Colson WHITEHEAD (États-Unis)
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Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Colson Whitehead est né en 1969 à New York, où il vit toujours. Après des études à Harvard, il a collaboré à bon nombre de revues. Ses trois romans L'Intuitionniste, Ballades pour John Henry et Apex ou Le cache-blessure ont été unanimement salués par la critique et lui ont valu de multiples distinctions. Il est également l'auteur d'un recueil d'évocations urbaines, Le Colosse de New York, et d'un récit, Sag Harbor. Toute son œuvre est publiée aux Editions Gallimard.
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Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Zone 1 de Colson Withehead
Gallimard / 337 pages
La Dernière Nuit a eu lieu. Le fléau s'est répandu. Et dans le désert du monde d'après, les rares humains survivants luttent au jour le jour pour échapper aux zombs, ces morts-vivants cannibales et contagieux. Pourtant, l'espoir commence à renaître. Dans la Zone 1, tout en bas de Manhattan, Mark Spitz et ses camarades ratisseurs éliminent les zombs traînards, première étape d'une patiente entreprise de reconquête. Mais la victoire est-elle seulement possible ? Et pour reconstruire quel monde ? Les personnages sont hantés par le passé, ou inversement refoulent le souvenir du cauchemar et des êtres perdus. Mais avant d'en être réduits à survivre, avaient-ils vraiment vécu ? Mark Spitz se sent fait pour ce chaos absurde grâce à sa médiocrité même, et éprouve une étrange empathie pour les traînards. Et parfois, il lui vient à l'esprit la pensée interdite. Colson Whitehead offre ici un authentique et palpitant conte de terreur, dont la noirceur et la tension permanente sont accentuées par un humour macabre et sardonique, et une invention verbale exceptionnelle, faite d'argot militaire, d'euphémismes officiels, d'images audacieuses pour rendre compte de l'impensable, donner une forme au pire. Mais ce tableau d'apocalypse, cette fable aux multiples interprétations est aussi une méditation sur ce qui fonde l'humanité. En vrai moraliste, Whitehead pose ici plus crûment que jamais la même question lancinante : que faisons-nous de nos vies ? Et la démesure de l'horreur confère à cette représentation un lyrisme endeuillé, une gravité et une puissance proprement visionnaires.
Quand les Zombies, Zombs, morts-vivants et autres créatures font leur apparition chez Gallimard, il est tentant d'aller voir de plus près. Tout en restant extrêmement classique dans son scénario catastrophe, Zone 1 dénote par son écriture soignée à l'extrême, un style très travaillé tout en nuance parsemé de réflexion touchant à la philosophie. On y parle de la vie, de la mort, du vivre en société, d' autrui, de la bonté etc. Tant et si bien que l'action, pilier de cet univers en pallie quelque peu, le rythme semble parfois un peu lent du moins pour son sujet.
Une lecture étonnante agréable malgré un équilibre précaire entre le thème, le rythme et le style.
Gallimard / 337 pages
La Dernière Nuit a eu lieu. Le fléau s'est répandu. Et dans le désert du monde d'après, les rares humains survivants luttent au jour le jour pour échapper aux zombs, ces morts-vivants cannibales et contagieux. Pourtant, l'espoir commence à renaître. Dans la Zone 1, tout en bas de Manhattan, Mark Spitz et ses camarades ratisseurs éliminent les zombs traînards, première étape d'une patiente entreprise de reconquête. Mais la victoire est-elle seulement possible ? Et pour reconstruire quel monde ? Les personnages sont hantés par le passé, ou inversement refoulent le souvenir du cauchemar et des êtres perdus. Mais avant d'en être réduits à survivre, avaient-ils vraiment vécu ? Mark Spitz se sent fait pour ce chaos absurde grâce à sa médiocrité même, et éprouve une étrange empathie pour les traînards. Et parfois, il lui vient à l'esprit la pensée interdite. Colson Whitehead offre ici un authentique et palpitant conte de terreur, dont la noirceur et la tension permanente sont accentuées par un humour macabre et sardonique, et une invention verbale exceptionnelle, faite d'argot militaire, d'euphémismes officiels, d'images audacieuses pour rendre compte de l'impensable, donner une forme au pire. Mais ce tableau d'apocalypse, cette fable aux multiples interprétations est aussi une méditation sur ce qui fonde l'humanité. En vrai moraliste, Whitehead pose ici plus crûment que jamais la même question lancinante : que faisons-nous de nos vies ? Et la démesure de l'horreur confère à cette représentation un lyrisme endeuillé, une gravité et une puissance proprement visionnaires.
Quand les Zombies, Zombs, morts-vivants et autres créatures font leur apparition chez Gallimard, il est tentant d'aller voir de plus près. Tout en restant extrêmement classique dans son scénario catastrophe, Zone 1 dénote par son écriture soignée à l'extrême, un style très travaillé tout en nuance parsemé de réflexion touchant à la philosophie. On y parle de la vie, de la mort, du vivre en société, d' autrui, de la bonté etc. Tant et si bien que l'action, pilier de cet univers en pallie quelque peu, le rythme semble parfois un peu lent du moins pour son sujet.
Une lecture étonnante agréable malgré un équilibre précaire entre le thème, le rythme et le style.
4,25/5
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Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Zone 1
L’humanité a été dévastée par une épidémie de zombies (hé oui, encore une fois). Après une période de flottement, les Américains ont réussi à se réorganiser autour de Buffalo et à créer des camps sécuritaires un peu partout dans leur pays. Après le nettoyage du corridor Nord-Est (l’autoroute 95), l’objectif est de nettoyer la Zone 1 : le sud de Manhattan. Mark Spitz est membre d’une équipe de nettoyeurs : après le passage des Marines, ils ratissent systématiquement les immeubles pour y dénicher et descendre tout les zombies trainards restant. Mark réfléchi au monde depuis la Dernière Nuit, il évoque des souvenirs de l’interrègne et ose rêver, subrepticement, à l’avenir.
