roi, subordonné aux vicissitudes de l’histoire, en lui faisant ainsi gagner en humanité.

À partir de 1650, ses pièces connaissent un succès moindre, et il cesse d’écrire pendant plusieurs années après l’échec de Pertharite. Ce n'est qu'à la toute fin des années 1650 que le vieux poète renoue avec la scène avec la tragédie Œdipe.

Corneille continue à innover en matière de théâtre jusqu’à la fin de sa vie, en montant ce qu’il appelle une « pièce à machines », c’est-à-dire privilégiant la mise en scène et les « effets spéciaux » (la Toison d’or), et en s’essayant au théâtre musical (Agésilas, Psyché). Il aborde aussi le thème du renoncement, à travers l’incompatibilité de la charge royale avec le droit au bonheur (Sertorius, Suréna).

A partir des années 1660, l’étoile montante du théâtre français s'appelle Jean Racine, dont les intrigues misent davantage sur le sentiment et apparaissent moins héroïques et plus humaines. La comparaison avec Racine tournera au désavantage de Corneille lorsque les deux auteurs produiront presque simultanément, sur le même sujet, Bérénice (Racine) et Tite et Bérénice (Corneille). À la fin de sa vie, la situation de Corneille est telle que Boileau demande pour lui une pension royale qu'il obtient de Louis XIV.

L’œuvre étendue et riche de Corneille a donné naissance à l’adjectif « cornélien » qui signifie :

  • la volonté et l’héroïsme
  • la force et la densité littéraire
  • la grandeur d’âme et l’intégrité
  • une opposition irréductible entre deux points de vue, spécialement une option affective ou amoureuse contre une option morale ou religieuse
Bibliographie
Mélite (1629, première œuvre)
Clitandre ou l’Innocence persécutée (1631)
La Veuve (1632)
La Galerie du Palais (1633)
La Suivante (1634)
La Place royale (1634)
Médée (1635)
L’Illusion comique (1636)
Le Cid (1636)
Horace (1640)
Cinna ou la Clémence d'Auguste (1641)
Polyeucte (1642)
La Mort de Pompée (1644)
Le Menteur (1644)
Rodogune (1644)
Théodore (1646)
Héraclius (1647)
Andromède (1650)
Don Sanche d’Aragon (1650)
Nicomède (1651)
Pertharite (1652)
Œdipe (1659)
La Toison d'or (1660)
Sertorius (1662)
Sophonisbe (1663)
Othon (1664)
Agésilas (1666)
Attila (1667)
Tite et Bérénice (1670)
Psyché (1671)
Pulchérie (1672)
Suréna (1674)

SOURCE: Wikipédia


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Message  Philcabzi Sam 3 Oct 2009 - 12:19

Le Cid
Ed. Librairie A. Hatier, 1955, c1636, 127 pages
Avec Plan d'étude, notices, préface et vie de l'auteur.

Ma note: 4.75/5

Résumé:
La trame est simple: Chimène aime don Rodrigue mais celui-ci tue en duel le père de son amante. Elle se plaint donc à don Fernand, roi de Castille. Celui-ci ne veut pas perdre le héro de guerre qu'est devenu don Rodrigue, mais il permet le duel entre Rodrigue et don Sanche, un autre amoureux de Chimène et donnera la main de celle-ci au vainqueur.

Mon avis:
Chimène est déchirée entre la vengeance de son père et son amour pour Rodrigue. Voilà l'histoire! Ce long poeme qui nous apparaît classique n'est en fait pas si classique que ça. Corneille n'a pas respecté la règle des trois unités (Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli; Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. Nicolas Boileau) qui a portant été instauré à la demande de Richelieu en 1630. Malgré la protection du même Richelieu, il passera tout de même en jugement à la toute jeune Académie française. Étant une fervente admiratrice du théâtre de cette époque, je n'ai pu m'empêcher de remarquer les "nouveautés" que Corneille a apporté avec cette pièce mais, bien sûr, en n'en étant pas choqué comme ses contemporains! Cette pièce est un petit bijou de poésie; lire ou voir cette pièce relève presque du domaine musical tellement les vers sont beaux à l'oreille. Bon vous aurez compris que j'aime beaucoup!

