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LAO She (Chine)

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cecile
Shan_Ze
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Message  Invité Ven 7 Nov 2008 - 1:30

De : nimbus --- Envoyé : 2003-04-23 15:55

quatre générations sous le même toit
Mercure de France

Un gros livre de 550 pages, qui semble-t-il est la première partie d'une trilogie, publiée de 1946 à 1951. Ce premier livre est intitulé "l'effroi", les suivants ""la survie" et "famine". C'est un bouquin monumental! Il faut plus d'une centaine de pages pour rentrer dedans, et faire connaissance avec les personnages. Plus d'une trentaine, habitant la même ruelle de Peiping, ville de Chine du nord. Nous sommes en 1937, l'envahisseur est japonais. Il s'agit d'une grande fresque où les conflits et solidarités entre générations se mêlent à ceux qui opposent les différentes familles. Le récit est tout en nuance, chacun selon sa propre logique sera qui, admirable, qui répugnant. C'est la condition humaine! c'est Balzac! c'est Lao She.

Bref: un peu de misère au début, beaucoup de plaisir à la fin. A lire attentivement tout de même, sinon on passe à côté de tout.

Note : 5 / 5



De : Papiillon_vole Envoyé : 2005-08-08 13:51

Le pousse-pousse
Picquier Poche
1995, 221 pages

Siang-Tse a quitté sa campagne pour s'installer à Pékin. Il veut devenir tireur de pousse-pousse. C'est un jeune homme sérieux, travailleur et économe. En quelques années, il parvient à économiser suffisamment pour acquérir son premier pousse-pousse. Quel bonheur ! Quel sentiment de liberté ! Désormais, Siang-Tse n'est plus tributaire d'un patron ou d'un loueur. Il est sûr de faire rapidement fortune. Pourtant le sort va s'acharner contre lui. Au lieu d'assister à la réussite de Siang-tse, c'est sa déchéance que Lao She nous fait vivre.

C'est le Pékin des années trente que dépeint Lao She dans ce roman, dans cette période intermédiaire où la Chine, ayant réussi a mettre un terme à l'empire, n'avait pas encore succombé au communisme. C'est surtout le Pékin des petites gens : tireurs de pousse-pousse, ouvriers, prostituées, s'acharnant au labeur pour gagner les quelques fens nécessaires au bol de riz quotidien. Il y a peu d'espoir dans ce monde-là, peu de joies et beaucoup de misères. A quoi bon rêver à l'amour et à la richesse ? Qu'est-ce qui a manqué à Siang-Tse pour réussir ? Le courage ? La chance ? Un roman très pessimiste qui semble dire qu'un pauvre sera toujours un pauvre.

Ma note : 4 / 5

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Message  Invité Mer 19 Nov 2008 - 23:54

De : Calou (Message d'origine) Envoyé : 2002-09-13 04:34

Note biographique
Auteur chinois né en 1899 et décédé "suicidé" (on l'a aidé !) au début de la Révolution culturelle en Chine. Histoire de ma vie est extrait d'un livre (recueil de nouvelles) Gens de Pékin. Très connue aussi sa saga : Quatre génération sous un même toit.

Histoire de ma vie
chez Folio, n° 2473

A travers toute une fresque de personnages si différents les uns des autres, Lao She retrace la vie ou plutôt la survie pékinoise de la fin de l'Empire aux premières années de la République. C'est un témoignage poignant, un cri de détresse sur les conditions de vie dans la Chine à cette époque-là. Histoire racontée à la première personne, très intime, qui nous plonge dans un quotidien difficilement envisageable à nos yeux d'occidentaux. Comme toute Histoire, rien de tel que de la vivre à travers une confession empreinte de fatalité et de résignation pour en mesurer l'effroyable ampleur. Pour tous ceux et celles qui méconnaissent ce pan de l'histoire chinoise, cet auteur est très abordable, simple, direct . Il décrit avec une précision ironique parfois (caricature de lui-même aussi) des situations qui font sourire , mais comme il le souligne, qui en avait fait pleurer plus d'un à l'époque.



De : Mousseline Envoyé : 2002-12-09 10:49

Histoire de ma vie

J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé.

C'est l'histoire d'un chinois...il commence sa vie comme apprenti "colleur de papiers". Ayant une bonne situation il se marie et a deux enfants. Mais sa femme s'enfuie avec un autre homme alors la vie de notre héros change du tout au tout. Il laisse son boulot qui d'ailleurs devenait de moins en moins lucratif et se retrouve agent de police...fonction qui est considérée comme étant très "basse" par la société chinoise...

Bref on suit notre homme tout au long de sa vie de "misère"...évolution de la société chinoise, révolution, changement de régime, injustices sociales, corruptions et j'en passe. Et puis il finit par perdre son emploi de policier après 20 ans de bons et loyaux services. Mais malgré tout ce n'est pas vraiment triste pendant qu'on lit le bouquin du moins, parce le style est souvent teinté d'humour.

C'est après avoir reposé le bouquin que ouf...c'est dur à digérer tout ça. Malgré les dizaines et les dizaines de romans lus où les héros ont des vies misérables...celui-ci est parvenu à me toucher spécialement. Probablement à cause du style de l'auteur qui ne veut pas en tant que tel faire pleurer les lecteurs mais juste raconter une histoire.

Je ne connais pas la littérature chinoise du moins le seul auteur que j'avais lu avant Lao She c'est Dai Sijie....et je retrouve une certaine ressemblance dans le sens que ce sont deux histoires très tristes en réalité mais l'humour de l'auteur nous permet d'entrevoir autre chose que la tristesse...Vraiment très très bien. Une façon de raconter qui me plait beaucoup.

Je vous le suggère de tout mon coeur! C'est à lire, à découvrir! Le genre d'histoire qu'on n'oublie pas! Voici une citation que j'ai bien aimé:

"Mais j'ai compris à présent que les qualités qu'on peut avoir ne vous profitent pas nécessairement. Car il ne suffit pas qu'un homme soit bon, il faut que les autres le soient aussi, si on veut que cette bonté serve à quelque chose."

note: 4.5/5



De : sereinejulie1 Envoyé : 2005-04-19 14:12

Histoire de ma vie
Folio, 166 pages

Un réel plaisir ce petit livre tout de simplicité et d’humour où Lao She, artisan colleur de papier de métier, porte un regard mi-tendre, mi-ironique sur l’actuel train du monde en Chine avec une voix narrative interactive qui nous entraîne aisément dans son sillage.

