Auteurs qui sont cités par d'autres auteurs.

Dans La grimace, de Heinrich Böll, une référence à Stendhal :

Mais si je me convertissais, mon père ne ferait probablement plus rien pour moi. Car ça serait à coup sûr pour lui la pire des calamités. La question méritait réflexion: je n'avais pas à choisir entre le rouge et le noir mais entre le brun foncé et le noir: lignite ou Eglise. (page 243)

Bien souvent je note ce type de référence lors de mes lectures, et jamais je pense venir les déposer à cette page. J'y veillerai à présent.

Il m'ait arrivé de découvrir d'excellents auteurs grâce aux références d'autres excellent auteurs.

Deux petites références littéraires dans Les mains du miracle de Joseph Kessel:

Yourieff était le siège du gouvernement de la province. Et le gouverneur et les fonctionnaires et les magistrats et les policiers ressemblaient, par leur hospitalité, leur bonhomie et leu vénalité aux personnages que l'on voit chez Gogol, dans Le Revizor ou Les Ames mortes (page 12).


Puis vint Rudolph Hess. A son égard, Kersten n'éprouva pas la même animosité. Le déséquilibre mental de Hess était évident. Mais à la mesure des fous et demi-fous qui dirigeaient le III° Reich et dont la démence avait un tour répugnant et dangereux - mégalomanie, fanatisme, sadisme, racisme, le délire de Hess semblait anodin. Il vivait dans un état d'exaltation puérile. Il adorait les romans de Jules Verne et ceux de Fenimore Cooper sur les indiens des prairies américaines du XIX° siècle.

Un petit hommage à Flaubert dans le court roman Amok de Stefan Zweig:

"C'est charmant chez vous", dit-elle en jetant un coup d'œil circulaire. "Ah, les beaux-livres ! Je voudrais les lire tous!" Elle va vers le rayonnage et passe les titres en revue. (...). Ah, vous avez Flaubert aussi, je l'aime tellement... admirable, tout à fait admirable, L'éducation sentimentale... je vois que vous lisez aussi le français".
(...)
"J'hésite un instant. Cela fait un moment qu'un soupçon me démange: je sens que cette femme veut quelque chose de moi, on n'arrive pas dans un désert sauvage pour parler de Flaubert."

De nombreux auteurs cités dans un passage du roman Dieu, le temps, les hommes te les anges de l'auteure polonaise Olga Tokarczuk:

"Isidore n'empruntait que des livres avec le Phénix [l'ex-libris de l'ex-châtelain local], ce signe devint dans son esprit un label de qualité. Il ne tarda pas cependant à constater que malheureusement la collection du Phénix ne commençait qu'à la lettre L. Dans aucun rayon il ne put trouver d'auteurs à ex-libris dont les noms commenceraient par les lettres A à K. Il lut donc Loa-tseu, Leibniz, Lénine, Loyola, Lucien, Martial, Marx, Meyrink, Mickiewicz, Nietszche, Origène, Paracelse, Pythagore, Quevedo, Rousseau, Schiller, Slowacki, Socrate, Spencer, Spinoza, Shakespeare, Sienkiewicz, Swedenborg, Tertullien, Thalès de Milet, Thomas d'Aquin, Towianski, Verne, Virgile, Voltaire. Et plus il lisait, plus il éprouvait le manque d'auteurs dont les noms commençaient par les premières lettres de l'alphabet: Andersen, Aristote, Augustin, Avicenne, Blake, Chesterton, Clément d'Alexandrie, Dante, Darwin, Diogène, Eckhart, Erigène, Freud, Goethe, les frères Grimm, Hegel, Heine, Hoffmann, Hölderlin, Homère, Hugo, Jung."

