Georges MINOIS
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Georges MINOIS
Prospéryne Lun 15 Aoû 2011 - 11:32
Henri VIII Georges Minois Fayard 509 pages
Résumé:
La vie du célèbre roi d'Angleterre, époux de six femmes, dont deux exécutées, et père de la réforme anglicane.
Critique:
Cette biographie est extrêmement bien faite, fouillée et précise au
niveau historique. L'auteur n'hésite pas à citer ses sources et à
mentionner ses incertitudes. L'analyse de l'époque est dense et on
comprend d'autant mieux tous les tenants et les aboutissants qui ont
conduits Henri à se séparer de Rome (et pas juste pour une histoire de
femme, quoi qu'on en pense!) L'appareil d'État, la philosophie, la
manière de gouverner, les grands courants de pensées qui s'entremêlent,
tout ça est magnifiquement rapporté. Pour qui veut faire une plongée
dans le XVIe siècle de Henri VIII, c'est absolument parfait. Mais,
mais, mais... Autant ce portrait d'époque est réussi, autant on
s'éloigne du but de toute bonne biographie: écrire l'histoire de la vie
d'une personne. En ce sens, le bon titre de cette biographie aurait été
Henri VIII et son époque plutôt que simplement Henri VIII. On
s'attarde énormément dans les détails du règne, de la politique, de
l'administration, mais on reste en surface de la vie réelle de cette
homme que fut Henri VIII. On y étudie son caractère certes, mais on ne
parle que très peu d'un aspect que je juge, à mon très humble avis,
important de son règne: ses six femmes. Elles sont à peine présentées
et mentionnées. Quelques lignes chacune, pas plus, exception faite pour
Catherine Parr, qui a droit, succinctement, à un résumé de ses actes en
tant que reine et de son influence sur le roi. Pour les autres à peu
près rien, ce qui est stupéfiant dans le cas de Catherine d'Aragon et
d'Anne Boleyn, car elles ont toutes les deux été proches du roi durant
des années! C'est tout un pan de la personnalité du roi que l'on
néglige. Je suis d'accord sur le fait que historiquement, c'est bien
plus son appareil d'État et les réformes qu'Henri a mené qui sont
importantes et précieuses, mais de là à traiter de manière très sommaire
cette partie de l'histoire qui a tant frappée les mémoires, je ne suis
pas d'accord. Ok, de rédiger une biographie en mettant de côté le règne
pour se concentrer sur l'histoire des six femmes est beaucoup plus
glamour, mais moins réaliste, je dirais qu'un équilibre entre les deux
auraient été nécessaire. Ou du moins, c'est la femme en moi qui se dit
ça!
Ma note: 4/5
La vie du célèbre roi d'Angleterre, époux de six femmes, dont deux exécutées, et père de la réforme anglicane.
Critique:
Cette biographie est extrêmement bien faite, fouillée et précise au
niveau historique. L'auteur n'hésite pas à citer ses sources et à
mentionner ses incertitudes. L'analyse de l'époque est dense et on
comprend d'autant mieux tous les tenants et les aboutissants qui ont
conduits Henri à se séparer de Rome (et pas juste pour une histoire de
femme, quoi qu'on en pense!) L'appareil d'État, la philosophie, la
manière de gouverner, les grands courants de pensées qui s'entremêlent,
tout ça est magnifiquement rapporté. Pour qui veut faire une plongée
dans le XVIe siècle de Henri VIII, c'est absolument parfait. Mais,
mais, mais... Autant ce portrait d'époque est réussi, autant on
s'éloigne du but de toute bonne biographie: écrire l'histoire de la vie
d'une personne. En ce sens, le bon titre de cette biographie aurait été
Henri VIII et son époque plutôt que simplement Henri VIII. On
s'attarde énormément dans les détails du règne, de la politique, de
l'administration, mais on reste en surface de la vie réelle de cette
homme que fut Henri VIII. On y étudie son caractère certes, mais on ne
parle que très peu d'un aspect que je juge, à mon très humble avis,
important de son règne: ses six femmes. Elles sont à peine présentées
et mentionnées. Quelques lignes chacune, pas plus, exception faite pour
Catherine Parr, qui a droit, succinctement, à un résumé de ses actes en
tant que reine et de son influence sur le roi. Pour les autres à peu
près rien, ce qui est stupéfiant dans le cas de Catherine d'Aragon et
d'Anne Boleyn, car elles ont toutes les deux été proches du roi durant
des années! C'est tout un pan de la personnalité du roi que l'on
néglige. Je suis d'accord sur le fait que historiquement, c'est bien
plus son appareil d'État et les réformes qu'Henri a mené qui sont
importantes et précieuses, mais de là à traiter de manière très sommaire
cette partie de l'histoire qui a tant frappée les mémoires, je ne suis
pas d'accord. Ok, de rédiger une biographie en mettant de côté le règne
pour se concentrer sur l'histoire des six femmes est beaucoup plus
glamour, mais moins réaliste, je dirais qu'un équilibre entre les deux
auraient été nécessaire. Ou du moins, c'est la femme en moi qui se dit
ça!