Citation:
L'INFANTE
Ah! qu'avec peu d'effet on entend la raison
Quand le cœur est atteint d'un si charmant poison!
Et lorsque le malade aime sa maladie,
Qu'il a peine à souffrir que l'on y remédie!

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Message  Aurore Lun 5 Oct 2009 - 21:23

Horace
(Larousse, 1965, 139 p.)


La pièce de théâtre est inspirée du combat entre les Horaces et les Curiaces. Second succès de Corneille après Le Cid, elle est une réponse aux contradicteurs du Cid. Deux personnages prennent place dans cette tragédie : Horace, originaire de Rome et Curiace, servant Albe. Ceux-ci sont sommés de se battre pour défendre leur cité. Or Camille, maitresse de Curiace est la sœur d'Horace et Sabine aimant Horace est la sœur de Curiace. C'est donc un reflet de personnalité que ces deux profils qui se font face entre haine et amour.
Ainsi, quelle que soit l'issue du combat, le drame à venir va fatalement ravager les deux familles.

Cette tragédie est évidemment menée de main de maître sur un rythme soutenu et pesant. Les personnages sont tous liés et s'entrainent bien malgré eux sur la pente descendante. Comme toute pièce de théâtre, et en particulier comme toutes les œuvres de Corneille, le style et les répliques sont cinglants. On assiste au spectacle impuissant et en espérant le miracle qui ne vient pas.

Un passage :

Sabine: "[...] Si je pouvais encore être toute Romaine
Et si je demandais votre triomphe aux dieux,
Au prix de tant de sang qui m'est si précieux,
Je ne suis point pour Albe, et ne suis plus pour Rome ;
Je crains pour l'une et l'autre en ce dernier effort,
Et serai du parti qu'affligera le sort.
Égale à tous les deux jusques à la victoire,
Je prendrai part aux maux sans en prendre à la gloire,
Et je garde, au milieu de tant d'âpres rigueurs,
Mes larmes aux vaincus, et ma haine aux vainqueurs." (p. 32)

5/5

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Message  Philcabzi Lun 5 Oct 2009 - 21:35

Pierre CORNEILLE (France) Icon_cheers Youppi! Une autre qui lit du théâtre!! Je n'ai pas encore lu Horace mais il vient de se retrouver au sommet de ma PAL théâtre!

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Message  Aurore Lun 5 Oct 2009 - 21:45

Phil : J'aime énormément le théâtre quitte à relancer le débat : le théâtre est-il fait pour être lu ou pour être vu ?
Pour moi, les deux ont leur charme, il n'empêche que l'œuvre de Corneille mérite grandement qu'on l'explore en profondeur ! Wink

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Message  Messaline Ven 27 Nov 2009 - 19:05

Cinna de Corneille

Nous sommes à Rome, sous le règne d'Auguste. Le jeune Cinna, ami et conseiller de l'empereur, est amoureux d’Emilie. La jeune fille, qui l'aime en retour, ne demande pas mieux que de répondre à ses sentiments. Mais comme rien n'est jamais simple chez Corneille, elle y pose tout de même une condition : elle veut qu'il soit l'instrument de sa vengence sur l'empereur qui a proscrit son père, en d'autres termes elle veut qu'il l'assassine. Sous prétexte de libérer Rome de la tyrannie, Cinna parvient à convaincre d’autres romains de participer à l’attentat. Mais Maxime, l’un des conjurés – qui est lui aussi amoureux d’Emilie – apprend les véritables motifs de Cinna.

Dans Cinna, tout comme dans Le Cid, les thèmes de la vengeance du père et du dilemme sont à l’œuvre. Tout comme Rodrigue, Cinna est confronté au fameux dilemme cornélien : il faut choisir Emilie et trahir celui qui est à la fois son empereur et son ami ou choisir son devoir et perdre Emilie. Ici bien sûr, le dilemme est comme dégradé : tout d'abord il ne s'agit pas pour Cinna de venger son propre père mais celui d'Emilie, ensuite et surtout ce n'est pas un duel qui se prépare, mais bel et bien un assassinat : le crime ne sera vengé que par un crime plus grave encore, un crime impardonnable : le régicide.