Jules Verne, dans Le château des Carpathes, fait une référence au fameux roman américain Le dernier des Mohicans de James Fenimore Cooper :

"Nic Deck était trop habile en son métier, il l'exerçait avec une sagacité trop supérieure, pour se jamais perdre, même en des localités inconnues de lui. Il eût été li digne rival d'un Bas-de-Cuir ou d'un Chingagook au pays de Cooper." (page 69)

Dans Le pull-over rouge, l'écrivain français Gilles Perrault cite Hemingway:

Comme l'écrivait Hemingway: "Ne demande pas pour qui sonne le glas, il sonne pour toi, il sonne pour moi, il sonne pour l'humanité toute entière". (P° 342)

Dans Le prince des marées, l'écrivain américain Pat Conroy cite deux autres auteurs américains: Philip Roth et Ernest Hemingway.

- Vous n'imaginez pas à quel point il est bizarre d'être élevé dans la religion catholique quand on vit dans le Sud profond.
- J'ai quand même ma petite idée là-dessus, répondit-elle. Vous n'imaginez pas à quel point il est bizarre d'être élevé dans la religion juive n'importe où dans le monde.
- J'ai lu les livres de Philip Roth, dis-je.
- Et alors ? répondit-elle, avec une réelle teinte d'hostilité dans la voix.
- Oh, rien. Je faisais seulement une timide tentative pour établir entre nous un lien fragile.
- Philip Roth méprise à la fois les Juifs et les femmes, et il n'est pas besoin d'être juive ni d'appartenir au sexe féminin pour s'en rendre compte, dit-elle sur un ton définitif, signifiant que le chapitre était clos. (P°105)

- La moitié de ses poèmes parlent de sa folie. Elle écrit là-dessus comme Hemingway écrivait sur la chasse au lion. C'est la démence de son art. J'en ai marre de sa folie. Ras le bol du syndrome Sylvia Plath. La dernière fois qu'elle s'est ouvert les veines, je lui ai dit que je voulais qu'elle finisse le boulot la prochaine fois. Qu'elle avale un canon de fusil de chasse et se fasse sauter la cervelle. (p°101)

Dans Le bûcher des vanités, l'auteur Tom Wolfe cite La Femme de sable de Kobo Abe (page 553-555) :

Kramer se sentait embarrassé pour le gamin, qui semblait être profondément plongé dans son livre. Le titre était La femme des sables. Le peu que Kramer en apprit, d'après la couverture, c'est que le nom de l'auteur était Kobo Abe. D'humeur curieuse et sympathique, il s'approcha du garçon et lui dit, de la plus douce façon possible, genre Oncle Hollandais:
- Keske tu lis ?
Le garçon le regarda comme un daim pris dans des phares.
- C'est une histoire, dit-il.
Ou du moins était-ce ce que ses lèvres dirent. Ses yeux, eux, disaient; "S'il vous plait, s'il vous plait, laissez-moi retourner dans le sanctuaire de mon livre."
Kramer le déchiffra, mais il se sentit obligé de jouer les hospitaliers.
- Ca parle de quoi ?
- Du japon - air suppliant.
- Du Japon ? quoi sur le Japon ?
- C'est l'histoire d'un homme qui se fait piéger dans des sables mouvants dans des dunes. - Une voix très douce, suppliante, suppliante, suppliante.
A en juger par la couverture abstraite et l'épaisseur du livre, ce n'était pas un livre pour enfants. Kramer, l'étudiant du cœur humain, en reçut l'impression d'un garçon brillant, replié sur lui-même, le produit de la moitié juive de Torres, qui ressemblait probablement à sa mère et était déjà un étranger pour son père.
(...)
Torres regarda à nouveau sa montre, puis il fixa un coin du plancher. En un rien de temps, ses pensées étaient ailleurs, loin de cette pièce, loin de Gibraltar. La pépinière Kiel ? Le match ? Son ex-mariage ? Son fils était tout là-bas, au Japon, avec l'homme pris dans les dunes

Dans Dead Zone, j'ai trouvé 3 citations d'auteurs par Stephen King:

- Sinclair Lewis, 1° écrivain américain à avoir reçu le Prix Nobel de Littérature dans les années 1920, page 382:

Depuis Sinclair Lewis, les gens avaient décrié et anéanti toutes tentatives d'instauration d'un Etat fasciste en Amérique, et leur vigilance avait été efficace.


