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Leïla SEBBAR (France/Algérie)

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Leïla SEBBAR (France/Algérie) Empty Leïla SEBBAR (France/Algérie)

Message  Awara Dim 12 Fév - 21:36

MON CHER FILS


Leïla SEBBAR

elyzad, 2009, 160 pp.

Un vieil homme a travaillé pendant une trentaine d’années comme ouvrier chez Renault dans l’Ile Seguin. A la retraite, il est revenu vivre en Algérie. Il vit seul dans une maison face à la mer. Il a eu sept filles et un fils dont il est sans nouvelle. Tous les jours il retrouve à la Grande Poste une jeune-fille, Alma, écrivain public. L’homme écrit ou tente d’écrire des lettres à son fils, des lettres qui commencent par « Mon cher fils », des lettres qui restent sans réponse. Il pense que la famille sait ce qui est arrivé à ce fils unique, aimé, préféré. Ses filles ne disent rien pour ne pas blesser l’homme. Il a bien vu monter la révolte de son fils, mais il n’a pas su faire face. Il craint qu’il ait fait des choses répréhensibles. Mais il est prêt à essayer de le comprendre, à pardonner. Il désire le revoir afin de compenser les silences et les non-dits de sa vie. Il raconte ce qu’a été sa vie, ses espoirs et les amitiés qui ont accompagné son parcours.

Alma aussi a un creux au cœur. Sa mère, française, est partie sans qu’elle en connaisse la raison. Là encore le silence entoure sa vie. Pourtant elle ne manque pas d’amour. De la part de son père, d’abord, joueur de luth, héritier de la belle bibliothèque de son propre père où elle puise des livres qui lui ouvrent un espace de liberté et de réflexion. De la part de sa nourrice, Minna, qui a auparavant élevé le père d’Alma. Cette vieille femme illumine la vie d’Alma en lui racontant des contes et des légendes apprises dans son enfance sur les hauts plateaux. Elle raconte aussi sa vie de petite-fille abandonnée, chérie par un charpentier aisé et sa femme, jusqu’à la naissance de trois garçons de ce couple. L’adoption n’existe pas en terre d’Islam… et la différence entre les enfants biologiques et elle, l’enfant sans racines, a été trop douloureuse, elle a préféré fuir.

Alma dans son activité d’écrivain public croise d’autres vies et d’autres souffrances qui ne peuvent se dire au grand jour, comme celle de cette jeune-femme dont la sœur s’est enfuie pour épouser l’homme qu’elle aimait, un étranger non musulman.

De nombreux aspects de la société algérienne sont abordés, notamment celui de la place de la femme, mais aussi les non-dits à origine des secrets familiaux.

Les mots arrivent comme des pierres dans le cœur du lecteur. Cette écriture lapidaire est efficace pour dire la violence de la vie. Elle se fait plus fluide pour raconter la tendresse du père pour sa fille. Au départ j’ai eu des difficultés à suivre cette écriture déstructurée. Puis, je me suis familiarisée avec l’écriture et attachée à Alma et à son ami le vieil homme, à ses questionnements sur son « Cher fils » auquel il pardonne déjà sans savoir ce qu’il a fait, parce que c’est son fils et qu’il l’aime.



J’ai découvert ce livre grâce à une opération organisée par Libfly pour la découverte de la littérature du Maghreb en lien avec deux maisons d’édition Elyzad ( Tunisie) et Barzakh (Algérie).



Note : 4 / 5

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