LOUIS Edouard (France)

En finir avec Eddy Bellegueule- Seuil Janvier 2014




 Eddy Bellegueule n'est pas le surnom mais le véritable nom de Edouard Louis, un jeune auteur de 21 ans qui nous livre un récit coup de poing sur son enfance.
Eddy est né en Picardie, au début des années 90 dans un petit village où la pauvreté, voire la misère sont omniprésentes. Dans ce milieu ouvrier raciste et homophobe qui semble sortir tout droit d'un roman de Zola, les hommes sont violents et alcooliques, les femmes des mégères qui tentent de boucler les fins de mois, les enfants "zonent" dans la rue.
Eddy se sent rapidement différent des autres et d'ailleurs avant même d'en avoir conscience il y a les réflexions de son entourage le traitant de "gonzesse" et autres termes choisis.
Contrairement aux autres garçons Eddy n'aime pas le foot, n'aime pas les jeux violents. Tout le monde lui trouve un air maniéré et il va vite devenir le souffre-douleur du collège. 
Incompris par sa mère, qui préfère fermer les yeux sur l'évidence de la situation, rejeté par son père qui lui adresse à peine la parole, Eddy va chercher par tous les moyens à "guérir". Il se persuade qu'il peut devenir un "dur" comme les autres. Mais il va devoir se résoudre à s'accepter comme il est car nul ne peut changer sa vraie nature.
Ce récit est d'une grande violence, non seulement dans l'histoire de ce jeune garçon mais aussi dans l'écriture elle-même directe, sans fioritures.
Par contre je ne l'ai pas pris comme un règlement de compte de l'auteur avec sa famille. Malgré la description terrible qu'il en fait , on sent tout de même une sorte de tendresse envers eux. Finalement, pouvaient-ils agir autrement?
Ce "roman" ne peut laisser le lecteur indifférent.
Ma note 4,5/5

Je me suis mis en lice pour le réserver à la bibliothèque. Il est très très demandé et ça m'a l'air bien mérité !

J'en avais entendu beaucoup d'éloges à la radio et donc... déjà noté dans ma liste, mais ta critique Dodie me confirme qu'il est à lire!

En finir avec Eddy Bellegueule
2013

Récit de l’enfance d’Eddy Bellegueule, jeune garçon efféminé, homosexuel, qui grandit dans un milieu dur et stupide. Il tente de jouer le jeu et de passer pour un dur, de se faire une copine, mais c’est un échec après l’autre. Il se fait maltraiter, insulter, il est la honte de sa famille.
 
Ce qui m’a le plus surpris dans ce récit est qu’il se déroule presque en l’an 2000 et non pas en 1950. Les parents sont étonnants de bêtise et de rudesse, mais ils seraient de la même génération que moi! Le livre est aussi très « trash », ça sombre profondément dans la déchéance. Une lecture qui dérange, mais qui rappelle que certains ne naissent pas dans un milieu propice à leur épanouissement…mais qu’ils peuvent en sortir.

4,5/5

le réaliste-romantique

En finir avec Eddy Bellegueule
Ed. Seuil, 2014, 220 pages

Ma note: 4.5/5

Mon avis:
C'est un récit de jeunesse pas comme les autres que ce jeune auteur nous livre ici; pas de souvenirs nostalgiques ou de pathétiques récits de tortures et autres atrocités.  Non ici les blessures du jeune Eddy sont plus profondes, la souffrance est chronique et sur plusieurs niveaux.  Il y a d'abord l'extrême pauvreté et l'inaction de ses parents pour faire autrement.  Ensuite il y a ce milieu rétrograde, raciste et homophobe qu'il m'a été difficile d'imaginer en 1990 comme RR, j'ai eu souvent l'impression que le récit se passait voilà bien plus longtemps que ça.  Finalement, et surtout, la différence d'Eddy, celle qu'il n'a pas choisi et qu'il ne comprend pas lui-même.  Il tente à tout prix d'effacer cette différence, de devenir un "dur", un vrai garçon mais c'est comme changer de couleurs d'yeux... c'est impossible.