Lao She y raconte des anecdotes de sa vie qui portent à réflexion lorsque par exemple, il relate son outrance envers la nature humaine suite à un soulèvement militaire. Notamment, son questionnement sur le rôle des policiers lorsqu’il devient agent et les divers incidents que cela suppose dans une société, où triomphait la barbarie et où l’on rehaussait la gloire de sa famille en détruisant l’ordre publique, la police était tout simplement de trop. D’autre part, il dépeint savoureusement son dépassement teinté d’un certain désarroi face à son pays en pleine évolution.

Belle initiative d’un auteur qui dit ‘’en fait je n’étais pas plus chrétien que musulman, j’avais simplement décidé de ne plus m’incliner devant personne. Lorsqu’on ne peux même plus se fier aux hommes, on a encore moins de raison de compter sur les dieux’’ ce qui, pour ma part, me plaît beaucoup et me propulse à une plus ample découverte de son œuvre.

Ce fut agréable de découvrir quelques us et coutumes de la Chine. Petit livre qui se lit sans peine et qui est plaisamment divertissant. Roman qui vaut son pesant d’or.

Note : 4.5



De : Sahkti1 Envoyé : 2006-03-22 13:26

L'homme qui ne mentait jamais
Editions Philippe Picquier, ISBN 2877306372

"Nous remettons tout en question sauf une chose : le mensonge est partout. L'Histoire n'est que la transmission de mensonges."

C’est entre 1934 et 1939 que furent rédigées, à Pékin, ces quatorze nouvelles de Lao She, sous le titre "Bu shuohuangde Ren". Des nouvelles réalistes et ironiques que la censure chinoise a eu vite fait d’expédier à l’index. A leur lecture, on se dit qu’effectivement, elles ne devaient pas plaire aux autorités, dont elles remettaient la légitimité en question, discours acide et féroce contre le mensonge, l’imposture et la corruption. La gangrène est partout, peut prendre le visage d’un honnête homme, tel ce vieillard admirablement décrit par Lao She, torturé entre sa vertu et ses scrupules.

C’est la Chine des années trente qui nous est livrée ici, un pays en proie aux errances et aux démons, qui se cherche dans la douleur et impose plutôt que propose. Des tourments évoqués par Lao She sous les traits d’intellectuels, de politiciens, de couples à la dérive, de fonctionnaires rigides. Morceau de choix, Le Nouvel Emile revisité par Lao She, un pantin conditionné aux dogmes communistes. Rousseau en frémirait d’effroi ! C’est féroce et violent. Lao She y raconte comment parfaire l’éducation d’un bébé afin que celui-ci devienne le meilleur petit communiste qui soit. Effarant et visionnaire. On va lui interdire de rire, d’aimer, de rêver, puis de parler et enfin de vivre.
Quatorze nouvelles d’une Chine désenchantée qui ne fit aucun cadeau à Lao She, même pas la vérité sur son prétendu suicide il y a bientôt quarante ans.

Ma note: 4/5



De : Mousseliine Envoyé : 2007-05-21 21:05

L'enfant du nouvel an
Gallimard/folio, 2003, 298 pages

Lao She nous raconte sa vie en fait sa naissance et les premiers mois qui en découlent. Il nous présente sa famille et les gens de son entourage. C'est une façon de parler de la Mandchourie, la façon de vivre et les moeurs de l'époque, le contexte social et politique, fin des années 1800.

De par sa famille, il nous montre comment les hommes étaient oisifs et vivaient de leurs dettes avec inconscience. Pour eux la vie n'était que plaisir alors que leurs épouses s'octroyaient tout le travail et les inquiétudes face aux créanciers qu'il fallait payer chaque mois. Arrivera-t-on à manger seulement? et il faut penser à toutes les invitations qu'on doit honorer avec les cadeaux qui s'ensuivent et les habits et bijoux qu'on se doit de porter. La naissance d'un enfant pour la famille de Lao She apporte beaucoup de joie car c'est le premier garçon après deux filles mais aussi beaucoup de soucis d'argent car il faut faire une fête et nourrir les invités.

Les personnalités des personnages sont souvent extrêmes, ou l'on est épouvantable comme la tante et la belle-mère ou l'on est bonne, attentionnée, travaillante comme la mère et les deux soeurs. Ou l'on est paresseux comme le beau-père et le mari de la fille aînée ou l'on est responsable comme le père ou le cousin Fuhai. C'est ce qui m'empêche entre autres d'apprécier ce roman autobiographique pleinement, il n'y a pas de demi-mesure. Lao She n'est d'ailleurs pas tendre envers ses compatriotes.

Par contre, j'ai aimé découvrir la Mandchourie. Et ici ce qui est surtout intéressant c'est le rapport entre les étrangers et les Mandchous qui ont beaucoup souffert des différentes occupations. Les missionnaires sont pour leur part ridiculisés. Lao She montre avec brio la bêtise des étrangers qui se croient supérieurs en tant qu'occidentaux. Encore une fois Lao She n'est pas complaisant mais ça se comprend. Qui aimerait être dominé par des gens d'ailleurs? Il est amer face à ses compatriotes qui se sont vendus aux étrangers. Ce thème est surtout développé dans le dernier tiers du roman et juste pour ce, ça vaut la peine de le lire mais sans que ce soit indispensable, un roman qui ne va pas bouleverser votre vie de lecteur.

De Lao She j'ai préféré "Histoire de ma vie" pour le style plus serré, moins léger. Et c'est aussi très frustrant de lire un roman inachevé d'autant plus que je m'y suis surtout intéressée dans le dernier tiers et hop! déjà la dernière page mais pas de fin en tant que tel, on est au début d'un repas qui a réuni plusieurs convives... Mais bon, lecture intéressante malgré tout dans l'ensemble.

