Céline MINARD (France)
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Céline MINARD (France)
Céline Minard, née à Rouen en 1969, est un écrivain français. Après avoir étudié la philosophie, elle s'attache au travail d'écriture, collaborant parfois avec des plasticiens, comme Scomparo. Son œuvre marquerait « le retour de la fiction pure et dure dans le paysage littéraire français ». Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 2007 et 2008 et de la Villa Kujoyama en 2011. Son roman Bastard Battle a reçu en 2008 la mention spéciale du jury du Prix Wepler — Fondation La Poste.
Œuvres
R., Comp'Act, 2004
La manadologie, Musica Falsa Editions, 2005
Le dernier monde, Denoël, 2007 ; rééd. Folio, 2009
Bastard battle, Leo Scheer, coll. « Laureli », 2008 ; rééd. Tristram Souple, 2013
Olimpia, Denoël, 2010
So Long, Luise, Denoël, 2011
Les Ales, dessins de Scomparo, Cambourakis, 2011
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Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Céline MINARD (France)
Olimpia de Celine Minard
Denoël / 96 pages
Le peuple m'a suffisamment comblée en m'appelant Pimpaccia et impia et putain de pape et suceuse d'Innocent et vamp, vampiria et femme à sceptre et Didi un chasse-mouches, il m'a assez conchiée pour que je puisse lever une armée de Pasquins tout en merde et remplir d'un bout à l'autre le pont Saint-Ange et couper ainsi cette ville de hâbleurs de la bulle vide du Saint-Siège désormais vide d'où l'on veut me chasser. Olimpia Maidalchini (1592-1657) fut l'égérie du pape Innocent X, son beau-frère, à tel point qu'on disait au milieu du XVIIe siècle, que l'Église catholique était gouvernée par une papesse. Ce livre, portrait en diptyque de la " grande prostituée " qui lança, dit-on, une terrible malédiction sur Rome, nous donne à entendre sa voix avant de retracer son histoire.
Très court ouvrage d' une force surprenante et remarquable, Olimpia Maidalchini surnommé la papesse Olimpia est la voix de ce récit ancienne favorite du pape Innocent X, né en 1592 décédé en 1657, il fut son beau-frère elle fut celle qui dirigeait en coulisse les arcanes de la papauté.
« Papesse, impie, courtisane, prostitué furent les noms qui la désignèrent alors dans les cours d' Europe. Au faîte de sa gloire. Et comme un tyran bien-aimé frappé par la fièvre, un général manœuvrant sur un champ de bataille empoisonné, la Maidalchini ferma son palais et sa vie prit la forme d' une retraite. » p85/86
À la mort d' Innocent X, honnis de tous elle est chassé, bannie par Alexandre VII nouveau pape.
La première partie du texte prend la forme d' un long monologue, Olimpia parle, se venge et déverse son venin sur tous ceux qui l'entoure. D' une verve inépuisable, les imprécations s'enchainent dans une richesse de ton et de vocabulaire rare, l'écriture est très rythmé soudain elle s'enflamme dans des envolés digne des grandes tragédies d'autre fois elle sombre dans un langage cru et véhéments. Remarquable.
La seconde partie qui à mon goût aurait trouvé sa place en tête revient sur l' histoire d' Olimpia Maidalchini. De construction plus classique elle est à placer à côté, nécessaire sans être indispensable elle enrichit et apporte aux lecteurs qui ne connaîtraient pas la papesse Olimpia les clefs pour accéder à la première partie.
Une auteure que je suivrai avec bonheur.
