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Marcel SCHNEIDER (France)

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Marcel SCHNEIDER (France) Empty Marcel SCHNEIDER (France)

Message  Invité Mer 13 Jan 2010 - 14:22

Sur l'auteur, le mieux est de se référer aux liens déjà existants sur le web :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Schneider
http://bibliobs.nouvelobs.com/20090122/10170/marcel-schneider-par-lui-meme
http://www.lexpress.fr/informations/marcel-schneider-le-voyageur-immobile_629603.html
http://www.livreshebdo.fr/les-gens/actualites/disparition-du-maitre-francais-du-fantastique-marcel-schneider-/2641.aspx
http://www.biblisem.net/etudes/simonsch.htm



Jours de fééries >> La quête du merveilleux
Grasset&Fasquelle (2005)

En ces temps où les ouvrages de fantasy se multiplient, surtout de la part d'auteurs anglo-saxons, il est bon de revenir à la bonne tradition du "cabinet des fées" dans lequel éclot le merveilleux. Marcel Schneider a toujours considéré ce pays fantastique comme étant le seul pouvant répondre à sa quête exigeante. Il a vécu là-bas plus qu'ici-bas. Il est devenu un explorateur attentif et attentionné de ces pays imaginaires ou non dans lesquels le merveilleux surgit sous le réel et lui donne une saveur incomparable. A tel point qu'il en est devenu un éminent spécialiste, auteur d'une " Histoire de la littérature fantastique en France", d'un "Essai sur l'allégorique, le légendaire et le stupéfiant".

Jours de fééries est un recueil de contes. Dix contes merveilleux. En voici les titres :

- Un rayon de soleil
- Un lambeau de nuit
- Dame Mirliflotte
- Cyrille et Timothée
- Truitonne et Perle fine
- L'Anael faé
- Le roi Ourson et ses Rougeoyants
- Un souhait téméraire
- Au-delà du fleuve, les ombres
- Marcher sur les eaux

Certains contes sont dans des pays hors du temps du type "il était une fois" (Un rayon de soleil, un lambeau de nuit, Truitonne), d'autres sont ancrés dans le temps (Dame Mirliflotte), tous sont des leçons de vie et ont une vertu d'enseignement, même si le lecteur doit tirer seul la morale de l'histoire. Marcel Schneider se rattache à la grande tradition française du conte merveilleux, telle qu'elle nous a été rapportée dans ce cabinet des fées datant de la fin du XVIIIème siècle. Dans la postface à son livre, l'auteur indique les choses suivantes :

"A une époque de réalisme exaspéré, de naturalisme à outrance, il semble que le conte, et surtout le conte de fées n'intéresse plus personne. Voilà une excellent raison pour en composer... Le conte merveilleux me sert d'antidote contre le désenchantement cruel de notre époque. L'imagination ne produit pas seulement des chimères qui l'enchantent, elle produit aussi des illusions que la raison vient renforcer. C'est l'alliance du surréel et de la réflexion qui donne à notre existence sa profondeur et son lustre"

L'auteur se place dans un mode de défense de l'imaginaire, si malmené à notre époque malgré les œuvres de fiction : "Le merveilleux ne tient pas compte de ce qu'on regarde comme les lois du monde réel ; le féérique, lui, les ignore avec superbe... La fonction de l'imaginaire n'est pas de fuir le réel, elle est tout au contraire de produire le réel, ce réel absolu qui consiste à sceller notre union avec Dieu, avec la nature, avec les hommes".

Marcel Schneider fait ensuite la distinction entre le merveilleux, qui "met en œuvre la fascination du mystère primordial", ainsi qu'il apparaît surtout dans les rêves ; et la littérature fantastique, qui est "une autre façon de regarder le monde". On s'aperçoit, dit l'auteur "que le surréel jaillit au cœur de l'expérience quotidienne et que le merveilleux s'inscrit dans la suite familière des jours. Le fantastique est "une déchirure soudaine dans l'agencement habituel de notre existence. Voilà pourquoi il provoque le scandale... Le noyau de ténèbres que chacun porte en soi se trouve ainsi porté à la lumière de notre conscience".

Marcel Schneider se place dans la continuité d'Hoffmann par sa volonté de faire de l'art et de la révélation par le rêve. Le conte merveilleux lui semble donc plus propice que les essais, et sans doute plus porteur de sens.