Les zombies sont à la mode depuis plusieurs années et il faut aujourd’hui être original pour se démarquer. Je n’ai pas trouvé que ce livre rajoute à l’édifice. L’auteur profite du récit pour critiquer certains travers de la société de consommation, par exemple une chaîne de cafés-qu’on-ne-nommera-pas-mais-qui-ressemble-à-Starbucks augmenter ses ventes par une présence sympa et faussement humaine sur les réseaux sociaux, mais je n’ai pas trouvé cela très original. De plus, le récit m’est parfois apparu confus, c’est peut-être toutefois de distraction par manque d’intérêt soutenu.
J’observe toutefois une tendance que je nommerai « post-11 septembre » : alors que les œuvres du dernier siècle se concentraient sur le début de l’épidémie, l’attaque initiale et la fin des héros, plusieurs œuvres récentes assument l’attaque, mais l’humanité réussit à se reprendre en main et elle n’est pas nécessairement condamnée, comme dans World War Z et Walking Dead. Je trace un parallèle avec la société occidentale (surtout américaine) qui doit s’adapter à vivre après l’attaque du 11 septembre (l’attaque initiale). La menace terroriste est toujours présente et l’ennemi peut même être votre voisin (les cellules dormantes ou terroriste isolée), tout comme dans ces récits où, malgré une stabilisation des conditions, le zombie mortel peut toujours ressurgir.
3/5
le Réaliste-romantique
L’humanité a été dévastée par une épidémie de zombies (hé oui, encore une fois). Après une période de flottement, les Américains ont réussi à se réorganiser autour de Buffalo et à créer des camps sécuritaires un peu partout dans leur pays. Après le nettoyage du corridor Nord-Est (l’autoroute 95), l’objectif est de nettoyer la Zone 1 : le sud de Manhattan. Mark Spitz est membre d’une équipe de nettoyeurs : après le passage des Marines, ils ratissent systématiquement les immeubles pour y dénicher et descendre tout les zombies trainards restant. Mark réfléchi au monde depuis la Dernière Nuit, il évoque des souvenirs de l’interrègne et ose rêver, subrepticement, à l’avenir.
Les zombies sont à la mode depuis plusieurs années et il faut aujourd’hui être original pour se démarquer. Je n’ai pas trouvé que ce livre rajoute à l’édifice. L’auteur profite du récit pour critiquer certains travers de la société de consommation, par exemple une chaîne de cafés-qu’on-ne-nommera-pas-mais-qui-ressemble-à-Starbucks augmenter ses ventes par une présence sympa et faussement humaine sur les réseaux sociaux, mais je n’ai pas trouvé cela très original. De plus, le récit m’est parfois apparu confus, c’est peut-être toutefois de distraction par manque d’intérêt soutenu.
J’observe toutefois une tendance que je nommerai « post-11 septembre » : alors que les œuvres du dernier siècle se concentraient sur le début de l’épidémie, l’attaque initiale et la fin des héros, plusieurs œuvres récentes assument l’attaque, mais l’humanité réussit à se reprendre en main et elle n’est pas nécessairement condamnée, comme dans World War Z et Walking Dead. Je trace un parallèle avec la société occidentale (surtout américaine) qui doit s’adapter à vivre après l’attaque du 11 septembre (l’attaque initiale). La menace terroriste est toujours présente et l’ennemi peut même être votre voisin (les cellules dormantes ou terroriste isolée), tout comme dans ces récits où, malgré une stabilisation des conditions, le zombie mortel peut toujours ressurgir.
3/5
le Réaliste-romantique
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3246
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Whitehead Colson
Underground Railroad
Albin Michel 23 août 20127
ISBN 978 2 226 39319 7
398 pages
Quatrième de couverture
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les Etats libres du Nord. De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le " misérable coeur palpitant " des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté. L'une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l'" Underground Railroad ", le célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme. A la fois récit d'un combat poignant et réflexion saisissante sur la lecture de l'Histoire, ce roman, couronné par le prix Pulitzer, est une oeuvre politique aujourd'hui plus que jamais nécessaire. " Un roman puissant et presque hallucinatoire. Une histoire essentielle pour comprendre les Américains d'hier et d'aujourd'hui.
Mon avis
Dans un style limpide et efficace, l’auteur parvient à nous fixer sur certains personnages attachants de cette histoire de la Grande Histoire de l’esclavage. C’est surtout lorsqu’elle accepte la proposition de Caesar que l’on suit le parcours de Cora lors de sa fuite avec lui, un parcours ou elle fait de nombreuses rencontres bonnes ou mauvaises, que ce soient d’âmes charitables et secourables, mais aussi de chasseurs d’esclaves comme le monstrueux Ridgeway, un homme sanguinaire et barbare qui la poursuit ce qui oblige Cora à courir et encore courir pour lui échapper, car les propriétaires d’esclaves sont impitoyables envers les fugitifs capturés. Pendant son long périple, elle va découvrir la haine raciale des blancs, les lynchages en Caroline du Nord et les expériences médicales en Caroline du Sud, elle va aussi faire plusieurs métiers pour survivre mais toujours avec la crainte d’être découverte. Lors de sa fuite, elle fera la connaissance d’hommes qui gèrent le chemin de fer clandestin au mépris du danger qu’ils courent, leur générosité et leur bonne volonté sont présentes pour sauver les esclaves en fuite. Une belle construction du roman pour décrire la vie d’esclave, la faim, la violence et la peur ainsi que la cruauté de ceux qui les chassent ou les asservissent. Un roman juste qui interpelle, car l’humanité de notre époque est-elle toujours égale envers ceux qui croient en elle ? Gros coup de cœur….5/5
Source Wikipédia
Le chemin de fer clandestin ( Underground Railroad) était un réseau de routes ferroviaires clandestines qui étaient utilisées par les esclaves noirs américains pour se réfugier au-delà de la ligne Mason-Dixon et jusqu’au Canada avec l’aide des abolitionnistes qui adhéraient à leur cause.
