Mahi BINEBINE (Maroc)
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Mahi BINEBINE (Maroc)
petitemartine Dim 13 Juin 2010 - 17:26
Mahi Binebine Peintre et romancier marocain
Né en 1959 à Marrakech, Mahi Binebine fait ses études à Paris (à partir
de 1980) et y enseigne les mathématiques pendant huit ans.
Parallèlement, il peint. Après quelques expositions, il publie
plusieurs romans traduits dans différentes langues. En 1994, il
s’installe à New York. Mahi Binebine est à la fois un peintre reconnu,
le Musée Guggenheim de New York vient d'acquérir quelques-unes de ses
œuvres et un auteur prometteur de la jeune littérature marocaine de la
diaspora. En 1999, il est de retour à Paris. En 2002, Mahi Binebine
s'établi à Marrakech où il collabore avec le peintre Miguel Garanda.
Son frère, Aziz Binebine, fait partie des 28 survivants du bagne de
Tazmamart, son histoire a servi de trame au roman de Tahar Ben
Jelloun : Cette aveuglante absence de lumière.
( source : bibliomonde.com )
Né en 1959 à Marrakech, Mahi Binebine fait ses études à Paris (à partir
de 1980) et y enseigne les mathématiques pendant huit ans.
Parallèlement, il peint. Après quelques expositions, il publie
plusieurs romans traduits dans différentes langues. En 1994, il
s’installe à New York. Mahi Binebine est à la fois un peintre reconnu,
le Musée Guggenheim de New York vient d'acquérir quelques-unes de ses
œuvres et un auteur prometteur de la jeune littérature marocaine de la
diaspora. En 1999, il est de retour à Paris. En 2002, Mahi Binebine
s'établi à Marrakech où il collabore avec le peintre Miguel Garanda.
Son frère, Aziz Binebine, fait partie des 28 survivants du bagne de
Tazmamart, son histoire a servi de trame au roman de Tahar Ben
Jelloun : Cette aveuglante absence de lumière.
( source : bibliomonde.com )
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Age : 53
Location : Morbihan /France
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Mahi BINEBINE (Maroc)
petitemartine Dim 13 Juin 2010 - 18:17
LES ETOILES DE SIDI MOUMEN
Nous sommes en 2003, à Casablanca, le Maroc jusque là préservé des attentats va connaitre l'horreur ce 16 mai 2003.
Après ces attentats suicides, Mahi Binebine a voulu comprendre et est allé sur place à Sidi Moumen rencontrer les habitants de ce bidonville dont sont originaires les kamikazes.
Sidi Moumen est un immense bidonville, une décharge à ciel ouvert dans la banlieue de Casablanca. Le jeune Yachine, l'un des kamikaze, va nous conter, à la première personne, sa courte vie, ses joies, ses peines, sa famille, l'amour de sa maman Yemma, sa petite amie, ses copains,ses frères, ses matchs de foot, la débrouille etc... bref la vie quoi ! à Sidi Moumen...
La vie à Sidi Moumen, n'est pas facile tous les jours. Yachine et ses copains aiment jouer au foot, ils font partie de l'équipe des étoiles de Sidi Moumen. C'est important le foot ! Mais il faut survivre, se débrouiller, trouver des ptits boulots, des ptits traffics, parfois bien sûr il y a des arnaques, des viols, de la prostitution, des meurtres mais bon c'est la vie, il faut bien vivre ou survivre ! Et la vie, là-bas ce n'est pas grand chose et tôt ou tard on finit par mourir !
Il nous raconte donc comment peu à peu, lui, son frère et 4 autres copains vont être séduits par un cheik qui leur promet le paradis et la vie éternelle loin de la puanteur de Sidi Moumen. Comment ils seront embrigadés, éloignés de leur famille, pour finir en bombe humaine dans un hotel chic de Casablanca.
