Tim GAUTREAUX (États-Unis)
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Tim GAUTREAUX (États-Unis)
Tim Gautreaux
Auteur et professeur américain.- Plusieurs recueils de nouvelles (non traduits en 2013)
- The Next Step in the Dance 1998
- The Clearing 2003 (Le dernier arbre 2013)
- The Missing 2009 (à paraître en français en 2014)
Le dernier arbre
(The Clearing)
2003, traduit en 2013
En 1923, Randolph, jeune homme d’une famille commerçante de Pittsburgh, Pennsylvanie, se rend en Louisiane pour prendre en main une scierie achetée par son père. La scierie, perdu au milieu d’une forêt de Bayou, devra fonctionner jusqu’à avoir coupé, taillé et expédié le dernier arbre de la région. Le travail est extrêmement difficile, à cause de la chaleur, de l’humidité, des inondations, des serpents, des alligators, des accidents, de la violence et des crimes. Mais il y a aussi un autre but au déplacement de Randolph : retrouver son frère ainé et le convaincre de revenir vers sa famille, de l’aider. Byron a passé la Première guerre mondiale en France, d’abord comme observateur pour une industrie de poudre à canon, ensuite comme soldat. Il en est revenu avec le corps entier, mais pas la tête. Après quelques années difficiles, Byron rompe avec sa famille et disparait vers l’ouest. Le père a acheté la scierie, car il a découvert que Byron y est l’homme de la loi. Mais Randolph, qui n’a pas participé à la guerre, ne pourra comprendre ce qu’à vécu son frère et se heurtera à sa carapace. Les deux hommes devront toutefois collaborer pour sauvegarder leur entreprise, et même leur vie, car des membres de la mafia tentent d’augmenter leurs activités à Nimbus (alcool de contrebande, jeu, prostitution), ce qui se fait aux dépends de la production.
Ma relation avec ce livre a été comme celle de Randolph et du marais : au début, en vrai Yankee, il n’est là que pour couper les arbres et ramener son frère dans le Nord. Mais, à la longue, il s’acclimate un peu à la chaleur, développe un certain attachement pour son environnement et change. Je me suis d’abord un peu ennuyé lors de cette lecture, mais j’ai persévéré à cause du chalenge des 50 états mais aussi pour les réflexions sur la Première guerre mondiale. Et celles-ci deviennent de plus en plus fréquents à mesure que la confiance se reconstruit entre les frères et que Byron ose s’ouvrir sur les horreurs qu’il a vues et vécues. Avec la description de seulement quelques scènes, l’auteur parvient à bien faire ressentir l’horreur des combats. On discute aussi de l’absurdité de la guerre, qui autorise un homme à massacrer des centaines de ses semblables, alors que de retour au pays, il va être emprisonné s’il ne tue qu’un seul homme, même si ce dernier est un criminel notoire qui a commandé de nombreux assassinats. Le livre touche aussi à la Guerre de sécession qui a fait des ravages dans cet état, par les deux armées. Enfin, la discrimination raciale fait aussi partie de cette société, alors que la plupart des médecins refusent de traiter les Noirs. Vers le milieu du livre, j’étais absorbé par le marais et je ne réussissais plus à m’en sortir.
4/5
le réaliste-romantique
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3259
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Re: Tim GAUTREAUX (États-Unis)
Nos disparus
Le soldat Sam Simoneaux, un cajun américain, débarque en France le 11 novembre 1918. Il côtoie quand même l’horreur de la guerre dans les hôpitaux et lors d’une mission de déminage dans un champ de bataille. De retour au pays, il est gardien de sécurité dans un grand magasin mais ne parvient pas à empêcher l’enlèvement d’une fillette. Il s’engage sur un bateau salle de spectacle qui navigue tout au long du Mississippi au côté des parents de la disparue. Le bateau est vieillot, mais il est très populaire de la Louisiane à l’Ohio; il peut accueillir plus de 2000 passagers par excursion. En cours de route, Sam rencontre de nombreux malfrats et découvre l’occasion de venger la mort de toute sa famille.Le livre est très américain par l’affrontement entre les bons et les mauvais. Les méchants sont très cruels, armés jusqu’au dent, mais le livre est original en ce que Sam, perturbé par son expérience européenne, ne peut utiliser une arme contre une autre personne. Il réfléchit aussi à la vengeance et résiste au cycle de la violence. C’est rafraichissant, car on s’attend à tout moment à lire l’éclatement d’une fusillade, mais non, le personnage résiste.