Underground Railroad
Albin Michel 23 août 20127
ISBN 978 2 226 39319 7
398 pages
Quatrième de couverture
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les Etats libres du Nord. De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le " misérable coeur palpitant " des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté. L'une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l'" Underground Railroad ", le célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme. A la fois récit d'un combat poignant et réflexion saisissante sur la lecture de l'Histoire, ce roman, couronné par le prix Pulitzer, est une oeuvre politique aujourd'hui plus que jamais nécessaire. " Un roman puissant et presque hallucinatoire. Une histoire essentielle pour comprendre les Américains d'hier et d'aujourd'hui.
Mon avis
Dans un style limpide et efficace, l’auteur parvient à nous fixer sur certains personnages attachants de cette histoire de la Grande Histoire de l’esclavage. C’est surtout lorsqu’elle accepte la proposition de Caesar que l’on suit le parcours de Cora lors de sa fuite avec lui, un parcours ou elle fait de nombreuses rencontres bonnes ou mauvaises, que ce soient d’âmes charitables et secourables, mais aussi de chasseurs d’esclaves comme le monstrueux Ridgeway, un homme sanguinaire et barbare qui la poursuit ce qui oblige Cora à courir et encore courir pour lui échapper, car les propriétaires d’esclaves sont impitoyables envers les fugitifs capturés. Pendant son long périple, elle va découvrir la haine raciale des blancs, les lynchages en Caroline du Nord et les expériences médicales en Caroline du Sud, elle va aussi faire plusieurs métiers pour survivre mais toujours avec la crainte d’être découverte. Lors de sa fuite, elle fera la connaissance d’hommes qui gèrent le chemin de fer clandestin au mépris du danger qu’ils courent, leur générosité et leur bonne volonté sont présentes pour sauver les esclaves en fuite. Une belle construction du roman pour décrire la vie d’esclave, la faim, la violence et la peur ainsi que la cruauté de ceux qui les chassent ou les asservissent. Un roman juste qui interpelle, car l’humanité de notre époque est-elle toujours égale envers ceux qui croient en elle ? Gros coup de cœur….5/5
Source Wikipédia
Le chemin de fer clandestin ( Underground Railroad) était un réseau de routes ferroviaires clandestines qui étaient utilisées par les esclaves noirs américains pour se réfugier au-delà de la ligne Mason-Dixon et jusqu’au Canada avec l’aide des abolitionnistes qui adhéraient à leur cause.
lalyre- Nombre de messages : 5798
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Etait-ce uniquement ferroviaire? J'ai cru comprendre que c'était une suite de relais? Est-ce que je me trompe?
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Awara- Nombre de messages : 7139
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
J'ai très envie de le lire!!
Mandarine- Nombre de messages : 3347
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
je ne sais pas, il faudrait revoir sur WikipédiaAwara a écrit:Etait-ce uniquement ferroviaire? J'ai cru comprendre que c'était une suite de relais? Est-ce que je me trompe?
lalyre- Nombre de messages : 5798
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Non je ne crois pas uniquement . C'est souvent traité dans mes romans qui parlent de patchwork . Certaines maisons mettaient a sécher un patchwork avec un motif particulier qui s'appelle underground railroad pour signifier que c'était une maison amie sur le chemin qui menait les esclaves au Canada .Ils ne voyageaient pas que par le train.
J'avais aussi noté ce roman de la rentrée
J'avais aussi noté ce roman de la rentrée
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Merci Kattylou!
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Awara- Nombre de messages : 7139
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Underground Railroad
Resume 4eme couverture
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves qui l’oblige à fuir, sans cesse, le « misérable cœur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
Repéré lors de la sortie littéraire en 2017 j’ai attendu la sortie poche pour acheter ce roman j’ai bien fait car c'est un roman très addictif que j'ai lu d'une traite
Le lecteur est pris dès les premières pages avec la grand-mère de Cora capturée en Afrique une femme forte qui va transmettre son petit lopin de terre cultivé à sa fille Mabel puis à sa petite fille qui va le protéger bec et ongle. L'auteur nous raconte la vie sur la plantation au début du roman avec un maitre qui n'est pas inhumain , puis la reprise par son frère monstre pervers qui va être l'élément déclenchant de la fuite de Cora. On va suivre la jeune fille à travers les différents Etats en retenant son souffle et en se demandant à chaque pause comment elle va être repérée .
J’ai bien aimé le parti pris de l’auteur d’imaginer cette ligne de chemin de fer parallèle qui donne une dimension fantastique au roman . Il y a forcément le méchant chasseur Ridgway pour qui la traque de Cora est une obsession car il n'a jamais trouvé Mabel sa mère et des passages révoltants et difficiles sur les tortures infligées .
Bref un très bon roman que je vous encourage à lire
Rappelons que ce roman a obtenu le National book award
5/5
Source WIKIPEDIA CONCERNANT LE RAILROAD
Le réseau permettant de s'échapper n'était pas un chemin de fer, mais il portait ce nom du fait de l'utilisation de la terminologie ferroviaire dans le code. Le chemin de fer clandestin était composé de points de rencontre, de routes secrètes, de moyens de transport, de lieux d'accueil protégés, et d'assistance apportée par les sympathisants abolitionnistes.
Les personnes s'organisaient souvent en petits groupes indépendants afin de garder leur action secrète, car elles connaissaient certaines « gares » de correspondance le long de la route mais ne savaient que peu de détails concernant le reste du réseau. Les esclaves en fuite allaient d'une gare à l'autre lorsqu'ils se rendaient vers le nord. Sur le chemin de fer, les « chefs de train » venaient d'horizons divers : on trouvait parmi eux des Noirs nés libres, des abolitionnistes blancs, d'anciens esclaves (qui s'étaient enfuis ou qui avaient été affranchis), et des Amérindiens. Les Églises également jouaient souvent un rôle, en particulier la Société religieuse des Amis (Quakers), les Congrégationalistes, les Wesleyens, et les Presbytériens Réformés ainsi que certaines sectes de la Mainline Church, telles que certaines branches de l'Église Méthodiste et de l'Église Baptiste américaine
Resume 4eme couverture
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves qui l’oblige à fuir, sans cesse, le « misérable cœur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
Repéré lors de la sortie littéraire en 2017 j’ai attendu la sortie poche pour acheter ce roman j’ai bien fait car c'est un roman très addictif que j'ai lu d'une traite
Le lecteur est pris dès les premières pages avec la grand-mère de Cora capturée en Afrique une femme forte qui va transmettre son petit lopin de terre cultivé à sa fille Mabel puis à sa petite fille qui va le protéger bec et ongle. L'auteur nous raconte la vie sur la plantation au début du roman avec un maitre qui n'est pas inhumain , puis la reprise par son frère monstre pervers qui va être l'élément déclenchant de la fuite de Cora. On va suivre la jeune fille à travers les différents Etats en retenant son souffle et en se demandant à chaque pause comment elle va être repérée .
