Timothée DE FOMBELLE (France)

De : doriane99 (Message d'origine) Envoyé : 25/12/2007 20:50
Né en 1973
Agrégé de lettres modernes.
En 90, il monte une troupe de théâtre pour laquelle il écrit des pièces ("Octobre en bruine" ; "Le déjeûner sur l'herbe")
Tobie Lolness est son premier roman (paru en deux tomes)

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De : doriane99 Envoyé : 25/12/2007 21:02
Tobie Lolness
1. La vie suspendue

Tobie ne mesure pas plus qu'un millimètre et demi, son monde c'est "le grand chêne" où il coule une vie heureuse avec ses parents. Son père, grand savant fait un jour une découverte fabuleuse, inquiet que celle-ci soit utilisée pour de mauvais desseins, il décide de ne pas partager son secret. Sa famille est alors exilée, emprisonnée puis condamnée à mort. Le petit Tobie parvient à s'échapper.

Un livre jeunesse de grande qualité, bien écrit, aux propos humanistes et écologistes. On y parle du "trou dans la couche de feuilles", des promoteurs immobiliers sans scrupules qui creusent l'arbre de façon anarchique quitte à mettre sa vie en danger... Une belle leçon sur l'amitié, la famille, le respect des différences ! tout y est et j'ai très envie de lire la suite.

"Sa mère qui lui avait appris à lire à l'âge de trois ans, lui disait que les mots sont des combattants de l'ombre. Si on choisit de devenir leurs amis, ils nous aident toute la vie. Sinon, ils se mettent en travers de notre chemin... Tobie, après pas mal d'efforts, était devenu l'ami des mots. Tous les jours, il voyait les miracles qu'ils font. Ils l'avaient sauvé de la solitude et de l'ennui. Ils avaient été à ses côtés pour étudier avec son père. Et surtout, ils ne l'avaient pas lâché pendant les conversations..."
5/5

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De : doriane99 Envoyé : 17/01/2008 10:53
Tobie Lolness
2. Les yeux d'Elisha

Suite des aventures du petit Tobie. Il lui faut apprendre à vivre parmi les "Pelés", sauver Elisha prisonnière de son ami d'enfance et, lorsqu'il découvrira que ses parents ne sont pas morts mais prisonniers, il entreprendra de les délivrer.

Une suite un peu moins passionnante mais on y retrouve l'humour et le fond est toujours aussi intelligent. Une belle histoire d'amour, d'amitié, de respect.
3,5/5

Vango
Gallimard, 2010, 370 pages

Ce roman est à recommander à tous ceux qui aiment l'aventure avec un parfum épique. J'ai particulièrement aimé le talent d'écrivain de Timothée de Fombelle qui use d'un style direct, sans fioritures et d'une bonne technique pour amener sous les yeux du lecteur les rebondissements du récit. Vango (Evangelisto Romano) est un jeune homme de moins de vingt ans qui apparaîtra aux yeux de certains comme paré de toutes les vertus, ce qui les agacera : polyglotte, cuisinier, acrobate, voyageur impénitent, presque prêtre, sportif et capable d'endurer les pires traitements, auquel il ne manque plus qu'un matricule 007 pour faire bonne figure dans un roman d'espionnage. C'est presque cela avec ce récit où le lecteur découvre le héros et essaye d'échafauder des hypothèses sur son origine. On les devine liées à la Russie, à des princes et il ne serait pas étonnant que l'auteur nous entraîne dans un second tome sur cette voie. A chacun de se faire son opinion.

Par son souffle et ses thématiques récurrentes, Vango ressemble à certains héros brossés par Jean Raspail, assoiffés d'absolu. De même, ceux qui ont fait du scoutisme et ont été lecteurs des "signes de pistes", reconnaîtront également quelques traits de caractère que l'on voyait transparaître, avec toute la fougue et la force juvénile des héros du "Relais de la chance au roy", du "Jeu sans frontieres", du "Capitaine du Jamboree" et bien entendu du "Prince Eric ".

Vango se dévore. C'est un livre accessible à partir de 13-14 ans à cause de la construction littéraire en flash-back et de la référence constante aux évènements historiques des années Trente avec la montée du nazisme.

