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Septembre 2003: L'aveuglement de José Saramago

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Message  Prospéryne Jeu 13 Nov 2008 - 19:56

De : nimbus Envoyé : 2003-09-12 15:07
Finalement, j'ai réussi à terminer avant Mousseline, grace au décalage horaire!
Je reconnais qu'il ne m'est pas facile de donner une note: il y a des choses que j'ai bien aimé....et d'autres beaucoup moins!
J'ai reçu le message comme une parabole, ou une allégorie, moralisatrice ou philosophique si l'on préfère. Le thème est fort, et bien exploité, presque surexploité: un dysfonctionnement et l'humanité vascille, la dignité s'évapore, l'important est de s'alimenter et de gerer correctement les excréments.
Dans la misère chacun se révele, mais le thème n'est pas nouveau!

Je n'ai pas aimé la mise en forme du texte: pas de passage à la ligne, aucune respiration visuelle! que des blocs où les dialogues sont noyés, et où chaque phrase cherche sa fin!
Un texte étouffant, étonnant au début mais finalement lassant et fatiguant.
J'imagine bien que tout cela est souhaité, mais ça m'a privé du plaisir de lire.
Probable que je suis ringard!
Note: 4 pour le fond et 1 pour la forme cela donne 2.5 / 5 en moyenne!


De : 5859Chouette Envoyé : 2003-09-12 16:22
Je n'ai lu qu'un seul livre de cet auteur, "La Caverne" qui ne m'avait vraiment pas plu et que je m'étais littéralement forcée à finir. En lisant les critiques, bonnes ou mauvaises, que vous en faites, je retrouve tout ce qui m'avait déplu : le style, avec ces longues phrases descriptives qui n'en finissent plus, une histoire qui traîne en longueur et qui fatigue...
Bref, je n'ai aucun regret de ne pas avoir perdu mon temps sur ce bouquin. Merci ! Vous me confortez dans l'idée que je ne suis pas prête de me repencher sur une de ses oeuvres !


De : goelande76 Envoyé : 2003-09-12 17:17
Bonjour
j'écris ceci sans lire vos critiques 'j'aurai ansi la surprise de vos réactions
J'ai fini ce livre car je me sentais obligée car il était le livre du mois et c'est peut être une bonne chose
Je suis très perplexe autant il donne à réfléchir sur la vision du monde et de son organisation autant (je suis peut être très sensible) un certains nombres de pages m'ont heurtée par leurx violence. et j'ai trouvé des longueurs et donc de l'ennui
un style un peu fouilli, qui ne se lit pas d'une traite dans lequel on plonge ,dénué de poésie. Néanmoins à l'intérieur beaucoup de chaleur humaine entre certains personnages
donc c'est vraiment un livre ou je ne peux pas dire j'aime ou je n'aime pas ce qui est sur c'est que ne n'est pas un livre qui détend.
maintenant je vais lire vos critiques
goelande
De : goelande76 Envoyé : 2003-09-12 17:23
Je me suis posée la même question que mélodie. Pourquoi la femme voyait. Alors en âme candide que je suis peut être que tant qu'elle était humble et soumise elle était pure et ensuite .....
mais bon ma note que j'ai oublié

2,5/5


De : lucepico Envoyé : 2003-09-12 20:32
L'Aveuglement. José Saramago

Je pourrais mettre une bonne grosse note justeuse et vous parlez du climat du roman. On peut presque sentir la puanteur. Je pourrais aussi parlez du fait que l'auteur sait maintenir ce climat, qu'il ramène l'homme à la bête, qu'il montre jusqu'ou l'humain peut descendre dans son inhumanité de façon assez remarquable. (Noter le assez avant le remarquable SVP... C'est moins que remarquanble mais plus que bien...)
Mais ce serait contraire à mon habitude de noter les livres selon mon coeur.

Ma note sera donc de 1.5/5
Parce que ce qui reste de ce roman quand on le ferme c'est qu'on ne peut plus regarder une crotte de chien dans la rue de la même façon qu'avant. On est heureux de toujours trouver du papier de toilette à côté du bol et de pouvoir flusher les excréments au loin. C'est bien maigre comme résiduel de lecture!
Parce qu'on a pas besoin de lire un livre pour savoir que l'homme peut ressembler à la bête, on peut regarder les infos pour ça.
Parce qu'on sait qu'il y aura toujours des victimes et des persécuteurs, rien de nouveau sous le soleil.
Parce que l'écriture sans aération me fait suffoquer et que le style "je vous rapporte les faits" est sans émotion palpable.