J’ai bien aimé le parti pris de l’auteur d’imaginer cette ligne de chemin de fer parallèle qui donne une dimension fantastique au roman . Il y a forcément le méchant chasseur Ridgway pour qui la traque de Cora est une obsession car il n'a jamais trouvé Mabel sa mère et des passages révoltants et difficiles sur les tortures infligées .
Bref un très bon roman que je vous encourage à lire
Rappelons que ce roman a obtenu le National book award
5/5
Source WIKIPEDIA CONCERNANT LE RAILROAD
Le réseau permettant de s'échapper n'était pas un chemin de fer, mais il portait ce nom du fait de l'utilisation de la terminologie ferroviaire dans le code. Le chemin de fer clandestin était composé de points de rencontre, de routes secrètes, de moyens de transport, de lieux d'accueil protégés, et d'assistance apportée par les sympathisants abolitionnistes.
Les personnes s'organisaient souvent en petits groupes indépendants afin de garder leur action secrète, car elles connaissaient certaines « gares » de correspondance le long de la route mais ne savaient que peu de détails concernant le reste du réseau. Les esclaves en fuite allaient d'une gare à l'autre lorsqu'ils se rendaient vers le nord. Sur le chemin de fer, les « chefs de train » venaient d'horizons divers : on trouvait parmi eux des Noirs nés libres, des abolitionnistes blancs, d'anciens esclaves (qui s'étaient enfuis ou qui avaient été affranchis), et des Amérindiens. Les Églises également jouaient souvent un rôle, en particulier la Société religieuse des Amis (Quakers), les Congrégationalistes, les Wesleyens, et les Presbytériens Réformés ainsi que certaines sectes de la Mainline Church, telles que certaines branches de l'Église Méthodiste et de l'Église Baptiste américaine
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La Terre - Zola
Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
- Poche : 416 pages
- ISBN-10 : 2253100749
- ISBN-13 : 978-2253100744
- Dimensions du produit : 11 x 1.7 x 17.8 cm
- Éditeur : Le Livre de Poche (27 mars 2019)
- Langue : : Français
Présentation de l'éditeur:
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir pour gagner avec lui les États libres du Nord, elle accepte.
De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
Exploration des fondements et de la mécanique du racisme, récit saisissant d'un combat poignant, Underground Railroad est une œuvre politique aujourd'hui plus que jamais nécessaire.
Commentaire:
Beaucoup d'aspects de ce roman m'ont beaucoup plus:
Le personnage de Cora m'a beaucoup touchée, cette jeune femme née esclave a un regard malgré tout très objectif sur ce qui est fait à son peuple et sur les actes que doivent parfois commettre les noirs pour survivre. Elle essaie de rester juste vis-à-vis des autres et tente avant tout de gagner sa liberté. Malgré cela, je n'ai pas réussi à m'immerger dans ce roman comme je l'ai fait dans d'autres comme "Beloved" de Toni Morrison , et je pense que le fait que l'histoire soit racontée à la 3ème personne n'y est pas pour rien. Cela donne une distance et durant tout le roman j'ai eu l'impression que cette distance se maintenait, même dans les moments où on a le plus peur pour Cora.
La métaphore du train sous-terrain est vraiment habile parce- qu'elle montre bien le côté sous terrain de ces hommes et femmes qui ont aidé les esclaves à regagner leur liberté, au péril de leur propre vie. Ces hommes et femmes devaient cacher à tous et surtout à leurs proches ce qu'il faisaient, autant pour se protéger que pour protéger celles et ceux qu'ils aidaient, et même les différentes étapes du réseau étaient isolées les unes des autres pour préserver la sécurité de tous. Le chemin de fer sous -terrain, avec ses gares si différentes les unes des autres, montre bien ces investissements personnels, à la hauteur des moyens de chacun, le but étant d'en sauver le plus possible.
Les avis de recherche qui rythment le roman m'ont aussi beaucoup plu, ils sont brefs mais dans chacun d'eux on sent le rapport du maître à ses esclaves et ce qui aux yeux du maître donne de la valeur à son "bien" disparu, ces petites annonces sont édifiantes et permettent d'élargir l'histoire de Cora et de la relier à d'autres histoires d'esclaves.
L'analyse de ce qui motive les blancs à agir vis-à-vis des noirs est illustrée dans ce roman dans toute sa complexité. De la tradition familiale qui pousse les maîtres à faire travailler les noirs plus dur pour faire fructifier leur domaine et, donc, leur pouvoir, à la peur des blancs face à ces noirs qui deviennent plus nombreux qu'eux, en passant par ces noirs nés libres qui ne veulent pas aider les noirs fugitifs par peur d'être assimilés à eux, l'auteur décrit les différences motivations des uns et des autres et les rapportent à l'histoire de chaque état. C'est vraiment intéressant et ces passages d'un état à un autre permettent de comprendre à quel point l'esclavage était un problème épineux aux Etats-Unis et du coup pourquoi il a duré si longtemps.
Enfin les courts portraits d'esclaves donnent un rythme particulier au roman et permettent de comprendre davantage certains personnages rencontrés par Cora. Ces petites apartés sont autant de portraits et autant de vie parfois résumées à leur intégralité. Elles permettent en plus de répondre à une question qui m'a hantée durant tout le roman, à savoir ce qu'est devenue Mabel, la mère de Cora, après s'être échappée de leur domaine d'origine.