Voici un court roman très accrocheur. L'écriture est simple, pleine de vie, très lumineuse, légère, aucun misérabilisme pour conter l'histoire de ces jeunes. C'est à la fois dur, tragique, plein de tendresse mais aussi d'humour.
Certains passages sont difficiles, terrifiants car dans le bidonville c'est "marche ou crève", c'est juste la réalité.
On comprend pourquoi et comment ces pauvres gamins se font avoir par ces "sages" qui viennent infester les bidonvilles, leur promettent monts et merveilles, aident leur famille, leur trouvent un travail... Avec à la clef, la mort qui semble naturelle, qui semble la seule issue possible, qui semble être là pour remercier et récompenser ces jeunes et les emmener dans une vie meilleure...
Un livre que j'ai beaucoup aimé vous l'aurez compris... A découvrir !
Quelques phrases relevées :
"Les ceintures du paradis étaient enfin prêtes. Du haut de mon nuage, cela me semblait comme un jeu, celui de la vie et de la mort enlacés à leur insu"...
"les familles étaient si nombreuse qu'en perdre un membre ou deux n'était pas une catastrophe. C'était ainsi ... Il y avait tant à faire avec la kyrielle de vivants que l'on finissait vite par les oublier. Cependant la mort restait là, omniprésente. Nous l'avions adoptée. Elle nous habitait et nous l'habitions."
Ma note : 4,5 /5
Nous sommes en 2003, à Casablanca, le Maroc jusque là préservé des attentats va connaitre l'horreur ce 16 mai 2003.
Après ces attentats suicides, Mahi Binebine a voulu comprendre et est allé sur place à Sidi Moumen rencontrer les habitants de ce bidonville dont sont originaires les kamikazes.
Sidi Moumen est un immense bidonville, une décharge à ciel ouvert dans la banlieue de Casablanca. Le jeune Yachine, l'un des kamikaze, va nous conter, à la première personne, sa courte vie, ses joies, ses peines, sa famille, l'amour de sa maman Yemma, sa petite amie, ses copains,ses frères, ses matchs de foot, la débrouille etc... bref la vie quoi ! à Sidi Moumen...
La vie à Sidi Moumen, n'est pas facile tous les jours. Yachine et ses copains aiment jouer au foot, ils font partie de l'équipe des étoiles de Sidi Moumen. C'est important le foot ! Mais il faut survivre, se débrouiller, trouver des ptits boulots, des ptits traffics, parfois bien sûr il y a des arnaques, des viols, de la prostitution, des meurtres mais bon c'est la vie, il faut bien vivre ou survivre ! Et la vie, là-bas ce n'est pas grand chose et tôt ou tard on finit par mourir !
Il nous raconte donc comment peu à peu, lui, son frère et 4 autres copains vont être séduits par un cheik qui leur promet le paradis et la vie éternelle loin de la puanteur de Sidi Moumen. Comment ils seront embrigadés, éloignés de leur famille, pour finir en bombe humaine dans un hotel chic de Casablanca.
Voici un court roman très accrocheur. L'écriture est simple, pleine de vie, très lumineuse, légère, aucun misérabilisme pour conter l'histoire de ces jeunes. C'est à la fois dur, tragique, plein de tendresse mais aussi d'humour.
Certains passages sont difficiles, terrifiants car dans le bidonville c'est "marche ou crève", c'est juste la réalité.
On comprend pourquoi et comment ces pauvres gamins se font avoir par ces "sages" qui viennent infester les bidonvilles, leur promettent monts et merveilles, aident leur famille, leur trouvent un travail... Avec à la clef, la mort qui semble naturelle, qui semble la seule issue possible, qui semble être là pour remercier et récompenser ces jeunes et les emmener dans une vie meilleure...
Un livre que j'ai beaucoup aimé vous l'aurez compris... A découvrir !
Quelques phrases relevées :
"Les ceintures du paradis étaient enfin prêtes. Du haut de mon nuage, cela me semblait comme un jeu, celui de la vie et de la mort enlacés à leur insu"...