Ma note: 4/5
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Re: Georges MINOIS
Cyrielle Lun 15 Aoû 2011 - 12:06
Je suis fascinée par ce roi, je le note !
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Re: Georges MINOIS
géromino Lun 12 Juil 2021 - 21:42
"Anne de Bretagne" Fayard 1999 570 pages
Anne de Bretagne est sans doute LA figure historique la plus aimée et la plus légendaire de Bretagne. La Duchesse en sabots, La Duchesse préférée des Bretons, La Duchesse qui permît la gratuité des autoroutes en Bretagne (demandez aux gilets jaunes!), La Duchesse qui fit le tour de la Bretagne pour rencontrer son peuple aimé (!), Le château de la Duchesse Anne à Nantes (ah oui, là d'accord), etc...
Il y a l'histoire et la légende. La légende étant toujours plus savoureuse que l'histoire, car c'est ce que le populaire veut retenir, évidemment.
Anne de Bretagne n'a pas eu de chance. A l'heure où le Roi de France Charles VIII commence à lorgner sur le duché de Bretagne, le Duc François II, le père d'Anne, commence à décliner. Malgré l'appui de quelques souverains étrangers (pas désintéressés il faut dire), il ne saura pas faire face à la puissance royale. Les armées du Roy, parmi lesquelles on compte la moitié de combattants bretons (hé oui!) vont submerger les faibles forces du Duc composées de guerriers anglais, espagnols, allemands et...Français! C'est une guerre incompréhensible vue de l'intérieur de la Bretagne, qui saccage les terres, ruine et tue le bas-peuple. Et l'enjeu est tel que tous les coups son permis: trahisons, revirements, serments de dupes, sont monnaie courante. A la mort de François II en 1488, le duché est exsangue. Anne, Duchesse de onze ans, va petit à petit devoir se plier à l'autorité du Roi, qui lui subtilise son duché par la force. Sans autre choix, Anne accepte le mariage avec Charles VIII et en 1491 devient Reine, à quatorze ans! scellant la Bretagne au Royaume de France.
En 1498, le volage et brutal Charles mourra d'avoir tapé de la tête dans un linteau de porte un peu bas. A quoi tiennent les méandres de l'Histoire!
Louis XII succède à Charles, et épouse Anne. Qui devient Reine de France à 21 ans, et pour la deuxième fois! Anne, qui a pris de l'âge et de l'assurance, comprend qu'elle peut jouer d'un certain poids dans ses relations conjugales et surtout politiques. Elle pèsera désormais dans les décisions royales et reprendra l'ascendant sur son Duché dont la gestion lui a été soustraite pendant quelques années. Elle mourra en 1514. Sa fille Claude deviendra Reine de France à son tour en épousant François 1er en 1515. La Bretagne fera désormais partie intégrante du Royaume.