Le 1.5 est pour la réflexion sur la dépendance de l'homme à tout ce qui l'entoure.


De : Mousseliine Envoyé : 2003-09-12 23:30
Suite à une épidémie, les gens deviennent aveugles les uns à la suite des autres. Les premiers d'entre eux, soit près de 300 personnes, seront mis en quarantaine dans un asile désaffecté. On suit particulièrement sept de ces personnes: le médecin, la femme du médecin, le garçon louchon, la jeune fille aux verres teintées, le vieil homme au bandeau, le premier aveugle, la femme du premier aveugle. L'auteur n'a pas donné de prénoms à ses personnages peut-être qu'il voulait démontrer par là que l'être humain est un anonyme parmi les autres anonymes... José Saramago analyse la Société à partir de cette microsociété qu'il a créée. C'est à l'échelle du monde, avec ses problèmes d'organisation et les différents comportements des membres qui la composent, y'a des gentils, y'a des méchants. Au bout de 200 pages, enfin, tout le monde sort de l'asile. Nos sept anonymes retrouvent leur ville et leurs maisons, enfin ce qu'il en reste...

L'auteur démontre sans aucun doute que l'Homme mis dans un certain contexte peut en arriver à se conduire comme un animal. Juste pour ça on peut dire que José Saramago a écrit un roman très génial qui prouve que n'importe quel être humain ou presque peut devenir un animal, un crotté, un tueur...

Il montre aussi comment l'Homme lorsqu'il croit que personne ne le voit, fait des gestes qu'il ne ferait pas autrement, (mais ça on n'a pas besoin de lire ce livre pour le savoir) il chie n'importe où, il ne se lave pas... serait-ce que notre manière d'agir est dictée par les apparences. Un ancien collègue de travail me disait qu'il voyait plein de gens se décrotter le nez au volant de leur voiture. Smile

C'est un roman intelligent, original mais ce n'est pas un roman agréable. Un roman qui amène à se poser des questions, à jeter un regard sur la société mais ça bien d'autres livres le font et avec un style davantage plaisant. Je reconnais l'imagination et l'intelligence de l'auteur mais je reconnais aussi tous les défauts de ce roman. Il y a des longueurs, du bla-bla sans intérêt et puis l'auteur revient toujours sur les mêmes choses comme entre autres...le caca! Sans compter que le fait que le texte soit tout ramassé en un seul bloc rend la lecture désagréable... j'imagine que l'auteur voulait aveugler les lecteurs.

Bref, un livre que j'ai aimé par bout mais que j'ai trouvé souvent très ennuyeux, répétitif... Faudrait lui enlever un bon cent pages et là je crois que ça serait très bien.

Note : 3/5


De : boogok Envoyé : 2003-09-13 00:13
4/5

J'ai lu vos critiques et ce qui ressort c'est l'état de perplexité dans lequel ce livre vous a laissé. Idem. J'ai aimé et abhorré à la fois. Étrange sentiment alors que je lisais sans pouvoir m'arrêter tout en étant parfois à la limite de l'écoeurement.

Ce qui m'a plu a fini par me déplaire et ce qui me déplaisait m'a finalement séduite.

Entre autre, le style d'écriture. Un peu comme s'il s'agissait d'écriture automatique: une ponctuation aléatoire, des dialogues qu'on peut suivre uniquement grâce à la majuscule. J'ai détesté au début et j'ai fini par trouver que ça donnait un certain rythme.

Les personnages qui se distinguent par leur description. Aucun nom. Je sais plus trop si ça m'a plu ou non.

J'ai trouvé qu'il avait des phrases "coup de poing". Mais il y avait aussi des phrases d'une banalité à faire pleurer.

C'est noir à souhait. Je retrouvais là-dedans Kafka et aussi un peu de l'atmosphère de "1984" de Georges Orwell. Un pessimisme transcendant.

Chose certaine, je ne recommanderais pas ce livre à n'importe qui. Il faut être dans un "mood" de Kamikaze littéraire pour s'engager dans cette lecture.

D'un intérêt littéraire certain puisque cela surprend. Et à plus d'un niveau.

Pour ma part, je l'ai lu avec plaisir: plaisir de découvrir, d'explorer, de sentir l'innovation. Mais c'est pas jojo.


De : Mousseliine Envoyé : 2003-09-13 00:19
J'ai oublié de laisser une citation qui m'a beaucoup plu avec ma critique:


Si avant chaque acte nous nous mettions à y réfléchir sérieusement, à en prévoir toutes les conséquences, d'abord les conséquences immédiates, puis les conséquences probables, puis les conséquences éventuelles, puis les conséquences imaginables, nous n'arriverions jamais à bouger de l'endroit où la première pensée nous aurait cloués sur place.

