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Michel BUTOR (France)

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Michel BUTOR (France) Empty Michel BUTOR (France)

Message  Mousseline Dim 2 Nov 2008 - 17:59

De : Thomthom1293 (Message d'origine) Envoyé : 2005-10-31 13:35

Né en 1926, Michel Butor s'est imposé à la fin des années 50 comme l'un des écrivains français les plus prometteurs avant de prendre tout le monde à contrepied : en effet, depuis 1960, il n'a tout simplement plus jamais publié de roman. Son oeuvre est néanmoins considérable, avec des essais critiques simplement révolutionnaires (la série des "Répetoires" en cinq volumes), des critiques d'art, de la poésie et ce qu'il appelle ses textes expérimentaux (quelque part entre le roman, l'essai, la poésie et le scénario de cinéma) dont le plus savoureux demeure "Portrait de l'artiste en jeune singe".
Michel Butor est devenu extrêmement rare depuis le milieu des années 80. Il n'accorde quasiment jamais d'entretiens, et son livre le plus récent, "Gyroscope" (1999) est considéré par la plupart de ses admirateurs comme la conclusion de son oeuvre.

LA MODIFICATION (Les Editions de Minuit / 1957)

Je déteste le terme "nouveau roman". De tous les mouvements littéraires je trouve que c'est le plus nul, le plus idiot pour la bonne raison qu'à mon sens c'est un "non mouvement". Il n'y a aucun lien logique entre tous ces auteurs, mis à part leur éditeur. Comment comprendre en effet qu'un même mouvement abrite le minimalisme (l'ascétisme même) d'une Duras et le foisonnement d'un Butor, son souci du détail, ce regard acerbe auquel rien n'échappe ?

On entre dans "La Modification" comme on s'endort. Comme dans ce bref laps de temps où l'on n'est pas encore endormi mais plus tout à fait éveillé (il y a un terme scientifique pour cela mais je l'ai oublié).
Le ton est clair, blanc, presque neutre.
Et bien sûr il y a cette narration basée sur le vouvoiement : Michel Butor vouvoie le lecteur, qui du coup bien sûr n'en est plus tout à fait un. Vous n'êtes pas en train de lire le roman. Vous n'êtes même pas dans le roman, vous êtes le roman. Vous êtes le personnage, et vous ignorez tout de vous même. Et Butor vous dévoile, de fil en aiguille, ce qui va vous arriver. Il vous révèle votre vie.
Sensation étrange, idée littéraire géniale, qui du coup à totalement éclipser le style magique de l'auteur. Car finalement, peu importe qui est le narrateur, qui est le personnage, qui est le lecteur (et peu importe que ces trois entités se trouvent d'un coup fondues en une seule). L'important c'est la magie des mots, la petite musique lancinante qu'ils forments en assemblant les uns avec les autres. Il n'y a pas d'histoire dans "La Modification". Et même après l'avoir lu deux fois je suis incapable de vous dire ce qu'on modifie dans ce livre. En revanche, je peux vous dire que c'est un livre bouillonant d'une mécanique impeccable, si parfaitement huilée, si parfaitement rodée qu'on est littéralement absorbée dès les premières lignes. Comme si chaque mot était à sa place.
On en ressort incroyablement heureux. Totalement lessivé aussi, car on l'a lu en entier sans se rendre compte qu'on ne l'a pas lâché pendant les 20 dernières heures. Mais on est surtout heureux. Car on a pas seulement lu un livre : on l'a vécu, et on a vécu les mots superbes de Michel Butor.

(je ne donne pas de note car je ne pense pas qu'on puisse mettre 7 sur 5 ???!!!)




De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 2006-05-02 20:34

La Modification

Michel Butor

1957

Le protagoniste de ce livre, vous, prend le train de Paris à Rome dans pour y retrouver sa maîtresse. Le livre raconte ce voyage, mais particulièrement vos réflexions et souvenirs, c'est à dire celles du narrateur. Les observations des autres passagers et les suppositions à leur compte sont entremêlées à l'introspection et la remise en question du personnage. Il y a un roman continuellement abandonnée sur la banquette pour marquer la place, jamais ouvert, un leitmotiv qui conduit à un autre roman, soit celui que vous tenez entre vos mains.

La narration à la deuxième personne m'est d'abord apparue incongrue, je n'y voyais qu'un truc pour faire différent. Après un certain temps, j'ai réalisé qu'ainsi la forme rejoint le fond, que l'atmosphère en profite et ceci augmente fortement l'identification avec le personnage. Alors que je croyais lire un exercice de style, j'ai découvert un livre très bien ficelé, une bonne intrigue et une construction romanesque captivante. Je ne suis pas aussi dithyrambique que Thomthom, j'ai facilement pu le laisser et j'ai trouvé quelques passages moins intéressants, mais, en bout de ligne, je qualifirai ce livre de très bonne lecture.

4/5

le réaliste-romantique
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