Rouja LAZAROVA (Bulgarie)
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Rouja LAZAROVA (Bulgarie)
géromino Dim 11 Oct 2009 - 18:00
"Mausolée" éd. Flammarion (2009) 330 pages
Bulgarie, septembre 1944. Peter, jeune homme de trente ans entend à la radio qu'un recensement a lieu et qui concerne certaines professions, comme avocat, médecin, ou musicien. Il s'y rend. Sa femme Gaby, qui attend un enfant, ne le reverra jamais. Le délit de Peter? Exercer un métier incompatible avec le nouvel ordre communiste que les Russes et sympathisants Bulgares viennent de mettre en place.
Peter était musicien de jazz...
Sous les traits de Milena, petite-fille de Gaby, Rouja Lazarova raconte trois générations de régime totalitaire socialo-communiste en Bulgarie. Pendant plus de quarante années, le pays va vivre dans la peur du Parti tout-puissant et omni présent. Un parti qui commande de A à Z, qui règle la vie du peuple dans ses moindres faits et gestes, jusqu'à l'absurde le plus total. ("De la bêtise ou de la méchanceté? La question que nous nous sommes posée 45 ans durant" Le non-sens transcendait toutes les notions de l'absurde que nous pouvions avoir".)
Au coeur de cette vie de terreur, formatés à l'extrème, les gens finissent par ne plus opposer de résistance, baissent la tête et se résignent. Pour leur survie, il faut se plier aux exigences d'une discipline de fer-dès le plus jeune âge- ou prendre le risque d'aller grossir la liste des opposants que personne ne revoit jamais.
Gaby, puis sa fille Rada, puis Milena la fille de cette dernière, sont comme des jalons de cette époque communiste. Milena elle, connaitra l'effondrement du système, puis les premières effluves de la liberté et l'apprentissage d'une vie où les excès en tout genre explosent après des années de carcan socialiste, de privation et d'injustice. La jeunesse Bulgare découvre l'occident et son mode de vie débridée et plonge à corps perdu dans une débauche de fric, de sexe, d'alcool et de drogue. Pour oublier?...
Mais peut-on oublier les années noires et rayer d'un trait le passé? Les séquelles sont profondes et même si le Mausolée du Père du Peuple est détruit, "seule la partie visible de l'iceberg a disparu".
On frémit...
Note 4/5
Née en Bulgarie communiste, Rouja LAZAROVA vit en France depuis 1991. Mausolée est son quatrième roman. (Sur le bout de la langue, 00h00, 1998 ; Coeurs croisés, Flammarion, 2000 ; Frein, Balland, 2004)
Une auteure à découvrir...
Bulgarie, septembre 1944. Peter, jeune homme de trente ans entend à la radio qu'un recensement a lieu et qui concerne certaines professions, comme avocat, médecin, ou musicien. Il s'y rend. Sa femme Gaby, qui attend un enfant, ne le reverra jamais. Le délit de Peter? Exercer un métier incompatible avec le nouvel ordre communiste que les Russes et sympathisants Bulgares viennent de mettre en place.
Peter était musicien de jazz...
Sous les traits de Milena, petite-fille de Gaby, Rouja Lazarova raconte trois générations de régime totalitaire socialo-communiste en Bulgarie. Pendant plus de quarante années, le pays va vivre dans la peur du Parti tout-puissant et omni présent. Un parti qui commande de A à Z, qui règle la vie du peuple dans ses moindres faits et gestes, jusqu'à l'absurde le plus total. ("De la bêtise ou de la méchanceté? La question que nous nous sommes posée 45 ans durant" Le non-sens transcendait toutes les notions de l'absurde que nous pouvions avoir".)
Au coeur de cette vie de terreur, formatés à l'extrème, les gens finissent par ne plus opposer de résistance, baissent la tête et se résignent. Pour leur survie, il faut se plier aux exigences d'une discipline de fer-dès le plus jeune âge- ou prendre le risque d'aller grossir la liste des opposants que personne ne revoit jamais.
Gaby, puis sa fille Rada, puis Milena la fille de cette dernière, sont comme des jalons de cette époque communiste. Milena elle, connaitra l'effondrement du système, puis les premières effluves de la liberté et l'apprentissage d'une vie où les excès en tout genre explosent après des années de carcan socialiste, de privation et d'injustice. La jeunesse Bulgare découvre l'occident et son mode de vie débridée et plonge à corps perdu dans une débauche de fric, de sexe, d'alcool et de drogue. Pour oublier?...
Mais peut-on oublier les années noires et rayer d'un trait le passé? Les séquelles sont profondes et même si le Mausolée du Père du Peuple est détruit, "seule la partie visible de l'iceberg a disparu".
On frémit...
Note 4/5
Née en Bulgarie communiste, Rouja LAZAROVA vit en France depuis 1991. Mausolée est son quatrième roman. (Sur le bout de la langue, 00h00, 1998 ; Coeurs croisés, Flammarion, 2000 ; Frein, Balland, 2004)
Une auteure à découvrir...
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Rouja LAZAROVA (Bulgarie)
Réaliste-romantique Mer 2 Sep 2015 - 23:18
Mausolée
Le livre raconte la Bulgarie communiste de 1944-1990, mais aussi la décennie qui a suivi la chute du communisme avec son désenchantement. Le récit est en gros chronologique, mais avec quelques allers-retours temporels. Le livre suit trois générations du Bulgares critiques face au totalitarisme et à l’absurdité du régime, mais qui sont aussi lucides et acceptent de faire certains compromis pour survivre.
J’ai adoré cette lecture : les personnages sont attachants, les événements sont intéressants et le livre bien écrit. J’en ai aussi beaucoup appris sur la Bulgarie de cette époque, un régime soviétique avec moins de moyen... J’étais parfois un peu confus parmi tous les personnages, qui est le grand-père de quelle côté de la famille, mais, au final, ce n’est pas si grave, car ce qui importe est plutôt l’année de chaque scène et ceci est bien clair.
5/5
RR
Le livre raconte la Bulgarie communiste de 1944-1990, mais aussi la décennie qui a suivi la chute du communisme avec son désenchantement. Le récit est en gros chronologique, mais avec quelques allers-retours temporels. Le livre suit trois générations du Bulgares critiques face au totalitarisme et à l’absurdité du régime, mais qui sont aussi lucides et acceptent de faire certains compromis pour survivre.
J’ai adoré cette lecture : les personnages sont attachants, les événements sont intéressants et le livre bien écrit. J’en ai aussi beaucoup appris sur la Bulgarie de cette époque, un régime soviétique avec moins de moyen... J’étais parfois un peu confus parmi tous les personnages, qui est le grand-père de quelle côté de la famille, mais, au final, ce n’est pas si grave, car ce qui importe est plutôt l’année de chaque scène et ceci est bien clair.
5/5
RR
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3241
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Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
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