"les familles étaient si nombreuse qu'en perdre un membre ou deux n'était pas une catastrophe. C'était ainsi ... Il y avait tant à faire avec la kyrielle de vivants que l'on finissait vite par les oublier. Cependant la mort restait là, omniprésente. Nous l'avions adoptée. Elle nous habitait et nous l'habitions."
Ma note : 4,5 /5
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Cannibales de Mahi Binebine ( Maroc )
petitemartine Dim 24 Nov 2013 - 17:24
Cannibales de Mahi Binebine
Présentation
4ème de couverture
Une nuit, près de Tanger, une petite troupe attend le moment opportun pour embarquer avec un passeur : Azzouz, le narrateur, et son cousin Réda, une jeune femme et son bébé, un Algérien rescapé d’une tuerie, Youssef et deux Maliens.
Tous unis par la force obstinée d’une même quête : extorquer au destin une vie nouvelle, une deuxième chance.
Une attente ponctuée de retours en arrière, de récits d’épisodes vécus par les uns et les autres, de portraits et de silhouettes pathétiques : Morad, le « rabatteur » a vécu longtemps en France et se glorifie de son titre d’« Expulsé européen » ; la jeune femme veut rejoindre son mari qui travaille en France et ne donne plus de nouvelles. Azzouz, lui, a bénéficié d’un enseignement classique grâce à des religieuses, mais la mort de sa protectrice a brisé net ses élans ; quant à son cousin Réda, il a réussi à s’enfuir de l’organisation de mendiants dans laquelle il avait été recruté et où son frère manchot a préféré rester.
Dans ce récit où s’entremêlent tendresse, humour et cruauté, se dessine le destin tragique d’une humanité cannibalisée.
Le Monde
17 Septembre 1999
Le thème est simple. L'histoire est brutale tout en étant - hélas - banale : une dizaine de personnages dont une femme et un bébé sont en quête d'une vie meilleure. Ils tentent, au risque de leur vie - une vie dont personne ne se soucie - la traversée du détroit de Gibraltar pour mettre les pieds sur le sol de cette Europe dont ils voient, à partir de Tanger, les lumières clignoter, comme si ce vague scintillement était un appel, signe de la dernière chance. Comment écrire cette désespérance ? Mahi Binebine, qui est un grand peintre (le Musée Guggenheim de New York vient d'acquérir quelques-unes de ses oeuvres), écrit comme il peint, avec sobriété et gravité. Il n'insiste pas, choisit l'ellipse et les mots justes. Comme dans ses toiles, on devine les personnages, ce sont des ombres que le lecteur habille de ses propres émotions. " Cannibales" n'est pas un roman qui vous fera rêver, au contraire, il vous parlera simplement de la souffrance sans jamais tomber dans la sensiblerie.
Mon avis : Nous sommes bientôt en 2014 et ce roman est malheureusement toujours autant dans l'actualité. Beaucoup d'écrivains ont écrit sur l'immigration mais la construction du livre est originale, les personnages attachants. L'histoire est simple : 7 candidats à l'Eldorado européen et leur passeur attendent la nuit sur une plage de Tanger le moment opportun pour pouvoir monter dans leur barque et traverser enfin le détroit de Gibraltar. Le lecteur passe donc la nuit avec ces 6 hommes accompagnés d'une femme et de son bébé. Une nuit à attendre, une nuit où nous allons faire connaissance avec chacun de ces migrants, avec leur histoire... Je suis vraiment en accord avec l'avis du Monde et avec la 4ème de couverture. Que dire de plus ? L'écriture est sobre, il y a de la tendresse, de la cruauté mais jamais de mièvrerie. Il y a une scène de rêve à la fois fantaisiste et très cruelle.
En anglais le titre est "welcome to paradise"...