(une référence littéraire que je ne comprends pas, mais il est facile de supposer que Sinclair Lewis a écrit un roman sur un Etat fasciste qui se mettrait en place en Amérique).


- Thomas Hardy, page 389:

Ils lisaient "Jude l'obscur" et Johnny avait été surpris par l'attitude de Chuck. Il avait accepté cette lecture  après quelques grognements et ronchonnements durant les quarante premières pages. Il lui avoua qu'il avait l'intention d'entreprendre un autre livre lorsqu'il en aurait fini avec Hardy. Pour la première fois de sa vie, il lisait par plaisir ! Et, tel un puceau qui vient d'être initié aux joies du sexe  par une femme plus âgée, il en redemandait.
(...)
Chuck reprit sa lecture de "Jude" sous le ciel bas.

- Stephen King, page 406

"C'est ce type, tout est de sa faute! Il amis le feu par la seule force de sa volonté. Comme dans le livre "Carrie". Assassin ! Criminel !"

Carrrie est le 1° roman de Stephen King. On a donc Stephen King qui cite Stephen King. Autopromotion ou private joke ? En fait il me semble que c'est assez fréquent que Stephen King fasse cela.

Dans "La symphonie pastorale", André Gide cite le grand écrivain anglais Charles Dickens :

"Puis il me parla d'un conte de Dickens, qu'il croit avoir été directement inspiré par l'exemple de Laura Bridgeman et qu'il promit de m'envoyer aussitôt. Et quatre jours après je reçus en effet "Le Grillon du foyer", que je lus avec un vif plaisir. C'est l'histoire un peu longue, mais pathétique par instants, d'une jeune aveugle que son père , pauvre fabricant de jouets, entretient dans l'illusion du confort, de la richesse et du bonheur; mensonge que l'art de Dickens s'évertue à faire passer pour pieux, mais dont, Dieu merci ! je n'aurai pas user avec Gertrude." (page 38)

Dans le roman "La chose en soi", l'auteur anglais de SF Adam Roberts rend hommage à deux de ses prédécesseurs:

Frank Herbert - "Dune"

On jouait aux cartes. On lisait des livres. Moi j'étais en plein dans la trilogie Dune de Frank Herbert. Roy, pour sa part, lisait Emmanuel Kant.
(...)
Deux semaines avant le début de toute cette histoire, je lui avais écrit pour lui demander  de m'envoyer Les Enfants de Dune en livre de poche. En expliquant, d'une manière que j'espérais spirituelle, que j'avais été déçu par la minceur du Messie de Dune. J'avais besoin de gros bouquin pour faire passer le temps
(...)
Ou exprimer sa désapprobation en ne payant pas les frais de port requis pour envoyer au bout du monde l'énorme édition de poche de Dune III.
(pages15, 16 et 17)


H.G. Wells, "La Guerre des mondes"

Moi je m'attaquais pour la deuxième fois à mon exemplaire de La Guerre des mondes de Herbert Wells.
Le lendemain, nous prîmes le train pour Francfort.
Au cours du voyage je terminai ma relecture du récit wellesien. Il possédait quelque chose qui stimulait puissamment mon imagination, sans que je parvienne à distinguer de quoi il s'agissait. D'un point de vue narratif, ce texte n'avait aucune prétention artistique mal placée. Wells lui-même, un homme que j'avais eu l'occasion de croiser  - c'était la connaissance d'une connaissance - n'était ni Goethe, ni Shakespeare, ni Homère. C'était en réalité le fils d'un serviteur, élevé dans l'honnête humilité de la campagne du Kent. Quiconque le rencontrait en chair et en os était frappé par son intelligence et son sérieux de tous les instants, deux caractéristiques attestant aussi clairement qu'on puisse l'espérer sa basse extraction. Le vrai savoir-vivre ne peut être contrefait. Ce même individu se faisant à présent un nom dans le monde littéraire grâce à son penchant pour les romans à quatre sous et quelques poignées de paillettes journalistiques jetées sur la page. Et pourtant c'était bien son livre qui refusait de lâcher mon esprit ! L'ayant lu à deux reprises, j'avais désormais la certitude que je le dévorerais  une troisième fois. Qu'est-ce-qui me fascinait tant dans cet ouvrage. Je demandais l'avis d'Albert sur la question, mais il se montra passablement méprisant: "Cette horreur ? Appeler ça un roman à quatre sous, c'est encore lui faire trop d'honneur. Un roman écrit ) quatre pattes, voilà qui lui conviendrait mieux. Des lumières sur Mars ? D'étranges créatures descendant du ciel pour dévaster..."
Et il s'interrompit 
(pages 62-63)

