Alexandre LACROIX (France)

De : Claarabel --- Envoyé : 2005-01-26 06:24

Etre sur terre, et ce que j'en retiens, de Alexandre Lacroix

Abandon
Etre sur terre, et ce que j'en retiens est l'histoire effarante de trois amis, Rodolphe, Francis et Baptiste qui décident de brûler leurs dix-huit ans, de vivre de sensations fortes et de bouter la trentaine qui se profile à l'horizon. Une fois le bac en poche, les parents de Rodolphe le récompensent en lui payant le voyage pour l'Inde avec ses amis. Mais au cours d'une escapade le long d'une falaise, Francis et Baptiste le pousse dans le vide. S'ensuit dix années où les deux garçons vont défier la police, les enquêtes et toute moralité bien-pensante, faisant fi de quelconque bonne conscience face à leur crime odieux, aux motivations grotesques.

Bref, moi j'ai abandonné en cours de route : dégoûtée par la mentalité de ces deux petits pédants qui se sentent au-dessus des lois et du système, et qui trompent leur ennui existentiel en zigouillant un pauvre type promu à un chouette avenir. De plus, la construction du roman, se voulant très certainement originale, tend finalement à rendre chèvre ! L'auteur mélange les effets de style : dialogues de théâtre, monologues, extraits de journal, ou narration du troisième oeil, spectateur impassible de ces individus abjects... Je n'adhère pas, mais pas du tout.

Note : 1.5 / 5

Attirée par le titre et la quatrième de couverture qui promettait un roman d'amour "véritable petit traité de conjugalité moderne", j'ai déchanté.
Quand les hommes écrivains trentenaires parlent d'amour ce n'est jamais tendre, c'est précis, détaillé, cru, froid, clinique.
J'avais déjà été plus ou moins rebuté par un roman de Nicolas Fargue dans le même genre, celui-ci n'est pas beaucoup mieux, un peu plus d'humour sans doute qui m'a permis de sourire à certaines phrases, mais toujours le même narcissisme, le même nombrilisme.

Alexandre (on nous le dit ce roman est autobiographique) sent que sa femme lui échappe, si ce constat ne l'accable pas tout d'abord : il en profite pour nouer des liens extra-conjugaux, il est cependant, un soir, frappé par cette évidence : sa compagne Mathilde, celle avec qui il a eu un jeune enfant, est véritablement la femme de sa vie. Il lui faut donc la reconquérir.
Donc notre concubin volage va tenter de récupérer sa moitié en jouant le tout pour le tout : présence, attentions, déclaration d'amour, aveu de ses frasques passées, demande en mariage ......
Cette stratégie sera-t-elle efficace, en deux mois la boucle est bouclée et nous saurons tout, y compris les nombreux détails de leur vie sexuelle, de ce couple moderne, qui font l'amour comme il feraient la guerre et pour lequel la maxime "post coïtum triste" (ensemble ou séparément) semble avoir été inventé.
Pourtant, quelques rares phrases justes et touchantes écrites par l'auteur auraient, peut-être, dû être mises en pratique et développées pour éviter le naufrage de son union ..... et de son roman !

L'homme qui aimait trop travailler

Sommer adore son travail et son milieu : le multi-tâches, les courriels, la sonnerie des cellulaires, l’open-space… Il en mange et en redemande. Si seulement il n’avait pas besoin de toujours rentrer à la maison et de passer du temps en famille. Il préfère gérer des flows de chaines de production et de distribution de biscuits. Mais toute chaine est condamnée à s’enrayer un jour.
 
Le début est intéressant, car on lit rarement quelqu’un qui encense ces aspects de la vie de bureau, généralement décriés. Sauf qu’au moment où sa vie bascule, Sommer voit ceci avec une autre perspective. J’ai trouvé cette illumination instantanée peu crédible, car une remise en question requiert un minimum de réflexion et de temps. De plus, le personnages tombe dans ce qu’il décriait au début : la critique habituelle de la déshumanisation du monde du travail, donc le livre ne se démarque alors plus de toutes les critiques de ce milieu. Un bon point pour le livre toutefois : il est court et ne s’étire pas, je l’ai lu en deux jours. Divertissant, mais il ne faut pas trop en attendre.
 