Marcel Schneider écrit un français simple, purifié, classique, réduit à l'essentiel. C'est lumineux et beau à la fois. "Le roi Ourson et ses Rougeoyants" marque le lecteur de l'empreinte de la légende venant du fond des âges, "l'Anael faé" le plonge littéralement hors du temps en même temps que la protagoniste, nous suivons avec pitié "Truitonne" et sa disgrâce en soupirant que cela se termine bien. Non, vraiment, ces contes valent bien Peau d'Âne, le Chat botté et autres merveilles classiques.

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Message  Invité Lun 1 Aoû 2011 - 10:47

D'ivoire ou de corne, les portes du rêve
Grasset, 2002, 380 p.


L'autre réalité

Marcel Schneider est un écrivain délicat et discret qui n'a pas eu le (mauvais) goût de vouloir se mettre en avant durant sa "carrière" littéraire. Pour autant, il serait injustifiable pour un amateur de littérature, de passer à côté de son œuvre. Parce que Marcel Schneider emploie une langue délicieuse où la clarté emporte la mise, parce qu'il reste simple dans ses développements, parce qu'il sait emmener son lecteur avec pudeur là où il veut bien le suivre sur les sentes du fantastique qui sont les siennes. Car il serait également anormal que les amateurs de littérature fantastique fassent l'impasse sur les écrits de Marcel Schneider. Ah ! Bien sûr, nous sommes loin des grosses séries de l'Heroïc-Fantasy qui s'étalent sur les présentoirs des supermarchés culturels. Pas de trolls velus, pas de magiciens barbus, pas d'école de sorcellerie, pas de poisons violents, pas de dragons ailés, pas de batailles homériques où craquent les carapaces des montures et où s'éclatent les cervelles des combattants. Le fantastique de Schneider tient plus à celui de Barbey d'Aurevilly, à Maupassant, à Edgard Poe, à Stevenson. Il surgit des affres de l'âme humaine, comme les monstres qui hantèrent Goya. La frontière entre la réalité et le rêve est cette ligne ténue qui tient l'écrivain en haleine. Il s'en explique dans les propos liminaires de ce volume qui regroupe trois romans : " Le Rêve possède une fonction magique, une importance vitale. L'homme qu'on empêche de rêver dépérit et meurt. Toute ma vie j'ai essayé de retenir le rêve qui passe à travers moi et de le fixer dans ce que j'écris. (...) Ayant passé mon temps dans l'imaginaire, la distinction qu'on fait entre vécu dans le réel et vécu dans le rêve n'a aucune signification pour moi. L'imaginaire est une catégorie du réel et la puissance de la fantaisie créatrice est si grande qu'elle contrebalance en moi l'expérience vécue."

Marcel Schneider tenait en haute estime cette littérature fantastique. Selon lui, "la littérature fantastique apporte remède à ce qui nous angoisse et nous détruit. Elle formule ce que peut-être nous souhaiterions voir informulé, enfoui dans notre secret. Le noyau de ténèbres que chacun porte en soi se trouve ainsi porté à la lumière de notre conscience : ce qui nous tourmente et nous déchire, les plus urgents problèmes existentiels qui nous talonnent, sont enfin formulés, mis sous les yeux de notre esprit".

Plus que de la rêverie, le domaine du fantastique lui apparaissait comme un mode de vie proche de l'insurrection. Il se rapproche d'un Georges Bernanos pour qui "On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. " (La France contre les robots -1946). Contre cette anémie spirituelle et intellectuelle, Marcel Schneider fait allégeance à l'au-delà du réel. Il est parfaitement conscient des limites de l'exercice lorsqu'il mentionne "cette allégeance au rêve qui est une seconde vie, seconde vie qui légitime la première et lui donne sa substance, scandalise les adeptes et thuriféraires du Réalisme qui infecte la littérature mondiale depuis deux siècles : combien de Français d'aujourd'hui connaissent les romans de la Table ronde, les épopées de l'Arioste et du Tasse, les poèmes dramatiques de Corneille et de Racine ? C'est le triomphe de la prose sur la poésie, de la Muse pédestre sur la Muse ailée. Je suis de ceux qui ne se résignent pas devant cette régression, ce désastre, cette agonie. J'y vois le déclin de la civilisation occidentale, le visage même de la mort. Mon destin m'oblige à persévérer dans le non-conformisme de la poésie fantastique, à toujours me situer à contre-courant, à vivre à rebours. Je mène un combat perdu depuis cinq siècles, depuis Kepler et Galilée, depuis que la science a pris le pas sur la poésie allégorique contenue dans la Bible. Maintenant que la dictature de la technique nous a transformés en automates condamnés à vire dans des villes inhumaines et des cités dortoirs, dans des conditions qui sont le contraire de la nature et de la poésie, notre situation ici-bas a beaucoup empiré. C'est pourquoi nous réclamons le droit de nous insurger contre le mode de vie auquel nous sommes réduits et de dire : "Et pourtant il y a autre chose !" Mais quoi ? Tout est là".