Un roman formidable dont on attend la suite avec impatience.

Veilleur

Tobie Lolness tome I : La vie suspendue - Timothée de Fombelle
Gallimard jeunesse - 311 pages

www.choisirunlivre.com
Tobie et sa famille appartiennent au peuple de l’arbre qui réside dans un vénérable chêne, ruche de vie. Le jeune héros mesure quelques millimètres, ce qui lui rend la vie bien difficile. Le père de Tobie, grand savant, refuse de révéler sa dernière découverte scientifique qui pourrait bouleverser non seulement leur vie à tous mais aussi les projets de certains membres du Grand Conseil... Ce refus va entraîner la famille de Tobie dans la déchéance. Emprisonné, le jeune héros va se retrouver propulsé seul dans de terribles aventures...

Un roman à l'univers assez original où on suit la vie de petits êtres dans leur arbre-monde.
J'ai eu quelques difficultés toutefois lors de ma lecture.
Principalement à cause du récit non linéaire et des retours dans le passé. Définitivement, je crois que je n'aime pas ce genre de narration. C'est trop mêlant, ça ralentit la lecture et ça prend plus de temps pour rentrer dans l'histoire. En plus, personnellement, je n'y vois aucun avantage, certains trouveront peut-être que ça maintient le suspense, pas moi!
A cela, on rajoute une atmosphère un peu sombre, ce qui fait que je n'ai pas complètement adhéré.
J'ai tout de même envie de lire la suite pour voir comment ça se termine.

3/5

C'est amusant, mon fils qui vient de lire "Vango" m'a fait exactement la même réflexion : qu'il avait du mal à se repérer dans l'histoire à cause des incessants retours en arrière. Serait-ce une marque de fabrique ?
J'avais pensé lui offrir ce titre, mais j'ai eu peur qu'il ne soit trop "grand", et je ne sais pas pourquoi mais cela me faisait penser à Arthur et les Minimoys. As-tu lu "Vango" ?

Vango II, un prince sans royaume

Des racines et des ailes

Ce second volume clôt les aventures de Vango Romano, au cœur des années Trente et des premières années de l'occupation allemande en France. Comme pour le premier volume, l'auteur mène l'action tambour battant et ne laisse pas de répit au lecteur. Nous imaginions une suite dans laquelle la Russie était convoquée et cela se produit effectivement après bien des tribulations. Les racines du personnages sont là-bas. Les personnages se croisent en permanence, se coudoient et s'affrontent à distance avec des fleurets de moins en moins mouchetés. L'auteur adore les hauteurs pour ses personnages : avions, dirigeable, gratte-ciels. L'action est vue de haut ! Cette action est par ailleurs permanente et c'est sans doute ce que l'on pourrait reprocher gentiment à l'auteur car le lecteur peut s'y perdre ou tout au moins considérer que l'enchaînement des évènements est sans doute trop beau pour y croire. Vango est un adepte des coïncidences heureuses et l'auteur des "deus ex machina" propres aux machineries théâtrales du XVIIème siècle. C'est séduisant mais agaçant à la longue.

L'entrecroisement de tous les évènements et le contexte historique font que cette série s'adresse en priorité à de jeunes lecteurs avertis.

Veilleur

Difficile de trouver un public-cible pour le premier tome de cette série en deux volumes.