Le livre illustre aussi comment le Mississippi est l’artère qui a irrigué toute cette zone de l’Amérique. Bien qu’on se situe à l’époque du déclin du trafic fluvial, on navigue encore rapidement de la Louisiane, Arkansas, Missouri, Kentucky, Ohio… Je ne reprocherais au livre que sa longueur : il s’étire sur plus de 500 pages et j’en avais assez avant cela. Les enquêtes et les poursuites deviennent un peu lassantes.
4/5
le Réaliste-romantique
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3259
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Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Tim GAUTREAUX (États-Unis)
"Le dernier arbre" Points 2014 472 pages
Sud de la Louisiane, début des années 20: une exploitation forestière perdue au beau milieu de marais insalubres infestés de serpents venimeux et d'alligators; des arbres immenses, énormes, qui vont donner de l'ouvrage pendant plusieurs années à des équipes de bûcherons, de scieurs, de conducteurs de machines; des hommes décidés et conquérants, d'autres en proie à d'obscurs traumatismes; d'autres encore qui ne recherchent uniquement qu'un travail, pour survivre.
Sur l'exploitation, Byron Aldridge est chargé du maintien de l'ordre, et ce n'est pas une mince affaire. Dans ce coin perdu, le bar est le seul endroit où les ouvriers ont la possibilité de se défouler après l'harassante besogne et de laisser -l'alcool aidant- s'épancher leurs instincts de violence. Les occasions d'en découdre sont nombreuses et les échauffourées qui en résultent provoquent souvent des blessures graves et parfois des morts. Byron a participé à la Grande Guerre en France, son état psychique en a pris un coup. Brouillé avec son père, il a fui depuis plusieurs années déjà, l'entourage familial très loin dans le nord. Le père Aldrige, déjà à la tête d'une importante société, a racheté cette scierie et envoyé son autre fils, Randolph, pour la diriger; sur place, il sera le patron. Mais le voeu le plus cher du père Aldridge est qu'il fasse son possible pour ramener Byron à la maison.
Pour l'instant, il reste beaucoup d'arbres à abattre; le chantier est immense et les tourments sont multiples. Afin d'empêcher au maximum les bûcherons de s'entretuer, Byron décide de fermer le bar le dimanche. Au bar, l'alcool servi provient de contrebande (nous sommes en pleine Prohibition) et sa diffusion est aux mains d'une mafia sicilienne, la famille Buzetti, qui n'entend pas se priver de cette source de profit...
C'est un roman tout à fait convaincant à de nombreux points de vue. D'abord il recrée avec réalisme la course au profit (quitte à tout détruire et ne laisser aucun arbre debout), la rudesse des conditions de travail de l'époque, la violence entre les hommes. L'intrigue qui se noue au fil des pages est savamment distillée pour que jamais la tension ne retombe; elle va crescendo, lentement mais sûrement. La lutte est au centre de ce roman musclé: lutte des ouvriers contre la nature hostile (la chaleur moite, étouffante; les serpents venimeux, les alligators, omniprésents; l'eau partout, la boue...); ces marais sont aussi la source de maladies, de fièvres, d'infections, etc... Lutte des ouvriers entre eux (notamment à cause des relations toujours houleuses entre blancs et noirs). Lutte des forces de l'ordre contre l'organisation mafieuse qui ne recule devant aucune méthode si abjecte soit-elle pour parvenir à ses fins (meurtres, pièges, etc...).
