Jean-Guy SOUMY (France)

Jean-Guy SOUMY
"Le Congrès"
Edit: Robert Laffont
269 p

Un peu d'histoire de France pour mieux comprendre le roman:
le XVIIè siècle. C'est le règne de Louis XIV "le Roi Soleil" qui décide d'unifier son royaume sur le plan administratif, politique et religieux.
Sur le plan religieux , pour cela, il décide de révoquer "l'édit de Nantes" octroyé par Henri XIV (Henri de Navarre) en 1598.la promulgation de cet édit avait permis de mettre fin aux guerres de religions(catholiques s'opposant aux protestants) qui ont ravagées le royaume de France au XVIè siècle.
Louis XIV signe donc en 1685" l'édit de Fontainebleau" . Des mesures vexatoires sont mises en place contre les protestants: fermeture des école protestantes, interdiction d'achat d'offices,augmentation des impôts...jusqu'aux "dragonnades" c'est-à-dire la conversion forcée de la quasi totalité des protestants du Laguedoc. Certains préfèrent s'enfuir à l'étranger.
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1685:c'est la signature de "l'édit de Fontainebleau" et l'année du début du roman;

Résumé de l'éditeur:
En 1685, dans une atmosphère de haines religieuses et d'intrigues financières, Guillaume Vallade, héritier d'une riche charge de bâtisseur du roi, et sa femme Jehane, d'origine protestante, sont codamnés à subir l'épreuve du congrès.
"dresser, pénétrer, mouiller",telle est l'injonction à laquelle guillaume doit obéir, nu sur un lit avec Jehane, devant un parterre de prêtres, de médecins et de courtisans.
Le désir peut-il se glisser dans une telle parodie de l'acte d'amour ? Peut-on survivre à ce viol entre époux, à cette "pornographie sacrée" organisée par l'Eglise et la Justice ?


Mon avis :
J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a fait connaitre "la cérémonie du congrès" et qui met en évidence l'hypocrisie de l'Eglise catholique et de la justice .Les personnage sont attachants surtout la femme du narrateur qui est admirable de dignité malgré le malheur qui s'abat sur elle et la persécussion de son peuple. Les chapitres alternent entre le présent et le passé ou s'est déroulé l'épreuve barbare du congrès et sont assez cours.

ma note: 5/5

Étrange comme roman et ce qui s'y passe. Ça m'intrigue tout de même.

Quoiqu'il en soit, pourrais-tu éditer ta critique et y inscrire, dans le sujet, la nationalité de l'auteur ? Et tant qu'à y être, pour éviter du travail aux modérateurs, pourrais-tu également mettre en majuscule le nom de famille de l'auteur ? Merci !

Le Congrès

Broyés par l'engrenage administratif

Ce livre est saisissant. Il conte comment un couple se fait broyer par une machine politico-administrative, sur fond de prétexte religieux, alors que le fond de l'histoire est intimement lié au contrôle de marchés et à un business florissant sur le chantier du château de Versailles. Il est saisissant car l'auteur prend une affaire qui porte le fer de la machine administrativo-judiciaire sur l'intimité des couples, un peu comme un "1984" du Grand Siècle, quand la religion du roi devait être celle du peuple. La première réaction que l'on peut avoir, c'est de ce dire que c'est atroce et que nous sommes bien contents d'être nés à une autre époque où l'on peut juger avec morgue ces obscurantismes du passé. Pour autant, sommes-nous bien sûrs que nos administrations pléthoriques et bien plus importantes que celles de l'Ancien Régime, ne puissent pas broyer des êtres aussi puissamment que ce qui est conté ? Jean-Guy Soumy nous conte l'histoire d'un absolutisme d'Etat, tentation récurrente de tous les régimes politiques, qu'ils soient royaux, républicains ou autres. Ce qui nous sépare de l'affaire exposée dans le Congrès est très mince, finalement.

L'auteur expose son histoire dans une langue châtiée et simple. Ce livre est limpide à lire. Il est construit sur un mode de flash-back. Le protagoniste de l'histoire raconte les péripéties de son actuel isolement, essayant d'apprivoiser un loup, et se rappelle comment il en est venu à cette situation. Pour autant, même soumis à l'engrenage terrible de la justice et de la religion, il fait apparaître ses propres failles dans les sentiments qu'il éprouvait envers sont épouse. On laisse au lecteur la surprise de constater la cause de la trahison, fort classique au demeurant.

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