Mario CYR (Québec/Canada)

Hacker, de Mario Cyr
Les Intouchables
2000, 102 pages

4e de couverture : « Sans mouvement, sans air. Ni lumière. Une panne du coeur, un arrêt du cerveau. Un circuit qui déconne. Une résistance qui saute. Non ! Non ! Si j'étais sur le point de mourir, c'est mon passé qui resurgirait. Pas celui d'un autre. Pas celui de cet enfant au regard noir. Rester calme. Me concentrer. Il n'y a pas de menace. Je ne suis pas à l'article de la mort. Malaise passager. Engourdissement. Patience. Tout va s'arranger. Que s'est-il passé ? J'ai peut-être reçu un coup sur la tête qui me prive de sensations, de mobilité et de vue. »

Histoire de deux êtres. L'un se tord de désespoir en voyant son corps lui échapper. L'autre ne demande qu'à se délivrer du sien et de la convoitise qu'il inspire. Sont-ils tous deux la proie de ces cauchemars dont on ne se réveille pas ?

Mon avis : Cyr a le dont de retenir la tension qui vibre chez ses personnages, nous faire sentir leur désespoir vécu à coup de phrases coup de poings. Des phrases qui crient. Des phrases qui font mal. Des phrases qui décrivent l'instant vécu, comme une suite de photos qu'on découvre.

C'est le personnage du garçon que j'ai le plus aimé. Abusé par ses proches et les divers connaissances au cours de sa vie, c'est celui qui est le plus en quête de sens. Qui ne comprend pas depuis le début ce qui se passe en lui, n'arrive pas à le dire en mots. S'y mélange également une homosexualité latente qui, au lieu de lui apporter du plaisir, l'emporte plutôt plus loin dans son incompréhension. À l'opposé de l'autre personnage qui a vécu, sans avoir appris à aimer. Et au bout du compte, comment ces deux êtres vont se liés.

Note : 4,25/5

Visite tardive, de Mario Cyr
Les intouchables
2004, 75 pages

4e de couverture : On ne sait jamais à quel moment l'amour peut survenir. Et semer un insoutenable espoir. Solange, cinquante-deux ans, croupit dans la routine. En dehors de ses activités d'avocate, elle se consacre à sa vieille mère malade et pratique un bénévolat auprès des cancéreux. Célibataire, elle n'a entretenu qu'une seule liaison et c'était avec un homme marié. Tout à coup, la voilà qui s'éprend d'un garçon plus jeune qu'elle.

Mon avis : D'emblée, je savais à quoi m'attendre avec la plume de Cyr. Et je n'ai pas été déçu. Une histoire toute en douceur ; une plume intelligente, emplie d'une charge émotive qui ne peut faire autrement que nous toucher. Cet auteur a une telle compréhension de l'être humain, de ses besoins, de ses carences. Sa façon de décrire le personnage de Solange qui est happée, transformée par son besoin d'être aimé par le garçon cancéreux. C'est tout simplement magnifique.

Que dire de cette réflexion sur la mort et l'évolution de la vie présente tout au long du roman : mouvante, à la fois douce et cruelle dans sa finitude, mais tellement belle à la fois. C'est un peu cela qui est déroutant. Cette contradiction, ces choses opposées (que l'on présente habituellement comme tel, du moins) que sont la mort et la vie, finissent par prendre un sens commun. Et l'image qu'elle nous laisse, dans toute sa complexité, est merveilleuse.

Cette lecture m'aura marqué, sans l'ombre d'un doute et il me pèse d'en faire la critique avec une si faible richesse de mots. À lire doucement, tendrement. À méditer.

Note : 5/5