Maurice GENEVOIX (France)
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Lacazavent
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Maurice GENEVOIX (France)
De : lassy Envoyé : 22/04/2005 10:58
Maurice Genevoix - (1890-1980 ?)
Né en 1890 à Decize (Nièvre), Maurice Genevoix a passé son enfance à Châteauneuf-sur-loire, aux confins de la Sologne. Ses brillantes études qui le conduisent à l'Ecole normale supérieure semblent le destiner à une carrière universitaire, mais la guerre éclate. Mobilisé en 1914, il est grièvement blessé en 1915. Réformé, il entreprend de relater ce qu'il a vu de la guerre dans les quatre volumes de Ceux de quatorze : Sous Verdun (1916), Nuits de guerre (1917), La Boue (1921), Les Eparges (1923).
Avec Rémi des Rauches (1922) commence la série des romans qu'il consacre à la campagne, à la forêt et au monde animal dont Raboliot (Prix Goncourt en 1925), Rroû (1930), La Dernière Harde (1938), La Forêt perdue (1967) sont les plus représentatifs. La récente série de ses Bestiaires, en même temps qu'elle révélait un grand écrivain « animalier », a permis d'apprécier un mémorialiste plus intime, un moraliste « de plein air » dont les réponses s'accordent singulièrement aux interrogations les plus brûlantes de notre temps.
Grand voyageur, il rapporte du Canada des livres comme Laframboise et Bellehumeur (1942), Eva Charlebois (1944), du continent africain un roman, Fatou Cissé (1954) et un reportage Afrique blanche Afrique noire (1949). Il est aussi l'auteur de souvenirs, de récits et de contes pour enfants.
Lauréat du Grand Prix national des Lettres, élu à l'Académie française en 1946, Maurice Genevoix en a été le secrétaire perpétuel de 1958 à 1974.
Rroû
"Rroû est un chaton intrépide, indépendant et curieux. Chaque jour, il pousse ses découvertes de plus en plus loin, et explore avec ivresse le jardin de la Charmeraie. De retour à la ville, Rroû ne s'habitue pas à ce monde clos. Alors un matin, il rompt toutes les attaches et se sauve, seul et libre, au seuil de l'hiver..."
C'est l'histoire d'un chat, mais il s'agit d'une oeuvre où le conteur retrouve le poète ; où le don de sympathie rejoint les puissances de la Nature. Et me voilà à quatre pattes derrière le héros, je perçois le monde riche de mystères et de secrets, avec ses yeux, ses oreilles, son nez, ses vibrisses, son instinct. "Une vie tantôt dure, tantôt sereine, toujours exaltante, qui hausse l'anecdote vers le symbole, et le langage vers le chant"...
5/5
P.S. très belle lecture pour la jeunesse aussi !
De : gallomaniac Envoyé : 22/07/2008 22:46
Fatou Cissé de Maurice Genevoix
thème Afrique: roman Sénegalais
Flammarion 1954, Marabout, sans date, 157 pg. Ma note 4,5/5.
"Fatou Cissé, tragédie et poème de l'amour maternel" (4ème de couverture).
La Sénégalaise Cissé a été 15 ans fatou, servante, chez un commandant français d'une flotte de pêche à Dakar. Puis, quand le comandant doit retourner en France, elle se marie avec un des boys du commandant. Ils retournent vivre une vie traditionelle de pêcheurs pauvres sur une île devant Dakar. Elle aura un fils, Luc, et elle devient veuve, ainsi elle ne vit que pour Luc, qu'elle laisse partir à l'école missionaire: la séparation est dure mais elle souhaite que son Luc sera "commandant" comme son ancien maître. Luc revient parfois avec un ami, Damien, orphelin, que Cissé traite comme un peu son fils aussi.
