Joanne HARRIS - L'été des saltimbanques

L'été des saltimbanques
Joanne Harris
J'ai lu
482 P.
Nous sommes en 1610 pas loin des Saintes-Marie de la mer,Juliette depuis sa tendre enfance fait partie d' une troupe de saltimbanques.Danseuse et acrobate ,tout pourrait bien aller ,si cette période de procès de sorcellerie et les guerres de religion ne venaient détruire ce qui était presque une famille pour elle .Enceinte ,se retrouvant seule ,elle échoue dans une abbaye de soeurs bernardines ,elle y donne naissance à Fleur , prend le voile et devient Soeur Auguste.Elle aurait pu y vivre heureuse mais le décès de la mère abbesse va changer la vie des soeurs .Une nouvelle prieure de douze ans est nommée ,personne ne la connaissait car elle est arrivée de l' extérieur en compagnie du père Colombus,un véritable manipulateur des foules ,en qui Juliette reconnaît le saltimbanque Guy Le Merle, son ancien amant ,qui faisait partie de la troupe,ce qui va faire ressurgir le passé.Cet homme est un débauché ,un bandit qui ne recule devant rien ,tellement manipulateur qu' il arrive par ses sermons ,à faire croire à ces âmes naïves que le diable habite certaines d' entre elles .Arrivant même à les faire entrer en transe ,pendant lesquelles elles affirment avoir des visions .Au fil des pages ,on comprend le pourquoi des agissements du faux prêtre,qui n' est qu' une simple vengeance envers un évêque .Et ce sera dans un déchaînement de passions ,de sortilèges et de pièges ,de vengeance ,de fanatisme et de magie que Juliette va essayer de fuir son passé et sauver ses soeurs innocentes.....

Un beau roman sur fond d'histoire ,Juliette est un personnage attachant ,j'ai aussi aimé petite Fleur ,quelques-unes des soeurs ,la soeur gourmande à qui on a pris son enfant ,celle très croyante qui ne vit que pour les prières ,j'ai détesté la soeur infirmière et bien entendu Guy le Merle et la trop naïve mère abbesse de douze ans.Je le note 4/5 pour le style pas très recherché .

Autrefois danseuse et acrobate, Juliette se réfugie dans le couvent de Sainte Marie de la Mer après avoir été pourchassée et prise pour une sorcière avec ses autres comparses saltimbanques. Cela fait maintenant cinq ans qu'elle y vit heureuse et tranquille avec sa fille Fleur dans cet abbaye où les jours s'écoulent paisibles. Mais toute son existence se retrouve bouleversé le jour où la mère abbesse meurt et où une petite fille de douze ans à peine est nommée pour la remplacer. Et pour Juliette le doute n'est plus permis qu'elle et ses sœurs sont en danger lorsqu'elle reconnait en le Père Colombin qui accompagne Sœur Isabelle Guy Le Merle, son ancien amant, qui les avaient tous trahis à Épinal il y a de cela cinq ans...

Voilà une agréable surprise que ce roman historique! Nous sommes en 1610 sur l'île de Noir moutier et c'est avec allégresse que nous suivons les péripéties successives des habitants de ce couvent éloigné du continent et presque oublié de l'Église pendant des années. Mais voilà que la jeune Sœur Isabelle arrive, enfant d'une famille noble et qui se rêve en sainte adulée dans la papauté toute entière. Ses rêves et espoirs sont bien sûr aiguisés par le talent manifeste de conspirateur et de manipulateur de Père Colombin, alias Guy Le Merle, autrefois grand auteur et comédien de satires sur l'Église, ce qui lui a valu bien des ennuis... Mais que peut-il bien faire dans cette abbaye perdue au milieu de nulle part et qui ne possède aucune richesse? Juliette se perd en hypothèses tandis que Le Merle manipule sans scrupules l'ensemble des sœurs en leur faisant croire qu'elles sont possédées et que le Malin hante les lieux. Malgré elle, Juliette se retrouve entraînée dans les manœuvres de son ancien amant, d'autant plus que celui-ci détient sa fille en otage. Et tandis que le couvent sombre de plus en plus dans le chaos, Juliette, elle, décide de tenter le tout pour le tout pour sauver les autres sœurs.

Il y a un peu du Nicolas d'Ausone de La stratégie du bouffon dans le personnage de Guy Le Merle dans ses manœuvres, manigances et autres trahisons successives. Si assurément ce personnage peut répugner voire choquer dans sa mentalité, il va sans dire que l'on est fasciné par sa stratégie subtile et qui vise à aller au bout de sa vengeance. Beaucoup d'humour dans l'écriture de Joanne Harris, qui si son style peut être effectivement jugé simple, nous offre ici une histoire sans longueur ni fioritures excessives. C'est bien enlevé, mené de bout en bout avec maestro, bref, un roman historique où l'auteur n'hésite pas à dénoncer au passage les préjugés, le fanatisme et l'obscurantisme de l'époque. Juliette, cette sœur qui ne croit pas en Dieu, est en réalité celle qui en sait le plus, ne croyant ni aux superstitions, ni aux visions apocalyptiques des autres sœurs. Et c'est dans un final grandiose que nous saurons enfin le pourquoi du comment, notamment les raisons de la vengeance de Guy Le Merle.