Bon en fait il y a bien des choses que j'ai souligné mais pas trop envie de copier le livre. Smile

Vu l'heure, je vais lire vos critiques demain, j'ai bien hâte de voir ce que vous en disez. Je ne voulais pas les lire avant d'avoir terminé le livre.


De : lucepico Envoyé : 2003-09-13 10:13
Je pense que ce qui m'a fait terminer le livre c'est le voyeurisme et le fait que c'était le livre du mois.
J'ai été aveuglé par tous ces hommes en train de chier ou de baiser un peu partout. Lassant! A la limite de ma capacité à garder mon calme et ma bonne humeur.
Mais je reconnais qu'il y avait de belles réflexions. Vous avez laisser de belles citations. Mais pas assez pour recommander cette lecture. Il y a tellement d'autres bons livres!


De : librairemimi Envoyé : 2003-09-13 19:30
Bon voilà je suis désolée je ne suis pas capable de le finir, je n'aime la tournure des phrases je n'aime pas que les paragraphes dur 3 pages de longs pis tout le reste qui vient avec. Je lui donne une de 1.5 parce qu'il faut bien le faire. Désolée mais je suis paaaaaas capable.

Mimi


De : sereinejulie1 Envoyé : 2003-09-14 06:18
Toutes vos critiques positives/négatives me donnent grandement le goût de lire ce livre. Je ne réussis pas à mettre la main dessus à la bibliothèque et j'ai omis de me le faire réserver ce que je vais faire dès l'ouverture.


De : Mousseliine Envoyé : 2003-09-14 20:34
Merci à tout le monde pour votre participation. J'ai trouvé que les critiques étaient particulièrement intéressantes ce mois-ci.

Et j'ai l'impression étant donné les longueurs des critiques que ce livre a de l'effet sur les lecteurs que ce soit positif ou négatif. J'ai plus ou moins aimé mais je suis persuadée que je n'oublierai jamais ce livre alors j'ai oublié bien des livres que j'ai beaucoup aimé.

Mimi je te comprend très très bien d'avoir laisser tomber j'ai souffert beaucoup entre la page 100 et la page 200.... j'ai failli laissé tomber à maintes reprises.

Et franchement j'ai persévéré uniquement à cause du nom de l'auteur, son prix Nobel... je me suis dis j'aurais au moins lu un livre de cet auteur, une fois une seule fois, une unique fois, dans ma vie.

Et aussi j'avais lu une biographie de l'auteur sur le net et ça m'a beaucoup plus. C'est un homme engagé, qui provoque, qui n'a pas peur de ses idées.. qui est en exil, le Portugal n'aime ses livres, ça dérange.....

Mais à partir de la page 200, où les gens sortent enfin de l'asile, j'ai repris le rythme et ait bien aimé.

Et puis tiens quelques jours après... je ne dis pas que je ne le relirai jamais, qui sait peut-être bien que je vais me laisser tenter une autre fois... en espérant que dans ses autres romans le texte soit davantage aéré.

Alors à la prochaine pour Océan Mer de Baricco!


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Message  Prospéryne Sam 15 Nov 2008 - 17:18

De : philaera Envoyé : 2003-09-12 09:20
Bonjour à toutes et à tous,

Je suis la première à déposer ma critique ? je dois dire que j'ai lu " l'aveuglement" dans le mois de juillet

Voiçi donc mon avis sur ce livre :

Waou! Quel livre ! J'ai adoré ce livre qui m'a fait penser au mouvement surréaliste.
José Saramago nous dépeint la face cachée de l'humain dans tout son égoïsme, sa méchanceté sa veulerie et sa cruauté.
L'homme réduit à rien ou presque sans la vue, sens ô combien primordiale ! Mais malheureusement, même en ayant la faculté de voir, l'humain ne voit pas , il ne voit pas avec son coeur, avec sa conscience. Il ne voit pas tout ce qu'il détruit, saccage et humilit, ou du moins il ne veut pas le voir.
J'ai ressenti ce livre comme si l'auteur avait regardé un échantillon de la population humaine avec une loupe démultipliant à la puissance 1000 tout son côté noir.

Ma note 5/5

Philaera


De : la-grande Envoyé : 2003-09-12 09:32
L'aveuglement



J'avoue que c'est un livre qui me laisse perplexe...