En résumé ce roman est très documenté, très instructif et vraiment touchant mais cette distance avec Cora m'a un peu gênée et c'est dommage mais c'est un mince regret par rapport à tout ce que m'a apporté la lecture de ce roman!
4,75/5
nauticus45- Nombre de messages : 2413
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
J'ai hâte de le lire! Merci Kattylou
Awara- Nombre de messages : 7139
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
UNDERGROUND RAILROAD
Je ressors de ma lecture partagée car j'ai adoré l'histoire, le style de l'auteur fluide mais percutant, en revanche je n'ai pas ressentie beaucoup d'attachement à Cora et je dois avouer que les 100 dernières pages m'ont ennuyé et j'ai perdu le fil, je ne comprenais pas toujours qui était qui et du coup j'ai trouvé la fin assez brouillonne qui fait perdre la puissance de l'histoire racontée.
J'avoue que je suis totalement passée à côté du fantastique du roman, c'est suite à une discussion avec une amie que je me suis rendue compte de ça... C'est vraiment très subtile et pour ça Colson Whitehead est vraiment fortiche.
Underground Railroad est l'histoire d'une fuite, de l'horreur de l'esclavagisme, qui fait malheureusement écho à l'actualité.
Même si pour moi ce roman n'est pas de la qualité de Racines d'Alex Haley (je n'ai pas encore eu le bonheur de lire Toni Morrison) ça reste un récit captivant, bouleversant avec certains passages très dur.
Je ressors de ma lecture partagée car j'ai adoré l'histoire, le style de l'auteur fluide mais percutant, en revanche je n'ai pas ressentie beaucoup d'attachement à Cora et je dois avouer que les 100 dernières pages m'ont ennuyé et j'ai perdu le fil, je ne comprenais pas toujours qui était qui et du coup j'ai trouvé la fin assez brouillonne qui fait perdre la puissance de l'histoire racontée.
J'avoue que je suis totalement passée à côté du fantastique du roman, c'est suite à une discussion avec une amie que je me suis rendue compte de ça... C'est vraiment très subtile et pour ça Colson Whitehead est vraiment fortiche.
Underground Railroad est l'histoire d'une fuite, de l'horreur de l'esclavagisme, qui fait malheureusement écho à l'actualité.
Même si pour moi ce roman n'est pas de la qualité de Racines d'Alex Haley (je n'ai pas encore eu le bonheur de lire Toni Morrison) ça reste un récit captivant, bouleversant avec certains passages très dur.
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Challenge US : 29/51
Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Underground Railroad
Note : 4.25/5
Le résumé a déjà été fait ci-dessus.
Critique : J'ai beaucoup aimé ce roman. Dans un style efficace, l'auteur nous raconte l'histoire de Cora, une esclave noire dans une plantation du sud des USA. C'est roman prenant, brutal, parfois assez difficile à lire. Les récits des punitions affligées à des fugitifs capturés sont terribles. On découvre aussi l'histoire de ce réseau de chemin de fer clandestin mis en place pour sauver des esclaves en fuite. Les relations très complexes entre les noirs et les blancs sont bien disséquées dans le roman. Sujet très délicat et épineux, toujours aujourd'hui. J'ai également beaucoup aimé le fait que les chapitres soient entrecoupés de petits portraits des personnages secondaires. Ca apporte un vrai plus à l'histoire. Un roman percutant et instructif pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette triste époque de l'Histoire.
Note : 4.25/5
Le résumé a déjà été fait ci-dessus.
Critique : J'ai beaucoup aimé ce roman. Dans un style efficace, l'auteur nous raconte l'histoire de Cora, une esclave noire dans une plantation du sud des USA. C'est roman prenant, brutal, parfois assez difficile à lire. Les récits des punitions affligées à des fugitifs capturés sont terribles. On découvre aussi l'histoire de ce réseau de chemin de fer clandestin mis en place pour sauver des esclaves en fuite. Les relations très complexes entre les noirs et les blancs sont bien disséquées dans le roman. Sujet très délicat et épineux, toujours aujourd'hui. J'ai également beaucoup aimé le fait que les chapitres soient entrecoupés de petits portraits des personnages secondaires. Ca apporte un vrai plus à l'histoire. Un roman percutant et instructif pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette triste époque de l'Histoire.
cookie610- Nombre de messages : 5559
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Underground Railroad
Un roman de plus traitant de l'esclavage....Oui mais un roman complètement à part.
Dès les premières pages, Colson Whitehead nous embarque à bord de son "chemin de fer clandestin" pour suivre le destin de Cora jeune esclave de Géorgie.
Le rythme rapide du récit, le ton percutant, la description sans langue de bois et factuelle de toutes les cruautés physiques et mentales infligées aux esclaves font de ce roman un récit poignant. Un livre indispensable sur ce thème .....
Ma note 4,5/5
Un roman de plus traitant de l'esclavage....Oui mais un roman complètement à part.
Dès les premières pages, Colson Whitehead nous embarque à bord de son "chemin de fer clandestin" pour suivre le destin de Cora jeune esclave de Géorgie.
Le rythme rapide du récit, le ton percutant, la description sans langue de bois et factuelle de toutes les cruautés physiques et mentales infligées aux esclaves font de ce roman un récit poignant. Un livre indispensable sur ce thème .....
Ma note 4,5/5
Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Quatrième de couverture
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir pour gagner avec lui les États libres du Nord, elle accepte.
De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
Exploration des fondements et de la mécanique du racisme, récit saisissant d’un combat poignant, Underground Railroad est une œuvre politique aujourd’hui plus que jamais nécessaire.
Mon avis
Difficile de trouver les mots pour donner mon avis sur un tel livre qui évoque sans fard et de manière presque clinique l’esclavage et les traitements inhumains infligés aux noirs dans les plantations. Certaines scènes sont vraiment difficiles à supporter, si vous êtes sensibles, vous risquez d’avoir du mal à assister à tant de cruauté.
