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Mai 2003: Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma

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kourouma - Mai 2003: Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma Empty Mai 2003: Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma

Message  Prospéryne Mer 12 Nov 2008 - 20:30

Frisette (Message d'origine) Envoyé : 2003-05-12 06:28
Allah n’est pas obligé
4.25/5

Suite au décès de ses parents, un petit africain part à la recherche de sa tante, avec qui il doit habiter, et ce à travers une Afrique à feu et à sang. Il est accompagné d’un féticheur, multiplicateur de billet et devient lui-même un enfant-soldat. On nous raconte donc le parcours d’un jeune garçon comme les autres qui sera régi par son destin et par la nécessité de survivre. Mais cette histoire n’est pas unique, elle est celle de milliers d’enfants africains.

Comment ne pas être choquée à la lecture d’un tel livre… Surtout quand on sait que cette réalité est bien réelle, pas seulement de la poudre qu’on nous jette aux yeux. Je suis abasourdie de voir comment toute cette violence gratuite réussit à devenir banale pour tout ces gens. Et pourquoi? Par nécessité, parce qu’il faut survire et que bien souvent c’est la seule façon…

L’auteur nous offre aussi une belle leçon d’histoire en nous racontant comment toutes ces guerres fratricides sont apparues. On entend peu parler de ce qui se passe en Afrique et ce que j’en apprend me terrifie beaucoup. Ayant été élevés, la mitraillette au poing, comment ces enfants pourront-ils un jour cesser les combats? Quand on n’a pas connu autre chose, comment peut-on changer le cours des évènements?

Bref, suite à ce roman je suis révoltée, interpellée mais surtout choquée. Et je me demande comment pourrait-on faire pour changer le cours des choses? Depuis des décennies que rien ne fonctionne… Et tous ces enfants qui souffrent et qui n’ont aucun avenir…


De : margote Envoyé : 2003-05-12 08:44
Le petit Birahima, douze ans, traversse l'Afrique du Libéria à la Sierra Leone, il est enrollé comme enfant soldat et mêlé aux guerres tribales.
Pour celui que est passionné d'ethnologie, ou de politique, c'est sans doute un livre passionnant, genre documentaire caméra au poing, pour ma part, ce livre m'a profondément ennuyé. Quand je le lisait, mon esprit vagabondait, tout en lisant, sur d'autres sujets. Mais je me suis accrochée, jusqu'à la fin.
Je pense que "Allah n'est pas obligé" ne m'a pas plu parce que j'aime bien les ouvrages intimiste, dans lesquels, on décortique les personnalités, les relations entre les individus, les passions, et puis, j'aime bien rêver. Je pense que j'ai des goûts très romanesques. Dans ce livre, rien de tout cela, c'est une narration froide, et objective, un témoignage sans engagement. Ce qui est raconté est dramatique mais l'auteur fait preuve d'un tel retrait par rapport aux faits, dans sa narration, que je ne me sent pas concernée. Un peu comme devant les images de la télévision où l'on voyait des cadavres découpés à la machette, c'est triste, mais la vie continue.
Par contre, j'ai trouvé sympathique, les "gros mots nègre noir africain indigène qu'il faut expliquer aux français blancs."C'était ce qui me ramenait au texte quand je le lisait.
1/5


De : Polo Envoyé : 2003-05-12 10:45
Kourouma, Ahmadou (1927) Allah n'est pas obligé. Éd. du Seuil, 2000, 233 p.

Sujet : Les enfants-soldats de peuple malinké

Cote : 4.5 (J'enlève un demi-point parce que sa structure n'est pas assez serrée. C'est de l'occidentalite. On n'est pas habitués à l'écriture africaine qui, à l'image du peuple, se promène de façon déglinguée sous le chaud soleil tropical.)

Critique

J'aime bien ce livre sur l'Afrique. Quand on ne connaît rien d'un continent, rien de mieux que de lire un roman écrit par un de ses habitants. On évite les préjugés occidentaux que les auteurs essaient de justifier. Ahmadou Kourouma, que j'ai rencontré au Salon du livre de Montréal en 1999 je crois, m'a vivement impressionné avec Allah n'est pas obligé. Ce roman sur les enfants-soldats montre la pointe de l'iceberg de la dérive humaine.