Un homme devient aveugle en pleine rue - ce sera la premier d'une longue série puisque tous les habitants de la ville et probablement même du pays seront atteints de la même "maladie". Au début, afin de stopper ce qui semble être un mal contagieux et pour éviter l'épidémie, les autorités envoient les premiers aveugles dans un ancien hôpital psychatrique - on leur promet de les nourrir et de leur donner de quoi se laver et tenir les lieux propres... mais ça devient vite l'horreur et la catastrophe... manque de nourriture, conditions hygiéniques inadéquates et, évidemment, la présence de personnages à l'esprit mal tournés.

Les aveugles sont divisés selon les dortoirs qu'ils habitent... dans le premier dortoir on retrouve les premiers aveugles, mais aussi la "femme du docteur" qui n'est pas aveugle.

Bon... tout ça tournera mal, il y a aura des morts, un incendie et le premier groupe d'aveugles finira par s'en sortir - ils devront, avec l'aide de la femme du docteur, essayer de survivre à leur sort en trouvant de la nourriture et en vivant dans une ville où plus personne de sait trouver sa maison et où il n'y a ni eau ni électricité.


Je ne sais pas quoi en penser - certains moments du livre m'ont plu énormément et d'autres m'ont paru interminables et invraisemblables...

En terminant le livre j'ai essayé de m'imaginer que tous les habitants d'une ville soient affligés du même mal... une épidémie terrible qui rendrait tout le monde malade ... c'est terrible de penser à cela et c'est très actuel dans ce monde où nous vivons et où la menace terroriste est plus présente que jamais.

Pour moi, ce livre est rempli d'extrêmes... le personnage de la femme du docteur qui s'oublie complètement pour se mettre au service des aveugles qui l'entourent et les "méchants" qui prennent le contrôle de l'hôpital et qui font ce qu'ils veulent... quant aux aveugles, ont les sent passifs... déboussolés par ce qui leur arrive et complètement à la merci des autres.

L'écriture de Saramago est assez particulière - de longs paragraphes dans lesquels sont inclus les dialogues et les réflexions des personnages. Des majuscules et de la ponctuation n'importe où (c'est mon humbre opinion!!) rendent la lecture assez "difficile" au début. C'est aussi le genre d'écriture qui se lit en assez bien en diagonale (j'avoue que je me suis laissée tenter ...)


Je vais quand même donner la note de 3.75/5 - ce n'est quand même pas un mauvais livre mais je trouve quand même que c'est un peu "gros"...


De : Mousseliine Envoyé : 2003-09-12 09:43
Margote, je copie ta critique ici, je viens de me rendre compte qu'il y a deux discussions qui sont ouvertes...

Critique par Margote


José Saramago : L'aveuglement 366 pages. Points.

Un ophtalmologue, voit défiler dans son cabinet de consultation toutes les personnes prévues dans son agenda de rendez-vous, et toutes celles-ci perdent la vue subitement sans qu'il ne soit décelé de lésions spéciales, ni de maladie connues, le médecin lui-même pert la vue, dans la même journée, ce sont les premières victimes d'une épidémie galopante.
Ces aveugles, sont parqués en quarantaine dans un ancien asile insalubre, la nourriture manque, ils ne peuvent pas se laver, s'orienter dans cette situation devient impossible, et tous entament une déchéance complète, qui les poussent par exemple à enterrer eux-même leurs morts. Certains aveugles, irons même jusqu'à réquisitionner les repas, contre les bijoux des autres aveugles dans un premier temps, puis contre une nuit avec les femmes aveugles de chaque dortoire à tour de rôle.
Dans cette folie, seule la femme du médecin, la narratrice n'est pas aveugle, car pour aider son mari elle feint l'aveuglement, et c'est elle qui témoigne sur les atrocités qui lui sont données à voir, et qui lui font regretter parfois de ne pas être aveugle.
Finalement, suite à un incendie, tous ces aveugles, se trouvent littéralement projetés dans les rues, où règne la terreure, les chiens, en meute, mangent les cadavres humains, l'eau est introuvable et la nourriture vient à manqué. Mais il n'y a pas que les chiens qui vivent en meutes, les aveugles sont également obligés de vivre ensemble pour survivre, le docteur, sa femme et toutes les personnes de cette journée de consultation, forment un groupe très unis, par nécéssité.
Alors qu'il est question de quitter la ville pour pouvoir se nourrir plus facilement, chacun retrouve la vue à tour de rôle, et l'on peut penser que tout va rentrer dans l'ordre.