Denoël / 96 pages
Le peuple m'a suffisamment comblée en m'appelant Pimpaccia et impia et putain de pape et suceuse d'Innocent et vamp, vampiria et femme à sceptre et Didi un chasse-mouches, il m'a assez conchiée pour que je puisse lever une armée de Pasquins tout en merde et remplir d'un bout à l'autre le pont Saint-Ange et couper ainsi cette ville de hâbleurs de la bulle vide du Saint-Siège désormais vide d'où l'on veut me chasser. Olimpia Maidalchini (1592-1657) fut l'égérie du pape Innocent X, son beau-frère, à tel point qu'on disait au milieu du XVIIe siècle, que l'Église catholique était gouvernée par une papesse. Ce livre, portrait en diptyque de la " grande prostituée " qui lança, dit-on, une terrible malédiction sur Rome, nous donne à entendre sa voix avant de retracer son histoire.
Très court ouvrage d' une force surprenante et remarquable, Olimpia Maidalchini surnommé la papesse Olimpia est la voix de ce récit ancienne favorite du pape Innocent X, né en 1592 décédé en 1657, il fut son beau-frère elle fut celle qui dirigeait en coulisse les arcanes de la papauté.
« Papesse, impie, courtisane, prostitué furent les noms qui la désignèrent alors dans les cours d' Europe. Au faîte de sa gloire. Et comme un tyran bien-aimé frappé par la fièvre, un général manœuvrant sur un champ de bataille empoisonné, la Maidalchini ferma son palais et sa vie prit la forme d' une retraite. » p85/86
À la mort d' Innocent X, honnis de tous elle est chassé, bannie par Alexandre VII nouveau pape.
La première partie du texte prend la forme d' un long monologue, Olimpia parle, se venge et déverse son venin sur tous ceux qui l'entoure. D' une verve inépuisable, les imprécations s'enchainent dans une richesse de ton et de vocabulaire rare, l'écriture est très rythmé soudain elle s'enflamme dans des envolés digne des grandes tragédies d'autre fois elle sombre dans un langage cru et véhéments. Remarquable.
La seconde partie qui à mon goût aurait trouvé sa place en tête revient sur l' histoire d' Olimpia Maidalchini. De construction plus classique elle est à placer à côté, nécessaire sans être indispensable elle enrichit et apporte aux lecteurs qui ne connaîtraient pas la papesse Olimpia les clefs pour accéder à la première partie.
Une auteure que je suivrai avec bonheur.
Olimpia Maidalchini (Wikipédia)
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Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Céline MINARD (France)
Je note merci Lacazavent.
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Lecture en cours : La chambre des curiosités de Douglas Preston et Lincoln Child
catimini- Nombre de messages : 503
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Re: Céline MINARD (France)
Bastard Battle de Céline Minard
Tristam Édition, Souple / 113 pages
En 1437, à la fin de la guerre de Cent Ans, les pillards du bastard de Bourbon prennent d'assaut la ville de Chaumont. Mais un adversaire, surgi de nulle part et aux techniques de combat inconnues, leur tient tête - qui s'avère être une femme, originaire d'Asie. Témoin des événements, Denysot-le-clerc raconte comment cette combattante et six autres soldats de fortune libéreront bientôt la ville. Et comment ces "sept samouraïs" -en prévision des représailles du bastard - vont enseigner aux habitants le maniement du sabre, l'art du kung-fu, celui de la savate, au milieu de ripailles incessantes.
Impossible de raconter cette histoire, imaginer un bazar bien organisé duquel se dégagerai une beauté envoutante, nous sommes à la frontière entre le roman d' aventure, de chevalerie et le manga.
Céline Minard ne s'embarrasse pas de complexe, les anachronismes fusent, les néologismes sont légions, l' écriture mêlent curieusement et avec succès vieux français et une langue empreinte de modernité
Les mots parlent, sonnent, frappent et par extraordinaire cela fonctionne. S' il faut lui trouver un défaut, il résiderait pour moi dans les quelques scènes de bataille où la collision entre les mots et l'action cèdent à force à la cacophonie.
Invention sur la forme et sur le fond, on aime ou pas, une audace à découvrir...