A travers l’histoire de Cora, c’est toute l’horreur vécue par le peuple noir qui nous est montrée sans concession aucune : violences, humiliations, privation des droits fondamentaux de l’être humain, la vie des esclaves est un enfer quotidien. Colson Whitehead nous livre ici un pan de l’histoire américaine qu’on aimerait oublier tant il est insoutenable. Après le massacre des populations indigènes, le pays continue son développement en exploitant de la pire des manières des africains, enlevés à leur propre pays, embarqués de force sur des navires négriers dans des conditions abominables et utilisés comme bêtes de somme pour récolter le coton. Et pour ceux qui osent s’évader, une vie de cavale commence avec à leurs trousses les chasseurs d’esclaves qui les traquent même à l’autre bout du pays.
Heureusement, sur leur chemin, certains rencontrent des alliés, des abolitionnistes ou d’anciens esclaves libérés, qui, au mépris de leur propre sécurité, leur tendent la main et les aident à fuir l’oppression. Dans son roman, Colson Whitehead a choisi de donner une réalité physique au fameux « chemin de fer clandestin » ce qui, je l’avoue, m’a un peu perturbé car c’est tellement bien fait que ça a l’air réel. Un autre point qui m’a dérangé, c’est la distance qu’il garde avec ses personnages qui m’a empêché de m’attacher pleinement aux personnages et notamment à Cora.
Malgré ces petits bémols, c’est un livre bouleversant, un témoignage dur mais nécessaire sur ce que fut la vie de ces milliers de personnes déracinées et exploitées de la pire des manières pendant des générations et qui portent encore de nos jours le poids de ce lourd passé.
4/5
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Lyreek- Nombre de messages : 3099
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
"Underground railroad" Le Livre de Poche 2020 410 pages
Très embarqué dans ce roman moi aussi. Il nous immerge avec un fort réalisme pour une part et un peu de fiction d'autre part, dans l'univers ultra brutal de l'esclavagisme américain. Difficile de situer précisément l'époque; on est avant la Guerre de Sécession, mais quand exactement, cela reste assez flou. On a des indications avec les quelques affiches de recherche d'esclaves -sortes de balises/témoignages d'époque- en début des chapitres; des dates sont mentionnées: de 1812 à 1839.
Je parlais de fiction. L'auteur utilise la métaphore du train clandestin (avec ses arrêts, ses chefs de gares, etc...) pour mieux illustrer tout un réseau secret, avec des passeurs qui cachent les esclaves en fuite, les dirigent vers des destinations où ils seront à l'abri (généralement vers le Nord et le Canada). Qui m'a un peu perturbé au début: réalité, pas réalité... Finalement, non; c'est bien d'une représentation symbolique dont il s'agit.
Autre fiction/clin d'oeil, celle du musée des Merveilles de la Nature, où a été employée Cora. C'est très habile de la part de l'auteur. Par ce biais, il nous présente l'histoire de la conquête de l'Amérique comme elle se doit d'être vue par les américains: des esclaves heureux de leur sort, des indiens recevant un document de la part d'hommes blancs (des blancs qui n'ont jamais tenu les engagements de leurs traités, soit dit en passant). Aujourd'hui on parlerait de mémoire ou de passé "politiquement correct". L'Amérique a recadré son Histoire de telle façon qu'elle soit décemment acceptable.
Page 159: "Qu'est ce que t'en dis, Captain John? demanda Cora à son compagnon de traversée. Est-ce qu'on est dans la vérité de notre rencontre historique?". Cette phrase veut tout dire.
Autre teneur: l'auteur met l'accent sur un sujet empoisonnant, celui du rôle de la religion dans la pratique de l'esclavage. En effet, la Bible (l'Ancien Testament est la référence des Protestants) cautionne et même légitime la pratique esclavagiste. "...un Hébreu ne peut pas asservir un autre Hébreu. Mais les fils de Cham ne sont pas de cette tribu. Ils ont été maudits, ils ont la peau noire et une queue. Quand les Ecritures condamnent l'esclavage, il ne s'agit pas du tout des Noirs."
(page 246) Ce qui fait dire à Cora: L'esclavage est un péché quand on soumet des Blancs à son joug, mais pas des Africains. Tous les hommes naissent égaux, mais on peut décider que vous n'êtes pas humain.
Il y a des évidences que l'on sait, qu'on a apprises, ou dont on se doute. Mais quand elles s'inscrivent de cette façon, on ne peut qu'être frapper par la justesse des mots et leur signification.
J'ai pris une belle claque mine de rien. Pas de réel coup de coeur, mais une immense secousse qui prend aux tripes.
Note: 4,5/5
Très embarqué dans ce roman moi aussi. Il nous immerge avec un fort réalisme pour une part et un peu de fiction d'autre part, dans l'univers ultra brutal de l'esclavagisme américain. Difficile de situer précisément l'époque; on est avant la Guerre de Sécession, mais quand exactement, cela reste assez flou. On a des indications avec les quelques affiches de recherche d'esclaves -sortes de balises/témoignages d'époque- en début des chapitres; des dates sont mentionnées: de 1812 à 1839.
Je parlais de fiction. L'auteur utilise la métaphore du train clandestin (avec ses arrêts, ses chefs de gares, etc...) pour mieux illustrer tout un réseau secret, avec des passeurs qui cachent les esclaves en fuite, les dirigent vers des destinations où ils seront à l'abri (généralement vers le Nord et le Canada). Qui m'a un peu perturbé au début: réalité, pas réalité... Finalement, non; c'est bien d'une représentation symbolique dont il s'agit.
Autre fiction/clin d'oeil, celle du musée des Merveilles de la Nature, où a été employée Cora. C'est très habile de la part de l'auteur. Par ce biais, il nous présente l'histoire de la conquête de l'Amérique comme elle se doit d'être vue par les américains: des esclaves heureux de leur sort, des indiens recevant un document de la part d'hommes blancs (des blancs qui n'ont jamais tenu les engagements de leurs traités, soit dit en passant). Aujourd'hui on parlerait de mémoire ou de passé "politiquement correct". L'Amérique a recadré son Histoire de telle façon qu'elle soit décemment acceptable.