Si Allah n'est pas obligé d'être juste, il faut dire qu'il est particulièrement sadique quand il s'agit des enfants, comme le démontre ce témoignage de Kourouma sur la barbarie dont sont victimes des jeunes qui vivent leur rendez-vous avec l'Histoire sous le signe de l'horreur. Comme l'auteur l'écrit lui-même : «Les bêtes sauvages, ça vit mieux que les hommes.» Si c'est «la guerre tribale qui veut ça», pourquoi les enfants en paieraient-ils le prix? Le jeune héros narrateur l'affirme. Quand on n'a plus de famille, «le mieux est de devenir un enfant-soldat».

Il s'explique grâce aux dictionnaires où se cachent les mots qui peuvent décrire cette réalité inconnue. Il faut bien trouver les gros mots du français ou du pidgin pour que «les noirs nègres indigènes» se fassent comprendre. Cette incision linguistique dans l'oeuvre de Kourouma dénote bien les frontières du langage. L'auteur s'est collé au malinké, langue des protagonistes, pour briser le mur du silence qui entoure ce cauchemar qui condamne les enfants à des actes meurtriers, au pillage et à la mort pour satisfaire la cupidité de ceux qui s'arrogent le pouvoir.

Cette descente dans les abysses dénote un sentiment d'urgence que l'auteur exprime avec son âme africaine. L'écriture prend plusieurs détours qui peuvent donner le tournis. Kourouma ne suit pas une ligne analytique, il balance à la face du lecteur un magma global qu'il confie à notre conscience pour qu'elle soulève notre indignation et qu'elle suscite des gestes salvateurs. Mais tant et aussi longtemps que l'Occident évaluera en terme de retombées économiques l'aide qu'elle peut accorder, Kourouma continuera encore longtemps de prêcher dans le désert. D'ailleurs, il le fait depuis 1968. Pour l'instant, c'est le pétrole du Moyen Orient qui intéresse les investisseurs. L'Afrique peut attendre.

Sa démarche trouve parfois des appuis. Camille Bouchard vient de montrer comme on peut intervenir auprès de ces victimes avec son roman intitulé Les Petits Soldats, publié en 2002. Évidemment son oeuvre n'a pas eu d'écho dans nos journaux. En général, les auteurs sont bien plus inspirés par les angoisses métaphysiques de ceux qui profitent à plein des sociétés de l'abondance et de leurs rejetons gavés à l'excès. Pourquoi s'intéresser aux enfants en danger? Ils sont si mignons. Pourtant ils commandent dans les armées; le soir, ils font la loi dans les rues des grandes villes comme Chicago. Quatre élèves de ma classe ont commis des meurtres les deux dernières années qui ont précédé ma retraite. Des centaines (peut-être des milliers) de mineurs offrent leur corps dans le quartier gay de Montréal.

Le problème dénoncé par Kourouma est en train d'envahir la planète. Sylvie Massicotte dans Le Cri des coquillages le signalait aussi : «Vous associez le mignon à l'enfance sans penser que les enfants se prostituent, qu'ils font la guerre et la vraie, aussi, dans certaines parties du globe et que cela n'est pas mignon du tout.» Certains n'aimeront pas cette oeuvre de conscientisation. Ça me fait penser à cet homme qui me disait qu'il ne visitait pas sa mère qui se mourait d'ennui parce que ça lui faisait trop de peine de la voir décripiter.

De : Mousseline Envoyé : 2003-05-12 11:22
Allah n'est pas obligé


C'est l'histoire de Birahima, un enfant-soldat, qui a fait la guerre auprès de différents groupes de rebelles du Liberia et du Sierre Leone. Un enfant-soldat s'engage dans le groupe de rebelles qui lui fournit à manger, de toute façon les chefs de ces rebelles sont tous des bandits comme le démontre Ahmadou Kourouma. L'important pour ces enfants est de survivre.