Je m'installai à la terrasse ensoleillée d'un café de Hetzgaben, commandait un verre de bière allemande, sortis le roman de Wells et le posai devant moi sur la table. Un je-ne-sais-quoi dans la reliure couleur avoine m'emplit d'un genre de dégoût, et pourtant m'envahit la compulsion de le lire une troisième fois. Je tins bon, conscient que rien de sain n'en sortirait.
(page 70)

Et l'autre livre, s'agit-il bien de La Guerre des mondes ?
- Vous le connaissez ?
- Effectivement. Et je le tiens en haute estime, pour tout vous dire
- Il m'emplit d'une étrange terreur" laissai-je échapper - des paroles qui, sitôt sorties, me frappèrent par leur profonde vérité. La terreur s'accrochait telle une odeur à cet ouvrage. Je m'empressai de l'éloigner de moi.
"Vous ne craignez quand même pas que les prédictions de M. Wells  se réalisent -  que des Martiens dévastent bel et bien Woking ? Je connais Woking, monsieur, et je verrais pour ma part dans cette guerre une bien belle opportunité d'en améliorer l'architecture générale.
(...)
"Mais ce n'est pas le côté ... prophétique de ce livre qui me contrarie. Je trouve au récit, comment dire - une certaine étrangeté. Oh, pas même l'histoire: le simple fait que ce livre existe. 
(page 72-73)

Vasilli Grossman, dans son célèbre roman "Vie et destin" parle de nombreux écrivains français classiques. Il parle aussi des grands écrivains russes du XIX°, Tolstoï, Dostoievski ou Pouchkine, mais les références sont trop nombreuses.

Strum aimait à la taquiner, en se moquant de sa meilleure amie, Maria Ivanovna Sokolov, qui lisait peu et qui avait, un jour, au cours d'une conversation, confondu Balzac et Flaubert. (page 72)

- Tu te moques toujours des gens que j'aime. Macha a un goût parfait, elle n'a pas besoin de lire beaucoup, elle sait sentir un livre.
- Bien sûr, bien sur, répondait-il. Elle est persuadée que Félix Pottin est un roman d'Anatole France. (page 73)

- Comment va la vie ? demanda-t-il. Maria Ivanovna est passée ? Elle t'a sûrement lu des extraits de Madame Bovary, le roman de Balzac ? (page 79)

j'ai pris ma trousse de médecin; j'ai pris tes lettres, les photos de maman et de l'oncle David, la photo où l'on te voit avec papa, le petit recueil de Pouchkine, les Lettres de mon moulin et le Maupassant en français, là où il y a une Vie, un petit dictionnaire, j'ai pris le Tchekhov, celui où il y a une Banale Histoire et l'Evêque et mon panier était plein. (page 83)

Et moi, le soir, j'ai lu avec Iori les Lettres de mon moulin. Tu te rappelles, nous lisions à voix haute mon récit préféré, les Vieux, et quand nous l'avions terminé nous nous étions regardés et et nous avions ri, mais nous avions tous les deux les yeux pleins de larmes. (page 90)

Le soir, le baraquement vivait de sa vie habituelle. (...). Toungoussov improvisait une histoire rocambolesque où il avait introduit les danseuses qu'il avait connues, les aventures de Lawrence d'Arabie et des trois mousquetaires, les voyages du Nautilus. (page 167)

