Kent ANDERSON (Etats-Unis)

De : circee_et_moi (Message d'origine) Envoyé : 2008-07-01 09:06

Titre: Sympathy for the Devil
Auteur: Kent Anderson
Editeur: Folio Gallimard
Traduit de l'anglais (USA) par F Reichert
paru en 1997, 669 pages (vu le titre 666 aurait été plus amusant)

Résumé:

Il n'aura fallu que deux ans pour transformer le jeune lycéen Hanson, appelé sous les drapeaux US pour partir faire la guerre au Vietnam en Sergent Hanson la machine à tuer des Forces Spéciales froid, cynique qui en vient à aimer son travail.
C'est pour de mauvaises raisons qu'Hanson rejoint les forces spéciales. En effet dans ce roman à la première personne il confie que lors de sa formation militaire en voyant que les recrues n'ont droit qu'à 4 mois de préparation et que certains ne sont que des délinquants juvéniles réfractaires à toute autorité, il "n'a pas envie de faire la guerre avec ces mecs" et que sa seule chance de revenir vivant est de s'engager dans une unité d'élite.
Le livre se décompose en 4 grandes parties sans continuïté chronologique. Il commence avec la fin du service de Hanson lors de son "premier tour" puis son retourd au pays où il a du mal s'adapter, le récit de la période de sa préparation militaire et enfin son second engagement au Vietnam. Le lecteur voit se dessiner les changements qui s'opèrent sur le jeune homme souvent l'effet précède la cause justement à cause de la discontinuïté temporelle et éprouve pour lui des sentiments assez instables le trouvant par moment sympathique puis haïssable ou cynique et éprouvant parfois de la commisération pour lui. Son retour au pays par exemple m'a semblé particulièrement pathétique tant il se retrouve en butte au mépris ou à la méfiance des américains moyens et le conduit droit vers un enfer fait d'ivresse, de bagarres et d'épisodes de noire déprimes.
Au fil du récit on est aussi amené à constater l'absurdité de toute guerre et de celle du Vietnam en particulier et de constater que paradoxalement "la première armée du monde"a aussi des côtés proprement ubuesques.

Mon avis

A priori rien ne m'attirai spontanément vers ce livre dont je ne connaissais ni l'auteur ni le thème.C'est une fois encore dans une brocante de village que je l'ai découvert, seul livre sur une table encombré de bric-à-brac mais publié par Gallimard.C'est donc dans un élan de sympathie pour ce survivant au milieu de salières, assiettes dépareillées et autres peluches que j'en ai fait l'acquisition.
Hé bien croyez-moi, je n'ai pas eu à le regretter.Dés la lecture de la préface on se rend compte que l'ouvrage est largement autobiographique il rend compte de la réalité pure et dure d'une guerre y compris dans ses aspects les moins glorieux et les plus grotesques.L'auteur cherche à décrire et le maximum de précisions sans fausse pudeur quel pouvait être l'état d'esprit des soldats de l'époque mais aussi comment ceux-ci étaient perçus par leurs compatriotes tout en dénonçant l'inéfficacité consternante de la bureaucratie militaire (voir l'épisode des "tirs amis" qui pourrait être drôle s'il n'était pas si tragique).
Le style est la plupart du temps limpide et directe même si parfois les descriptions de matériel militaire sont un peu longue, semblable à l'écriture d'un reporter (4° de couverture "un des rares reportages sur l'enfer"), mais on y trouve aussi des passages pleins d'émotions et des scènes burlesques dignes à mon avis d'un Buckowsky (le singe onaniste,hilarant).

Je conseillerai ce livres à ceux d'entres vous qui ont apprécié des films comme Full Metal Jacket, qui ressemble furieusement à la partie où Hanson raconte sa formation ou des séries comme l'Enfer du devoir, dont le générique, comme le titre de ce roman est une chanson des Rolling Stones, en l'occurence Paint it black, écoutée par Hanson et ses amis au mess des sous-officiers (coïncidence vous croyez?)

Au final une très bonne surprise malgré un sujet qui n'inspire pas la rigolade et une note de 4.75/5

Marc et Circée (la chatte qui dort sur la fenêtre)

J'ai fait pas mal d'efforts pour me procurer ce livre... l'année dernière je l'ai commandé deux fois : Archambault et Amazon. Et cet été, c'était le premier livre dont je vérifiais la disponibilité dans les bouquineries-librairies. Mais hélas... niet!

Enfin, je le garde dans ma LAL et un de ces jours, dans quelques années peut-être, il va sûrement apparaître sur le marché sans que je m'y attende. Ça m'est déjà arrivé avec certains livres.

Mousseline a écrit:J'ai fait pas mal d'efforts pour me procurer ce livre... l'année dernière je l'ai commandé deux fois : Archambault et Amazon. Et cet été, c'était le premier livre dont je vérifiais la disponibilité dans les bouquineries-librairies. Mais hélas... niet!

Enfin, je le garde dans ma LAL et un de ces jours, dans quelques années peut-être, il va sûrement apparaître sur le marché sans que je m'y attende. Ça m'est déjà arrivé avec certains livres.

Je l'ai dans ma PAL, je l'ai fait lire à mon copain qui a beaucoup aimé. Je ne le lirai sans doute pas tout de suite mais si tu veux que je te l'envoie, pas de problème !

Kent Anderson, Sympathy for the Devil, 1987

Ce livre traite de l'expérience d'une jeune homme depuis sa sortie du lycée jusqu'aux horreurs de la guerre au Vietnam en passant par les camps d'entrainement des Etats-Unis.

Le roman est très réaliste, c'est vraiment un récit à la première personne où les impressions et sentiments de l'auteur sont développés. On en apprend autant sur les combats que sur les moments qui les précèdent ou les suivent en particulier les rapports de l'armée américaine avec ses supplétifs vietnamiens ou hmongs.

Un roman très riche. Il est dommage que le récit chronologique ne soit pas respecté mais cela donne envie de relire le début après avoir fini le livre (volonté de créer une démarche cyclique par l'auteur ?).

Très réaliste mais la scène de fin pose des question : s'agit-il d'un fantasme du personnage, ou l'auteur nous montre-t-il simplement que nous sommes véritablement dans un roman (donc fictif) plutôt que dans de simples souvenirs de l'auteur ?

Ma note : 4/5