Luc et Damien, devenus marins, passent régulièrement en bateau devant l'île. Cissé a trouvé une grotte d'ou elle peut voir passer le bateau. C'est une longue attente, entrecoupé parfois par une courte escale; à une telle occasion Damien la donne sa longue-vue. Elle croit son fils avancer, mais Luc, nègre aigri par la discrimination raciste, descend dans les bas-fonds des ports, renie même sa mère et puis il meurt de tuberculose à Marseille. Quand Damien va raconter ceci à Cissé, il ne peut pas, et il dit que Luc a trouvé de l'avancement sur un autre bateau -qu'il ne peut plus faire des escales- et qu'il deviendra un jour "commandant". C'est Damien qui pour elle va monter en grade et c'est par Damien, qui envoit des lettres, que Cissé connaîtra dans l'attente le bonheur de l'amour filial.
Je connaissais de Maurice Genevoix son série sur la guerre de 14-18, des romans situés dans la Sologne et la vallée de la Loire, quelques récits animaliers, et ses deux livres situés au Canada. C'est un auteur que je n'ai lu depuis des années, mais dont j'ai gardé un bon souvenir. Et le voilà, que je le retrouve dans un beau récit situé en Afrique. Ma note 4,5/5.
Maurice Genevoix - (1890-1980 ?)
Né en 1890 à Decize (Nièvre), Maurice Genevoix a passé son enfance à Châteauneuf-sur-loire, aux confins de la Sologne. Ses brillantes études qui le conduisent à l'Ecole normale supérieure semblent le destiner à une carrière universitaire, mais la guerre éclate. Mobilisé en 1914, il est grièvement blessé en 1915. Réformé, il entreprend de relater ce qu'il a vu de la guerre dans les quatre volumes de Ceux de quatorze : Sous Verdun (1916), Nuits de guerre (1917), La Boue (1921), Les Eparges (1923).
Avec Rémi des Rauches (1922) commence la série des romans qu'il consacre à la campagne, à la forêt et au monde animal dont Raboliot (Prix Goncourt en 1925), Rroû (1930), La Dernière Harde (1938), La Forêt perdue (1967) sont les plus représentatifs. La récente série de ses Bestiaires, en même temps qu'elle révélait un grand écrivain « animalier », a permis d'apprécier un mémorialiste plus intime, un moraliste « de plein air » dont les réponses s'accordent singulièrement aux interrogations les plus brûlantes de notre temps.
Grand voyageur, il rapporte du Canada des livres comme Laframboise et Bellehumeur (1942), Eva Charlebois (1944), du continent africain un roman, Fatou Cissé (1954) et un reportage Afrique blanche Afrique noire (1949). Il est aussi l'auteur de souvenirs, de récits et de contes pour enfants.
Lauréat du Grand Prix national des Lettres, élu à l'Académie française en 1946, Maurice Genevoix en a été le secrétaire perpétuel de 1958 à 1974.
Rroû
"Rroû est un chaton intrépide, indépendant et curieux. Chaque jour, il pousse ses découvertes de plus en plus loin, et explore avec ivresse le jardin de la Charmeraie. De retour à la ville, Rroû ne s'habitue pas à ce monde clos. Alors un matin, il rompt toutes les attaches et se sauve, seul et libre, au seuil de l'hiver..."
C'est l'histoire d'un chat, mais il s'agit d'une oeuvre où le conteur retrouve le poète ; où le don de sympathie rejoint les puissances de la Nature. Et me voilà à quatre pattes derrière le héros, je perçois le monde riche de mystères et de secrets, avec ses yeux, ses oreilles, son nez, ses vibrisses, son instinct. "Une vie tantôt dure, tantôt sereine, toujours exaltante, qui hausse l'anecdote vers le symbole, et le langage vers le chant"...
5/5
P.S. très belle lecture pour la jeunesse aussi !
De : gallomaniac Envoyé : 22/07/2008 22:46
Fatou Cissé de Maurice Genevoix
thème Afrique: roman Sénegalais
Flammarion 1954, Marabout, sans date, 157 pg. Ma note 4,5/5.
"Fatou Cissé, tragédie et poème de l'amour maternel" (4ème de couverture).
