João GUIMARÃES ROSA (Brésil)
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João GUIMARÃES ROSA (Brésil)
"Diadorim" 10/18 1995 622 pages (Titre original: "Grande Sertão: Veredas" publié en 1956)
Préface de Mario Vargas Llosa
L'histoire en très bref:
Brésil, région du Minas Gerais, fin XIXe.
Le respectable fazendeiro (riche propriétaire agricole brésilien) Riobaldo Tatarana raconte à un auditeur inconnu (le lecteur lui-même?...) son passé de jagunço, sorte de mercenaire au service de riches fazeinderos, puis de chef de bande. Un passé mouvementé et périlleux, fait de combats contre d'autres bandes ennemies, d'errance à travers les régions insolites du Minas-Gerais au Brésil, supportant le froid, la faim, les nuits à la belle étoile, les chevauchées poussièreuses au coeur de paysages aussi magnifiques qu'hostiles, survivant aux affrontements où pleuvent les balles.
Riobaldo raconte sa relation ambiguë avec Diadorim, ce jeune jagunço dont il va tomber amoureux d'un amour passionné qui sert de fil conducteur au roman.
Un autre pilier du récit, c'est le Démon, qui tient une place prépondérante. Incarné par le cruel et traître Hermogenes, il est de toutes les réflexions mystiques dans les nombreuses interrogations du narrateur. Et Riobaldo lui-même, a-t-il fait réellement pacte avec le Diable? Comment expliquer sinon qu'aucune balle ne l'atteigne? Et sa troublante relation avec Diadorim, ne serait-ce pas là encore une oeuvre du malin?...
C'est une oeuvre dense, un fleuve impétueux de plus de six cents pages où rien ne vient entraver le monologue. Où le lecteur doit accepter de se perdre dans les méandres des souvenirs de Riobaldo. Car ce roman d'aventure entre western brésilien et tableau diabolique, roman d'amour et épopée lyrique est construit en dépit de toute logique chronologique. Au gré de la mémoire du narrateur.
J'avais hésité à en entreprendre sa lecture, rebuté que j'étais par l'épaisseur du livre (plus de 600 pages) et par sa construction particulière: aucun chapitre, un monologue ininterrompu qui pourrait sembler indigeste ou ennuyeux... Et pourtant jamais je n'ai éprouvé le moindre ennui, ni ai été tenté d'abandonner. Au contraire, c'est avec avidité que je poursuivais ma lecture, tiré par je ne sais quelle euphorie de connaître la suite. Car les aventures se suivent, des fois sans réels rapports entre elles (principalement dans la première moitié, car ensuite le cheminement logique prend le dessus), mais très vite on se repère dans les actes et finalement, l'absence de chronologie ne représente pas un obstacle à la compréhension générale.
D'autre part le lecteur parcours et découvre un univers totalement insolite fait d'immenses plateaux semi-arides, où l'eau est absorbée par le sol poreux de façon qu'il n'existe aucun point d'eau, où règnent sécheresses et poussières, terres incultes et pauvreté, où l'herbe qui y pousse est incrustée de sable et rend malade le bétail qui en consommerait par mégarde. Mais descendez de ces plateaux inhospitaliers et vous vous trouvez dans des vallées verdoyantes, riches en végétation de toutes sortes, (et notamment du palmier "buriti", l'âme de ces "veredas") et qui sont de véritables jardins d'Eden. Dépaysement assuré.
Considéré comme LE roman de la littérature brésilienne, il est comparé à la fois à La chanson de Roland, à l'Enéïde et au "Docteur Faustus" de Thomas Mann. (Libération 4e de couv)
Note: 5/5
Préface de Mario Vargas Llosa
L'histoire en très bref:
Brésil, région du Minas Gerais, fin XIXe.
Le respectable fazendeiro (riche propriétaire agricole brésilien) Riobaldo Tatarana raconte à un auditeur inconnu (le lecteur lui-même?...) son passé de jagunço, sorte de mercenaire au service de riches fazeinderos, puis de chef de bande. Un passé mouvementé et périlleux, fait de combats contre d'autres bandes ennemies, d'errance à travers les régions insolites du Minas-Gerais au Brésil, supportant le froid, la faim, les nuits à la belle étoile, les chevauchées poussièreuses au coeur de paysages aussi magnifiques qu'hostiles, survivant aux affrontements où pleuvent les balles.
Riobaldo raconte sa relation ambiguë avec Diadorim, ce jeune jagunço dont il va tomber amoureux d'un amour passionné qui sert de fil conducteur au roman.
Un autre pilier du récit, c'est le Démon, qui tient une place prépondérante. Incarné par le cruel et traître Hermogenes, il est de toutes les réflexions mystiques dans les nombreuses interrogations du narrateur. Et Riobaldo lui-même, a-t-il fait réellement pacte avec le Diable? Comment expliquer sinon qu'aucune balle ne l'atteigne? Et sa troublante relation avec Diadorim, ne serait-ce pas là encore une oeuvre du malin?...
C'est une oeuvre dense, un fleuve impétueux de plus de six cents pages où rien ne vient entraver le monologue. Où le lecteur doit accepter de se perdre dans les méandres des souvenirs de Riobaldo. Car ce roman d'aventure entre western brésilien et tableau diabolique, roman d'amour et épopée lyrique est construit en dépit de toute logique chronologique. Au gré de la mémoire du narrateur.
