Joanna SMITH RAKOFF (Etats-Unis)

Lyreek Ven 24 Aoû 2012 - 16:58

Biographie (babelio.com)

Diplômée d'Oberlin et de Columbia, Joanna Smith Rakoff a travaillé pour de nombreux magazines, notamment The New York Times, Time Out New York, Newsday, Vogue. Elle vit à New York. Le plus bel âge est son premier roman.

Lyreek Ven 24 Aoû 2012 - 17:11

Joanna SMITH RAKOFF (Etats-Unis) Leplus10

Le plus bel âge - Joanna Smith Rakoff
Presses de la cité - 620 pages

A New York, en 1998, six amis, qui se sont rencontrés à l'université et viennent d'en sortir, se retrouvent pour le mariage de Lil.
Pendant 6 ans, nous suivrons leurs premiers pas dans l'age adulte, leurs rêves et leurs désillusions.

Je me réjouissais de découvrir ce livre dont le thème me parle particulièrement. Déjà parce que j'aime New York, ensuite parce que l'entrée dans l'age adulte est un thème dont je me sens proche.
Mais je dois avouer que je ressors de ce pavé de plus de 600 pages plutôt déçue.
Ce n'est pas désagréable à lire, mais ça manque de profondeur. Il n'y a pas vraiment de trame, de véritable intrigue qui donnerait une unité au livre.
En choisissant de présenter tour à tour un pan de la vie d'un des amis, l'auteur nous empêche de véritablement s'attacher à aucun. On a pas le temps de découvrir vraiment un personnage qu'on passe à un autre. Et en plus, on ne change pas seulement de personnage, on avance souvent de plusieurs mois voire plusieurs années. Bref, ça s'éparpille un peu trop à mon goût.
Dommage, car malgré tout, l'idée de départ est bonne. Apparemment, ce livre est largement inspiré d'un autre roman : Le groupe de Mary Mc Carthy.
Je serais curieuse de le lire à l'occasion, peut-être qu'il est plus réussi.

Au final, je ne garderais pas un souvenir impérissable de cette lecture. Une balade littéraire à New York est toujours plaisante mais ici, il n'y a guère davantage.

3/5

Aurore Sam 21 Mar 2015 - 13:12

Mon année Salinger - Joanna Smith Rakoff ; trad. d'Esther Ménévis

(Albin Michel, 2014, 357 p.)

Joanna SMITH RAKOFF (Etats-Unis) 9782226259806g

A priori ce second volume traite, comme le premier (Le plus bel âge), de New York. Il suit, à la fin des années 80, la jeune Joanna qui, après avoir fini ses études, intègre une grande agence littéraire. En tant qu'assistante, elle est une des intermédiaires entre la responsable et les écrivains. Elle est chargée de taper à la machine à écrire des cassettes audio mais peut aussi avoir des missions plus délicates encore. C'est ainsi qu'elle apprend que J.D. Salinger est un des auteurs dont s'occupe l'agence. Déjà âgé d'environ 70 ans, il a des conditions très strictes d'anonymat qui doivent être respectées au pied de la lettre. Il ne veut pas communiquer, ni qu'on lui fasse suivre son courrier et encore moins qu'on l'interroge sur son activité littéraire. C'est donc Joanna qui est chargé d'ouvrir les missives de lecteurs enthousiastes et d'y répondre. Elle doit se conformer à une lettre type qui, poliment, explique à l'expéditeur que la lettre ne sera pas transférée à l'intéressé. Et c'est le début d'une série d'échanges surprenants...

J'ai aimé ce roman qui traite d'un monde qui m'intrigue et m'intéresse. Quel rapport y a-t-il vraiment entre les auteurs et leurs représentants publics officiels ? Car ici Joanna semble en permanence devoir ménager toutes les parties : répondre aux desiderata des auteurs, rester discrète auprès des lecteurs, être réactive auprès de sa chef, être un bon élément pour ses parents...

Et dans le même temps nous savons qu'elle est toute jeune, qu'elle a de grands désirs d'ascension sociale mais qu'elle a pour le moment du mal à joindre les deux bouts. Alors elle aurait des excuses à tâtonner dans ce premier boulot qui la plonge dans un monde très codifié et parfois intransigeant. Pour être passée par là, je comprends parfaitement ses doutes et sa fascination grandissante pour un auteur confirmé qui s'auréole de mystère.

J'étais en passe de devenir maîtresse dans l'art de répondre à la question : "Que dirait Salinger ?" Mais j'avais également franchi une limite. La frontière tout juste visible entre un intérêt perplexe, la compassion ou la pitié pure et simple et une implication personnelle excessive. (p. 224)

Lorsque commence le roman, la narratrice (l'auteur) n'a pas lu les livres de Salinger. Progressivement, elle dévore son œuvre et se fait un devoir de répondre aux lecteurs en personnalisant la réponse, en y mettant plus d'humain. Et plus le livre avance, plus les apparitions furtives de Salinger nous incitent à penser qu'elle a raison de se faire son émissaire. Vous vous en doutez sûrement mais ce livre invite, à travers cette année racontée, à découvrir Salinger et à le lire.

4/5

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