Note : 3,75/5

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Message  Lacazavent Dim 14 Déc 2008 - 21:56

De : Calou Envoyé : 2002-09-13 04:34
Histoire de ma vie --- Autobiographie


A travers toute une fresque de personnages si différents les uns des autres, Lao She retrace la vie ou plutôt la survie pékinoise de la fin de l'Empire aux premières années de la République.
C'est un témoignage poignant, un cri de détresse sur les conditions de vie dans la Chine à cette époque-là.
Histoire racontée à la première personne, très intime, qui nous plonge dans un quotidien difficilement envisageable à nos yeux d'occidentaux.
Comme toute Histoire, rien de tel que de la vivre à travers une confession empreinte de fatalité et de résignation pour en mesurer l'effroyable ampleur.
Pour tous ceux et celles qui méconnaissent ce pan de l'histoire chinoise, cet auteur est très abordable, simple, direct .
Il décrit avec une précision ironique parfois (caricature de lui-même aussi) des situations qui font sourire , mais comme il le souligne, qui en avait fait pleurer plus d'un à l'époque.

Ce livre est paru en poche chez Folio, n° 2473


Lao She : auteur chinois né en 1899 et décédé "suicidé" (on l'a aidé !) au début de la Révolution culturelle en Chine.
Histoire de ma vie est extrait d'un livre (recueil de nouvelles) Gens de Pékin.
Très connue aussi sa saga : Quatre génération sous un même toit.






De : Calou Envoyé : 2002-09-14 03:24

Absolument, et d'ailleurs comme le titre l'indique, c'est l'histoire de sa vie !
Lao Tse


1 Histoire de ma vie

A travers toute une fresque de personnages si différents les uns des autres, Lao She retrace la vie ou plutôt la survie pékinoise de la fin de l'Empire aux premières années de la République.
C'est un témoignage poignant, un cri de détresse sur les conditions de vie dans la Chine à cette époque-là.
Histoire racontée à la première personne, très intime, qui nous plonge dans un quotidien difficilement envisageable à nos yeux d'occidentaux.
Comme toute Histoire, rien de tel que de la vivre à travers une confession empreinte de fatalité et de résignation pour en mesurer l'effroyable ampleur.
Pour tous ceux et celles qui méconnaissent ce pan de l'histoire chinoise, cet auteur est très abordable, simple, direct .
Il décrit avec une précision ironique parfois (caricature de lui-même aussi) des situations qui font sourire , mais comme il le souligne, qui en avait fait pleurer plus d'un à l'époque.

Ce livre est paru en poche chez Folio, n° 2473
Histoire de ma vie est extrait d'un livre (recueil de nouvelles) Gens de Pékin.

2 Le pousse-pousse

Le Pousse-pousse, le plus célèbre roman de Lao She, ce sont les aventures de Siang-tse le Chameau dans le Pékin des années vingt et trente. Sa grande ambition est de posséder son propre pousse-pousse.
Dans cette ville où tout est régi par la guerre, l’argent, le danger, il ira de désillusion en désillusion et ne connaîtra que la déchéance et le désanchantement.

Mais c’est aussi le roman du petit peuple de Pékin, un Pékin aujourd’hui disparu, que Lao She fait vivre, avec humour, sous nos yeux : celui de Siang-tse, de Tigresse et de Petite Fou- tse, celui des petits métiers, celui des colporteurs, avec leur langue savoureuse, leurs misères et leurs fêtes.


Lao She : auteur chinois né en 1899 et décédé "suicidé" (on l'a aidé !) au début de la Révolution culturelle en Chine.
A partir de 1937, sa vie, comme celle de tous les Chinois, tombe sous le coup d’évènements historiques dramatiques.
L’invasion japonaise non seulement le contraint à l’exode intérieur mais le conduit aussi à produire une littérature de " résistance ".
En 1946, Lao She, à qui la traduction américaine du Pousse–pousse a valu une réputation internationale, est invité aux Etats-Unis où il séjourne pendant que la Chine est livrée à la guerre civile.
Mais dès 1949, il est l’un des intellectuels les plus prompts à répondre à l’invite du gouvernement communiste et rentre en Chine pour y devenir un personnage très officiel.
Très connue aussi sa saga : Quatre générations sous un même toit que je n'ai pas encore lue ...





De : Mousseline Envoyé : 2002-12-09 10:49
Histoire de ma vie de Lao She


J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé.

C'est l'histoire d'un chinois...il commence sa vie comme apprenti "colleur de papiers". Ayant une bonne situation il se marie et a deux enfants. Mais sa femme s'enfuie avec un autre homme alors la vie de notre héros change du tout au tout. Il laisse son boulot qui d'ailleurs
devenait de moins en moins lucratif et se retrouve agent de police...fonction qui est considérée comme étant très "basse" par la société chinoise...

Bref on suit notre homme tout au long de sa vie de "misère"...évolution de la société chinoise, révolution, changement de régime, injustices sociales, corruptions et j'en passe. Et puis il finit par perdre son
emploi de policier après 20 ans de bons et loyaux services. Mais malgré tout ce n'est pas vraiment triste pendant qu'on lit le bouquin du moins, parce le style est souvent teinté d'humour.

C'est après avoir reposé le bouquin que ouf...c'est dur à digérer tout ça. Malgré les dizaines et les dizaines de romans lus où les héros ont des vies misérables...celui-ci est parvenu à me toucher spécialement. Probablement à cause du style de l'auteur qui ne veut pas en tant que tel faire pleurer les lecteurs mais juste raconter une histoire.

Je ne connais pas la littérature chinoise du moins le seul auteur que j'avais lu avant Lao She c'est Dai Sijie....et je retrouve une certaine ressemblance dans le sens que ce sont deux histoires très tristes en réalité mais l'humour de l'auteur nous permet d'entrevoir autre chose que la tristesse...Vraiment très très bien. Une façon de raconter qui me plait beaucoup.

Je vous le suggère de tout mon coeur!

C'est à lire, à découvrir! Le genre d'histoire qu'on n'oublie pas!