Ahmadou Kourouma parle des guerres tribales, la folie, l'absurdité des guerres tribales, des guerres qui ne mènent à rien, qui ne mèneront jamais à rien...une roue qui tourne et ne s'arrête jamais. Un dictateur prend le pouvoir, il favorise son ethnie, il est renversé par un autre dictateur. Cet autre dictateur favorise son ethnie et il est à son tour renversé et ainsi de suite c'est ça l'Afrique... Ahmadou Kourouma met l'accent sur le rôle des enfants dans ces guerres civiles, les enfants soldats. J'ai grandement apprécié car c'est un thème que je lis pour la première fois dans un roman. Oui c'est encore une fois l'Afrique et ses misères mais l'Afrique décrit par un vrai africain et non par un occidental. Peut-être pour ça que l'auteur dénonce les responsables africains... habituellement ce sont les français et les belges qui écopent alors c'est intéressant que Ahmadou Kourouma montre un autre côté de la médaille.

Par contre j'ai eu un peu plus de difficulté à apprécier l'écriture de Ahmadou Kourouma. Il repète constamment les mêmes phrases et donne sans cesse la définition des mots. Cela m'énervait par bout. C'est un enfant qui est le narrateur, souvent les enfants se répètent mais ouf ça devient fatiguant toutes ces répétitions à la longue... Heureusement l'humour et le ton léger aident à supporter et Ahmadou Kourouma écrit avec grande simplicité.

Mais bon peu importe, le sujet abordé par l'auteur est grandiose. Et c'est d'autant plus appréciable que c'est une histoire racontée par un vrai africain. Un auteur que je vais relire assurément!

Note : 4.25/5


De : philaera Envoyé : 2003-05-12 13:05
"Allah n'est pas obligé"

Voiçi mon avis (qui sera bref) sur ce livre dont je n'ai pas encore fait la "critique" et que j'ai ramené à la bibliothèque depuis un petit moment!

Le sujet de ce livre est grave, préoccupant, nous basculons dans un autre monde, un monde où les enfants font la guerre.
Les enfants soldats ne peux qu'attrister, émouvoir, mettre la rage au coeur, mais la manière dont l'auteur traite ce sujet là m'a fortement déçu.Il ne fait passer aucune émotion, les faits se répétent, nous n'apprenons finallement pas grand chose.

Je n'ai pas aimé ce livre qui m'a ennuyé, oui je sais c'est terrible de dire cela avec un sujet aussi dramatique qu'est "les enfants soldats".
Ma note : 2/5


Philaera


De : la-grande Envoyé : 2003-05-12 13:07
Allah n'est pas obligé

Note: 3.75/5

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais plutôt une réflexion

Les américains (au sens large...) connaissent généralement peu l'Afrique - pour ne pas dire pas du tout. J'en fait partie... Plusieurs pensent encore que l'Afrique est un pays, d'autres que ça se résume aux brochures touristiques sur le Maroc ou l'Egypte. Encore, certains garderont des vagues souvenirs de la guerre au Rwanda ou tendront l'oreille des multiples conflits qui ont lieu un peu partout en Afrique.

L'Afrique c'est loin de l'Amérique... et les conflits et les guerres nous semblent barbares, compliquées et, avouons-le, bien peu intéressants comparativmenet aux conflits hyper médiatisés qu'on peut voir ailleurs.

J'ai toujours pensé que l'Afrique intéressait peu les nords-américains - c'est loin (je e répète) , et on imagine l'Afrique peuplée de tribus aborigènes - du folklore quoi... du folklore qu'on entretient en visionnant des films des Grands Explorateurs ...

Je sais bien peu de choses de l'Afrique - la lecture des livres tels Un dimanche à la piscine à Kigali et Allah n'est pas obligé me permettent d'en apprendre un peu plus et peut-être de mieux comprendre ce que les habitants de certains pays d'Afrique vivent.

Allah n'est pas obligé m'a laissée perplexe - quel avenir peut espérer les gens qui habitent le Liberia, le Sierra Leone, et bien d'autres pays d'Afrique peu importe où l'auteur nous transporte, c'est la même chose, les habitants s'entretuent sans que personne ne fasse quoi que ce soit ...

Ceci est le constat d'une femme de race blanche, née à Montréal et y ayant passé presque toute sa vie, issue de la classe moyenne et qui a appris à connaître le monde un peu par le voyage mais surtout par la lecture ...