Malgré tout cela, contrairement à Rodrigue, Cinna opte pour l’amour. Et pour satisfaire aux exigences de cet amour, il va jusqu’à utiliser les nobles sentiments républicains de ses amis. On le comprend vite : Cinna n’est pas Rodrigue, il n'a ni sa grandeur, ni son mérite, ni encore moins son sens de l'honneur, il n'a pour lui que l'indéfectibilité de son amour envers Emilie. Au mieux nous le plaignons, au pire nous le méprisons.

Mais tout cela n'a guère d'importance, car le véritable personnage tragique de cette pièce, ce n'est pas Cinna, c’est Auguste. Lui, l’homme le plus puissant du monde, souffre chaque jour un peu plus du poids de son pouvoir. On le voit, au cours de la pièce, être trahi par les dernières personnes en qui il avait confiance : Cinna, Maxime, Emilie (on remarquera le très pathétique « Et toi, ma fille, aussi ! » lancé à Emilie quand il apprend qu’elle fait partie du complot, réécriture des derniers mots adressés par César à Brutus qui venait de l’assassiner : « Tu quoque, mi fili ! », à savoir « Toi aussi mon fils !).

Mais Auguste n’est pas uniquement un personnage pathétique : ses crimes passés – sans cesse rappelés, comme pour justifier son isolement, son malheur présent – en sont la preuve. C’est un personnage ambigu, qui, comme tout personnage de tragédie digne de ce nom, inspire à la fois la terreur et la pitié. C’est lui qui fait tout l’intérêt et toute la grandeur de la pièce.

Je vous mets un extrait de la scène la plus remarquable, à mon sens, de la pièce. Auguste, accablé par le poids du pouvoir, songe à y renoncer et à ramener la République à Rome ; il prend conseil à ce sujet auprès de ses deux amis, Maxime et Cinna, sans savoir qu’ils ont déjà planifié son assassinat. Il s’agit d’une réflexion sur le pouvoir, et le malheur qu’il apporte à celui qui le détient :

Acte II, scène 1

Auguste

« Cet empire absolu sur la terre et sur l'onde,
Ce pouvoir souverain que j'ai sur tout le monde,
Cette grandeur sans borne et cet illustre rang,
Qui m'a jadis coûté tant de peine et de sang,
Enfin tout ce qu'adore en ma haute fortune
D'un courtisan flatteur la présence importune,
N'est que de ces beautés dont l'éclat éblouit,
Et qu'on cesse d'aimer sitôt qu'on en jouit.
L'ambition déplaît quand elle est assouvie,
D'une contraire ardeur son ardeur est suivie ;
Et comme notre esprit, jusqu'au dernier soupir,
Toujours vers quelque objet pousse quelque désir,
Il se ramène en soi, n'ayant plus où se prendre,
Et, monté sur le faîte, il aspire à descendre.
J'ai souhaité l'empire, et j'y suis parvenu ;
Mais, en le souhaitant, je ne l'ai pas connu :
Dans sa possession, j'ai trouvé pour tous charmes
D'effroyables soucis, d'éternelles alarmes,
Mille ennemis secrets, la mort à tous propos,
Point de plaisir sans trouble, et jamais de repos. »

On n’atteint probablement pas l’intensité et la beauté de certains passages du Cid, mais cette pièce reste tout à fait remarquable.

Ma note : 4,75/5
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Message  Invité Sam 28 Nov 2009 - 8:08

Aurore a écrit:le théâtre est-il fait pour être lu ou pour être vu ?

Pour Pierre Corneille, il peut être lu autant que vu. Lu principalement je pense car les tirades peuvent être longues et surtout très poétiques. Il m'arrive de les lire à voix basse, pour moi, rien que pour avoir le plaisir des mots. Au-delà de la dramaturgie des pièces et de son fameux dilemme, Corneille avait un talent de poète indéniable.

Je lis aussi régulièrement quelques oeuvres de Molière mais celles-ci se prêtent plus à être vues car il y a la pantomime.

J'ai lu également des pièces de Yasmina Reza (c'est contemporain) mais je me suis emm... comme un rat mort !

Messaline : merci de ce texte sur Cinna."L'ambition déplaît quand elle est assouvie" : sacré Corneille, tout est dit en peu de mots des petits orgueils humains.