Voici une citation que j'ai bien aimé:

"Mais j'ai compris à présent que les qualités qu'on peut avoir ne vous profitent pas nécessairement. Car il ne suffit pas qu'un homme soit bon, il faut que les autres le soient aussi, si on veut que cette bonté serve à quelque chose."

note: 4.5/5




De :sereinejulie1 Envoyé : 19/04/2005 20:12
Histoire de ma vie
Folio, 166 pages


Un réel plaisir ce petit livre tout de simplicité et d’humour où Lao She, artisan colleur de papier de métier, porte un regard mi-tendre, mi-ironique sur l’actuel train du monde en Chine avec une voix narrative interactive qui nous entraîne aisément dans son sillage.

Lao She y raconte des anecdotes de sa vie qui portent à réflexion lorsque par exemple, il relate son outrance envers la nature humaine suite à un soulèvement militaire. Notamment, son questionnement sur le rôle des policiers lorsqu’il devient agent et les divers incidents que cela suppose dans une société, où triomphait la barbarie et où l’on rehaussait la gloire de sa famille en détruisant l’ordre publique, la police était tout simplement de trop. D’autre part, il dépeint savoureusement son dépassement teinté d’un certain désarroi face à son pays en pleine évolution.

Belle initiative d’un auteur qui dit ‘’en fait je n’étais pas plus chrétien que musulman, j’avais simplement décidé de ne plus m’incliner devant personne. Lorsqu’on ne peux même plus se fier aux hommes, on a encore moins de raison de compter sur les dieux’’ ce qui, pour ma part, me plaît beaucoup et me propulse à une plus ample découverte de son œuvre.

Ce fut agréable de découvrir quelques us et coutumes de la Chine. Petit livre qui se lit sans peine et qui est plaisamment divertissant. Roman qui vaut son pesant d’or. 4.5



De : Sahkti1 Envoyé : 22/03/2006 19:26
Lao SHE - L'homme qui ne mentait jamais
Editions Philippe Picquier, ISBN 2877306372

Littérature asiatique


"Nous remettons tout en question sauf une chose : le mensonge est partout. L'Histoire n'est que la transmission de mensonges."

C’est entre 1934 et 1939 que furent rédigées, à Pékin, ces quatorze nouvelles de Lao She, sous le titre "Bu shuohuangde Ren". Des nouvelles réalistes et ironiques que la censure chinoise a eu vite fait d’expédier à l’index.
A leur lecture, on se dit qu’effectivement, elles ne devaient pas plaire aux autorités, dont elles remettaient la légitimité en question, discours acide et féroce contre le mensonge, l’imposture et la corruption. La gangrène est partout, peut prendre le visage d’un honnête homme, tel ce vieillard admirablement décrit par Lao She, torturé entre sa vertu et ses scrupules.
C’est la Chine des années trente qui nous est livrée ici, un pays en proie aux errances et aux démons, qui se cherche dans la douleur et impose plutôt que propose. Des tourments évoqués par Lao She sous les traits d’intellectuels, de politiciens, de couples à la dérive, de fonctionnaires rigides. Morceau de choix, Le Nouvel Emile revisité par Lao She, un pantin conditionné aux dogmes communistes. Rousseau en frémirait d’effroi ! C’est féroce et violent. Lao She y raconte comment parfaire l’éducation d’un bébé afin que celui-ci devienne le meilleur petit communiste qui soit. Effarant et visionnaire. On va lui interdire de rire, d’aimer, de rêver, puis de parler et enfin de vivre.

Quatorze nouvelles d’une Chine désenchantée qui ne fit aucun cadeau à Lao She, même pas la vérité sur son prétendu suicide il y a bientôt quarante ans.

Ma note: 4/5




De : Mousseliine Envoyé : 22/05/2007 03:05
L'enfant du nouvel an

(Gallimard/folio, 2003, 298 pages)


Lao She nous raconte sa vie en fait sa naissance et les premiers mois qui en découlent. Il nous présente sa famille et les gens de son entourage. C'est une façon de parler de la Mandchourie, la façon de vivre et les moeurs de l'époque, le contexte social et politique, fin des années 1800.

De par sa famille, il nous montre comment les hommes étaient oisifs et vivaient de leurs dettes avec inconscience. Pour eux la vie n'était que plaisir alors que leurs épouses s'octroyaient tout le travail et les inquiétudes face aux créanciers qu'il fallait payer chaque mois. Arrivera-t-on à manger seulement? et il faut penser à toutes les invitations qu'on doit honorer avec les cadeaux qui s'ensuivent et les habits et bijoux qu'on se doit de porter. La naissance d'un enfant pour la famille de Lao She apporte beaucoup de joie car c'est le premier garçon après deux filles mais aussi beaucoup de soucis d'argent car il faut faire une fête et nourrir les invités.

Les personnalités des personnages sont souvent extrêmes, ou l'on est épouvantable comme la tante et la belle-mère ou l'on est bonne, attentionnée, travaillante comme la mère et les deux soeurs. Ou l'on est paresseux comme le beau-père et le mari de la fille aînée ou l'on est responsable comme le père ou le cousin Fuhai. C'est ce qui m'empêche entre autres d'apprécier ce roman autobiographique pleinement, il n'y a pas de demi-mesure. Lao She n'est d'ailleurs pas tendre envers ses compatriotes.

Par contre, j'ai aimé découvrir la Mandchourie. Et ici ce qui est surtout intéressant c'est le rapport entre les étrangers et les Mandchous qui ont beaucoup souffert des différentes occupations. Les missionnaires sont pour leur part ridiculisés. Lao She montre avec brio la bêtise des étrangers qui se croient supérieurs en tant qu'occidentaux. Encore une fois Lao She n'est pas complaisant mais ça se comprend. Qui aimerait être dominé par des gens d'ailleurs? Il est amer face à ses compatriotes qui se sont vendus aux étrangers. Ce thème est surtout développé dans le dernier tiers du roman et juste pour ce, ça vaut la peine de le lire mais sans que ce soit indispensable, un roman qui ne va pas bouleverser votre vie de lecteur.

De Lao She j'ai préféré "Histoire de ma vie" pour le style plus serré, moins léger. Et c'est aussi très frustrant de lire un roman inachevé d'autant plus que je m'y suis surtout intéressée dans le dernier tiers et hop! déjà la dernière page mais pas de fin en tant que tel, on est au début d'un repas qui a réuni plusieurs convives... Mais bon, lecture intéressante malgré tout dans l'ensemble.