Tristam Édition, Souple / 113 pages
En 1437, à la fin de la guerre de Cent Ans, les pillards du bastard de Bourbon prennent d'assaut la ville de Chaumont. Mais un adversaire, surgi de nulle part et aux techniques de combat inconnues, leur tient tête - qui s'avère être une femme, originaire d'Asie. Témoin des événements, Denysot-le-clerc raconte comment cette combattante et six autres soldats de fortune libéreront bientôt la ville. Et comment ces "sept samouraïs" -en prévision des représailles du bastard - vont enseigner aux habitants le maniement du sabre, l'art du kung-fu, celui de la savate, au milieu de ripailles incessantes.
Impossible de raconter cette histoire, imaginer un bazar bien organisé duquel se dégagerai une beauté envoutante, nous sommes à la frontière entre le roman d' aventure, de chevalerie et le manga.
Céline Minard ne s'embarrasse pas de complexe, les anachronismes fusent, les néologismes sont légions, l' écriture mêlent curieusement et avec succès vieux français et une langue empreinte de modernité
Les mots parlent, sonnent, frappent et par extraordinaire cela fonctionne. S' il faut lui trouver un défaut, il résiderait pour moi dans les quelques scènes de bataille où la collision entre les mots et l'action cèdent à force à la cacophonie.
Invention sur la forme et sur le fond, on aime ou pas, une audace à découvrir...
4,75/5
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Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Céline MINARD (France)
Il faut que je lise cet auteur, je vais aller faire un tour à la bibliothèque. Merci Lacazavent.
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catimini- Nombre de messages : 503
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Re: Céline MINARD (France)
Le dernier monde de Celine Minard
Folio / 464 pages
Jaume Roiq Stevens, cosmonaute, a refusé d'obéir à l'évacuation ordonnée dans la station spatiale. Pourtant d'étranges phénomènes terrestres le forcent à rentrer sur la planète bleue où il découvre que l'espèce humaine a disparu... Mêlant suspense et poésie, cette odyssée du dernier homme sur la Terre emprunte avec une étonnante puissance verbale à la technologie contemporaine comme aux plus anciennes sagas de l'humanité.
Après Olimpia et Bastard Battle, je poursuis la découverte de cette écrivaine avec Le dernier monde. Sans surprise mais avec bonheur d' un ouvrage à l'autre l' univers change du tout au tout, fi du long monologue, quoique, fi du roman inclassable de combat au sabre au moyen-âge Le dernier monde semble nous emmener dans un univers à la frontière de la science-fiction. Semble puisqu' à la manière de l'adage les choses ne sont pas toujours ce qu' elles paraissent être.
L' histoire débute dans une station spatiale, une série d' incident, accident vont contraindre l' équipage retourner sur terre, seul reste Jaume Roiq Stevens désobéissant volontairement au ordre.
Les jours, puis les mois passent, le major Stevens poursuit seul une mission imaginaire, captant les émissions satellites et radio, il suit tant bien que mal les grands événements qui secouent la planète. C'est en observant la Terre depuis son hublot qu' il est témoin d' étrange phénomène, à ses questions ne répondent que le silence, plus aucunes transmissions ne lui parvient. Il décide alors de préparer son retour sur Terre, rien ne l'aura préparer à ce qu' il découvrira en (re)posant le pied sur le sol.
Seul, plus un être humain hormis lui ne paraît résider sur la planète, envolé, disparus, unique témoin de ses vies des petits tas de vêtements.
Le récit devient alors celui de l'errance d' un homme et de sa quête même si ce qui le fasse avancer demeure obscur, la narration étonnamment sage (pour Céline Minard) prend peu à peu de la vivacité avant de nous entraîner dans une course affolée et essouflante au frontière de la folie.
Il est désarçonnant d' accompagner cet homme, plus on progresse dans l' histoire et moins l' on ne sait sur quel pied danser, l' ami imaginaire prend corps devenant un groupe de plus en plus étendu, l' on croise des chiens, des porcs en troupeau, des pandas errant dans une ville chinoise... etc De temps à autre Jaume Roiq Stevens nous donne l' impression de reprendre pied, le récit s' apaise pour reprendre de plus belle quelques pages plus loin. On ne sait plus, illusions, réalité, folie tout se mélange nous faisant douter d' absolument tout.