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Message  Messaline Sam 28 Nov 2009 - 11:19

Je suis d'accord avec toi, Veilleur, les textes de Yasmina Reza ne gagnent vraiment pas à être lu. Dans l'ensemble, je pense que tout ce qui est de l'ordre de la comédie perd beaucoup à la simple lecture. C'est aussi le cas de Molière : si on met de côté les textes les plus sérieux (Le Misanthrope, Dom Juan et Tartuffe), dans les autres pièces l'effet comique n'est vraiment pas le même à la lecture, si les bons mots demeurent, le reste s'évapore. En revanche, pour la tragédie (Racine en particulier), ou la tragi-comédie pour le cas de Corneille, le texte est tellement important que je préfère lire les pièces avant de les voir ou au contraire revenir sur le texte après les avoir vus.
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Message  Messaline Sam 28 Nov 2009 - 15:18

Horace de Corneille

Albe et Rome sont en guerre. Comme les deux villes voisines ont été unies par de nombreux mariages – entre autres, Sabine, originaire d’Albe, a épousé Horace et Camille, romaine, est fiancée à Curiace – il a été décidé qu’il n’y aurait pas de bataille générale, mais que six hommes seulement s’affronteraient. Ce sont les frères Horace et les frères Curiace qui sont désignés, pour le plus grand malheur de Sabine et de Camille qui se trouvent destinées à perdre soit l’homme qu’elles aiment soit leurs frères.

J’avoue avoir été déçue par cette pièce. Peut-être est-ce parce que j’ai lu et adoré Le Cid et Cinna, mais je ne me suis pas vraiment laissée emporter par cette histoire. C’est peut-être parce qu’elle manque quelque peu d’unité. Il semble qu’il y ait trois histoires différentes en une : d’abord deux amis qui doivent s’affronter, le destin de leur cité entre leurs mains, puis la colère de Camille – qui arrive là sans qu’on comprenne bien pourquoi, sans qu’on ait eu le moindre indice auparavant qui nous aurait incité à penser qu’elle était capable de tant de violence – et enfin le « jugement » d’Horace – qui là encore laisse un peu perplexe : d’où sort donc ce Valère, qu’on a guère vu dans le reste de la pièce et dont on apprend presque par hasard à la fin qu’il était amoureux de Camille – sans que ça ait du reste la moindre incidence sur le reste de la pièce ?

Si on ajoute à cela le fait que le personnage d’Horace est des plus antipathiques, il n’y aurait plus rien à sauver sans la magnifique écriture de Corneille.

Je mets un passage excessivement connu - à juste raison d'ailleurs. Il s'agit de la tirade de Camille, folle de rage après son frère.

Acte IV, scène 5

Camille

« Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore !
Puissent tous ses voisins, ensemble conjurés,
Saper ses fondements encor mal assurés !
Et si ce n'est assez de toute l'Italie,
Que l'Orient, contre elle, à l'Occident s'allie !
Que cent peuples unis des bouts de l'univers
Passent pour la détruire et les monts et les mers !
Qu'elle-même sur soi renverse ses murailles,
Et de ses propres mains déchire ses entrailles !
Que le courroux du ciel allumé par mes vœux,
Fasse tomber sur elle un déluge de feux !
Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre,
Voir ses maisons en cendres, et tes lauriers en poudre !
Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en être cause, et mourir de plaisir. »

Ma note : 2,5/5
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Message  Philcabzi Mer 10 Fév 2010 - 22:49

Polyeucte
Ed. Bordas, 1963, c1642, 127 pages

Ma note: 3/5

Résumé:
Vers 250 en Arménie sous l'empereur romain Décius, Polyeucte, seigneur arménien, est marié à Pauline, la fille du gouverneur Félix. Celle-ci, dans un songe annonce la mort de son époux de la main de son ancienne flamme, Sévère. Ce chevalier romain, passé pour mort, se trouvera en Arménie pour un sacrifice aux Dieux. Mais Polyeucte vient tout juste de se convertir chrétien et troublera le sacrifice. Le nouveau convertit va au-devant la mort en un lieu et un temps où les adeptes de cette nouvelle secte sont pourchassés et l'objet de la haine de l'empereur Décius. Félix, Pauline et même Sévère tenteront de remettre Polyeucte dans le droit chemin mais c'est sans compter avec la passion religieuse de celui-ci.