C'est un livre m'a tenu en haleine mais m'a aussi donné le seul haut le coeur à vie en lecture (la manche de la veste!)!  L'écriture est vivante, bourrée de parenthèses plus ou moins longues et où l'on entends la différence de culture entre ce qu'il était et ce qu'il est devenu par sont choix de vocabulaire et sa synthaxe.  Bref un jeune auteur à surveiller!

L'auteur à un blogue où il présente plusieurs entrevues qu'il a accordé, entre autre une très bien d'une discussion avec Xavier Dolan.
http://edouardlouis.com/

EN FINIR AVEC EDDY BELLEGUEULE

Quatrième de couverture : Élevé dans une famille ouvrière de Picardie, Eddy ne ressemble pas aux autres enfants. Sa manière de se tenir, son élocution, sa délicatesse lui valent de nombreuses humiliations et injures, tant par ses camarades de classe que par son père alcoolique et sa mère revêche. Lui-même finit par s’interroger sur cette homosexualité dont on le taxe avant même qu’il éprouve le moindre désir. Mais la véritable persécution ne vient-elle pas du conditionnement social ? Il parviendra à s’arracher à cette chape écrasante, qui donne au récit une allure zolienne, et à imposer sa personnalité en poursuivant des études de théâtre à Amiens, loin de l’enfer familial et villageois qu’il a connu. Ce texte, psychologiquement frappant, dresse un tableau saisissant d’un monde populaire brutal et sensiblement archaïque. Mais la finesse de l’auteur, par ailleurs sociologue, resitue dans un contexte social le drame familial qui aurait pu devenir une vraie tragédie individuelle. Comment échapper à la détermination ? Comment chaque être peut-il inventer sa liberté ?

Mon avis : lu il y a déjà plus de 4 mois, j'ai encore du mal à en faire une critique.
Quand je repense à cette lecture, et à ce roman que j'ai lu en une après-midi, je me sens mal à l'aise.
Si je devais mettre des mots sur ce malaise ce serait "violence", "dur", "voyeurisme", "misère"
Ce livre est un véritable coup de poing (un "uppercut" comme le disait Aurore dans sa critique), impossible de le lâcher et pourtant c'est de plus en plus violent au fil des pages.
On a l'impression d'épier cette famille par le trou d'une serrure, d'évoluer dans une communauté où la misère et l'ignorance régissent les comportements. Ca en devient presque malsain. Et pourtant on continue de lire. Drôle d'impression.
Je ne saurais dire si j'ai aimé cet étalage, ce "déballage", ou plutôt ce cri de (des)espoir, mais ce qui est certain c'est qu'il m'a profondément touchée et me trotte encore en tête longtemps après l'avoir lu.
Et cela est pour moi une réussite.

Ma note : impossible de le noter. Je conseille néanmoins de le lire, car il fait réfléchir.

En finir avec Eddy Bellegueule
 
Note : 4.5/5
 
Le résumé a déjà été fait plusieurs fois au dessus.
 

 
 

Qui a tué mon père

Édouard Louis rend hommage à son père, tout en révélant les difficultés qu’il a eu avec lui. Il cherche en particulier à nommer de petites décisions politiques, faites dans des bureaux dorés, mais qui ont eu un impact important sur certains citoyens, dont son père. Par exemple, à on moment on décida de ne plus rembourser des médicaments pour les problèmes de digestion, mais son père devait rester alité, son système digestif était dérèglé, ces médicaments lui permettaient d’avoir une vie supportable. Édouard Louis nomme les politiciens qui ont pris de telles décisions dans les dernières décennies.

C’est un livre très intéressant qui ramasse toute cette époque et la vie des petites gens de milieux ouvriers. Ce livre nous permet aussi d’apprécier le milieu d’où vient l’auteur et l’effort qu’il a fait pour s’en démarquer.

4/5

RR