Pas de morale à en tirer; pas de réels héros non plus. Ainsi est le monde à cette époque: violent, brutal, le profit avant tout; oui les mafieux sont des méchants, mais les méthodes de Byron sont parfois discutables... Il m'est venu quelques réflexions au fil des pages: on peut y voir une dénonciation de la loi qui autorise le port d'arme aux USA qui atteint son apogée lorsque l'on découvre le stock d'armes en tout genre que le shérif a confisquées tout au long de sa carrière...
Et puis au sujet de cette forêt immense d'arbres qui ont mis plus de 1500 années pour devenir ce qu'elle est et qui est anéantie en quelques années, sacrifiées sur l'autel du profit immédiat:
-Tu veux abattre tous les arbres de la terre?
-Il y en a pour une fortune devant nous.
-Une forêt, c'est utile à autre chose qu'à fabriquer des volets et des bardeaux.
Son frère le considéra d'un air ébahi.
-A quoi par exemple?
-Et bien c'est beau à regarder, ne serait-ce que ça.
Randolph se tourna de nouveau vers les arbres et fronça les sourcils:
-A regarder pour quoi faire?
Note 4,5/5
Sud de la Louisiane, début des années 20: une exploitation forestière perdue au beau milieu de marais insalubres infestés de serpents venimeux et d'alligators; des arbres immenses, énormes, qui vont donner de l'ouvrage pendant plusieurs années à des équipes de bûcherons, de scieurs, de conducteurs de machines; des hommes décidés et conquérants, d'autres en proie à d'obscurs traumatismes; d'autres encore qui ne recherchent uniquement qu'un travail, pour survivre.
Sur l'exploitation, Byron Aldridge est chargé du maintien de l'ordre, et ce n'est pas une mince affaire. Dans ce coin perdu, le bar est le seul endroit où les ouvriers ont la possibilité de se défouler après l'harassante besogne et de laisser -l'alcool aidant- s'épancher leurs instincts de violence. Les occasions d'en découdre sont nombreuses et les échauffourées qui en résultent provoquent souvent des blessures graves et parfois des morts. Byron a participé à la Grande Guerre en France, son état psychique en a pris un coup. Brouillé avec son père, il a fui depuis plusieurs années déjà, l'entourage familial très loin dans le nord. Le père Aldrige, déjà à la tête d'une importante société, a racheté cette scierie et envoyé son autre fils, Randolph, pour la diriger; sur place, il sera le patron. Mais le voeu le plus cher du père Aldridge est qu'il fasse son possible pour ramener Byron à la maison.
Pour l'instant, il reste beaucoup d'arbres à abattre; le chantier est immense et les tourments sont multiples. Afin d'empêcher au maximum les bûcherons de s'entretuer, Byron décide de fermer le bar le dimanche. Au bar, l'alcool servi provient de contrebande (nous sommes en pleine Prohibition) et sa diffusion est aux mains d'une mafia sicilienne, la famille Buzetti, qui n'entend pas se priver de cette source de profit...
C'est un roman tout à fait convaincant à de nombreux points de vue. D'abord il recrée avec réalisme la course au profit (quitte à tout détruire et ne laisser aucun arbre debout), la rudesse des conditions de travail de l'époque, la violence entre les hommes. L'intrigue qui se noue au fil des pages est savamment distillée pour que jamais la tension ne retombe; elle va crescendo, lentement mais sûrement. La lutte est au centre de ce roman musclé: lutte des ouvriers contre la nature hostile (la chaleur moite, étouffante; les serpents venimeux, les alligators, omniprésents; l'eau partout, la boue...); ces marais sont aussi la source de maladies, de fièvres, d'infections, etc... Lutte des ouvriers entre eux (notamment à cause des relations toujours houleuses entre blancs et noirs). Lutte des forces de l'ordre contre l'organisation mafieuse qui ne recule devant aucune méthode si abjecte soit-elle pour parvenir à ses fins (meurtres, pièges, etc...).