Au final, un excellent roman que j'ai absolument adoré; et une auteure, Joanne Harris que j'ai découverte ici avec grand plaisir! Un roman à lire ou plutôt, à dévorer!

Ma note : 5/5

Jolie critique Liza_Lou. De tous les romans de J. Harris c'est celui qui me tentait le plus. J'ai attendu pour voir et, maintenant ta critique + celle de Lalyre, me confortent dans mon sentiment. Il est à la biblio et, comme tu dis, s'il se lit vite, je vais l'emprunter.

Merci à vous deux;

B

Je ne reprends le résumé: je ne ferais que plagier Lalyre et Liza-Lou.

Il s'agit du cinquième roman de Joanne Harris que je lis. Une fois de plus le talent de conteuse de cette auteur a agi, même si l'écriture est assez simple dans son ensemble.
La description de ce que pouvait être la vie dans un couvent au XVIIème siècle est très bien faite: on imagine ce que pouvait donner sur l'esprit de ces femmes, très jeunes pour certaines, la réclusion, l'absence de contact avec l'extérieur et la vraie vie. Cela ne pouvait que conduire à la jalousie entre les membres, et à croire sur paroles tout ce que pouvait dire une personne ayant de l'autorité sur elles.
J'ai évidement beaucoup aimé le personnage de Juliette qui à mon sens est peut-être la soeur la plus chrétienne du couvent. Par contre je n 'ai pas détesté le personnage d'Isabelle, j'ai eu plutôt pitié d'elle: on lui faisait jouer un rôle et n'était pas forcément consciente du mal qu'elle faisait.
En ce qui concerne le personnage de Guy Merle/Colombin, je l'ai beaucoup haï jusqu'à ce que l'on découvre la raison de sa présence dans ce couvent et celle de sa vengeance.
Joanne Harris nous donne ici un beau roman qui sur fond historique peut nous faire réfléchir à tout ce que les intégrismes quelqu'ils soient, les fanatismes peuvent conduire à faire faire à des personnes croyant dur comme fer agir pour le bien de tous.
Ma note: 4/5

Tu confirmes Dodie. Je dois m'inquiéter de ce livre, c'est le seul qui me tente de cette auteure.

B

L'été des saltimbanques de Joanne Harris
La table ronde/382 pages


Je vais être apparemment la seul note discordante dans ce concert de louange mais j'assume ! Je n'ai pas beaucoup apprécié ce livre et pour tout dire je me suis même franchement ennuyée !
La seule chose qui m'a fait poursuivre ma lecture est le tout petit brin de mystère que l'on voit apparaître par moment et encore même avec cette carotte, je me suis surprise -chose qui ne m'arrive que très rarement- à survoler le texte. Je me suis bornée à prendre connaissance d'une histoire qui ne m' a à aucun moment touché. Je trouve que l'écriture et le style de Joanne Harris que j'avais déjà trouvé bien peu recherché dans "Chocolat" a atteint dans ce roman des sommets de platitude. Elle est pour moi dans L' été des saltimbanques tout juste banale. J'aurais peut-être aimé ce livre adolescente lorsque j'ai commencé à découvrir l'univers de la littérature mais voilà depuis j'ai lu des livres bien bien mieux ! et si pour donner un exemple on ne s'arrête qu'au sujet proche le meilleur est le livre que tu cites Liza-Lou, La stratégie du bouffon de Serge Lentz; à mon avis L'été des saltimbanques n' ai qu'une bien pale copie que ce que l'on a pu déjà écrire sur un sujet similaire.
Heureusement que je suis d'un naturel curieux autrement ce livre aurait fini dans avec mes rares lectures abandonnées.

Comme quoi les goûts et les couleurs peuvent être différents !
Coup de et lecture plutôt appréciée pour vous, pour moi ce sera et


Quelqu'un d'autre l'a-t-il lu ? Je me sens un peu seule de ne pas l'avoir aimé !


2,5/5

lacazavent a écrit:L'été des saltimbanques de Joanne Harris
La table ronde/382 pages

Quelqu'un d'autre l'a-t-il lu ? Je me sens un peu seule de ne pas l'avoir aimé !


2,5/5

Je n'ai pas aimé non plus, je me suis arrêtée à la page 258 alors que je m'ennuyais depuis longtemps déjà.

Comme je l'ai dit ailleurs, j'ai persévéré parce que j'avais envie qu'il me plaise... mais cela n'a pas fonctionné.

Cette lecture m'engourdissait et je sentais les symptômes d'une panne de lecture, alors j'ai préféré arrêter.