Page 159: "Qu'est ce que t'en dis, Captain John? demanda Cora à son compagnon de traversée. Est-ce qu'on est dans la vérité de notre rencontre historique?". Cette phrase veut tout dire.
Autre teneur: l'auteur met l'accent sur un sujet empoisonnant, celui du rôle de la religion dans la pratique de l'esclavage. En effet, la Bible (l'Ancien Testament est la référence des Protestants) cautionne et même légitime la pratique esclavagiste. "...un Hébreu ne peut pas asservir un autre Hébreu. Mais les fils de Cham ne sont pas de cette tribu. Ils ont été maudits, ils ont la peau noire et une queue. Quand les Ecritures condamnent l'esclavage, il ne s'agit pas du tout des Noirs."
(page 246) Ce qui fait dire à Cora: L'esclavage est un péché quand on soumet des Blancs à son joug, mais pas des Africains. Tous les hommes naissent égaux, mais on peut décider que vous n'êtes pas humain.
Il y a des évidences que l'on sait, qu'on a apprises, ou dont on se doute. Mais quand elles s'inscrivent de cette façon, on ne peut qu'être frapper par la justesse des mots et leur signification.
J'ai pris une belle claque mine de rien. Pas de réel coup de coeur, mais une immense secousse qui prend aux tripes.
Note: 4,5/5
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géromino- Nombre de messages : 5613
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Underground Railroad
Cora, esclave d’une plantation de Géorgie, s’enfuit par le « chemin de fer souterrain ». Dans ce livre, il s’agit d’un vrai réseau souterrain. Comme dans la réalité, les esclaves en fuite sont pourchassés, même dans les états où l’esclavage n’est pas légal. Dans sa fuite, Cora rencontrera différentes facettes de la persécution des noirs aux États-Unis, dont la Caroline du Sud qui semble tolérante, mais qui a un projet secret pour les rendre stériles ou les chasser de l’état.
Le livre est violent, à l’image de cette période aux États-Unis. On décrit souvent les exactions commises contre les esclaves ou ceux qui les aident à fuir. Le livre transforme le réseau clandestin en un vrai chemin de fer, mais…je ne vois pas que cela apporte de plus. C’est une période sombre de l’histoire à raconter, mais je n’ai pas trouvé ce que ce livre apportait par rapport à d’autres lectures comme Frederick Douglass, Toni Morrison et Alex Haley. L'ajout du surnaturel (le chemin de fer) m'a semblé teinté le reste : qu'Est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui est inventé (par exemple le programme de stérilisation ) ? Et tant qu’à faire dans le dystopique, je vous invite plutôt à lire Underground Airlines de Ben Winters, beaucoup plus original selon moi. J’ai donc été déçu de ce livre pourtant encensé. Je n’avais pas aimé non plus son Zone 1 alors que je suis un fan des (bons) récits de zombies. Je crois que j’ai peu d’affinités avec cet auteur.
3/5
RR
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3246
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
RR ta critique apporte un éclairage précieux.
Concernant le programme de stérilisation, cela ne m'avait pas paru complètement improbable. En recherchant en peu sur internet on trouve effectivement des informations sur un aussi effarant programme à consulter ICI mais il a été réalisé entre 1929 et 1974, en Caroline du Nord. Withehead a peut-être voulu attirer l'attention sur ce fait en changeant seulement la période.
Concernant le programme de stérilisation, cela ne m'avait pas paru complètement improbable. En recherchant en peu sur internet on trouve effectivement des informations sur un aussi effarant programme à consulter ICI mais il a été réalisé entre 1929 et 1974, en Caroline du Nord. Withehead a peut-être voulu attirer l'attention sur ce fait en changeant seulement la période.
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géromino- Nombre de messages : 5613
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Je trouve vos précisions très intéressantes et très éclairantes. Pourquoi avoir choisi de mélanger tout ceci? Cela m'intrigue.
Awara- Nombre de messages : 7139
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Underground railroad
Résumé : voir plus haut
Mon avis : le problème avec les livres dont on attend beaucoup, c'est que si l'intérêt n'est pas au rendez-vous, la déception est encore plus grande que quand il n'y a pas d'attente ! C'est exactement ce qui m'est arrivé avec ce roman. Je m'attendais à un roman traitant de l'esclavagisme aux États-Unis à travers l'histoire (véridique) du réseau de résistance permettant aux esclaves de fuir pour tenter de regagner leur liberté.
Or, dès le départ, avec cette histoire de chemin de fer souterrain, j'ai été complètement déroutée, ne sachant plus si j'étais dans un roman historique, fantastique, poétique, bref j'étais paumée. Une fois que j'ai compris (merci le forum ) que cela n'était qu'un parti pris de l'auteur pour mettre en image le réseau qui a réellement existé, je n'ai plus fait "confiance" à l'auteur, et n'ai plus réussi à m'intéresser aux éléments historiques distillés au travers des péripéties de son personnage principal. Je n'ai ressenti aucune affinité avec Cora, j'ai décroché à plusieurs reprises.
Alors certainement que les anecdotes sont vraies, ou inspirées de faits réels (scène de la grange ? programme de stérilisation ?) mais pour moi, le récit a perdu de sa puissance du fait de ce choix littéraire auquel je n'ai pas adhéré.
Pas sûre que je reviendrai vers cet auteur (à la lecture de l'avis de RR), ce n'est pas un style qui me plaît.
Ma note : 2,5/5
Résumé : voir plus haut
Mon avis : le problème avec les livres dont on attend beaucoup, c'est que si l'intérêt n'est pas au rendez-vous, la déception est encore plus grande que quand il n'y a pas d'attente ! C'est exactement ce qui m'est arrivé avec ce roman. Je m'attendais à un roman traitant de l'esclavagisme aux États-Unis à travers l'histoire (véridique) du réseau de résistance permettant aux esclaves de fuir pour tenter de regagner leur liberté.