La Sénégalaise Cissé a été 15 ans fatou, servante, chez un commandant français d'une flotte de pêche à Dakar. Puis, quand le comandant doit retourner en France, elle se marie avec un des boys du commandant. Ils retournent vivre une vie traditionelle de pêcheurs pauvres sur une île devant Dakar. Elle aura un fils, Luc, et elle devient veuve, ainsi elle ne vit que pour Luc, qu'elle laisse partir à l'école missionaire: la séparation est dure mais elle souhaite que son Luc sera "commandant" comme son ancien maître. Luc revient parfois avec un ami, Damien, orphelin, que Cissé traite comme un peu son fils aussi.
Luc et Damien, devenus marins, passent régulièrement en bateau devant l'île. Cissé a trouvé une grotte d'ou elle peut voir passer le bateau. C'est une longue attente, entrecoupé parfois par une courte escale; à une telle occasion Damien la donne sa longue-vue. Elle croit son fils avancer, mais Luc, nègre aigri par la discrimination raciste, descend dans les bas-fonds des ports, renie même sa mère et puis il meurt de tuberculose à Marseille. Quand Damien va raconter ceci à Cissé, il ne peut pas, et il dit que Luc a trouvé de l'avancement sur un autre bateau -qu'il ne peut plus faire des escales- et qu'il deviendra un jour "commandant". C'est Damien qui pour elle va monter en grade et c'est par Damien, qui envoit des lettres, que Cissé connaîtra dans l'attente le bonheur de l'amour filial.
Je connaissais de Maurice Genevoix son série sur la guerre de 14-18, des romans situés dans la Sologne et la vallée de la Loire, quelques récits animaliers, et ses deux livres situés au Canada. C'est un auteur que je n'ai lu depuis des années, mais dont j'ai gardé un bon souvenir. Et le voilà, que je le retrouve dans un beau récit situé en Afrique. Ma note 4,5/5.
Re: Maurice GENEVOIX (France)
Maurice Genevoix - Routes de l'aventure.
Presses de la Cité 1959, 247 pg.
Au sujet du thème: nature writing
Une vingtaine de petits croquis littéraires, souvenirs des émotions personnelles de l'auteur face à la nature, flore, faune et paysage. Les routes de l'aventure ne sont pas forcément des longues voiyages, mais peuvent se situer à coté. Donc ce qu'il sent une nuit à l'écoute du brame des cerfs, ou pendant les heures de présence d'un écureuil sauvage qui ne craint pas la compagnie de l'auteur.
De tels sentiments intimes, l'auteur les vit autant dans les grands espaces du Canada ou dans la fôrêt voisine de sa Sologne, ou pendant les heures de pêche dans la Loire, et même pendant la guerre de 1914-1918 qu'il a subi dans la boue des Eparges. Le tout raconté, commenté philosphiquement, nullement en scientifique. Il prend exemple sur des gens avec l'humble patience de l'observateur et les intuitions du poète.
5 des 18 sujets traitent du Canada:
* "Quand les hommes renoncent à tuer." De trappeurs, les Canadiens sont devenue guardiens de la nature (c'est en 1959 qu'il écrit cela)!
* "Bestiaire Canadien" ou il parle de rencontres insolites au bord du Saint Laurent, des deux rivières Sakatchewan, du Lake Louis et du la rivière Mackensie avec des goats, bighorns, mouflettes chipmunks, grizzlies, couguars. Il regrette de ne pas vivre la vie des pionniers qui vont aménager le Prince Albert Park.
* "Ailes canadiennes" ou il parle chaluereusement des oiseaux en ville ou dans les grands parks (toutes des varietés "canadiensis"), mais il regrette déjà que le coté "show", la commercialisation viennent abîmer un peu le charme.
* "Quand l'homme s'ajoute à la nature" ou il parle de l'intervention disturbante de l'"homo faber" dans l'aménagement des premiers parcs; comme exemple la repeuplement de Elk Island avec des bisons et des Elks, ces derniers ne supportent pas le transport et meurent massalement en route; ces bêtes pullulent dans le réservoir faute d'ennemi naturel, et vont tomber par la manie régulatrice des scientifiques, puis que dans ces parcs un nouveau équilibre se met en place.
