Erik LARSON (Etats-Unis)

Présentation de l'éditeur :
Erik Larson est journaliste. Après Le Diable dans la Ville blanche, bientôt adapté au cinéma avec Leonardo DiCaprio, Dans le jardin de la bête est son deuxième ouvrage paru en France. Les droits d’adaptation cinématographique du livre ont donné lieu à des enchères exceptionnelles, remportées par Tom Hanks.

Dans le jardin de la bête d' Erik Larson
La Cherche Midi / 656 pages


1933. Berlin. William E. Dodd devient le premier ambassadeur américain en Allemagne nazie. Sa fille, la flamboyante Martha, est vite séduite par les leaders du parti nazi et leur volonté de redonner au pays un rôle de tout premier plan sur la scène mondiale. Elle devient ainsi la maîtresse de plusieurs d'entre eux, en particulier de Rudolf Diels, premier chef de la Gestapo, alors que son père, très vite alerté des premiers projets de persécution envers les Juifs, essaie de prévenir le département d'Etat américain, qui fait la sourde oreille. Lorsque Martha tombe éperdument amoureuse de Boris Winogradov, un espion russe établi à Berlin, celui-ci ne tarde pas à la convaincre d'employer ses charmes et ses talents au profit de l'Union soviétique. Tous les protagonistes de l'histoire vont alors se livrer un jeu mortel, qui culminera lors de la fameuse "Nuit des longs couteaux".




Ni Thriller, Ni Roman, c'est un ouvrage qui se rapprocherait plus d' un récit historique.
Une lecture passionnante, captivante dès les toutes premières pages, au travers de la vie de William E. Dodd nommé ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne en 1933 et de sa famille en particulier sa fille Martha qui l' ont accompagné à Berlin, on revit à leur côté toute la monté du Parti National Socialiste des travailleurs allemands dont le chef Adolf Hitler vient de remporté les élections.

Ce sont au travers d' anecdotes, de notes d' ambassades, à partir des journaux de l' ambassadeurs qu' Erik Larson nous fait littéralement revivre jour après jour parfois heure après heurecette partie de l' histoire.
On assiste à l'emprise qui se crée peu à peu du Parti Nazi sur la vie quotidienne de la population allemande, la mise en place des politiques répressives, des incidents dans les rues, des morts, de la remilitarisation de l' Allemagne. C'est insidieux et effrayant en particulier lorsque l' auteur s' arrête sur l' opinion publique, politique et financière de l' époque qui voyait souvent la politique allemande d' un bonne œil. Le plus important était finalement de ne pas froisser l' Allemagne afin qu' elle paie les dommages de la première Guerre Mondial.
Heureusement en Amérique quelques voix ont commencé à s' élever par le biais de la communauté juive.

C'est un très bel hommage a un homme méconnu qui au plus haut sommet de l' État Américain aura avertit sans être alors entendu.

Je l'ai reçu cette semaine!

je l'ai mis sur ma liste de Noel ! Je vois que j'ai eu raison Merci pour ta critique !

Rudement intéressant. Je vais peut-être le demander au Père Noël moi aussi!

Dans le jardin de la bête

Document historique, Berlin

La première phrase : "Il était courant, pour les expatriés américains, de se rendre à leur consulat à Berlin, mais l'homme qui s'y présenta le jeudi 29 juin 1933 n'était pas dans un état normal."

"Un thriller politique et d'espionnage, fondé sur des événements réels et peu connus qui se sont déroulés en Allemagne pendant l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler."

William Dodd était ambassadeur des États-Unis en Allemagne de juin 1933 à décembre 1937. Le livre s'attarde sur la première année de la famille Dodd à Berlin, une période où l'on aurait pu voir venir la plus grande tragédie du vingtième siècle. Dodd a été l'un des rares diplomates étrangers à deviner les intentions réelles de Hitler mais il était contesté par plusieurs à Washington. Sa fille, Martha, avait de nombreux amants et relations entre autres parmi les nazis, ce qui n'aidait pas à la cause de son père.

Erik Larson nous fait ressentir le climat social qui régnait alors, la peur, l'insécurité, les dénonciations mais aussi des fêtes somptueuses où l'argent se dépensait sans compter.

C'est un livre qui m'a fait voir la personnalité de Hitler et de ses acolytes, et j'en étais parfois mal à l'aise.

Erik Larson a fait un boulot colossal et il nous laisse un pan très important de l'histoire: la montée du nazisme et pourquoi personne n'a rien fait, ce à travers un livre passionnant et très prenant.

Je le suggère fortement.


"Et puis il y eut le pauvre Will Schmid - Wilhelm Eduard Schmid, un critique musical respecté d'un journal de Munich - qui jouait du violoncelle chez lui avec sa femme et ses trois enfants à ses côtés quand les SS se présentèrent à sa porte, l'embarquèrent et l'exécutèrent.
Les SS s'étaient trompés. Ils voulaient mettre la main sur un autre Schmid. Ou plutôt, un Schmitt.
Hitler envoya Rudolf Hess présenter ses excuses personnelles à la femme du critique défunt."


Note : 5/5

Dans le jardin de la bête d'Eric Larson
Editions du Cherche-Midi.