3,5/5

Réaliste-romantique

De la supériorité des femmes

Après douze années de mariage, Alexandre et Mathilde se séparent. Il est heureux, car alors il peut baiser d’autres femmes sans remords. Mais il est jaloux parce que sa femme peut faire de même. Après un certain temps, il s’ennui tout de même d’elle et essais de se remettre avec elle…
 
L’auteur est directeur de Philosophie Magazine, Mais ce roman semble être une réalisation de fantasmes masculins. Ou alors c’est écrit pour dénoncer ce qu’il raconte, mais l’ironie se perd dans les couches de sens (tel Tarantino qui critique la violence dans les films en en rajoutant…mais qui en bout de ligne fait son argent grâce à l’hémoglobine qu’il étend sur l’écran). Le personnage est décourageant d’égocentrisme. Et pourquoi est-ce que les personnages ne pensent qu’à baiser (et le mot est vulgaire à dessein)? Ils se félicitent d’avoir réussir à tenir quatre années sans se tromper, quelle réussite! Le narrateur se souvient de plusieurs rencontres sexuelles, ce qui apparaît comme un prétexte pour que l’auteur puisse coucher sur papier des fantasmes. De plus, les personnages féminins m’apparaissent très « masculins », comme s’ils étaient tous de la même trempe.
 
Pour rejoindre Zeta, je suis aussi désolé de cette vision de trentenaires qui s’ennuient rapidement dans leur couple et n’ont que la sexualité come baromètre de l’amour…surtout que je suis né autour des mêmes années que les personnages (quoique ils ne seraient plus trentenaires aujourd’hui). À lire si vous voulez un livre pas trop long, sur des relations humaines désolantes, avec des descriptions explicites de scènes sexuelles.

2,5/5

RR

L'homme qui aimait trop travailler
Alexandre Lacroix


Quatrième de couverture

Sommer a un problème, mais il est le seul à l’ignorer : il travaille sans cesse. Directeur de la chaîne logistique d’une grande entreprise, il a oublié qu’une autre vie était possible. Il jongle entre les réunions commerciales, les coups de fil et les manœuvres malveillantes de son supérieur hiérarchique, et se targue de maîtriser son emploi du temps à la perfection. Bien sûr, il y a comme un paradoxe entre son engagement, à corps perdu, dans son métier et la dimension parfaitement dérisoire de celui-ci : vendre toujours plus de biscuits à toujours plus de clients. Mais il continue. Jusqu’à ce qu’un grain de sable vienne gripper cette machine bien huilée. En mettant en scène l’homo faber des temps modernes, Alexandre Lacroix nous offre un roman percutant sur notre relation au travail quand elle est vécue comme une servitude volontaire. L’homme qui aimait trop travailler s’ouvre comme une comédie mais pourrait bien se muer en tragédie contemporaine.

Mon avis

Bof, déçue par ce livre qui selon moi ne tient pas ses promesses.

En fait, la quatrième raconte tout le roman. Je m’attendais clairement à autre chose, je pensais que le livre se centrerait sur la prise de conscience et le changement de vie du narrateur mais pas du tout.
Le roman se focalise sur le travail de Sommer. Il nous explique en long en large et en travers en quoi il consiste, ses relations avec ses collègues et son supérieur, et toutes les taches qu’il aime faire jour après jour. Je l’avoue, je me suis ennuyée, d’autant plus que le boulot de Sommer n’est pas particulièrement passionnant. Du coup, je n’ai pas compris ce qui lui plait tant au point de ne faire que ça.

La prise de conscience, quant à elle, n’intervient que bien trop tard dans le livre et le lecteur n’en verra pas les conséquences.

Bref, je n’y ai pas trouvé ce que j’attendais mais ça reste une bonne mise en garde contre l’abus de travail car personne n’a envie de finir comme Sommer.

2,5/5