Les douze/dix-huit ans? • L'écriture est élégante, le vocabulaire plus riche que je ne m'attendrais d'un livre pour petits enfants, la grammaire impeccable. Parfait pour des éducateurs soucieux d'exposer des jeunes d'une douzaine d'années voire plus à une langue bien travaillée. Conséquence possible de cette façon d'écrire, ici lourdement concrétisée: les dialogues manquent de naturel. Tobie, sept ans, raconte sans interruption à Elisha, sept ans aussi, une histoire de son passé qui s'étale allègrement sur huit pages environ. Le narrateur, déjà invraisemblablement chanceux d'avoir un auditoire silencieux qui n'interrompt jamais, ne craint ni les très longues phrases, ni les structures grammaticales compliquées, ni les temps de verbes exotiques, et ne se trompe jamais dans la séquence des événements qu'il raconte, comme d'aucuns le feraient avec des récits aussi rocambolesques. Il n'a pas non plus besoin de répéter quoi que ce soit. Il poursuit toujours plus avant, aussi imperturbable que le torrent qui dévale les pentes escarpées d'une montagne. Ma courte expérience de la vie ne m'a jamais fait rencontrer d'enfants aussi habiles à raconter ou à écouter que ceux-là: ceux que j'ai vus sont plus imprévisibles, moins polis, et d'une certaine manière semblent avoir une personnalité bien plus développée et primesautière que ces deux marionnettes sans âme. Et une vraie bonne histoire est moins constipée que ça vis-à-vis de la langue. Les grands conteurs n'ont pas peur de la rudoyer un peu, cette langue. Là où l'on voudrait la naïveté charmante de Marinette des Contes du chat perché ou l'inventivité colorée d'Alice dans son pays des merveilles ou l'impertinence surréaliste du Petit Nicolas, on rencontre plutôt un Caillou (cette honte du folklore infantilisant débile du Québec) visitant les nobles locaux de l'Académie française (le Caillou du soulier de la France).

Les cinq ans et moins? • Le manichéisme est insuportable. Il existe trois types de gens dans le monde de ce livre: il y a les méchants, qui sont laids, idiots, cruels, sales, méchants, de mauvaise foi, qui ont des noms dépréciatifs, qui ne se lavent pas, qui sont affligés de toutes sortes de maux physiques et qui n'ont pitié de rien; il y a les victimes, qui ont été privés de toutes dignité, qui souffrent et n'ont de cesse de chercher à rabaisser leurs voisins pour éviter d'empirer leur propre sort, qui n'ont pas d'épine dorsale, et qui possède un bon fond, mais si profondément enfoui afin de sauver leur misérable existence qu'ils ne le trouveraient peut-être même plus s'il le cherchaient; et puis il y a les bons, les demi-dieux, ceux qui ont toutes les bonnes opinions, les bonnes valeurs, les bonnes idées, le bon style de vie, la beauté, l'intelligence, le bonheur dans l'humilité, le goût raffiné, et parmi lesquels on compte Tobie et sa famille. Pour illustrer à quel point ils sont incroyables et vraiment trop sensass, mentionnons que Tobie est de ceux qui gardent le sourire quand la botte d'un méchant leur enfonce la tête dans la boue et lorsqu'ils entendent le détail des tortures qui les attendent, parce qu'ils savent qu'il existe en ce monde une justice immanente qui préserve la bonté contre la méchanceté, et on doit bien admettre qu'ils ont raison de le penser, parce que tout finit toujours bien pour eux. Parlons aussi de Sim, le père de Tobie, qui lui est de ceux qui investiguent et trouvent toutes les réponses à toutes les questions en claquant des doigts, qui n'ont pas seulement fini de mettre en mots une question qu'il en a déjà fait le tour et y ont trouvé des solutions générales dont la portée dépasse l'ensemble des connaissances acquises depuis les époques les plus lointaines du passé, et qui auront des répercussions dans la compréhension de tout tout tout et du reste. Les types sont tellement évidents que tout porte en penser qu'après trois secondes de fréquentation, n'importe qui a pu identifier à quelle classe appartient son vis-à-vis. Ma fille de huit ans trouve le tout trop caricatural, alors imaginez des adultes qui auraient lu Gotlib et rigolé de ses Rubriques-à-brac.

Les jeunes adultes? • La stucture même du récit est assez complexe. Les retours en arrière sont incessants, plusieurs récits se chevauchant sans cesse du début à la fin. Ma fille de huit ans, à nouveau elle, m'a posé beaucoup de question et suivait parfois mal ce saute-mouton incessant. Peut-être que des ados ne s'y mêleraient pas trop... Question ouverte quant à moi.

Il y a des plus et des moins, mais davantage de moins que de plus. On dit le roman traduit en vingt-neuf langues, récipiendaire de nombreux prix, loué par les critiques et que sais-je encore. Tant mieux pour l'auteur. Tant pis pour moi, qui ne vois pas où se cache la matière à pâmoison dans cet amas d'inepties.