* "Sur les lacs de haute-Mauricie", région de dix-milles lacs où l'auteur raconte le plaisir de traverser ces régions solitaires alternant le plaisir délicieux du glissement sur l'eau et le "portage" à líndienne des canoes de lac en lac, vivant de sa pèche.
Le livre se termine avec deux croquis sur les "Intercesseurs": ceux qui lui ont ouvert le coeur et l'esprit à la beautéde la nature. Il y avait bien les guides au Canada, mais avant eux les pêcheurs de la Loire, les forestiers de la Sologne, mais aussi les écrivains: Gaston Chéreau, Marcel Proust, Alain-Fournier, Charles Péguy. Professeur, Genevoix a été lui-même un tel intercesseur le jour ou il a améne un élève revolté en forêt de Sologne et (je cite:) "c'est là qu'ils rencontrent, à la façon dont le souhaitait Thoreau, "comme le caribou dans les bois" un petit homme mystérieux, un doux sauvage taciturne, égipan ou braconnier, rustique génie des arbres et des étangs, qui les précède, les guide et les entraine au sein de la vivante nuit. Ainsi s'enchanteront-ils de merveilles nouvelles à leurs yeux, inépuisables nouvelles, du bal des lièvres, du bain des loutres et de la naissance du jour."
Un bon début de lecture pour le thème. Ma note 4/5
Presses de la Cité 1959, 247 pg.
Au sujet du thème: nature writing
Une vingtaine de petits croquis littéraires, souvenirs des émotions personnelles de l'auteur face à la nature, flore, faune et paysage. Les routes de l'aventure ne sont pas forcément des longues voiyages, mais peuvent se situer à coté. Donc ce qu'il sent une nuit à l'écoute du brame des cerfs, ou pendant les heures de présence d'un écureuil sauvage qui ne craint pas la compagnie de l'auteur.
De tels sentiments intimes, l'auteur les vit autant dans les grands espaces du Canada ou dans la fôrêt voisine de sa Sologne, ou pendant les heures de pêche dans la Loire, et même pendant la guerre de 1914-1918 qu'il a subi dans la boue des Eparges. Le tout raconté, commenté philosphiquement, nullement en scientifique. Il prend exemple sur des gens avec l'humble patience de l'observateur et les intuitions du poète.
5 des 18 sujets traitent du Canada:
* "Quand les hommes renoncent à tuer." De trappeurs, les Canadiens sont devenue guardiens de la nature (c'est en 1959 qu'il écrit cela)!
* "Bestiaire Canadien" ou il parle de rencontres insolites au bord du Saint Laurent, des deux rivières Sakatchewan, du Lake Louis et du la rivière Mackensie avec des goats, bighorns, mouflettes chipmunks, grizzlies, couguars. Il regrette de ne pas vivre la vie des pionniers qui vont aménager le Prince Albert Park.
* "Ailes canadiennes" ou il parle chaluereusement des oiseaux en ville ou dans les grands parks (toutes des varietés "canadiensis"), mais il regrette déjà que le coté "show", la commercialisation viennent abîmer un peu le charme.
* "Quand l'homme s'ajoute à la nature" ou il parle de l'intervention disturbante de l'"homo faber" dans l'aménagement des premiers parcs; comme exemple la repeuplement de Elk Island avec des bisons et des Elks, ces derniers ne supportent pas le transport et meurent massalement en route; ces bêtes pullulent dans le réservoir faute d'ennemi naturel, et vont tomber par la manie régulatrice des scientifiques, puis que dans ces parcs un nouveau équilibre se met en place.
* "Sur les lacs de haute-Mauricie", région de dix-milles lacs où l'auteur raconte le plaisir de traverser ces régions solitaires alternant le plaisir délicieux du glissement sur l'eau et le "portage" à líndienne des canoes de lac en lac, vivant de sa pèche.