Si vous ne connaissez pas l'auteur, il est à découvrir. Il écrit sur le Maroc contemporain, ses habitants , leurs rêves et leurs désillusions. On apprend beaucoup sur le système du pays...
ma note : 4/5
une explication de texte très détaillée du roman : intéressant après lecture.
Olivier Barrot présente le ivre en direct de Fes :
4ème de couverture
Une nuit, près de Tanger, une petite troupe attend le moment opportun pour embarquer avec un passeur : Azzouz, le narrateur, et son cousin Réda, une jeune femme et son bébé, un Algérien rescapé d’une tuerie, Youssef et deux Maliens.
Tous unis par la force obstinée d’une même quête : extorquer au destin une vie nouvelle, une deuxième chance.
Une attente ponctuée de retours en arrière, de récits d’épisodes vécus par les uns et les autres, de portraits et de silhouettes pathétiques : Morad, le « rabatteur » a vécu longtemps en France et se glorifie de son titre d’« Expulsé européen » ; la jeune femme veut rejoindre son mari qui travaille en France et ne donne plus de nouvelles. Azzouz, lui, a bénéficié d’un enseignement classique grâce à des religieuses, mais la mort de sa protectrice a brisé net ses élans ; quant à son cousin Réda, il a réussi à s’enfuir de l’organisation de mendiants dans laquelle il avait été recruté et où son frère manchot a préféré rester.
Dans ce récit où s’entremêlent tendresse, humour et cruauté, se dessine le destin tragique d’une humanité cannibalisée.
Le Monde
17 Septembre 1999
Le thème est simple. L'histoire est brutale tout en étant - hélas - banale : une dizaine de personnages dont une femme et un bébé sont en quête d'une vie meilleure. Ils tentent, au risque de leur vie - une vie dont personne ne se soucie - la traversée du détroit de Gibraltar pour mettre les pieds sur le sol de cette Europe dont ils voient, à partir de Tanger, les lumières clignoter, comme si ce vague scintillement était un appel, signe de la dernière chance. Comment écrire cette désespérance ? Mahi Binebine, qui est un grand peintre (le Musée Guggenheim de New York vient d'acquérir quelques-unes de ses oeuvres), écrit comme il peint, avec sobriété et gravité. Il n'insiste pas, choisit l'ellipse et les mots justes. Comme dans ses toiles, on devine les personnages, ce sont des ombres que le lecteur habille de ses propres émotions. " Cannibales" n'est pas un roman qui vous fera rêver, au contraire, il vous parlera simplement de la souffrance sans jamais tomber dans la sensiblerie.
Mon avis : Nous sommes bientôt en 2014 et ce roman est malheureusement toujours autant dans l'actualité. Beaucoup d'écrivains ont écrit sur l'immigration mais la construction du livre est originale, les personnages attachants. L'histoire est simple : 7 candidats à l'Eldorado européen et leur passeur attendent la nuit sur une plage de Tanger le moment opportun pour pouvoir monter dans leur barque et traverser enfin le détroit de Gibraltar. Le lecteur passe donc la nuit avec ces 6 hommes accompagnés d'une femme et de son bébé. Une nuit à attendre, une nuit où nous allons faire connaissance avec chacun de ces migrants, avec leur histoire... Je suis vraiment en accord avec l'avis du Monde et avec la 4ème de couverture. Que dire de plus ? L'écriture est sobre, il y a de la tendresse, de la cruauté mais jamais de mièvrerie. Il y a une scène de rêve à la fois fantaisiste et très cruelle.
En anglais le titre est "welcome to paradise"...
Si vous ne connaissez pas l'auteur, il est à découvrir. Il écrit sur le Maroc contemporain, ses habitants , leurs rêves et leurs désillusions. On apprend beaucoup sur le système du pays...
ma note : 4/5
une explication de texte très détaillée du roman : intéressant après lecture.
Olivier Barrot présente le ivre en direct de Fes :
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