L'Afrique a bien peu de choses à offrir à l'Occident... en tout cas, pas aux États-Uniens - trop de pays, trop de petits dictateurs avides de pouvoir qui feraient n'importe quoi pour garder le pouvoir (qu'on pense au président du Sierra Leone) ... l'Afrique c'est un paquet de problèmes - laissons les mourir du sida et s'entretuer...

Ca me désole... et j'ai fermé le livre en me demandant ce qu'on pouvait faire pour que ça arrête... pour sensibiliser le monde à la réalité africaine.

Bon, quant à la note que je donne au livre... c'est principalement parce que j'ai trouvé assez insupportable, pendant la première moitié du livre, les paranthèses et les répétitions. De plus, je dois avouer que j'ai plus ou moins réussi à m'attacher au personnage de Birahima - je ne sais pas pourquoi mais il n'a pas réussi à m'émouvoir...


Ce livre reste pour moi le portrait d'une Afrique contemporaine tel que décrit par un africain - un livre à la sortie duquel je me suis demandée quel sorte d'avenir attend l'Afrique - un livre qui ne répond pas à la question mais qui laisse sous-entendre que ce n'est pas près de changer...


En tout cas, le genre de livres dont il aurait été génial de discuter de vive voix!
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Message  Prospéryne Mer 12 Nov 2008 - 20:37

De : lucepico Envoyé : 2003-05-12 16:06
Allah n'est pas obligé. Ahmadou Kourouma

J'ai détesté ce livre et contrairement à d'autres romans, je n'ai pas aimé détester ce livre. C'est probablement un peu ça l'indifférence.

Je n'ai pas réussi à aimer le narrateur malgré sa triste histoire, ses larmes, sa violence gage de sa survie (et bla bla bla). A aucun moment je n'ai ressenti l'émotion du narrateur ou de l'écrivain à travers ses écrits. C'est peut-être voulu ainsi, pour nous faire comprendre qu'un enfant-soldat heureux n'a rien à faire d'une conscience. Peut-être...

J'ai l'impression que l'auteur a voulu résumer des années de politique africaine dans un petit roman. Beaucoup, beaucoup, beaucoup (trop) d'histoire politique. Je n'ai pas le goût d'être instruite de cette façon.

Que dire du style parenthèse? Le quart du roman est entre parenthèses! Exaspérant! Et les répétitions? On est oubligé de nous répéter milles fois quelque chose pour être bien certain que ça ne ressortira pas? Lassant!

Deux points intéressants:
-Voir jusqu'à quel point deux pays sont différents (mais un autre roman aurait très bien pu faire la job.) C'est triste et débile que les guerres tribales existent. C'est probablement la nature humaine qui veut ça...
-Merveilleux qu'un africain puisse écrire ainsi sur son pays sans se faire couper le bangala!

1/5 pour le peut-être et pour avoir lu une fois un africain. Ça déniaise. (Cette dernière remarque est tout à fait personnelle.)


De : nimbus Envoyé : 2003-05-12 16:10
Allah n'est pas obligé.. Note 3.5 /5

C'est un livre que j'ai eu beaucoup de mal à démarrer!
J'ai failli abandonner plusieurs fois ( mais je me suis accroché à cause de Frisette!).

Arrivé au bout, je pense qu'il ne s'agit pas d'un livre inutile!
Il informe, et suscite la réflexion.
L'auteur utilise un peu trop des procédés systematiques et trop omniprésents qui agacent au bout d'un certain temps.Faforo! ( signifie...)
Pour rester tres général (c'est vrai que si l'on veut discuter des détails on peut y passer la nuit!) je dirai : beaucoup de qualités, et.. pas mal de défauts!


De : Calou Envoyé : 2003-05-12 16:47
Le 1er bon point que je donne à Kourouma est de susciter une émotion et finalement peu importe laquelle ! La preuve, et j'en étais sûre, nous avons de tout dans les commentaires.
Le 2 ème bon point est pour l'information politique, historique, sociale qui passe, qui est passée et qui restera ...
Le 3 ème bon point est que cet auteur, un auteur africain parmi tant d'autres, n'est pas resté dans l'ombre, enfin ! Comme il le dit si bien: "liberticide: qui tue la liberté"! J'ai beaucoup aimé certaines expressions typiques et très imagées comme toujours dans les langues africaines.