Le livre se termine avec deux croquis sur les "Intercesseurs": ceux qui lui ont ouvert le coeur et l'esprit à la beautéde la nature. Il y avait bien les guides au Canada, mais avant eux les pêcheurs de la Loire, les forestiers de la Sologne, mais aussi les écrivains: Gaston Chéreau, Marcel Proust, Alain-Fournier, Charles Péguy. Professeur, Genevoix a été lui-même un tel intercesseur le jour ou il a améne un élève revolté en forêt de Sologne et (je cite:) "c'est là qu'ils rencontrent, à la façon dont le souhaitait Thoreau, "comme le caribou dans les bois" un petit homme mystérieux, un doux sauvage taciturne, égipan ou braconnier, rustique génie des arbres et des étangs, qui les précède, les guide et les entraine au sein de la vivante nuit. Ainsi s'enchanteront-ils de merveilles nouvelles à leurs yeux, inépuisables nouvelles, du bal des lièvres, du bain des loutres et de la naissance du jour."
Un bon début de lecture pour le thème. Ma note 4/5
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Gallo
gallo- Nombre de messages : 2598
Location : Pays-Bas
Date d'inscription : 29/10/2008
Re: Maurice GENEVOIX (France)
Un auteur qui me semble aimer la nature. Il m'est sympathique en partant.
Même pas une première journée de thème passé, et déjà une critique.
Même pas une première journée de thème passé, et déjà une critique.
_________________
Mousseline
Magasin général tome 2 : Serge de Loisel et Tripp et L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May
"Happiness is only real when shared." (Christopher McCandless)
Re: Maurice GENEVOIX (France)
Raboliot
Maurice Genevoix
Ed. Grasset
1925
345 pages
Prix Goncourt 1925
L'histoire
L'action se déroule en Sologne. Raboliot est braconnier et est condamné pour un braconnage de lapins, après l'interrogatoire de l'aubergiste Trochut, son receleur.
Refusant la peine qui lui est infligée, il prend le maquis pour échapper aux gendarmes, avec à leur tête le terrible Bourrel, et aux gardes appelés les "Saint Hubert".
Mon avis
Ce livre est ancré dans le terroir solognot. On sent la volonté de l'auteur de nous livrer une écriture rustique, empreinte de patois et de termes empruntés à la faune et flore locale et au vocabulaire de la pêche, de la chasse et du braconnage.
La nature est omniprésente.
Néanmoins, j'ai trouvé l'intrigue très pauvre. Les belles pages que comportent le roman, notamment au début avec les scènes de pêche, ne suffisent pas à m'y intéresser suffisamment. La fuite de Rabiot est ennyeuse, et les descriptions des scènes de braconnages sont à vrai dire lassantes de part leur nombre.
Raboliot m'a laissé sur ma faim, je m'attends à une bonne lecture de terroir et j'ai été déçu.
Note : 3/5
Maurice Genevoix
Ed. Grasset
1925
345 pages
Prix Goncourt 1925
L'histoire
L'action se déroule en Sologne. Raboliot est braconnier et est condamné pour un braconnage de lapins, après l'interrogatoire de l'aubergiste Trochut, son receleur.
Refusant la peine qui lui est infligée, il prend le maquis pour échapper aux gendarmes, avec à leur tête le terrible Bourrel, et aux gardes appelés les "Saint Hubert".
Mon avis
Ce livre est ancré dans le terroir solognot. On sent la volonté de l'auteur de nous livrer une écriture rustique, empreinte de patois et de termes empruntés à la faune et flore locale et au vocabulaire de la pêche, de la chasse et du braconnage.
La nature est omniprésente.
Néanmoins, j'ai trouvé l'intrigue très pauvre. Les belles pages que comportent le roman, notamment au début avec les scènes de pêche, ne suffisent pas à m'y intéresser suffisamment. La fuite de Rabiot est ennyeuse, et les descriptions des scènes de braconnages sont à vrai dire lassantes de part leur nombre.
Raboliot m'a laissé sur ma faim, je m'attends à une bonne lecture de terroir et j'ai été déçu.
Note : 3/5
Julescoco- Nombre de messages : 287
Location : Plougastel Daoulas
Date d'inscription : 12/04/2009
Re: Maurice GENEVOIX (France)
RABOLIOT - Maurice Genevoix
Le livre de Poche -
Prix Goncourt 1925.