Aussi ne vous attendez pas à des révélations, vous resteriez le bec dans l'eau. Une déception cependant pour la progression trop longue et parfois lassante.
Plume ou voix, Céline Minard est une écrivain à part qui mérite d' être découverte et suivi dans ses expériences.
Folio / 464 pages
Jaume Roiq Stevens, cosmonaute, a refusé d'obéir à l'évacuation ordonnée dans la station spatiale. Pourtant d'étranges phénomènes terrestres le forcent à rentrer sur la planète bleue où il découvre que l'espèce humaine a disparu... Mêlant suspense et poésie, cette odyssée du dernier homme sur la Terre emprunte avec une étonnante puissance verbale à la technologie contemporaine comme aux plus anciennes sagas de l'humanité.
Après Olimpia et Bastard Battle, je poursuis la découverte de cette écrivaine avec Le dernier monde. Sans surprise mais avec bonheur d' un ouvrage à l'autre l' univers change du tout au tout, fi du long monologue, quoique, fi du roman inclassable de combat au sabre au moyen-âge Le dernier monde semble nous emmener dans un univers à la frontière de la science-fiction. Semble puisqu' à la manière de l'adage les choses ne sont pas toujours ce qu' elles paraissent être.
L' histoire débute dans une station spatiale, une série d' incident, accident vont contraindre l' équipage retourner sur terre, seul reste Jaume Roiq Stevens désobéissant volontairement au ordre.
Les jours, puis les mois passent, le major Stevens poursuit seul une mission imaginaire, captant les émissions satellites et radio, il suit tant bien que mal les grands événements qui secouent la planète. C'est en observant la Terre depuis son hublot qu' il est témoin d' étrange phénomène, à ses questions ne répondent que le silence, plus aucunes transmissions ne lui parvient. Il décide alors de préparer son retour sur Terre, rien ne l'aura préparer à ce qu' il découvrira en (re)posant le pied sur le sol.
Seul, plus un être humain hormis lui ne paraît résider sur la planète, envolé, disparus, unique témoin de ses vies des petits tas de vêtements.
Le récit devient alors celui de l'errance d' un homme et de sa quête même si ce qui le fasse avancer demeure obscur, la narration étonnamment sage (pour Céline Minard) prend peu à peu de la vivacité avant de nous entraîner dans une course affolée et essouflante au frontière de la folie.
Il est désarçonnant d' accompagner cet homme, plus on progresse dans l' histoire et moins l' on ne sait sur quel pied danser, l' ami imaginaire prend corps devenant un groupe de plus en plus étendu, l' on croise des chiens, des porcs en troupeau, des pandas errant dans une ville chinoise... etc De temps à autre Jaume Roiq Stevens nous donne l' impression de reprendre pied, le récit s' apaise pour reprendre de plus belle quelques pages plus loin. On ne sait plus, illusions, réalité, folie tout se mélange nous faisant douter d' absolument tout.
Aussi ne vous attendez pas à des révélations, vous resteriez le bec dans l'eau. Une déception cependant pour la progression trop longue et parfois lassante.
Plume ou voix, Céline Minard est une écrivain à part qui mérite d' être découverte et suivi dans ses expériences.
3,75/5
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Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Céline MINARD (France)
"Plasmas" Rivages poche 2023 172 pages
Les dix nouvelles qui composent ce livre sont de nature à scinder les avis en deux parties: "nul, on n'y comprend rien" ou "carrément génial et pourquoi pas prémonitoire!". Donc, avertissement: si vous comptez aborder ce recueil avec sérénité voire désinvolture, c'est raté! Ce ne sera pas une lecture de tout repos. De plus, il va vous falloir faire un effort d'imagination et aussi accepter de ne pas tout comprendre. Déconcertant, frustrant, laborieux, mais tellement original! Rien que dans le lexique utilisé par Céline Minard, vous prenez déjà une claque tellement son jargon est scientifique, technique, et en tout cas précis et judicieux.