Note : 3,75/5
(Mousseline)




L'enfant du nouvel an
Livre du mois en Novembre 2004
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Message  Invité Mer 27 Mai 2009 - 17:19

Un fils tombé du ciel
Arléa, 1989

Dans la Chine des années 30, l'irruption de Niu Tianci, l'enfant trouvé, littéralement : l'enfant tombé du ciel bouscule la fausse quiétude d'une famille moyenne. Du bébé anonyme trouvé sur un trottoir à l'adolescent rétif aux contraintes de l'école, c'est l'éducation d'un jeune Chinois qui est ainsi contée avec précision et ironie. Sous le regard de l'enfant, en effet, conventions sociales et rites familiaux paraissent soudain anachroniques ; la parentèle se révèle cupide et sotte ; les fêtes vides de sens, les maîtres incompétents, les classes sociales crispées sur leurs vanités. En filigrane, ce roman partiellement autobiographique, écrit en 1934, propose donc le portrait saisissant d'une société en décomposition dans laquelle sourdent vaguement les rumeurs annonciatrices révolutionnaires.

Encore un très bon roman du Chinois Lao She, qui sous une écriture légère dresse un portrait finalement acide de son pays. Difficile de comprendre certains rites (le fait d'emmailloter le bébé, faire trois incisions sur chaque bras avant une banale vaccination, etc.) sensés préserver richesse et/ou santé. Une partie de la population très ancrée dans les coutumes, pour qui l'apparition de coutumes occidentales a été difficile à accepter. Le personnage principal, Niu Tianci, est très attachant, très "poète maudit", subissant tour à tour les coups du sort : ignorant de son ascendance, il voue un amour à la poésie, se rebelle, vit dans la rue... Un personnage très littéraire, marqué par la vie.

Ma note : 4/5

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Message  Lacazavent Lun 28 Sep 2009 - 21:44

La philosophie de Lao Zhang de Lao She
Thème Littérature chinoise
(édition Philippe Picquier/ 280 pages)

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La couverture ne vous donne t-elle pas envie de rire. Ce visage n'exprime t-il pas une sorte de gaîté communicative, à moins que ce ne soit un brin de folie ?



Cette histoire c'est celle de Lao Zhang un Harpagon hypocrite et moderne. A ses yeux rien ne compte plus que d'amasser toujours plus d' argent. Toutes les combines sont bonnes pour économiser le moindre yuan. Ne pas se nourrir et ne manger qu'au frais d'autrui ou encore éviter à tout pris de se laver (il s'est baigné déjà deux fois dans sa vie, pour la troisième il faudra attendre qu'il meure et qu'on lui fournisse l'eau et le savon). Il fait également des économies en changeant de religion en fonction du prix de la viande. Au délà de ses astuces journalières, là où Lao Zhang gagne le plus, c'est peut-être bien en prêtant un peu d'argent à des amis et connaissances dans le besoin ou devrais-je plutôt préciser que c'est en étant inflexible avec ses débiteurs quand au remboursement de leur dette. S' ils ne peuvent payer qu' importe, ils ont bien une jeune et jolie jeune fille à lui donner en paiement !





La philosophie de Lao Zhang est le premier roman de Lao She (1899-1966). Il l'a écrit en 1926, deux ans après son arrivée à Londres. Le regard qu'il porte sur le pays de son enfance est sans concession, il critique et dénonce tour à tour, la condition des femmes chinoises, l’attitude des fonctionnaires et de ceux qui détiennent le pouvoir ainsi que l’absence de véritable justice.

Je me suis bien amusé en lisant ce livre, Lao Zhang en maître d'école cynique et calculateur porte sur son dos une telle caricature de l'avare que le pauvre devient avec ses petites manigances bien comique aux yeux du lecteur. C'est un condensé de tous les défauts que l'on associe habituellement à ce trait de caractère. Il est tout à la fois l'avare de Molière, Don Salluste (Louis de Funès) de la Folie des grandeurs associé à un petit bout de Picsou.
Cependant ce livre est bien plus que l'histoire d'une caricature, c'est également une plongée au sein de la société chinoise du début du siècle. On fait irruption en plein cœur d'une époque troublée où fait rage un important conflit entre le respect de la tradition et le souffle de la modernité; les générations s'affrontent pour vivre leur futur. Ce livre est un mélange quasi parfait en deux dimensions, l' apparente légèreté de l'écriture et de l'histoire cachant par derrière elles un propos plus profond. J'aime beaucoup ces livres à deux facettes et qui me font rire.

Une bonne lecture plaisir, détente et amusement garanti, si toutefois on a l'esprit ouvert et surtout si on arrive à mettre de côté notre vision d'occidental du XXIème...4,75/5





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Message  Shan_Ze Lun 28 Sep 2009 - 21:52

Merci Lacazavent pour ta critique ! Je l'ai vu en librairie et je l'ai tout de suite noté sur ma LAL ! Ca confirme mon intérêt pour ce roman ! Very Happy
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Message  Lacazavent Lun 28 Sep 2009 - 21:59

Notre histoire est la même Shan-ze, sauf que tu es plus raisonnable, moi j'ai craqué LAO She (Chine) Icon_biggrin
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Message  cecile Mar 29 Sep 2009 - 12:52

LAO She (Chine) 97820713


Quatrème de couverture :

A l'intérieur de la cage, les oiseaux hésitent : la porte est bien entrouverte, mais vont-ils s'échapper ? Dans les années trente, un mot nouveau fait fureur à Pékin : tout le monde parle de divorce. Lao Li, qui a fait venir sa famille de la campagne, et ses divers collègues de bureau voient leurs épouses se liguer contre eux. Seul Zhang, l'entremetteur, se croit à l'abri de la contagion. En réalité, d'autres dangers le guettent. Pour finir, après de multiples péripéties, chacun renonce à ses velléités et l'esprit de compromis triomphe.