Ceci étant, je me suis vite lassée comme beaucoup d'ailleurs, en raison du style même s'il me semble que l'auteur pense pouvoir nous faire accepter la cruauté par le rire. Un moyen comme un autre mais son humour n'a pas été à la hauteur de mes attentes c'est pourquoi je lui mets comme note 3,5/5.

De : Mousseline Envoyé : 2003-05-12 22:28
Ça fait bien longtemps que je ne l'ai pas fait mais tiens je vais compiler les résultats.

Margote: 1
Picoluce: 1
Philaera: 2
Nimbus: 3.5
Calou: 3.5
Lagrande: 3.75
Frisette : 4.25
Mousseline: 4.25
Polo: 4.5
Ah mais c'est pas mal, on était 9 participants.

De : Frisette Envoyé : 2003-05-12 22:39
Alors j'ai fait une grande analyse statistique et... pour ce livre du mois, la note moyenne est de 3.08, la médiane est 3.5 et il y a 3 modes: 1, 3.5 et 4.25 !!!

Mousseline c'est suffisant ou tu veux quelque chose de plus étoffé?

De : Polo Envoyé : 2003-05-14 07:07

J'ai noté beaucoup de réticences devant cette oeuvre d'Ahmadou Kourouma et je m'y attendais. Quand je l'ai proposée, j'ai ensuite regretté ma suggestion.

Il n'est pas facile de sa familiariser avec la littérature étrangère, en l'occurrence la littérature française des anciennes colonies de l'Afrique atlantique. C'est dépaysant. Chaque continent a sa manière de s'exprimer. Allah n'est pas obligé est une oeuvre difficile parce qu'elle a été écrite par un francophone africain appartenant à une tribu de religion musulmane, religion qui est en train d'ailleurs d'envahir tout l'Afrique. C'est un amalgame qui donne ce que nous avons lu. Dans la littérature occidentale, on privilégie l'individu au détriment de la société dans laquelle il vit. On s'intéresse à ses sentiments face à cette société, mais les oeuvres ne dépassent pas le cadre de l'univers du héros auquel on s'attache forcément. Pour d'autres littératures, c'est l'inverse qui se produit. Le focus est dirigé vers la société dans laquelle se débattent non plus des protagonistes mais une masse pour laquelle il est plus difficile de s'attacher. C'est la même chose qui se produit quand on lit des écrivains de l'Amérique du Sud qui ne se sont pas occidentalisés. Garcia Marquez présente la même difficulté de lecture. D'ailleurs toutes les oeuvres occidentales qui ont du succès présentement sont celles qui sont fortement autobiographiques ou celles où l'auteur semble engagé. Évidemment quand un auteur se lève au-dessus du débat pour laisser parler les événements sans les interpréter à travers son héros, l'amateur de prêt-à-porter se défile. On magnifie le particularisme à la démesure du tribalisme. Alors il faut comprendre qu'une oeuvre qui explore un destin dans sa globalité vient moins chercher nos émotions. C'est ce qui se passe avec l'actualité à la télévison. On voit défiler toutes les victimes de la guerre avec une indifférence presque totale parce que les médias ne peuvent personnaliser la catastrophe à cause de la langue, à cause des dangers. Ailleurs, on nous joue du violon à satiété.

Cet angle littéraire engendre une écriture tout aussi différente. L'écriture se promène en tout sens. Comme le rythme de vie est plus lent dans les pays moins industrialisés, les phrases sont donc longues, remplies de digressions. C'est la démesure. Elles se déroulent paresseusement comme un serpent. En occident, l'écriture est plus saccadée à l'image de notre rythme de production. Par conséquent, le lecteur n'aime pas être dérangé par les attentes. Il est significatif que le minimalisme en littérature soit si populaire. En Afrique et en Amérique du Sud, l'écriture des auteurs est plus charnue, plus sensuelle. L'écriture des Occidentaux est plus anorexique. Si elle suscite notre passion, c'est parce que les auteurs recourent à des techniques appartenant insidieusement aux mélodrames pour y arriver.