Dans ce recueil, l'éditeur indique que le rêve est un fil rouge reliant les trois romans. "L'Alsace de La Première Ile (1951) n'est pas une province qui a Strasbourg pour capitale, mais un pays de légende aux frontières du Réel. Le Paris des Colonnes du Temple (1962) est une ville illuminée par les bûchers des Templiers et par les étranges cérémonies que proposait Cagliostro à ses fidèles dans son hôtel particulier du Marais. Enfin Le Guerrier de pierre (1969) se passe dans un Moyen Age mythique aux confins de la barbarie et de la civilisation chrétienne".

"La première île" aborde le territoire de l'enfance, de l'orphelinat, du souhait de constituer un Eden protecteur intérieur mais également géographique au milieu d'un monde qui bouge dans les affres de la guerre. L'action se passe en effet durant l'été 1939. "Les colonnes du Temple" se déroule à Paris dans les années 50 et conte l'histoire familiale d'un jeune garçon qui efface des brimades en reconstituant dans son imaginaire l'Ordre des templiers. La géographie réelle du quartier du Temple se couple avec celle de l'ordre militaire ancien, les personnages réels sont confondus avec ceux du passé, les évènements vécus sont interprétés comme des signes. L'imagination et le fantastiques aident le jeune garçon à grandir. "Le guerrier de pierre" retrace, sous forme d'un journal intime, l'antagonisme entre deux êtres dans une bourgade d'une contrée lointaine, aux marches d'un royaume où les traditions païennes s'affrontent avec le christianisme. Amour et répulsion, vengeance et sacrifice parsèment ce roman étrange où le paranormal surgit là où on s'y attend le moins, et surtout comme faisant partie d'une normalité de la vie.

Dans ces trois romans, Marcel Schneider montre une grande maîtrise de l'écriture, même si celle-ci pourra nécessiter un effort d'attention du lecteur. La clarté du propos et de la langue ne diminue en rien l'exigence que l'on peut avoir lorsque l'on aborde les rives de l'étrange, là où la réalité semble se distordre.

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Message  Invité Sam 10 Déc 2011 - 17:01

La lumière du Nord
Nouvelles
Grasset, 1982, 252 pages

Sous le projecteur du merveilleux


Marcel Schneider est un conteur hors pair et plutôt porté sur la nouvelle, genre narratif qui permet une grande concision. Les onze nouvelles de ce livre sont toutes de petits joyaux qui faut lire lentement pour en savourer tous les éclats, voire y revenir car, dans les précipitations de la lecture, il se peut que nous échappent les détails grâce auxquels l'histoire bascule. Le fil rouge de toutes ces nouvelles, c'est d'être marqué au sceau du fantastique merveilleux, c'est à dire d'un évènement surnaturel qui intervient dans une réalité connue de tous, évènement accepté et permettant de conclure le conte autrement que selon la logique à laquelle il serait arrivé sans. Marcel Schneider aime le fantastique, il en est même un des spécialistes français, au point d'en avoir écrit l'histoire dans un livre qui reste une référence. Les nouvelles de ce recueil se passent soit dans les souvenirs personnels du jeune Marcel (qu'il aime joncher de passage vers le merveilleux), soit dans d'autres époques, parfois hors du temps. J'ai particulièrement apprécié "les larmes du château d'Oubli" et " les cris les plus ardents", conte de Noël dans la plus pure tradition, mais les autres contes sont à découvrir : "la lumière du Nord" qui se déroule sur fond de montée du nazisme, "le pilier de l'univers" où l'on voit deux jeunes malgré-nous s'en remettre à un arbre géant au milieu des périls, "la volerie des aigles", "l'apparition de la rose", "un songe qui s'efface", l'éternité fragile" qui se passe en Turquie, "les chevaux de ce jardin" qui contient une part onirique importante, "où se cristallise la mort" à propos des propriétés maléfiques du poignard de Ravaillac, "une âme en peine" où l'auteur fait connaissance de Nicolas Flamel.

Tout cela est subtil et magnifiquement écrit.