L'histoire est celle de Lao Li, un fonctionnaire marié et père de deux enfants. Il est très serviable et pour aider son supérieur hiérarchique qui est également entremetteur, il fera l'impossible. Ce récit est très dense, il y a beaucoup de personnages, ceux du lieu de travail et du domicile et il faut jongler pour s'y reconnaître. Je me suis fort attachée à Lao Li pour qui l'amitié passe avant l'amour car il ira très loin pour venir en aide à ses amis. Ce n'est certainement pas la meilleure oeuvre de l'auteur, mais je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en suivant les aventures de ce sympathique héros.

Note : 4/5
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Message  Ladybug Mar 29 Sep 2009 - 20:13

LAO She (Chine) 51afdz11



Quatre générations sous un même toit (Tome 1)
(Gallimard Folio, 720 pages)


Dans la ruelle du Petit-Bercail à Pekin, vivent plusieurs familles de niveaux sociaux et culturels différents, certaines se fréquentent d'autres non, toutes vont être confrontées à l'occupation japonaise. Dans ce contexte politique perturbé, les personnalités se révèlent, et ce qui va avec : les mesquineries, délations, mais aussi actes de solidarité, et de courage. Pour certains, c'est une occasion de gravir des échelons, d'autres partent rejoindre la résistance et d'autres culpabilisent de ne pas pouvoir le faire.

J'ai bien aimé l'abondance des personnages, je me suis vite familiarisée avec toutes les familles et j'ai bien aimé le lieu du Petit-Bercail en lui-même. C'était une lecture agréable, bien que certaines situations et les interrogations des protagonistes sont un peu répétitives. On vit en vase clos avec les résidents, car on ne sort pratiquement pas des cours du Petit-Bercail, on voit les choses et leurs évolutions ou manque d'évolution avec leur niveau d'information ce qui donne une impression de stagnation parfois. Mais ce sont des gens ordinaires soumis à des évènements graves et à un ennemi qui n'est pratiquement pas incarné et je me dis que c'est sans doute très réaliste.

Ma note : 3.5/5

J'aime beaucoup cette citation tirée du livre :

"On ne peut connaître tous les aspects de sa propre culture ; ainsi le poisson vit dans l'eau mais il ne peut bondir hors de celle-ci pour voir à quoi elle ressemble"

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Message  dodie Mer 28 Oct 2009 - 13:00

QUATRE GENERATIONS SOUS LE MÊME TOIT ( Folio 3 tomes)

Dans ce long roman ,l'auteur nous raconte l'histoire de la famille QI, modeste famille habitant le quartier populaire du Petit-Bercail à Pékin. Nous sommes en 1937 et le patriarche de la famille, très fier de regrouper quatre générations sous son toit, s'apprête à fêter ses 80 ans lorsque débute l'invasion japonaise qui durera 8 ans. L'auteur décrit alors la vie de cette famille durant ces années noires, mais aussi celle d'autres personnages décrivant ainsi la vie de Pékin pendant ces 8 longues années de terreur.
On assiste au naufrage de cette ville. Pékin se soumet lâchement à l'occupant. Les familles se déchirent: certaines personnes collaborent, d'autres s'enfuient, peu résistent, la plupart subissent et se taisent.
Sur fond de trahisons, de complots mais aussi d'actes héroîques , c'est une description terrible des exactions des milices japonaises: pillages, viols, tortures qui font frémir.
Mon avis: ce roman est très fort. Lao She a le sens du détail et son écriture est très poétique, souvent accompagnée de pointes d'humour malgré la noirceur du contexte.
Les personnages malgré leur nombre deviennent vite familiers et pour certains très attachants.
Pour moi il s'agit d'un ouvrage à lire pour mieux comprendre cette période historique et cerner le caractère chinois.
Vous l'aurez compris je ne peux que mettre un 5/5
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Message  Invité Mer 28 Oct 2009 - 13:12

J'ai le tome 1 dans ma Pal depuis longtemps mais je n'arrive pas à mettre la main sur les deux autres et je ne voudrais pas être obligée de m'arrêter en cours alors j'attends mais en lisant ta critique c'est de plus en plus dur d'attendre LAO She (Chine) Icon_smile

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Message  Invité Ven 30 Oct 2009 - 12:54

Histoire de ma vie:

Un petit livre très riche de sens ! L'écriture manque de fluidité parfois, la narration étant monocorde mais s'accordant parfaitement à la vie désespérément triste du héros.
Une vie de peine et de misère à un point qui fait froid dans le dos.
Le héros quoique n'ayant pas pu faire d'études est doté d'une intelligence qui lui permet de faire des réflexions intéressantes (qu'il présente naïvement) sur la société dans laquelle il vit. Il décrit bien les inégalités sociales qui semblent ne pas changer malgré le changement du système politique.
A découvrir...

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Message  cecile Jeu 3 Déc 2009 - 15:28

QUATRE GENERATIONS SOUS LE MEME TOIT

J'ai vraiment beaucoup aimé le récit de ces familles chinoises vivant sous l'occupation japonaise. Je dois d'ailleurs avouer, à ma grande honte, que je ne connaissais rien de cet épisode de l'invasion japonaise en Chine. En ce qui concerne la compréhension de l'histoire, l'auteur m'a bien aidé à ne pas me perdre dans les noms (souvent très ressemblants), en mettant une liste des différents protagonistes. J'ai trouvé très attachant le personnage de Qi Ruixuan, professeur dans un lycée. Il est très présent dans tout le roman et si parfait qu'il ne peut inspirer que de la sympathie. Je n'en dirais pas autant des collaborateurs, tels la famille Guan, dont la "Grosse Courge Rouge" est la plus odieuse et spectaculaire représentante. Si l'occupation par les japonais, les morts, les tortures ((dont le malheureux M. Quian a été la victime) et le manque de nourriture, donnent au roman un contexte dramatique, il y a aussi parfois beaucoup de passages très drôles. Certains personnages truculents, tel Petit Cui le tireur de pousse, les nombreuses querelles pour des pécadilles, prêtent heureusement à rire. Et Il me semble que le grand mérite de ce roman c'est justement de parvenir à faire sourire malgré tout, en dédramatisant quelque peu, une période particulièrement pénible de l'histoire de la Chine.