Raboliot vit en Sologne. C'est un braconnier et il aime ça. Il aime courir les bois, les taillis, les plaines et les abords des étangs, le plus souvent la nuit, pour chasser. Mais pris et condamné à une forte amende, il refuse de la payer. Les gendarmes, les "Saint Hubert" et le garde-chasse, vont, après une nouvelle partie de braconnage qui se termine mal, le prendre en chasse. Réfugié seul en pleine nature, Raboliot va survivre mais l'étau va peu à peu se resserrer jusqu'au drame final.
Une très belle écriture, à la fois classique et truffée d'argot, qui nous immerge en pleine nature : le lecteur sent les odeurs de terre mouillée, d'humus..., il sent la fraîcheur de la nuit sur son visage, voit les étoiles au-dessus de sa tête ou les panaches de brume au-dessus des étangs...sursaute au cri d'une chouette ou au craquement d'une branche... On suit toute la révolte de Raboliot face à l'ordre établi, ses pensées et sentiments ambivalents entre sa liberté chérie et son devoir envers sa famille, et sa longue descente "aux enfers".
Des passages quelquefois un peu longs, répétitifs, mais une belle histoire de gens simples, qui "chante" la nature.
4/5
Le livre de Poche -
Prix Goncourt 1925.
Raboliot vit en Sologne. C'est un braconnier et il aime ça. Il aime courir les bois, les taillis, les plaines et les abords des étangs, le plus souvent la nuit, pour chasser. Mais pris et condamné à une forte amende, il refuse de la payer. Les gendarmes, les "Saint Hubert" et le garde-chasse, vont, après une nouvelle partie de braconnage qui se termine mal, le prendre en chasse. Réfugié seul en pleine nature, Raboliot va survivre mais l'étau va peu à peu se resserrer jusqu'au drame final.
Une très belle écriture, à la fois classique et truffée d'argot, qui nous immerge en pleine nature : le lecteur sent les odeurs de terre mouillée, d'humus..., il sent la fraîcheur de la nuit sur son visage, voit les étoiles au-dessus de sa tête ou les panaches de brume au-dessus des étangs...sursaute au cri d'une chouette ou au craquement d'une branche... On suit toute la révolte de Raboliot face à l'ordre établi, ses pensées et sentiments ambivalents entre sa liberté chérie et son devoir envers sa famille, et sa longue descente "aux enfers".
Des passages quelquefois un peu longs, répétitifs, mais une belle histoire de gens simples, qui "chante" la nature.
4/5
Chantal- Nombre de messages : 3226
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Maurice GENEVOIX (France)
Chantal a écrit:
Une très belle écriture, à la fois classique et truffée d'argot
Tout à fait d'accord avec toi. L'écriture m'avait agréablement frappée au début du livre, notamment la scène de pêche qui est magnifiquement écrite avec le vocabulaire du domaine.
Genevoix va tout de même un peu loin, lors d'une étreinte passionnée de Raboliot avec Sandrine, en comparant les soupirs d'une femme à un oeillard d'étang grand ouvert (la bouche qui permet de vider un étang, un peu comme le bouchon d'un évier qu'on retire). Quel romantisme !
Julescoco- Nombre de messages : 287
Location : Plougastel Daoulas
Date d'inscription : 12/04/2009
Re: Maurice GENEVOIX (France)
Je n'avais pas relevé ! En effet !
Chantal- Nombre de messages : 3226
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Maurice GENEVOIX (France)
"Rémi des Rauches" Flammarion 2018 237 pages
Le cadre: sur les bords de la Loire, au milieu du XIXe siècle. Rémi vit dans un petit village de son métier de tonnelier. La Loire est son refuge; il vient y pêcher l'alose et le chevesne, ou seulement s'y promener sur ses rives, apprécier ses charmes et se laisser aller à la rêverie. Il rend souvent visite au père Jude, un vieil homme qui préfère vivre chichement, mais libre, à l'écart du village, en compagnie de ses chats. Rémi, ayant perdu son père jeune, a noué avec Jude une relation filiale, faite d'amitié et de respect. Il lui fait part de son désir de s'embaucher chez Barolet, un artisan pêcheur rusé qui recherche le profit avant tout de son activité. Rémi se rend compte que Barolet et lui sont tous les deux sont amoureux de la jolie Bertille.