A côté de cette frange (passionnante) que l'Histoire de Bretagne et de France ont en commun, l'historien Georges Minois présente un portrait sans concession de la Duchesse Anne. Pas forcément élogieux, mais juste. Cette grande Dame au caractère affirmé et à la dévotion exaltée a connu "plus d'échecs que de réussite, plus de tristesse que de joie". Elle a été tôt l'enjeu des royaumes à une époque où une femme de son rang ne comptait pas autrement que comme apport de territoire, dans le jeu des puissants. Déjà promise à quatre ans, son enfance est scandée par les promesses de mariages à nombre de courtisans européens, au gré des calculs de son entourage politique.
Elle connaîtra une dizaine de grossesses. Hélas, seules deux filles survivront (Claude mariée à François 1er et Renée, duchesse de Ferrare). Le drame de sa vie, son regret le plus poignant, aura été de ne pas avoir pu mettre au monde un héritier mâle.
Note: 4/5
Anne de Bretagne est sans doute LA figure historique la plus aimée et la plus légendaire de Bretagne. La Duchesse en sabots, La Duchesse préférée des Bretons, La Duchesse qui permît la gratuité des autoroutes en Bretagne (demandez aux gilets jaunes!), La Duchesse qui fit le tour de la Bretagne pour rencontrer son peuple aimé (!), Le château de la Duchesse Anne à Nantes (ah oui, là d'accord), etc...
Il y a l'histoire et la légende. La légende étant toujours plus savoureuse que l'histoire, car c'est ce que le populaire veut retenir, évidemment.
Anne de Bretagne n'a pas eu de chance. A l'heure où le Roi de France Charles VIII commence à lorgner sur le duché de Bretagne, le Duc François II, le père d'Anne, commence à décliner. Malgré l'appui de quelques souverains étrangers (pas désintéressés il faut dire), il ne saura pas faire face à la puissance royale. Les armées du Roy, parmi lesquelles on compte la moitié de combattants bretons (hé oui!) vont submerger les faibles forces du Duc composées de guerriers anglais, espagnols, allemands et...Français! C'est une guerre incompréhensible vue de l'intérieur de la Bretagne, qui saccage les terres, ruine et tue le bas-peuple. Et l'enjeu est tel que tous les coups son permis: trahisons, revirements, serments de dupes, sont monnaie courante. A la mort de François II en 1488, le duché est exsangue. Anne, Duchesse de onze ans, va petit à petit devoir se plier à l'autorité du Roi, qui lui subtilise son duché par la force. Sans autre choix, Anne accepte le mariage avec Charles VIII et en 1491 devient Reine, à quatorze ans! scellant la Bretagne au Royaume de France.
En 1498, le volage et brutal Charles mourra d'avoir tapé de la tête dans un linteau de porte un peu bas. A quoi tiennent les méandres de l'Histoire!
Louis XII succède à Charles, et épouse Anne. Qui devient Reine de France à 21 ans, et pour la deuxième fois! Anne, qui a pris de l'âge et de l'assurance, comprend qu'elle peut jouer d'un certain poids dans ses relations conjugales et surtout politiques. Elle pèsera désormais dans les décisions royales et reprendra l'ascendant sur son Duché dont la gestion lui a été soustraite pendant quelques années. Elle mourra en 1514. Sa fille Claude deviendra Reine de France à son tour en épousant François 1er en 1515. La Bretagne fera désormais partie intégrante du Royaume.
A côté de cette frange (passionnante) que l'Histoire de Bretagne et de France ont en commun, l'historien Georges Minois présente un portrait sans concession de la Duchesse Anne. Pas forcément élogieux, mais juste. Cette grande Dame au caractère affirmé et à la dévotion exaltée a connu "plus d'échecs que de réussite, plus de tristesse que de joie". Elle a été tôt l'enjeu des royaumes à une époque où une femme de son rang ne comptait pas autrement que comme apport de territoire, dans le jeu des puissants. Déjà promise à quatre ans, son enfance est scandée par les promesses de mariages à nombre de courtisans européens, au gré des calculs de son entourage politique.
Elle connaîtra une dizaine de grossesses. Hélas, seules deux filles survivront (Claude mariée à François 1er et Renée, duchesse de Ferrare). Le drame de sa vie, son regret le plus poignant, aura été de ne pas avoir pu mettre au monde un héritier mâle.
Note: 4/5
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géromino- Nombre de messages : 5609
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