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Message  Invité Dim 28 Avr 2013 - 7:48

Divinités du Styx - contes fantastiques

Grasset, 1998

Le Tramonde, chez Marcel Schneider, est cette contrée merveilleuse qui s'ouvre à tout un chacun qui puise dans ses rêves pour faire survenir le merveilleux dans la réalité. L'auteur s'en est fait une spécialité et le merveilleux n'est ni le fantastique, ni la "fantasy", même si ces catégories sont très voisines. Avec le merveilleux, Schneider s'ancre dans une réalité très prégnante et parfois douloureuse pour faire surgir un univers "autre" qui n'apparaîtrait sinon que dans les rêves. Cela donne des nouvelles et des romans délicatement sculptés dont la tonalité ne dépare en rien les récits des meilleurs conteurs d'autrefois.

Le titre de ce recueil est tiré d'Alceste de Gluck : "Divinités du Styx, ministres de la mort, je n'invoquerai pas votre pitié cruelle...". Il s'ouvre sur une excellente préface de Georges-Olivier Châteaureynaud, indispensable pour comprendre l'univers de Schneider. Le livre comprend deux nouvelles qui n'ont semble-t-il pas été reprises ailleurs : "Sur la côte sauvage" et "Le traité de Presbourg". pour le reste, les autres textes sont issus de livres antérieurs et c'est un peu dommage que Grasset multiplie les livres de Schneider en faisant des compilations partielles à chaque fois. L'auteur ayant disparu, on peut espérer avoir une édition complète de ces nouvelles dans une série de livres à la composition logique.

De ce recueil, j'ai particulièrement apprécié "Déjà la neige", "les larmes du château d'Oubli", "le pilier de l'univers", "le lait sanglant de la liberté", "Némorin", "si carnaval triomphe" et "le traité de Presbourg". Bref, presque tout à bien considérer.

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Message  Invité Mar 30 Avr 2013 - 4:52

Déjà la neige
Grasset, 1974

Ce livre est paru en 1974 et contient 3 nouvelles de Marcel Schneider : Déjà la neige, une soif dévorante, le granit et l'absence. Ce sont des nouvelles que j'ai déjà lues par ailleurs, dans des recueils et compilations plus tardives. Donc, ce ne sont pas des découvertes et je suis un peu déçu de ce côté-là. Par contre, il y a cet essai de 87 pages sur le fantastique qui vaut le coup d'oeil et dans lequel l'auteur, avec la clarté de langage qui est la sienne, nous explique sa notion du fantastique, et comment il s'est développé dans la littérature, et comment nous l'appréhendons, et comment en France il a été réduit à la portion congrue par le roman naturaliste et le rationalisme alors que notre pays foisonnait d'auteurs fantastiques. Le fantastique, c'est ce dieu inconnu des grecs. Et Marcel Schneider de nous rééxpliquer ce qu'est l'arrière-monde, et le réel déréalisé. A lire pour tous ceux qui considèrent la littérature fantastique comme une seconde patrie.

Le mot de la fin avec l'auteur : " Le fantastique, comme la poésie dont il ne se sépare pas, est moyen de salut : il nous relie à l'inconscient et aux sources obscures de la vie. Le bannir, c'est rompre avec notre âme et se refuser à participer à la fête de l'univers".

Que dire de plus ?

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Message  Invité Mar 30 Avr 2013 - 4:54

Histoires à mourir debout
Grasset, 1985, 260 pages

Je recommande vivement ce petit livre de Marcel Schneider où l'auteur déroule, avec une très grande classe d'écriture, dix nouvelles qui sont autant de petits bijoux sur le thème de la guerre, du mal, de la folie, et de l'intervention du merveilleux dans la vie des humains dont il nous décrit l'histoire.

Les nouvelles se déroulent en Alsace, patrie chérie de l'auteur, mais aussi en Languedoc, Provence, dans les montagnes, à des époques hors du temps, médiévales ou révolutionnaires. On y croise des meurtriers, des retords, des âmes damnées, des femmes fatales mais aussi des jeunes filles pures, des graines de princesse, des êtres surgis de l'imaginaire des hommes. Tous ces personnages forment une galerie de portraits à laquelle l'auteur donne une épaisseur peu commune en peu de lignes et avec une palette de couleur brillante mais aux tonalités de la nuit.

Voici les nouvelles présentes dans ce recueil : El Hikmet, Terre de songe, La poitrine suppliciée, Un bal à Clichy, Némorin, Prophéties à Martinsbourg, Un lévrier de sable, Le lait sanglant de la liberté, Les archers de l'arrière-monde.

A recommander vivement pour tous les amateurs de nouvelles, de fantastique, de merveilleux et de très bonne littérature.

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