Selon lui, les chefs de tout poil et de tous grades n'étaient rien en comparaison de ce gringalet de Lobatchevski ou de ce vieillard de Romain Rolland. (page 237)

Essayez donc un peu de faire le tour de tous les personnages de Tchékhov. Seul Balzac a su, peut-être, introduire dans la conscience collective  une telle quantité de gens. Non, même pas. (page 262)

- Et la Chartreuse de Parme, t'as aimé ?
- Pas tellement, répondit-il après un moment de réflexion. (page 386; maison 6 bis, Stalingrad)

- L'assaut n'aura pas lieu aujourd'hui. Grekov l'a reporté à demain; aujourd'hui ce sont les Allemands eux-mêmes qui avancent. A propos, je voulais te dire que je ne l'ai jamais lu, cette Chartreuse. (page 390; maison 6 bis, Stalingrad)

Et aussitôt, il ajouta, sur le mode plaisant:
- Dommage, vraiment, que vous ne puissiez venir. Nous aurions lu Félix Pottin, le poème de Flaubert. (page 421)

- Tu vois comme cette Macha est devenue importante et intéressante, dit doucement Lioudmila. Et avec un sourie pitoyable, elle ajouta :
"Elle qui était incapable de distinguer Balzac de Flaubert ! (page 781-782)

Mais Strum ne trouvait plus ses yeux  froids et hautains. C'étaient des yeux de petit garçon, nourri de lectures de Dumas et de Mayne Reid. (page 783)

Deux références littéraires dans le roman de science-fiction Eon de Greg Bear:

- Je vous reconnais. Vous ressemblez à Edgar Allan Poe.
Le rogue laissa percer sa surprise.
- C'est étonnant que vous sachiez voir cela. C'est vraiment étonnant. Vous avez connu Poe ?
- Bien sûr que non, dit Patricia en ressentant un frisson d'excitation incongrue derrière sa peur. J'ai lu ses oeuvres. Il est mort.
- C'est le mentor que je me suis choisi. Quel esprit brillant !
Le rogue s'entoura de pictogrammes rapides représentant des silhouettes sépulcrales, des enterrés vivants, des navires pris dans des tourbillons et des déserts arctiques.
- Patricia Luisa Vasquez reconnait Edgar Poe, clama-t-il. Elle prétend venir de l'Amérique du XXI° siècle. Tout à fait fascinant. (page 444)

A moins de détruire les trois officiers politiques encore plus radicalement qu'ils ne l'avaient détruit, ils seraient ressuscités, et lui-même serait incarcéré durant dix-neuf jours. Un cycle sans fin de folie et de violence tel que Gogol lui-même n'en avait jamais rêvé. (page 499)

Une référence littéraire dans "Le couteau sur la nuque" d'Agatha Christie, ce qui me semble assez rare chez cette auteure:

- Il y a une vente d'oeuvres d'art, en fait. J'ai l'œil sur une petite statuette, un objet parfait dans son genre... un genre macabre, peut-être. Mais j'aime le macabre. Je l'ai toujours aimé. J'ai des goûts spéciaux.
Il eut un étrange sourire. J'avais remarqué les livres qui se trouvaient près de moi, sur les étagères: les Mémoires de Casanova, le marquis de Sade, les tortures médiévales...

Et dans "Plus loin que l'hiver" d'Isabel Allende:

Grâce à cette machine aux possibilités infinies, il put se prouver qu'il était doué d'une intelligence supérieure. L'univers entier était désormais à sa disposition, sur la Toile. Une chose conduisait à une autre, et ainsi de suite; il commençait avec La Guerre des mondes et finissait avec un lémurien de Madagascar. (page 268)

- Au milieu de l'hiver, j'ai finalement appris qu'il y avait en moi un invincible été.
- Cela t'es venu à l'instant ?
- Non. C'est d'Albert Camus.
(page 328, ce sont les derniers mots du roman)

Dans le célèbre roman "La case de l'oncle Tom" de Harriet Beecher-Stowe:

Le Mississippi ! Quelle baguette magique l'a ainsi changé, depuis que Chateaubriand, dans sa prose poétique, le décrivait comme le fleuve des solitudes vierges, des déserts immenses, roulant parmi ces merveilles de la nature que l'on n'avait même pas rêvées ?
(page 150)

Quant aux exhortations de notre mère, autant en emporta le vent.
(page 262). Je me demande si le titre du roman de Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent, parut 83 ans plus tard, et qui parle aussi des Etats du Sud et de l'esclvage pourrait venir de cette phrase.

