Isabelle MARSAY (France)
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Isabelle MARSAY (France)
Le fils de Jean-Jacques
Isabelle Marsay
Editeur Ginkgo février 2012
223 pages
4ème de couverture
Un jour de novembre 1746, une sage-femme dépose à l'hospice des Enfants-trouvés du parvis Notre-Dame un nourrisson âgé de deux jours. Il est le fils d'un dénommé Jean-Jacques qui se pique d'écrire des opéras, des essais et qui fréquente des philosophes. Tandis que l'enfant, Baptiste, est envoyé en nourrice à la campagne, son père écrit le Discours sur les Sciences et les Arts qui lui vaudra le premier prix de l'Académie de Dijon et lui permettra, lui le provincial, de conquérir la capitale.
Malmené, passant de famille en famille, Baptiste finira toutefois par trouver un foyer, des parents adoptifs ainsi que des frères et soeurs qui seront sa famille. Il grandit dans cette France rurale, dure et simple, de Louis XV le Bien Aimé. L'abandon d'enfant, à cette époque, est pratique courante plus qu'affaire de circonstance.
Et ledit Jean-Jacques abandonnera, successivement quatre bébés dont il n'a cure. Pourtant, Baptiste, son aîné, restera sa mauvaise conscience.
Et, au soir de sa vie, il tentera, en vain, d'en retrouver la trace
Mon avis
Le roman commence par une lettre de Jean-Jacques Rousseau à Suzanne Dupin de Francueil avouant l’abandon de ses cinq enfants, expliquant qu’il vaut mieux qu’ils soient orphelins que d’avoir pour père un fripon..Déjà il dévoile ses raisons mais surtout il se cherche des excuses, car si chaque famille misérable abandonnait ses enfants… Cet homme n’était pas sans ignorer le destin des enfants abandonnés, cependant ce monsieur n’est pas un imbécile, non c’est un philosophe qui traitait de l’éducation dans « L’Emile « ce qui me fait bondir de fureur. Mais revenons à Baptiste, le premier né de Rousseau ou plutôt son histoire fictive telle que la raconte l’auteure. Un destin mouvementé pour l’enfant arraché à sa mère Thérèse Levasseur, va de l’Assistance Publique, à une nourrice dont l’aide financière va prodiguer de quoi manger à ses propres enfants. Je n’en dirai pas plus sur le destin de Baptiste mais on peut se demander ce que fut sa vie dans la réalité. Parlant du livre, je trouve que l’auteure a très bien su intégrer entre les chapitres, des écrits de Jean-Jacques Rousseau sur les devoirs qui incombent aux parents ,hum…. elle met en évidence la lâcheté de Rousseau. Evidement n’oublions pas que nous sommes au XlXème siècle, celui des Lumières et que l’abandon de bébés à leur destin funeste étaient chose courante. Sur fond historique tel le pamphlet anonyme mais qui s’est avéré écrit par Voltaire, attaquant Rousseau au nom de la moral en révélant le secret du père indigne. Pour terminer je me pose une question, comment auraient pu vivre les enfants de Rousseau, en supposant qu’ils aient survécus ? En fin de vie, le philosophe a écrit une dernière lettre à Madame de Francueil dans laquelle remords, regrets, contradictions sonnent faux….. Maintenant faut-il porter un jugement sur cet homme qui n’a eu aucun scrupule à rejeter les cinq enfants que lui donna la femme qui partagea sa vie jusqu’à la fin ? A chacun de voir selon son ressenti, mais il est certain que ce roman ne se laissera pas oublier. 4,5/5
Isabelle Marsay
Editeur Ginkgo février 2012
223 pages
4ème de couverture
Un jour de novembre 1746, une sage-femme dépose à l'hospice des Enfants-trouvés du parvis Notre-Dame un nourrisson âgé de deux jours. Il est le fils d'un dénommé Jean-Jacques qui se pique d'écrire des opéras, des essais et qui fréquente des philosophes. Tandis que l'enfant, Baptiste, est envoyé en nourrice à la campagne, son père écrit le Discours sur les Sciences et les Arts qui lui vaudra le premier prix de l'Académie de Dijon et lui permettra, lui le provincial, de conquérir la capitale.
Malmené, passant de famille en famille, Baptiste finira toutefois par trouver un foyer, des parents adoptifs ainsi que des frères et soeurs qui seront sa famille. Il grandit dans cette France rurale, dure et simple, de Louis XV le Bien Aimé. L'abandon d'enfant, à cette époque, est pratique courante plus qu'affaire de circonstance.