J'avais hésité à en entreprendre sa lecture, rebuté que j'étais par l'épaisseur du livre (plus de 600 pages) et par sa construction particulière: aucun chapitre, un monologue ininterrompu qui pourrait sembler indigeste ou ennuyeux... Et pourtant jamais je n'ai éprouvé le moindre ennui, ni ai été tenté d'abandonner. Au contraire, c'est avec avidité que je poursuivais ma lecture, tiré par je ne sais quelle euphorie de connaître la suite. Car les aventures se suivent, des fois sans réels rapports entre elles (principalement dans la première moitié, car ensuite le cheminement logique prend le dessus), mais très vite on se repère dans les actes et finalement, l'absence de chronologie ne représente pas un obstacle à la compréhension générale.
D'autre part le lecteur parcours et découvre un univers totalement insolite fait d'immenses plateaux semi-arides, où l'eau est absorbée par le sol poreux de façon qu'il n'existe aucun point d'eau, où règnent sécheresses et poussières, terres incultes et pauvreté, où l'herbe qui y pousse est incrustée de sable et rend malade le bétail qui en consommerait par mégarde. Mais descendez de ces plateaux inhospitaliers et vous vous trouvez dans des vallées verdoyantes, riches en végétation de toutes sortes, (et notamment du palmier "buriti", l'âme de ces "veredas") et qui sont de véritables jardins d'Eden. Dépaysement assuré.
Considéré comme LE roman de la littérature brésilienne, il est comparé à la fois à La chanson de Roland, à l'Enéïde et au "Docteur Faustus" de Thomas Mann. (Libération 4e de couv)
Note: 5/5
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re : João GUIMARÃES ROSA (Brésil)
Belle présentation et belle critique, Géromino, pour ce merveilleux roman que j'ai lu il y a quelques années. Jer suis content que tu l'aies toi aussi apprécié à sa juste valeur.
Franillon- Nombre de messages : 1676
Age : 89
Location : MONTMARTIN-SUR-MER (Manche)
Date d'inscription : 09/03/2009
Re: João GUIMARÃES ROSA (Brésil)
Merci Franillon. Et merci aussi pour ton encouragement à le lire, sans quoi j'hésiterais encore! As-tu eu l'occasion de lire autre chose de lui? Il semble qu'il n'ait écrit qu'un roman, mais il a publié des contes et des poèmes...
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: João GUIMARÃES ROSA (Brésil)
A propos de João GUIMARÃES ROSA...
J'ai repris en partie ce qu'en dit Vargas Llosa dans sa préface:
Né en 1908 dans l'état du Minas Geraïs au Brésil, décédé à Rio de Janeiro en 1967.
Après des études de médecine, il s'installe dans un village du sertão et s'engage comme médecin volontaire pendant les guerres civiles des années trente.
Ambassadeur du Brésil en Allemagne, en France et en Colombie.
Derrière l'apparence d'un homme simple se cache une personnalité plurielle. Ecrivain, médecin, diplomate, il est aussi un érudit spécialisé en géographie et en botanique, linguiste, philologue et sémanticien. Il connaissait non seulement le Portugais mais aussi les principales langues Européennes: l'Allemand, le Français, l'Anglais, lisait l'Italien, le Suédois, le Serbo-Croate et le Russe, avait étudié d'autres langues: Hongrois, Malais, Persan, Chinois, Japonais, Hindi.
A part Diadorim qui est son seul roman, son oeuvre littéraire comprend peu de volumes, un livre de poèmes et plusieurs recueils de contes, dont voici les traductions en Français pour certains d'entre eux:
Toutaméia Seuil 1999
Mon oncle le jaguar Albin Michel 1998
Sagarana Albin Michel 1997
Hautes Plaines Seuil 1969
Les nuits du Sertão. Buriti, tome 2, Seuil 1962
Buriti Seuil 1956
(Source Wikipédia à consulter ICI)
J'ai repris en partie ce qu'en dit Vargas Llosa dans sa préface:
Né en 1908 dans l'état du Minas Geraïs au Brésil, décédé à Rio de Janeiro en 1967.
Après des études de médecine, il s'installe dans un village du sertão et s'engage comme médecin volontaire pendant les guerres civiles des années trente.
Ambassadeur du Brésil en Allemagne, en France et en Colombie.
Derrière l'apparence d'un homme simple se cache une personnalité plurielle. Ecrivain, médecin, diplomate, il est aussi un érudit spécialisé en géographie et en botanique, linguiste, philologue et sémanticien. Il connaissait non seulement le Portugais mais aussi les principales langues Européennes: l'Allemand, le Français, l'Anglais, lisait l'Italien, le Suédois, le Serbo-Croate et le Russe, avait étudié d'autres langues: Hongrois, Malais, Persan, Chinois, Japonais, Hindi.
A part Diadorim qui est son seul roman, son oeuvre littéraire comprend peu de volumes, un livre de poèmes et plusieurs recueils de contes, dont voici les traductions en Français pour certains d'entre eux:
Toutaméia Seuil 1999
Mon oncle le jaguar Albin Michel 1998
Sagarana Albin Michel 1997
Hautes Plaines Seuil 1969
Les nuits du Sertão. Buriti, tome 2, Seuil 1962
Buriti Seuil 1956
(Source Wikipédia à consulter ICI)
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
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