Présenté dans la catégorie des thrillers, j'avoue que j'ai été plutôt décontenancée par ce livre. Comme dit plus haut, ce livre est plutôt un récit historique qu'un roman (et encore moins un thriller !). Le texte étant émaillé de note de fin de page, au début, j'ai essayé de lire les notes correspondants, puis finalement laissé tomber, ce qui n'a en rien dérangé ma lecture.
Eric Larsson a rassemblé différents écrits, et notamment ceux de William Todd, nommé ambassadeur en Allemagne par Roosevelt en 1933, pour nous décrire la montée au pouvoir d'Hitler et les événements qui précipiteront inéluctablement tous les pays d'Europe et du monde vers la seconde guerre mondiale.
On y apprend beaucoup de choses, et on assiste impuissant à l'endoctrinement de toute une population et d'un monde politique grâce (ou à cause plutôt !) du "charisme" d'Hitler, qui par, un désir de pouvoir absolu, va tuer des millions d'innocents. On s'insurge devant les puissants de ce monde, qui en ne voyant que leurs intérêts (en l'occurence pour les Etats-Unis, que l'Allemagne rembourse sa dette financière à tout prix) vont laisser faire, et permettre à ce grand malade d'accéder pleinement au pouvoir et de devenir pendant quelques temps "le maître du monde". On y suit donc inexorablement la montée du nationalisme-socialisme qui, pour le bien du régime, pratique des actes d'horreur vis à vis de tous les opposants au régime, et et l'on assiste à la marginalisation de toute une tranche de la population (en l'occurence, les juifs).
Pauvre Monsieur Dodd, qui bien des fois, a tenté (mais en vain) d'alerter les politiques de ce qui se passait en Europe, mais à cause de sa petite condition (M. Dodd ne vient pas d'une famille d'ambassadeur et à accéder à ce poste car personne n'en voulait) n'a convaincu personne. Aujourd'hui, on se demande s'il a été un grand homme ou s'il n'aurait pas dû être plus force de persuasion.

Une lecture donc où l'on apprend énormément de choses sur la montée au pouvoir d'Hitler et sur ses conséquences (notamment "La nuit des longs couteaux" événement plutôt obscur, et dans le contexte bien expliqué) et que l'on peut effectivement conseillé à tous les amateurs de cette période car très très bien documenté.

Ma note : 3/5
(parce qu'au départ, je pensais lire un thriller dans la veine de la "trilogie berlinoise", et que finalement c'est plutôt un récit historique)

Les passagers de la foudre d' Erik Larsson
Le Cherche Midi / 521 pages

Juillet 1910. Harvey Crippen, un très respectable médecin d'origine américaine, discret et réservé, décide de mettre fin à un mariage insupportable en assassinant sa femme, une flamboyante chanteuse d'opéra dominatrice et volubile. Faisant croire à leurs amis qu'elle est partie en voyage, il enterre le corps dans la cave. Lorsque naissent les premiers soupçons, Crippen prend avec sa maîtresse un bateau, le SS Montrose, à destination du Québec. À la même époque, un jeune chercheur, Guglielmo Marconi, en dépit des railleries de la communauté scientifique, voit enfin se réaliser le rêve qu'il poursuit obsessionnellement : il met au point à Londres une invention qui va révolutionner le monde, la communication sans fil. Scotland Yard ayant découvert la vérité sur la disparition de Miss Crippen, un inspecteur prend en chasse le SS Montrose dans les eaux de l'Atlantique nord. Grâce à l'invention de Marconi, qui pour la première fois permet aux bateaux de communiquer en direct entre eux et avec la terre, il va permettre au grand public de suivre, par l'intermédiaire des médias, cette incroyable poursuite en haute mer. Une invention qui va révolutionner le monde Une des plus grandes poursuites criminelles de l'histoire.


Autant j'avais beaucoup aimé les deux précédents ouvrages d' Erik Larson autant celle-ci fut plus en demi-teinte.
Le mélange ainsi que l'avancée des deux histoires est laborieux, les traits grossiers, une bonne partie se consacre aux tâtonnements de Marconi et encore en apportant toujours le même éclairage sur son approche scientifique quand à Miss Crippen, sans mauvais humour, elle met bien bien longtemps à disparaître.  
L' écriture est agréable à lire, tout est intéressant mais je l' ai lu plus plus habile à marier ses sujets.

Dans le jardin de la bête

Note : 4/5

Le résumé a déjà été fait ci-dessus.

Critique : contrairement à ce que la couverture peut laisser croire, ce n'est pas un roman mais un livre historique. Il se lit comme un thriller dont on connaitrait malheureusement la fin, c'est happant et prenant mais c'est un document. J'ai beaucoup aimé découvrir la vie dans le Berlin des années 30 du point de vue de l'ambassadeur des Etats-Unis et de sa famille. La tension monte au fil des pages au fur et à mesure de la folie hitlérienne croissante. J'ai particulièrement aimé la description de la Nuit des longs couteaux pendant laquelle le parti nazi a nettoyé ses rangs d'une branche "dissidente" qui est bien retranscrite et expliquée. L'auteur retrace le moindre aspect de la vie, tout est recoupé, sourcé. C'est extrêmement documenté, en témoigne en fin d'ouvrage la quarantaine de pages de références bibliographiques et la soixantaine de pages de notes qui viennent complétés l'histoire déjà dense. Les passages sur les relations au sein de l'ambassade et sur la perception de Dodd aux USA ne m'ont pas intéressé. Par contre, il est intéressant de voir l'évolution des relations diplomatiques entre les deux pays. Pour les USA, au départ, le principal était que l'Allemagne paie sa dette liée aux dommages de la première guerre. Le reste (privations de libertés fondamentales, persécution des juifs, etc.) importait peu. C'est aussi un bel hommage à un homme méconnu de la seconde guerre mondial qui aura essayé de prévenir son pays de l'horreur qui s'annonçait.  Bref, une lecture très intéressante.

Cyrielle, à chaque fois que tu lis un ouvrage à ce sujet, tu me donnes envie de me plonger dans la vie de Churchill!
En aurais-tu un à conseiller pour aborder sa vie (roman ou essai, peu importe)? Ça m'intéresse beaucoup!

Génial, merci pour toutes ces références!! Tu es une vraie spécialiste!