De : marie Envoyé : 2003-05-14 07:22
Avec retard

Je vais être franche, je n'ai pas aimé ce livre dans sa forme littéraire. Les phrases sont trop répétitives, ponctuées de gros mots (un peu ça va, trop bonjour les dégats), rappel incessant au dico.
L'auteur écrit ce livre en France je crois, il est peu probable que celui-çi soit lu par des analphabètes, alors pourquoi donner des définitions de mots que nous employons courament?
S'il est vrai qu'utiliser des enfants pour faire des guerres d'adultes( chose méprisable entre toutes) que penser de ces pays qui les utilisent à des fins tout aussi condamnables?.L'Inde et ses ateliers d'enfants sous nourris et exploités à fond, la Thailande et ses enfants kidnappés dans des villages et que l'on met sur le marché de la prostitution.Je ne peux pas énumérer ici tous les cas de par le monde, il y en a trop.
Il y a de quoi être révolté.
Frisette, les problèmes de l'Afrique, sont ancestraux, les armes à feu ne sont qu'un substitut aux armes blanches.Prince Johnson qui s'est réfugié dans un pays voisin, retourne au pays pour tenter d'être à nouveau élu.
Questions: Que fait monsieur Kourouma pour son pays, lui qui a eu la chance d'être alphabétisé? Que fait-il de ses droits d'auteur? Les verse-t-il à son peuple pour permettre aux enfants de retrouver un semblant de vie normale?.Beaucoup de questions, peu de réponses.
Je vois de ces enfants devenus adolescents puis adultes, dans leurs yeux, plein de désespoir, s'ils ont échappés aux balles de kalach ils n'ont pas échappés au virus du sida.Quelle est la mort la plus douce?celle expéditive ou lente?.Les O.N.G oeuvrent pour endiguer la maladie, la famine, c'est déjà un petit pas.

Cela dit je l'ai lu jusqu'au bout, même si souvent j'ai voulu le ranger dans le placard.

2.5/5

Oufti, je me suis laissée emportée mais tant pis.

Sorry.Marie


De : carabosse Envoyé : 2003-05-22 18:07
Je suis en retard sur la critique....Pardonnez-moi...


Je dois avouer que je n'ai pas réussi à terminer ce livre...Même si l'histoire semblait intéressante, je n'ai pas aimé la façon dont l'auteur l'amenait ( le récit ). Les parenthèses étaient, pour moi, très désagréables....J'avais l'impression de lire un documentaire. J'aime bien qu'un roman m'emporte vers d'autres horizons...Kourouma n'a pas réussi à me faire voyager dans son pays...C'est dommage...Par contre, je dois dire que certaines de ses définitions étaient marrantes et sa façon d'amorcer le roman était original....Mais bon...quelques pages, ça va ...pas plus...


Est-ce parce qu'il est d'une autre culture? Je ne crois pas! Je suis habituellement une lectrice assez ouverte sur le monde...( l'un de mes auteur préféré est d'ailleur Danny Laferrière- un Québécois d'origine haitienne ) Je critique seulement sa façon d'écrire...J'aimerais peut-être découvrir un autre auteur Africain pour voir la différrence...Je vous en redonne des nouvelles...


note: 2\5
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Message  Prospéryne Mer 12 Nov 2008 - 20:39

De : cuné Envoyé : 2004-08-06 07:13
Frisette 4,25
Margote 1
Polo 4,5
Mousseline 4,25
Philaera 2
Frisette 3,75
Lucepico 1
Nimbus 3,5
Calou 3,5
Marie 2,5
Carabosse 2

Moyenne : 2,93

De : Friisette Envoyé : 2004-08-06 08:43
Je l'ai lu deux fois celui-là Cuné?

De : odilette84 Envoyé : 2005-05-20 06:43
Ma fille qui est en seconde l'a étudié en classe cette année.
J'ai donc fait l'effort de le lire aussi.
Je suis assez déçue par le style qui me parait à la longue un peu lassant pour ne pas dire artificiel...
Je reconnais que le sujet est important et qu'un témoignage est toujours nécessaire.
La prof de français a fait un travail formidable avec les élèves pour leur permettre de mieux comprendre les problèmes que rencontrent ces jeunes Africains...leur vie est tellement éloignée de celle de nos ados européens...
ma note sera donc
3/5
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