Quelques références littéraires dans le roman Et que le vaste monde poursuive sa course folle de Colum McCann:

Finnegans Wake, de James Joyce
Il avait le truc pour sauter les serveuses du Max. Une seule lui résistait, Debbie, une blonde. Il m'arrivait de prendre la place de celles qui ne voulaient pas. Il me récitait à l'oreille des passages de Finnegans Wake. "Le père des fornicateurs". Il connaissait une vingtaine de pages par cœur. Ca ressemblait un peu à du jazz. Sa voix me restait dans les oreilles. (page 161)

La Divine Comédie, de Dante
Prenant mon courage à deux mains, je suis partie vers le Bronx, à l'adresse indiquée sur le permis de conduire. Partout de grands terrains en friche. Des sacs plastique accrochés à des kilomètres de grillages, des catalpas rabougris, brisés par le vent. Des carrosseries, des garages, véhicules neufs et d'occasion. Une odeur de brique et de caoutchouc brûlés. Sur un reste de mur, quelqu'un avait écrit: "Dante est aujourd'hui dépassé". (page 178)

Les aventures de Tom Sawyer et d'Huckleberry Finn, de Mark Twain
On avait un genre de bibliobus qui passait dans la rue tous les trois ou quatre mois. Il restait seulement un quart d'heure. Dès que le soleil miroitait devant la clôture brisée, nous partions en courant derrière l'épicerie Chaucers jouer dans un ruisseau qui nous semblait grand comme un fleuve et me parait aujourd'hui dérisoire. On faisait voguer nos steamers dans les flots, et Nigger Jim filait des avoinées du diable à Tom Sawyer. On n'a jamais trop su quoi faire de Huck Finn, alors il se joignait rarement à nos aventures. Les bateaux en papier tournaient au coin de la boutique et au revoir. (page 356)

La case de l'oncle Tom, de Harriet Beecher-Stowe
Il faisait nuit dehors. Adossé à la portière, un monsieur nous attendait en fumant une cigarette. C'était un de ces chauffeurs à l'ancienne, avec cravaite, costume et casquette à visière. Jetant aussitôt son mégot, il s'est précipité pour nous ouvrir. Montant la première, Claire s'est glissés à l'autre bout de la banquette avec un sursaut agile des jambes. Le conducteur m'a pris le coude pour m'aider à m'installer.
- En route, a-t-il dit d'une grosse voix empruntée.
Je me donnais l'impression d'être la vieille Eliza de La Case de l'Oncle Tom, mais en fait il était poli, il essayait plutôt de me mettre à l'aise. (page 397)

Lepetitmontagnard : Tu es le seul à faire vivre cette page. Et c'est bien dommage. J'aurai bien souvent l'occasion d'y ajouter des notes, mais je n'y pense jamais... Il faut que je prenne le réflexe

Oui c'est dommage. Je note les pages au fur et à mesure dans mon téléphone portable, dans un brouillon de SMS.

Quelques références littéraires dans le roman Trust de Hernan Diaz :

J'ai fini par découvrir sur Clinton Street l'annexe de la bibliothèque municipale de Brooklyn. Je suis incapable de déterminer avec précision le moment où je suis devenue une usagère régulière, mais je devais avoir neuf ou dix ans quand j'ai commencé à passer mes après-midi en salle de lecture et à emprunter des livres. Les romans policiers sont devenus une obsession. D'abord ce fut Conan Doyle, S. S. Van Dine et Agatha Christie. Ces livres (et une bibliothécaire sympathique) ont conduit à d'autres. Dorothy Sayers, Carolyn Wells, Mary Rineharr, Margery Allingham. Jusque tard dans mon adolescence, ce sont ces femmes qui, en l'absence de ma mère, se sont occupés de moi. (page 228)

