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John TITTENSOR (Australie)

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Message  Aurore Dim 23 Mai 2010 - 17:46

John Tittensor est un écrivain australien né en 1941.

Il a quitté l'Australie à la mort de ses deux enfants dans un incendie, en 1982. Traducteur de profession, il vit aujourd'hui à Lyon. Il vient de publier Douze jours en Australie aux Éditions de La Fosse aux Ours.

- La croisière de Carmody (1997)
- Année zéro (2002)
- Douze jours en Australie (2008)

Année zéro - John Tittensor
(La Fosse aux Ours, 2002, 138 p.)


Quel livre dur et éprouvant ! Non qu'il ait été extrêmement ardu et complexe mais le sujet est tellement poignant qu'il demande à avoir les nerfs bien accrochés. Comme spécifié dans la biographie, Tittensor est parti d'Australie après avoir perdu ses deux enfants, Jonathan et Emma (9 et 7 ans), dans l'incendie de leur maison. Située dans les Dandenongs - région forestière à une heure de Melbourne - l'intrigue du livre revient sur le funeste événement et sur le deuil impossible à faire dans l'année qui suivit la tragédie.
John Tittensor, avant le drame, était séparé de la mère de ses enfants, Sheila, depuis environ 3-4 ans, il était resté en bon terme avec elle et lui rendait fréquemment visite. Tous les week-ends, il récupérait les enfants et les ramenait chez sa nouvelle compagne, Tess avec qui il vivait en compagnie de ses deux garçons.

Mais cette fameuse nuit du 8 au 9 juin 1982 rien ne fut plus jamais pareil. Les restes noircis de la maison furent les seuls vestiges d'un passé qui prit feu en un rien de temps. Sheila, dont la chambre était située près de la porte d'entrée, arriva à sortir mais les deux enfants restés endormis dans leur chambre, à l'autre bout de la maison, ne survécurent pas.
Débute la plus douloureuse année torturée qu'il ait été donné de vivre à quelqu'un. L'écrivain voit ses jours n'être plus que des nuits interminables et vides. D'abord l'incompréhension puis le désespoir et la rage muette qui finit par se déverser comme un long cri salvateur. John Tittensor évoque ses enfants, les souvenirs qu'il garde d'eux et la difficile survie au jour le jour. Il tient à coup de médicaments, d'alcool et grâce à l'indéfectible soutien de ses proches. Le livre est malgré tout si hanté par cette douleur insupportable qu'on lit ce livre avec une sorte de malaise et les yeux emplis de larmes. Car John Tittensor construit son livre comme un journal et c'est donc en plein cœur d'un carnet de bord, qui transpire la souffrance, qu'on essaie de comprendre toutes les étapes de ce père laissé seul dans les décombres.

Je vous assure avoir eu le cœur gros d'avoir été au bout de ce livre car même si ce livre est un témoignage émouvant et révoltant d'injustice, on se sent comme un voyeur qui regarderait par le trou de la serrure un père en train de s'effondrer. Quoi de plus normal que d'être anéanti en se réveillant un matin sans les deux êtres qui nous étaient les plus chers au monde ?! Je crois que ce que j'ai trouvé d'admirable c'est tout ce parcours dans l'année immédiate qui suivit le drame : lorsque l'écrivain parle avec des mots simples, pleins de tendresse de ses enfants, lorsqu'il leur rend de formidables hommages en retournant sur leurs traces (les lieux où ils ont joué, couru, vécu...), lorsqu'on sent qu'il relève la tête peu à peu. On n'oublie pas les êtres aimés, on apprend à vivre avec ce trou béant qui nous transperce la poitrine.

Mon second souvenir de cette matinée avec David : nous nous étions arrêtés à flanc de coteau et regardions vers Melbourne ; au prix d'un terrible effort je parvins à lui dire que je préférais les avoir eus puis perdus plutôt que de ne les avoir jamais eus. (p. 61)


La musique triste me rend triste ; la musique gaie me rend triste. (p. 82)

Je suis un peu gênée de mettre une note à un tel livre car je crois que l'écriture en tant qu'exutoire est nécessaire voire fondamentale pour exorciser tous ces démons qui nous hantent.

4/5


Dernière édition par Aurore le Dim 23 Mai 2010 - 22:23, édité 2 fois

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Message  odilette84 Dim 23 Mai 2010 - 20:10

oulaaahh
pas pour moi ça !
trop trop triste !

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Message  Invité Dim 23 Mai 2010 - 20:15

Je serai plus tentée par "La croisière de Carmody" que j'ai repéré à la bibli. Je ne crois pas que "Année zéro" soit une lecture pour moi.

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Message  Mandarine Lun 24 Mai 2010 - 1:59

Moi je le note dans ma LAL, pour le cas où j'aurais envie d'une "lecture qui chamboule".
Mais, en effet, on dirait qu'il faut avoir le moral pour aller jusqu'au bout John TITTENSOR (Australie) Icon_neutral
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Message  dodie Jeu 10 Juin 2010 - 17:43

John TITTENSOR- Douze jours en Australie
Editions La fosse aux ours

Résumé: Un journaliste vivant désormais en France revient passer douze jours en Australie pour rendre visite à sa mère. Tout au long de ces douze journées il s'adresse à elle sous forme d' un monologue et lui raconte pèle-mêle ses souvenirs d'enfance, sa difficulté de vivre après la mort de sa fille et relate la façon dont il avait vécu le procès de Klaus Barbie qu'il avait suivi alors en tant que chroniqueur.