C'est un roman que j'ai beaucoup apprécié, d'abord par la peinture que fait l'auteur de la déshumanisation, en commençant par leurs noms qui ne sont jamais mentionnés, chaques personne est appelée par ce qui la caractérise : Le garçon louchon, le médecin, le premier aveugle, etc ...Ce qui fait que cela pourrait être n'importe qui, les noms dans ces circonstances n'ont que peu d'importance. Puis ils sont dépouillés de leurs biens, puis de leurs dignité.
Dans les circonstances extrèmes chacun se révèle tel qu'il est en réalité, et c'est sans doute ce que cherche, selon moi à montrer José Saramago, qui sommes nous par delà les apparences du visible, dans une société où tout est basé sur l'image que l'on donne de soi ?
Peut être peut on voir L'aveuglement comme la description d'une société trés éloignée de l'essence des choses, qui en perdant la vue, parvient à voir ce qui fait réellement son humanisme. Peut être un rappel à l'ordre de Dieu ?
Par contre, la traduction m'a semblé très mauvaise. Je ne parle pas portugais, mais à force de l'entendre parler, j'ai assimilé quelques dictons et expressions courrantes qui sont traduits mot à mot.

4.5/5


De : melodie74 Envoyé : 2003-09-12 13:36
Bonjour!

Comme le livre a très bien été résumé dans les messages précédants, je ne m'étirerai pas là-dessus mais me contenterai de vous donner mon opinion du livre.

J'ai vraiment vraiment apprécié cette lecture. Au début, je n'étais pas trop certaine...l'écriture sans ponctuation me semblait un peu difficile à suivre, mais je m'y suis habituée et je l'ai même appréciée. J'ai pensé à plein de choses en lisant ce livre : au début je pensais que l'histoire allait être une genre de variation sur le thème de 6 degrés de séparation (avec 6 personnes, on connaît le monde entier), mais c'était beaucoup plus. Ça m'a aussi fait penser au Fléau de Stephen King, mais en plus obscur (oui oui, plus noir qu'un Stephen King), c'est-à-dire qu'on ne sait pas pourquoi l'épidémie de cécité commence et on ne sait pas pourquoi elle finit. On ne sait rien et ça pourrait tout aussi bien recommencer n'importe quand. J'ai aussi pensé qu'en prenant un petit groupe, peu importe lequel, n'importe où, qu'il soit enfermé ou non, on y retrouve de tout : il forme une mini-société : il y a les bons et les méchants, les peureux et les braves, ceux qui se plaignent et ceux qui endurent, etc. Un peu comme dans notre quotidien : nos collègues au travail, nos voisins, notre centre sportif et même notre club de lecture ici-même!! Évidemment, nous ne sommes pas mis à l'épreuve comme les personnages du livre, mais l'idée est là.

J'ai aussi retenu du livre plusieurs extraits qui m'ont frapée et ça m'arrive très peu fréquemment de pouvoir tirer des citations ou extraits des livres que je lis. Voici ceux qui m'ont touchée, peut-être les avez-vous déjà relevés vous-mêmes :

« La femme du médecin dit à son mari, Le monde est tout entier ici. » (p.98)

« Et quand donc est-il nécessaire de tuer, se demanda-t-elle en se dirigeant vers le vestibule, et elle se répondit à elle-même, Quand ce qui est encore vivant est mort. » (p.182)

« Certains mourront plus vite si nous allons là-bas, dit le premier aveugle, Celui qui va mourir est déjà mort mais il ne le sait pas… » (p.190)

« Peut-être que mes parents sont parmi ces morts, dit la jeune fille aux lunettes teintées, et je passe à côté d’eux sans les voir, C’est une vieille habitude de l’humanité que de passer à côté des morts sans les voir, dit la femme du médecin. » (p.277)

« Je pense que nous ne sommes pas devenus aveugles, je pense que nous étions aveugles, Des aveugles qui voient, Des aveugles qui, voyant, ne voient pas. » (p.303)

La seule chose du roman que j'ai un peu moins aimé est les très fréquentes descriptions des lieux et des gens souillés. J'avais très bien compris le message les deux ou trois premières fois! Les descriptions étaient un peu trop fréquentes selon moi.

Je me posais aussi une question concernant la femme du docteur : pourquoi n'est-elle pas affectée? Il n'y a probablement pas de réponse, comme il n'y a pas de raison pour l'épidémie et la fin de cette dernière, mais je trouvais intéressant d'y réfléchir. Est-ce qu'il y avait quelque chose de particulier chez elle ou bien était-ce le pur hasard?

Enfin, c'est quand même un 5/5 parce qu'en plus de m'avoir fait passer un excellent moment, il me donne envie d'aller lire tout ce que Saramago a écrit. Merci à Wudji pour l'excellente suggestion

Mélodie
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