Jessica ANDERSON (Australie)

De : Eireann561 (Message d'origine) Envoyé : 2006-06-14 08:16

Terra Lirra
Jessica ANDERSON
Note 4

Retour d’exil.
Seule œuvre traduite en française de l’australienne, Jessica Anderson, qui est auteur de plusieurs autres ouvrages. Ce livre a obtenu le «Miles Franklin Award» en 1978.
Nora Porteous rentre chez elle en Australie, après trente ans de vie à Londres. Sa sœur vient de mourir, elle reprend possession de la maison familiale. Regardant une vitre elle retrouve un défaut qui lui est familier et elle se remémore ses souvenirs enfouis. Ses complexes de jeune fille, son manque d’entente avec sa mère. Les morts qui endeuillent sa jeunesse : son père, puis son frère et des voisins pendant la guerre en Europe.
Elle revit son mariage avec Colin, son départ pour Sydney, la fin de ses rêves de jeune fille, de Lancelot et de son monde imaginaire : «J’avais troqué Camelote contre Sidney». Puis l’échec cuisant de son mariage, l’absence d’un enfant et la cohabitation difficile avec sa belle-mère. Son mari demandant le divorce, elle part sur un coup de tête à Londres refaire sa vie.
Son argent fondant, la guerre approchant et sa santé se détériorant, elle connaît la misère et les appartements de plus en plus petits. Plusieurs fois elle songe à rentrer en Australie. Certaines circonstances de sa vie accéléreront son retour.
Nora est malade quand elle revient, sa ville a changé, elle se rend compte que sa vie ne fut qu’une longue suite d’échecs, de Colin son mari à son amant de passage dans le bateau entre Londres et Sidney, sa solitude voulue parfois, forcée souvent. Seul moment de bonheur, ce mystérieux (club ?) «du six», qui plane sur la presque totalité du livre.
Beaucoup de personnages secondaires, mais sur deux vies, une australienne et l’autre anglaise, il ne pouvait difficilement en être autrement. Mais ceux-ci sont souvent des relations fidèles qui s’échelonnent sur des années.
Le passé et le présent se retrouvent souvent ensemble, ce qui par moment n’est pas évident, mais l’histoire est profondément humaine et Nora un superbe personnage féminin, très fragile que la vie n’a guère épargné. Une très agréable surprise qui me donne envie de continuer ma découverte de la littérature australienne.

Extraits
-C’est clair, Nora aurait diagnostiqué Liza, sentencieuse. Tu étais en mal d’amants.
-Et puis du jour au lendemain, je ne fus plus frigide.
-J’étais banale, parce que je mentais.
-L’espoir est un grand médecin.
-En tout cas le chagrin s’est dévoré lui-même. Je n’ai aucun souvenir d’avoir eu du chagrin.

Titre original (Australie) Tirra Lira by the River.
Editions Rivages