Mon avis: J'ai découvert par hasard ce livre en cherchant Année zéro qu'Aurore m'avait donné envie de lire. Dès les premières pages je me suis demandée si ce récit était autobiographique mais je viens de lire une interview de John Tittensor où il explique que ce n'est pas le cas même si le narrateur et son passé ont beaucoup de points communs avec lui. C'était pour lui une façon de "conjurer le sort".
Ce court roman décrit de façon très émouvante le destin de cet homme bouleversé par la mort atroce de sa fille. Il sait qu'il n'en est pas responsable mais il portera toute sa vie un lourd sentiment de culpabilité.
Il se confie à sa mère sous forme d'un monologue car on comprend vite que celle-ci vit dans son propre monde. Ne pouvant désormais plus s'adresser à sa fille, c'est à elle qu'il raconte ses souvenirs d'enfance (ces moments apportent d'ailleurs un peu de légèreté dans ce roman).
Lors du procès de Klaus Barbie il rencontre Anna une photographe dont l'histoire personnelle est aussi marquée d'un drame. Mais peut-on construire quelque chose sur le lit de la tristesse?
Ce roman est écrit de façon très sobre, hormis certaines scènes où le narrateur nous décrit ses prouesses sexuelles de façon assez crue comme si cela lui était nécessaire pour survivre.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Ma note 4,5/5
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Message  Aurore Jeu 10 Juin 2010 - 20:18

Alala Dodie moi je l'avais lâché en cours de route celui-ci. Trop de passages connotés sexuellement et puis les évocations de sa fille étaient bien moins poignantes et fines que dans Année zéro (si tu es toujours tentée par celui-ci je ne peux que te le recommander encore plus chaudement). Je me souviens parfaitement où j'ai arrêté ma lecture (c'était vraiment pas la période pour rester dans quelque chose de noir voire de mélancolique) et je pense donc le reprendre ces Douze jours... un jour.

Ceci dit j'ai vu une très belle chronique d'un libraire sur La croisière de Carmody et je comprends que Zozinette soit plus tenté par celui-ci. Ça a l'air d'être d'un loufoque et d'une drôlerie comme je les aime ! Pourtant rien ne laissait présager dans Année zéro qu'il pourrait se dépêtrer de son deuil infernal.

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Message  Aurore Jeu 28 Avr 2011 - 17:56

La croisade de Carmody - John Tittensor
(10/18, 1997, 204 p.)
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Et il faut que vous sachiez que Dieu n'est pas aussi infini que le disent les catholiques : il fait environ six cents mètres de diamètre et, même là, il est un peu faiblard sur les bords (citation de début de livre de Karel Capek issue de La fabrique d'absolu)

De Tittensor, j'avais été très émue par Année zéro et sa profonde tristesse intrinsèque. C'est donc curieuse que je me suis procurée La croisade de Carmody, roman publié précédemment et nettement plus joyeux. Kevin Carmody, le personnage principal, quitte Londres où il séjournait en hôpital psychiatrique. Il revient en Australie, en banlieue de Melbourne, pour enterrer sa mère, décédée en son absence.
Sauf que, les préparatifs, loin de se dérouler comme prévus, mettent en lumière le corps de la défunte mère qui a été porté aux nues par deux clans de nonnes. Le premier Les petites sœurs de Hubbard (dans l'Ohio) veulent rapatrier le corps aux États-Unis. Il faut dire que Kathleen Carmody (la mère de Kevin) fait miracle sur miracle. Il parait donc normal qu'elle soit vénérée comme une figure sainte. Le deuxième ordre c'est les Filles du Grand Rêve, authentiquement australien.
Qu'a donc fait Kathleen Carmody pour être considérée comme la nouvelle égérie venue du Très-Haut? Eh bien, peu avant de mourir elle est sortie dans le jardin, est restée comme suspendue à sa barrière et un halo de lumière émanait d'elle à travers le portillon.
Kevin Carmody, qui croyait sortir de chez les fous pour de bon y retourne la tête la première avec cette histoire de mère lumineuse pouvant faire des miracles. Et la barrière de son jardin est devenue l'"Authentique Barrière" que tout le monde s'arrache. C'est non seulement le corps que les saintes veulent préserver mais aussi cette relique pleine de promesses.

Moi je me dis juste après ce livre que John Tittensor a une imagination des plus débordantes. Comment a-t-il pu imaginer un McDorémi, un père dont le nom est Donnadieu Desprières. Surtout, ces religieux qui hantent le livre sont tous plus barrés les uns que les autres : il y a les nonnes lesbiennes, nymphomanes et les prêtres aux penchants tendancieux.
Mais c'est pour ce côté déjanté et complètement dénué de toutes barrières qu'on accroche à ce livre. Non pas qu'il soit sensationnel, mais ce monde nouveau où chacun s'accroche au moindre miracle nous donne envie d'y croire nous aussi.
Une chose est sûre, plus d'une fois je me suis demandée où est-ce que Tittensor m'emmenait. La quête de Kevin pour récupérer le corps de sa mère et l'enterrer dignement semble être la mission du siècle. C'est distrayant de voir comme il peut être périlleux de remettre les choses dans l'ordre. Les choses vont toujours de travers, c'est dans leur nature. Voilà la loi de Carmody qu'on pourrait retenir et adopter !

3,5/5

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