Note : 5/5
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Message  cecile Jeu 17 Déc 2009 - 23:40

LAO She (Chine) 42041711
Editions Philippe Picquier
318 pages
2003


Quatrième de couverture :

De L'homme qui ne mentait jamais au Nouvel Emile, on retrouve dans ces quatorze nouvelles toute l'éblouissante verve mâtinée d'esprit critique de Lao She. Certaines ont l'éclat mordant de la farce bouffonne, comme Le crachoir de Maître Niu ; d'autres, ancrées de plus près dans la dramatique histoire de la fin des années trente, assombrissent leurs teintes pour évoquer la résistance contre l'envahisseur japonais. Toutes, cependant, puisent à une veine satirique qui s'étonne des dérisoires efforts des hommes pour ajuster leurs rêves avec le réel, et leur image d'eux-mêmes avec les faits.
" Peut-être l'idéal ne s'accorderait-il jamais avec la réalité. Aucun philosophe n'avait encore réussi à élaborer une théorie de la vie qui cadrait vraiment avec la vie de tous les jours, comme les couleurs du plumage d'un canard mandarin se fondent naturellement pour former un merveilleux ensemble. "
Telle est la triste conclusion de l'étudiant du Nouvel Hamlet. Mais Lao She, lui, ne croyait sûrement pas que l'écriture n'était qu'" une gigantesque absurdité ". Il jongle avec illusion et paradoxe pour tirer des leçons d'humanité dont la gravité résonne longtemps en nous.

critique :

L'homme qui ne mentait jamais est composé de quatorze petites histoires.

L'HOMME QUI NE MENTAIT JAMAIS
Fort bien résumé dans la préface, un homme qui se torture l'esprit pour prouver sa propre intégrité.Très court mais pas mal du tout.

VIEILLE TRAGEDIE POUR TEMPS MODERNES
L'histoire du vieux Chen qui lutte entre son désir de s'enrichir et sa volonté de rester vertueux. Le plus long récit mais aussi l'un des plus réussi. L'épouse de l'un des fils du vieux Chen provoque l'emprisonnement et l'exécution de son époux, en vendant deux sacs d'un produit illicite, sans le savoir. Le vieux Chen terrassé par la mort de son fils qui aura tout tenté tout pour le sauver sans y parvenir, m'a beaucoup ému.

L'ORDONNANCE
Arrêté par l'armée japonaise, alors qu'il était venu en ville pour acheter un médicament pour son père, Ertou, le deuxième fils de la famille Niu, sera arrêté et jeté en prison car il est en possession d'un petit livre qu'il a trouvé. Il rentrera trop tard pour sauver son père. Une critique des policiers chinois qui "faisaient preuve d'une plus grande bravoure pour arrêter les espions (chinois) que pour arrêter les soldats ennemis. Peut-être était-ce dû au fait que c'était un peu plus facile".
J'ai moyennement apprécié cette histoire.

LE CRACHOIR DE MAITRE NIU
Maître Niu est un homme qui après de brillantes études est devenu surintendant de l'inspection des Douanes. Il est extrêmement colèrique et se permet même de gifler le directeur des Affaires générales à cause de l'achat d'une voiture dont ce dernier était chargé et qui n'était pas équipée d'un crachoir. Bien que l'auteur classe ce récit dans les "anecdotes pittoresques", celà ne m'a pas du tout intéressé !

LES LUNETTES
Un jeune étudiant très myope perd ses lunettes et son étui. Elles sont retrouvées par un tireur de pousse qui tout en sachant à qui elles appartiennent les vend à un jeune homme. Il en résulte que l'étudiant sans ses lunettes ne peut plus assister à ses cours et quant au jeune acheteur, les lunettes n'étant pas adaptées à sa vue il se fait renverser par une voiture. Conclusion de l'auteur, on ne revit plus dans le quartier, ni l'étudiant myope, ni l'acheteur des lunettes, ni le vendeur... Pas très gaie comme histoire.

NOTICE NECROLOGIQUE
Une histoire décrite comme particulièrement cruelle, et c'est vraiment le cas. Monsieur Jin possédait une maison qui était malheureusement pour lui squattée par des japonais qui occupaient illicitement ce logement après la guerre. Un jour un pauvre tireur de pousse vient le voir, son jeune fils Dali, âgé de huit ans a été kidnappé par les japonais qui vivent dans sa maison et lui réclame vingt yuans pour le lui rendre, et il lui manque dix yuans. Après hésitation Monsieur Jin ne lui donne que cinq yuans. Le pauvre tireur de pousse tente néanmoins sa chance, bien qu'il manque cinq yuans, hélas faute de la totalité de la somme, une bagarre se déclare et le jeune garçon est tué par les japonais, pris d'une rage extrême, le tireur de pousse tue trois japonais et en blesse deux griévement. Triste et cruelle histoire, mais qui n'aura heureusement aucune conséquence judiciaire pour le tireur de pousse.

UN VIEILLARD SENTIMENTAL
A soixante ans Liu Xingren fait le bilan de sa vie. Veuf à quarante ans et jamais remarié, il est doté d'un fils idiot à qui il songe trouver une épouse. Il rend visite à un homme dont la fille serait une femme susceptible de convenir à son fils. Chez ce dernier il se rend compte soudain qu'il aimerait lui-même épouser cette jeune fille. Une très belle histoire, dont on ne connait pas le dénouement, mais les états d'âme de cet homme, encore jeune, qui fait le bilan de sa vie sont très émouvants. Je la classe première sans hésitation parmi mes favorites.

MENAGE A TROIS
Deux frères décident d'épouser la même femme sans qu'elle n'en sache rien. Mise devant le fait accompli, l'un des deux frères lui promet de se retirer. Je ne dévoilerai pas la fin mais elle est digne d'un film d'horreur !

LA CHENILLE
La Chenille est le sobriquet d'un homme nanti de deux femmes la première Pattes de Canard est un peu mise sur la touche au profit de la seconde qui accouche d'un enfant, alors que la première n'en a pas eu. Assez dénuée d'intérêt à mon avis.