Mon avis:
J'ai été assez déçu par cette pièce de Corneille qui cette fois respecte totalement les règles classiques. Et c'est d'ailleur ce qui est gênant dans cette histoire tant l'invraisemblance est flagrante. D'une minute à l'autre les personnages passent de croyants polythéistes à de fervents chrétiens transportés par la grâce de Dieu. Vous me direz qu'à l'époque de l'écriture de cette pièce ce ne devait pas être si bizarre, et devait même être désiré mais l'auteur même nous dit que ces évenements "servent à remettre le calme dans les esprits de Félix, de Sévère et de Pauline, que sans cela j'aurais eu bien de la peine à retirer du théâtre dans un état qui rendit la pièce complète, en ne laissant rien à souhaiter à la curiosité de l'auditeur". Corneille expose d'ailleurs ses raisons quant aux disgressions sur le lieu et l'action dans Examen de Polyeucte datant de 1660 où il critique sa pièce objectivement.
L'écriture, la poésie, du dramaturge est encore une fois présente sans pour autant égaler celle de Le Cid. Les dialogues sont enlevés, rapides et les longs monologues plus courts que de coutume.

Citation:
Fabian
Cette vive douleur en deviendra plus forte.
Sévère
Et ce n'est pas un mal que je veuille guérir;
Je en veux que la voir, soupirer et mourir.

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Message  Invité Lun 22 Fév 2010 - 18:06

Le Cid

Résumé : Don Rodrigue doit choisir entre racheter l'honneur de son père don Diègue, et son amour pour Chimène, fille de celui qui a injurié ce dernier.

Avis :
 
Bonjour, amis rats. Pour ma première contribution, j'ai choisi Le Cid, de Pierre Corneille. Pourquoi ? Et pourquoi pas. Je me suis présenté comme un amateur d'œuvres classiques, et quoi de plus "classique" que cette pièce ? J'insiste sur les guillemets car Le Cid est un "classique" en ce qu'il est aujourd'hui considéré comme un monument, connu de tous, lu, étudié, analysé, admiré par un grand nombre ; mais il est tout sauf une pièce classique, en ce qu'il ne respecte pas la fameuse règle des trois unités.
 
Tout d'abord, j'insisterai sur la simplicité de l'œuvre. La simplicité, c'est la plus belle des qualités, et je ne parle pas que de littérature. Une simplicité dans l'intrigue qui est aujourd'hui le symbole du fameux dilemme auquel nous sommes tous confrontés un jour. Une simplicité qui a souvent été la marque des plus grandes réussites théâtrales, et qui contraste bien sûr avec la recherche dans le vocabulaire et la forme en général. En résumé, un fond simple pour une formé travaillée, ce que j'adore en principe. Les vers sont magnifiques, de quoi décourager les optmistes qui se sentent capables de tenter cet exercice. Je regretterai bien sûr la durée trop courte de l'histoire, mais ce n'est pas un reproche.

Citations :

' Ô rage ! ô désespoir ! ô viellesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? '

' À vaincre sans péril on triomphe sans gloire. '

' L'amour n'est qu'un plaisir, l'honneur est un devoir. '

Note (à quel point j'ai aimé cette lecture, et non pas un jugement sur la qualité intrinsèque de l'œuvre) : 4/5

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Message  Invité Mar 23 Fév 2010 - 9:14

Honte sur moi ! Je ne connais pas encore Le Cid. Il faut vraiment que je remédie à cela, et surtout que je lise un peu plus de pièces de théâtre.

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Message  Suzanne-écrivain Mar 23 Fév 2010 - 14:19

Très belle critique Adrien ! Pierre CORNEILLE (France) Icon_cheers

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Message  Le petit montagnard Mer 26 Juil 2023 - 10:21

L'Illusion comique

Pierre CORNEILLE (France) Cornei10

Un père à la recherche de son fils consulte un magicien qui lui offre la vision des aventures du jeune égaré, faites d'amour, de duels mais aussi d'impostures et de trahisons.

Une pièce de théâtre baroque connue pour sa "pièce dans la pièce": une grotte de magicien qui se transforme en théâtre. Corneille ne respecte pas les 3 unités d'Aristote dans cette pièce et c'est tant mieux ! J'ai beaucoup aimé lire cette pièce, encore une que j'aimerais voir jouer au théâtre. Bien que très originale sur certains points, ça reste du classique: texte en alexandrins et en vers. Pour lecteurs avertis donc.

Note: 5/5
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