Pas de morale à en tirer; pas de réels héros non plus. Ainsi est le monde à cette époque: violent, brutal, le profit avant tout; oui les mafieux sont des méchants, mais les méthodes de Byron sont parfois discutables... Il m'est venu quelques réflexions au fil des pages: on peut y voir une dénonciation de la loi qui autorise le port d'arme aux USA qui atteint son apogée lorsque l'on découvre le stock d'armes en tout genre que le shérif a confisquées tout au long de sa carrière...
Et puis au sujet de cette forêt immense d'arbres qui ont mis plus de 1500 années pour devenir ce qu'elle est et qui est anéantie en quelques années, sacrifiées sur l'autel du profit immédiat:
-Tu veux abattre tous les arbres de la terre?
-Il y en a pour une fortune devant nous.
-Une forêt, c'est utile à autre chose qu'à fabriquer des volets et des bardeaux.
Son frère le considéra d'un air ébahi.
-A quoi par exemple?
-Et bien c'est beau à regarder, ne serait-ce que ça.
Randolph se tourna de nouveau vers les arbres et fronça les sourcils:
-A regarder pour quoi faire?
Note 4,5/5
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Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5632
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Tim GAUTREAUX (États-Unis)
Nos disparus de Tim Gautreaux
Quand Sam Simoneaux rentre en 1921 à la fin de la Grande Guerre, il est traumatisé. Il devient responsable dans un magasin Krine et son chef le rend responsable de la disparition d'une petite fille de trois ans. Pour essayer de s'amender, il va partir à la recherche de la fillette en s'engageant du même coup sur l'Ambassador, un bateau à aubes qui organise des soirées musicales, parfois assez agitées.
Nos disparus, c'est l'histoire personnelle de Sam, son enfance, son passage en France à la fin de la guerre, la recherche de Lily. Nous sommes en Louisiane, dans les années 20, une bonne partie de l'histoire se passe sur l'Ambassador, l'ambiance est spéciale entre les fêtes et l'attente des parents de Lily, la musique jouée par l'orchestre. C'est un roman foisonnant, la guerre, la musique, l'alcool, les attentes, les pensées sur la perte, le deuil… Nos disparus, c'est une époque, la vie des Cajuns en Louisiane, l'appartenance à une famille. Pas un rythme trépidant mais l'intérêt est toujours là, tenu par la belle plume de Tim Gautreaux. Je reviendrai vers cet auteur qui m'a marqué de jolie façon.
Note: 4.5/5Nos disparus, c'est l'histoire personnelle de Sam, son enfance, son passage en France à la fin de la guerre, la recherche de Lily. Nous sommes en Louisiane, dans les années 20, une bonne partie de l'histoire se passe sur l'Ambassador, l'ambiance est spéciale entre les fêtes et l'attente des parents de Lily, la musique jouée par l'orchestre. C'est un roman foisonnant, la guerre, la musique, l'alcool, les attentes, les pensées sur la perte, le deuil… Nos disparus, c'est une époque, la vie des Cajuns en Louisiane, l'appartenance à une famille. Pas un rythme trépidant mais l'intérêt est toujours là, tenu par la belle plume de Tim Gautreaux. Je reviendrai vers cet auteur qui m'a marqué de jolie façon.
Shan_Ze- Admin
- Nombre de messages : 9276
Age : 40
Location : Lyon/France
Date d'inscription : 26/10/2008
Re: Tim GAUTREAUX (États-Unis)
Celui-ci je louche dessus depuis un petit moment... Merci Shan_Ze; ton commentaire et celui de RR plus haut me confortent dans l'idée de le lire un jour.
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Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5632
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Tim GAUTREAUX (États-Unis)
J'espère qu'il te plaira Géromino ! J'ai vu que Le dernier arbre se passe aussi dans la Louisiane, comme Nos disparus (aussi dans les états limitrophes).
Shan_Ze- Admin
- Nombre de messages : 9276
Age : 40
Location : Lyon/France
Date d'inscription : 26/10/2008
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