Et ledit Jean-Jacques abandonnera, successivement quatre bébés dont il n'a cure. Pourtant, Baptiste, son aîné, restera sa mauvaise conscience.
Et, au soir de sa vie, il tentera, en vain, d'en retrouver la trace
Mon avis
Le roman commence par une lettre de Jean-Jacques Rousseau à Suzanne Dupin de Francueil avouant l’abandon de ses cinq enfants, expliquant qu’il vaut mieux qu’ils soient orphelins que d’avoir pour père un fripon..Déjà il dévoile ses raisons mais surtout il se cherche des excuses, car si chaque famille misérable abandonnait ses enfants… Cet homme n’était pas sans ignorer le destin des enfants abandonnés, cependant ce monsieur n’est pas un imbécile, non c’est un philosophe qui traitait de l’éducation dans « L’Emile « ce qui me fait bondir de fureur. Mais revenons à Baptiste, le premier né de Rousseau ou plutôt son histoire fictive telle que la raconte l’auteure. Un destin mouvementé pour l’enfant arraché à sa mère Thérèse Levasseur, va de l’Assistance Publique, à une nourrice dont l’aide financière va prodiguer de quoi manger à ses propres enfants. Je n’en dirai pas plus sur le destin de Baptiste mais on peut se demander ce que fut sa vie dans la réalité. Parlant du livre, je trouve que l’auteure a très bien su intégrer entre les chapitres, des écrits de Jean-Jacques Rousseau sur les devoirs qui incombent aux parents ,hum…. elle met en évidence la lâcheté de Rousseau. Evidement n’oublions pas que nous sommes au XlXème siècle, celui des Lumières et que l’abandon de bébés à leur destin funeste étaient chose courante. Sur fond historique tel le pamphlet anonyme mais qui s’est avéré écrit par Voltaire, attaquant Rousseau au nom de la moral en révélant le secret du père indigne. Pour terminer je me pose une question, comment auraient pu vivre les enfants de Rousseau, en supposant qu’ils aient survécus ? En fin de vie, le philosophe a écrit une dernière lettre à Madame de Francueil dans laquelle remords, regrets, contradictions sonnent faux….. Maintenant faut-il porter un jugement sur cet homme qui n’a eu aucun scrupule à rejeter les cinq enfants que lui donna la femme qui partagea sa vie jusqu’à la fin ? A chacun de voir selon son ressenti, mais il est certain que ce roman ne se laissera pas oublier. 4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5806
Age : 92
Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Isabelle MARSAY (France)
Ca me rappelle mes cours de français ! Notre prof de français avait évoqué ces contradictions. Ca m'avait marquée.lalyre a écrit:
Le roman commence par une lettre de Jean-Jacques Rousseau à Suzanne Dupin de Francueil avouant l’abandon de ses cinq enfants, expliquant qu’il vaut mieux qu’ils soient orphelins que d’avoir pour père un fripon..Déjà il dévoile ses raisons mais surtout il se cherche des excuses, car si chaque famille misérable abandonnait ses enfants… Cet homme n’était pas sans ignorer le destin des enfants abandonnés, cependant ce monsieur n’est pas un imbécile, non c’est un philosophe qui traitait de l’éducation dans « L’Emile « ce qui me fait bondir de fureur.
Belle critique, je note.
Ladybug- Nombre de messages : 1969
Date d'inscription : 22/05/2009
Re: Isabelle MARSAY (France)
Ladybug a écrit:Ca me rappelle mes cours de français ! Notre prof de français avait évoqué ces contradictions. Ca m'avait marquée.lalyre a écrit:
Le roman commence par une lettre de Jean-Jacques Rousseau à Suzanne Dupin de Francueil avouant l’abandon de ses cinq enfants, expliquant qu’il vaut mieux qu’ils soient orphelins que d’avoir pour père un fripon..Déjà il dévoile ses raisons mais surtout il se cherche des excuses, car si chaque famille misérable abandonnait ses enfants… Cet homme n’était pas sans ignorer le destin des enfants abandonnés, cependant ce monsieur n’est pas un imbécile, non c’est un philosophe qui traitait de l’éducation dans « L’Emile « ce qui me fait bondir de fureur.
Belle critique, je note.
Merci Ladybug
lalyre- Nombre de messages : 5806
Age : 92
Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
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