LI LE NOIR ET LI LE BLANC
C'est l'histoire de deux frères qui ont cinq ans d'écart, de tempérament différent. Arrêté lors d'une manifestation, c'est l'aîné, contre toute attente, car le plus réservé et pondéré des frères, qui est emprisonné et fusillé. Une histoire, sur fond de politique, qui ne m'a pas extrêmement intéressée.

LA MORT D'UN CHIEN
Un appel à la résistance contre l'envahisseur, qui je dois le dire ne m'a vraiment pas marquée à tel point que je serais incapable de la résumer !

BUFFLE EN FER ET CANARD MALADE
Deux anciens camarades se retrouvent dans la vie active. Buffle en fer est le gentil, Canard Malade le méchant. Le second réussit à devenir directeur et parvient à évincer Canard Malade. Ce n'est pas mal, sans plus.

LE NOUVEL HAMLET
Hamlet est le surnom d'un étudiant à l'université, assez sûr de lui, qui considère que s'opposer à son père est un devoir. Fils d'une famille aisée il revient chez lui à la fin de ses études. Habitué à la richesse de ses parents il retrouve sa famille totalement ruinée.
Une histoire dont la fin m'a plus intéressée que le début.

LE NOUVEL EMILE
Emile est élevé par son père à la façon de Jean-Jacques Rousseau. Il est retiré à sa mère dès sa naissance, privé de lait qui est remplacé par du pain. Son éducation est très sévère et il n'a aucun ami. Habitué à travailler et à obéir, il tombe malade et meurt à huit ans. On pourrait apparenter ce récit à celui d'un enfant martyr.

Note : 3,5/5
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Message  Liza_lou Ven 18 Déc 2009 - 13:50

Un auteur qui me tente énormément et découvert grâce à toutes vos critiques! LAO She (Chine) Icon_cheers

Belle critique Cécile et très complète de ces nouvelles. LAO She (Chine) Icon_biggrin

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Message  Awara Jeu 2 Oct 2014 - 23:45

Biographie :

LAO She (Chine) 2Q==
Né dans une famille mandchoue de la capitale, Lao She, pseudonyme littéraire de Shu Qingchun, a été dés son enfance, plongé dans une société en pleine évolution.

Après avoir enseigné pendant une vingtaine d ‘années, notamment en Angleterre, l’écrivain, à la suite du succès remporté par son fameux Pousse-pousse, a pu se consacrer entièrement à son œuvre.

Romancier et dramaturge, il écrit de nombreuses nouvelles reprises dans Gens de Pékin, dont est extrait Histoire de ma vie.

Lao She est l'un des tout premiers écrivains de sa génération. Doté d'une vive sensibilité tempérée par un exceptionnel sens de l'humour, Lao She s'est révélé un auteur de romans prolifique : le Fossé de la barbe du dragon (1951), qui lui vaut le titre d'«artiste du peuple», et un roman autobiographique inachevé, l'Enfant du Nouvel An (commencé en 1961).

Entre 1946 et 1949, Lao She obtint une bourse du département d'état et alla vivre aux États-Unis. Il revint en Chine quand la République Populaire de Chine fut établie. Membre du comité éducatif et culturel du gouvernement, député au Congrès national populaire, il fut un personnage influent dans le domaine des arts et des lettres , défendant le système anti-impérialiste.

Mais quand la Révolution culturelle éclata, il fut publiquement dénoncé et critiqué comme beaucoup d'autres intellectuels. On prétend qu'il s'est suicidé, le 24 octobre 1966.

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Message  Awara Jeu 2 Oct 2014 - 23:47

LES TAMBOURS
LAO SHE
Traduit de l’anglais par Claude Payen
Editions Philippe Picquier, 2001, 306 pages.
 


Baoqing, chanteur au tambour, et sa famille venus de Pékin, se sont réfugiés pendant la guerre sino-japonaise,  dans une ville de l’intérieur, Chongqing. On le voit faire face à de multiples vicissitudes et être progressivement initié aux idées nouvelles par l’écrivain Meng Liang. En même temps, il essaie de comprendre sa fille adoptive, Grâce de Lotus qui façonnée par les films venus de l’étranger recherche l’amour et le droit de choisir elle-même son mari. Et malgré échecs et déconvenues, ce livre se termine sur l’espérance en un avenir meilleur pour Meng Liang, Baoqing et Grâce.

Pourquoi ce livre du grand écrivain chinois Lao She est-il traduit de l’anglais? Lao She a écrit ce livre en chinois alors qu’il vivait aux Etats-Unis en 1948. La traduction a été faite simultanément et sous son contrôle. En 1949, il retourna dans son pays. Tous ses livres furent interdits pendant plus de dix ans. L’exemplaire anglais, The drum singers, échappa à la destruction du fait qu’il était en anglais et fut rendu à sa famille en 1978. L’original écrit en chinois ne fut pas retrouvé.
Ce roman est touchant parce qu’il a quelque chose à voir avec la vie de Lao She. Ce dernier vécut à Chongqing, là où se déroule le roman et pendant la même période, entre 1938 et 1945. Il se lia d’amitié avec une famille de chanteurs ambulants. La vie de cette famille aurait inspiré le roman. Et selon le fils de Lao She, l’écrivain Meng Liang ne serait autre que Lao She et son porte-parole.
La guerre de résistance contre le Japon sert de toile de fond à l’histoire, celle d’une famille de chanteurs au tambour, fière de son art ancestral. La révolution a eu lieu, la république a remplacé l’empire chinois, mais les vieux préjugés (envers les chanteur spopulaires, envers les femmes), des pratiques anciennes (nécessité pour la femme de se marier pour exister,  la vente d’une fille adoptive, la corruption banalisée dans les différentes strates de la société,, le pouvoir de seigneurs de la guerre…) persistent.
 
Un beau livre où le lecteur participe à la vie foisonnante d’une ville chinoise de l’intérieur à un moment particulièrement sanglant de son histoire. Ce roman m’a fait penser aux romans traditionnels chinois qui derrière l’histoire sentimentale livrent de multiple informations sur la société de l’époque. J’ai cependant été parfois gênée par le sentimentalisme de certains passages dans ce roman à l’écriture très moderne. Mais cela ne m’a pas empêchée d’éprouver un grand coup de cœur pour ce roman.

Note 5/5

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