Aperçus des quelques histoires qui m'ont le plus marqué (il manque Tar Pits, Casino Baldo et Les ricochets)
En l'air - des trapézistes humains évoluent devant des spectateurs "Bjorgs".
Boules à neige - Mars est devenue une planète d'accueil pour quelques poignées de terriens qui ont réussi à fuir les violences et les émeutes qui se déroulaient sur la Terre.
Grands chiens - Rescapée après un gigantesque incendie qui a ravagé une partie de la Sibérie, une laborantine a créé une race de chevaux aux particularités inattendues.
Grands singes - Une chercheuse se fait accepter au sein d'un groupe de singes; elle adopte leur mode de vie. Elle s'appelle Duane. Clin d'oeil à Diane Fossey et sa vie au milieu d'une tribu de gorilles .
Uiush - Comment vivre en symbiose dans la canopée, quand on est un paresseux.
Grands fonds - Des humains -les Arrecifs- ont dû s'adapter à la vie aquatique pour survivre. Le danger vient désormais de la surface, inhospitalière.
La Kuïn - ultime histoire de ce recueil et la plus explicite sans doute. Une mise en garde sur le devenir proche de nous, terriens, une projection fantasmée de la dérive sociale qui pourrait dégringoler sur notre civilisation, là, demain, bientôt.
C'est une lecture exigeante; mais une fois acceptés les codes en vigueur et le langage particulier, il reste une réflexion on ne peut plus actuelle concernant l'avenir menacé de l'Homme et son bout de planète exsangue. Une planète qu'il faudra peut-être songer à partager avec les autres espèces vivantes présentes, végétales ou animales, avant qu'il ne soit trop tard. Autre sujet abordé: l'exil des terriens vers d'autres lieux extra-terrestres n'est sans doute pas pour demain. Et pourtant, s'il fallait commencer à y songer...?
De la science-fiction d'urgence, en quelque sorte.
Note: 4,5/5
Les dix nouvelles qui composent ce livre sont de nature à scinder les avis en deux parties: "nul, on n'y comprend rien" ou "carrément génial et pourquoi pas prémonitoire!". Donc, avertissement: si vous comptez aborder ce recueil avec sérénité voire désinvolture, c'est raté! Ce ne sera pas une lecture de tout repos. De plus, il va vous falloir faire un effort d'imagination et aussi accepter de ne pas tout comprendre. Déconcertant, frustrant, laborieux, mais tellement original! Rien que dans le lexique utilisé par Céline Minard, vous prenez déjà une claque tellement son jargon est scientifique, technique, et en tout cas précis et judicieux.
Aperçus des quelques histoires qui m'ont le plus marqué (il manque Tar Pits, Casino Baldo et Les ricochets)
En l'air - des trapézistes humains évoluent devant des spectateurs "Bjorgs".
Boules à neige - Mars est devenue une planète d'accueil pour quelques poignées de terriens qui ont réussi à fuir les violences et les émeutes qui se déroulaient sur la Terre.
Grands chiens - Rescapée après un gigantesque incendie qui a ravagé une partie de la Sibérie, une laborantine a créé une race de chevaux aux particularités inattendues.
Grands singes - Une chercheuse se fait accepter au sein d'un groupe de singes; elle adopte leur mode de vie. Elle s'appelle Duane. Clin d'oeil à Diane Fossey et sa vie au milieu d'une tribu de gorilles .
Uiush - Comment vivre en symbiose dans la canopée, quand on est un paresseux.
Grands fonds - Des humains -les Arrecifs- ont dû s'adapter à la vie aquatique pour survivre. Le danger vient désormais de la surface, inhospitalière.
La Kuïn - ultime histoire de ce recueil et la plus explicite sans doute. Une mise en garde sur le devenir proche de nous, terriens, une projection fantasmée de la dérive sociale qui pourrait dégringoler sur notre civilisation, là, demain, bientôt.