Soudain, la Loire entre dans une crue dévastatrice. Au mépris du danger Rémi va secourir Bertille. Ils se marieront bientôt. Mais bien vite, Bertille se montrera très directrice et va tenter de détourner son mari de ses bords de Loire chéris, pour en faire un homme de la ville...
Trois histoires d'amour pour un seul homme. Amour filial avec le père Jude, amour conjugal avec Bertille, amour de la nature avec le fleuve. A chaque fois, une hésitation, une lutte, pour Rémi épris de liberté et qui peine à trouver sa place.
C'est un roman où la Loire prend une place tellement importante qu'on ne peut s'empêcher de la comparer à un personnage à part entière. Car elle a son caractère propre, avec ses douceurs et ses emportements, sa nonchalance aimable ou sa furie ravageuse. Les descriptions qu'en fait Genevoix la rende vivante, organique, presque palpable. Il en fait un tableau très réaliste. On ressent cette puissance tranquille qui l'anime dans ses périodes de calme. Ou cette violence meurtrière dont elle est capable lorsqu'elle déchaîne ses eaux en crue; car quand elle entre en fureur, les hommes ne peuvent pas résister à son déferlement.
Avec une richesse de vocabulaire et une écriture pleine de poésie, Genevoix a écrit un roman sur le combat des hommes contre la nature. Il y a la rudesse des campagnes, l'humanité de ses personnages, la beauté sauvage de la Loire. On pense à Giono, avec moins de lyrisme mais infiniment de charme.
Note: 4,5/5
Le cadre: sur les bords de la Loire, au milieu du XIXe siècle. Rémi vit dans un petit village de son métier de tonnelier. La Loire est son refuge; il vient y pêcher l'alose et le chevesne, ou seulement s'y promener sur ses rives, apprécier ses charmes et se laisser aller à la rêverie. Il rend souvent visite au père Jude, un vieil homme qui préfère vivre chichement, mais libre, à l'écart du village, en compagnie de ses chats. Rémi, ayant perdu son père jeune, a noué avec Jude une relation filiale, faite d'amitié et de respect. Il lui fait part de son désir de s'embaucher chez Barolet, un artisan pêcheur rusé qui recherche le profit avant tout de son activité. Rémi se rend compte que Barolet et lui sont tous les deux sont amoureux de la jolie Bertille.
Soudain, la Loire entre dans une crue dévastatrice. Au mépris du danger Rémi va secourir Bertille. Ils se marieront bientôt. Mais bien vite, Bertille se montrera très directrice et va tenter de détourner son mari de ses bords de Loire chéris, pour en faire un homme de la ville...
Trois histoires d'amour pour un seul homme. Amour filial avec le père Jude, amour conjugal avec Bertille, amour de la nature avec le fleuve. A chaque fois, une hésitation, une lutte, pour Rémi épris de liberté et qui peine à trouver sa place.
C'est un roman où la Loire prend une place tellement importante qu'on ne peut s'empêcher de la comparer à un personnage à part entière. Car elle a son caractère propre, avec ses douceurs et ses emportements, sa nonchalance aimable ou sa furie ravageuse. Les descriptions qu'en fait Genevoix la rende vivante, organique, presque palpable. Il en fait un tableau très réaliste. On ressent cette puissance tranquille qui l'anime dans ses périodes de calme. Ou cette violence meurtrière dont elle est capable lorsqu'elle déchaîne ses eaux en crue; car quand elle entre en fureur, les hommes ne peuvent pas résister à son déferlement.
Avec une richesse de vocabulaire et une écriture pleine de poésie, Genevoix a écrit un roman sur le combat des hommes contre la nature. Il y a la rudesse des campagnes, l'humanité de ses personnages, la beauté sauvage de la Loire. On pense à Giono, avec moins de lyrisme mais infiniment de charme.
Note: 4,5/5
_________________
Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5630
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
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