Pour les détails servant à étoffer la dimension personnelle de l'histoire de Bevel dans la version destinée au maître-chanteur, il semblait logique de s'appuyer sur la fiction. De nouveau, j'ai noté non nombre de titres que j'emprunterais ultérieurement à la bibliothèque municipale de Brooklyn. J'ai essayé de lire Trilogy of Desire de Theodore Dreiser, mais ne suis venue à bout que de The Financier et de la moitié de The Titan. Les malheureux banquiers et courtiers de Nathan Morrosw, et ses descriptions des orgies de dépenses des années vingt se sont retrouvées dans mes pages. Grâce aux Brasseurs d'argent d'Upton Sinclair, j'ai appris à dessiner Bevel sous un jour franchement ignoble, et j'ai aussi trouvé l'inspiration pour les luxes dont j'ai saupoudré les pages destinées à mon extorqueur - yachts, bureaux somptueux, fastueuses bâtisses.(page 306)

Pour faire bonne figure, j'y ai intégré des salles de musique Marie-Antoinette, des salons Restauration anglaise et des baignoires encastrées dans le plancher à la Gatsby. (page 310)

Après nuit d'insomnie, parcours le dernier Colette. Admirable, comme toujours, mais je n'ai pas la force de lire sur la mariage. Ai pris le nouveau Woolf. Biographie du cocker d'Elisabeth Barrett Browning !
Lecture de "Flush". Superbe, même si la perspective du chien ne tient pas, ce que je trouve distrayant. La soumission affectueuse du chien à sa maîtresse alitée est merveilleusement suffocante.
Woolf cite la lettre de Barrett à Browning: "Vous êtes Paracelse et moi une recluse dont les nerfs brisés sur un chevalet de torture pendent maintenant mollement , détendus, tremblant au moindre vent, au moindre souffle." Pourquoi soudain tant de Paracelse ?
"Les vages", "Flush"... Curieuse de savoir ce que sera le prochain titre de VW. Assemblés, ses 3 derniers livres pourraient former une phrase. (page 379)

Dans le roman "L'amant japonais" d'Isabel Allende:

- Ici, il est interdit de fumer, prévint le directeur
- Je ne fume pas et ne bois pas, monsieur.
- Avez-vous une bonne santé ? C'est très important quand on travaille avec des personnes âgées.
- Oui.
- Quelque chose en particulier que je devrais savoir ?
- Je suis accro aux jeux vidéos et aux romans fantastiques. Vous savez: Tolkien, Neil Gaiman, Philip Pullman.
(page 13)

Il compensait son manque de talent par une mémoire prodigieuse et une prédisposition au dessin; il pouvait réciter sans faute de longues tirades inspirées  des lectures préférées de Nathaniel, depuis Dracula jusqu'au Comte de Monte-Cristo, et il était chargé de peindre les décors. (page 60)

ignorant son nom, ses compagnons d'armes le baptisèrent le Balafré, du fait de ses cicatrices, mais lui choisit pour surnom Jean Valjean, à cause du roman de Victor Hugo qu'il avait lu pendant sa convalescence. (page 150)

Dans "La chute d'Hypérion" de Dan Simmons:

Je songeai au personnage de Swift, Gulliver, et à son dégoût de l'humanité lorsqu'il était rentré du pays des chevaux intelligents, les Houyhnnms. Sa propre espèce l'écœurait tellement qu'il était obligé d'aller dormir à l'écurie pour être rassuré par la présence et l'odeur des chevaux. (page 161) 

Seul avec les Morlocks, songea-t-il. Mais il n'avait même pas eu la compagnie des Morlocks, vers la fin. Il n'avait eu que sa muse (page 202, les Morlocks sont les êtres qui, dans le roman"La machine à explorer le temps" de H.G. Wells, vivent sous terre et sortent la nuit pour manger les Eloïs)

De plus, tout le roman est un hommage au poète anglais John Keats.