C'est une lecture exigeante; mais une fois acceptés les codes en vigueur et le langage particulier, il reste une réflexion on ne peut plus actuelle concernant l'avenir menacé de l'Homme et son bout de planète exsangue. Une planète qu'il faudra peut-être songer à partager avec les autres espèces vivantes présentes, végétales ou animales, avant qu'il ne soit trop tard. Autre sujet abordé: l'exil des terriens vers d'autres lieux extra-terrestres n'est sans doute pas pour demain. Et pourtant, s'il fallait commencer à y songer...?
De la science-fiction d'urgence, en quelque sorte.
Note: 4,5/5
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Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5636
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Céline MINARD (France)
Plasmas
Recueil de récits de science-fiction. Chacun pose un monde qui semble d’abord au nôtre, mais dont on nous donne goutte à goutte des éléments qui nous font comprendre son altérité, pour le plaisir de la découverte mais aussi pour nous faire réfléchir sur notre monde. Voir le commentaire de Géromino pour plus de détails sur les histoires.
J’aurais pensé aimer ce livre…mais non. Il ne m’a pas semblé y avoir de lien entre les différentes histoires, à part la structure, où on est déboussolé au début avant de comprendre dans quel genre de monde on se trouve. Je pense que le but est de laisser au lecteur le plaisir de découvrir lui même ce monde, sans tout lui mâcher, mais ça n’a pas pris pour moi avec ce livre. Il me manquait quelqu’un chose pour me donner envie de faire travailler mes méninges, une récompensée anticipée pour l’effort, mais moi je n’ai pas saisi le “pourquoi” du livre ou des récits, à part que l’autrice s’amusait à dépeindre des mondes différents (l’absence de fil conducteur auquel je référais). Et je n’ai aussi pas aimé que les textes sont remplis de mots techniques, de tous les domaines. Oui, cela ajoute à la crédibilité, démontre l’érudition de l’autrice, me permet d’apprendre que bouchonner un cheval n’est pas une erreur sur bichonner, mais je suis trop paresseux pour chercher des mots aux 4 pages, je saute par dessus au risque de perdre des petits morceaux de l’histoire. Malheureusement je n’ai pas apprécié, mais je vais quand même essayer un autre de ses livres.
2,5/5
RR
Recueil de récits de science-fiction. Chacun pose un monde qui semble d’abord au nôtre, mais dont on nous donne goutte à goutte des éléments qui nous font comprendre son altérité, pour le plaisir de la découverte mais aussi pour nous faire réfléchir sur notre monde. Voir le commentaire de Géromino pour plus de détails sur les histoires.
J’aurais pensé aimer ce livre…mais non. Il ne m’a pas semblé y avoir de lien entre les différentes histoires, à part la structure, où on est déboussolé au début avant de comprendre dans quel genre de monde on se trouve. Je pense que le but est de laisser au lecteur le plaisir de découvrir lui même ce monde, sans tout lui mâcher, mais ça n’a pas pris pour moi avec ce livre. Il me manquait quelqu’un chose pour me donner envie de faire travailler mes méninges, une récompensée anticipée pour l’effort, mais moi je n’ai pas saisi le “pourquoi” du livre ou des récits, à part que l’autrice s’amusait à dépeindre des mondes différents (l’absence de fil conducteur auquel je référais). Et je n’ai aussi pas aimé que les textes sont remplis de mots techniques, de tous les domaines. Oui, cela ajoute à la crédibilité, démontre l’érudition de l’autrice, me permet d’apprendre que bouchonner un cheval n’est pas une erreur sur bichonner, mais je suis trop paresseux pour chercher des mots aux 4 pages, je saute par dessus au risque de perdre des petits morceaux de l’histoire. Malheureusement je n’ai pas apprécié, mais je vais quand même essayer un autre de ses livres.
2,5/5
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Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3274
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
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