Or, dès le départ, avec cette histoire de chemin de fer souterrain, j'ai été complètement déroutée, ne sachant plus si j'étais dans un roman historique, fantastique, poétique, bref j'étais paumée. Une fois que j'ai compris (merci le forum ) que cela n'était qu'un parti pris de l'auteur pour mettre en image le réseau qui a réellement existé, je n'ai plus fait "confiance" à l'auteur, et n'ai plus réussi à m'intéresser aux éléments historiques distillés au travers des péripéties de son personnage principal. Je n'ai ressenti aucune affinité avec Cora, j'ai décroché à plusieurs reprises.
Alors certainement que les anecdotes sont vraies, ou inspirées de faits réels (scène de la grange ? programme de stérilisation ?) mais pour moi, le récit a perdu de sa puissance du fait de ce choix littéraire auquel je n'ai pas adhéré.
Pas sûre que je reviendrai vers cet auteur (à la lecture de l'avis de RR), ce n'est pas un style qui me plaît.
Ma note : 2,5/5
Pistoufle- Nombre de messages : 1477
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Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Nickel Boys
En Floride dans les années 60, le jeune Elwood Curtis, un jeune garçon noir sans problème, est envoyé à la Nickel Academy, une maison de corrections pour mineurs suite à une erreur judiciaire. Elwood découvre rapidement qu'il s'agit d'un endroit cauchemardesque où les pensionnaires noirs sont soumis aux pires sévices. Elwood y rencontre Turner avec qui il se lie d'amitié. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront des conséquences déchirantes.
Le nouveau roman de Colson Whitehead, très attendu après son Prix Pulitzer 2017 pour Underground railroad. Et boum, de nouveau le Prix Pulitzer, bien que là je le trouve moins justifié. Le roman se lit très bien, le sujet est intéressant, basé sur une histoire vraie d'ailleurs, mais l'ensemble me semble un peu trop simple.
Note : 3/5
En Floride dans les années 60, le jeune Elwood Curtis, un jeune garçon noir sans problème, est envoyé à la Nickel Academy, une maison de corrections pour mineurs suite à une erreur judiciaire. Elwood découvre rapidement qu'il s'agit d'un endroit cauchemardesque où les pensionnaires noirs sont soumis aux pires sévices. Elwood y rencontre Turner avec qui il se lie d'amitié. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront des conséquences déchirantes.
Le nouveau roman de Colson Whitehead, très attendu après son Prix Pulitzer 2017 pour Underground railroad. Et boum, de nouveau le Prix Pulitzer, bien que là je le trouve moins justifié. Le roman se lit très bien, le sujet est intéressant, basé sur une histoire vraie d'ailleurs, mais l'ensemble me semble un peu trop simple.
Note : 3/5
Le petit montagnard- Nombre de messages : 1326
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Date d'inscription : 13/01/2011
Re: Colson WHITEHEAD (États-Unis)
Petit Montagnard : Prix Pulitzer mérité ou pas, je vais m'intéressé de près à cet auteur idée de me faire une idée personnelle de son œuvre.
Dkois- Nombre de messages : 3533
Age : 61
Location : Nord France
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Nickel Boys
Éditeur : Albin Michel (19 août 2020)
Langue : Français
Broché : 272 pages
ISBN-10 : 2226443037
ISBN-13 : 978-2226443038
Présentation de l'éditeur:
Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à coeur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l'université pour y faire de brillantes études, il voit s'évanouir ses rêves d'avenir lorsque, à la suite d'une erreur judiciaire, on l'envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s'engage à faire des délinquants des « hommes honnêtes et honorables ». Sauf qu'il s'agit en réalité d'un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d'amitié. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront des conséquences déchirantes.
Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underdground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead s'inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l'instar de William Faulkner et John Updike. S'inspirant de faits réels, il continue d'explorer l'inguérissable blessure raciale de l'Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d'innocents, victimes de l'injustice du fait de leur couleur de peau.
Commentaire:
Ce roman décrit au travers du jeune Elwood Curtis la vie des enfants envoyés à la "Nickel Academy", maison de corrections pour jeunes délinquants, blancs ou noirs. Avec Elwood et les récits de ceux qu'il rencontrent dans cette maison, on découvre le parcours de ces jeunes, de ce qui les conduit à cet endroit à leur vie après ces années de maison de correction, du moins pour ceux qui vivent un "après" Nickel. En suivant Elwood on comprend ainsi à quel point le passage dans cette maison de correction a marqué au fer rouge l'existence entière de ces enfants. Avec pudeur et sans misérabilisme, Colson Whitehead dénonce l'enfer qu'est cette maison, lieu à part dans un enfer encore plus grand, celui incarné par le sud pour les noirs de cette époque, noirs qui ont enfin officiellement quelques droits, mais qui les voient systématiquement être piétinés par les blancs et leurs habitudes.
Ce roman n'est pas aussi intense que "Underground Railroad", on y trouve moins de peur mais la violence est là, et le danger le plus grand qui guette les noirs comme les blancs est justement la résignation face à cette violence. Elwood, lui n'est pas résigné, il est convaincu de l'égalité entre les hommes, quelle que soit leur couleur, et même si la Nickel Academy fait payer cher ce genre de conviction, il est prêt à tout pour rester lui-même, se sortir de là et faire valoir ses droits et ceux de ses pairs.
5/5
nauticus45- Nombre de messages : 2413
Age : 47
Location : Haut-Rhin, France
Date d'inscription : 27/10/2008
Nickel boys de Colson Whitehead
Nickel Boys
Je ne remets pas le résumé de l'éditeur posté ci-dessus par Nauticus mais je trouve cette présentation très bien faite.
Mon avis : j'ai trouvé ce roman parfait. Il m'a énormément touchée et il est difficile d'en parler.
Pour moi, Colson Whitehead offre un bel hommage à tous les enfants passés par ces maisons de correction , une " sépulture littéraire à tous ces innocents " qui y ont laissé leur vie ou qui ont réussi à survivre.
Je comprends tout à fait ce prix Pulitzer largement mérité.
Je rapprocherais un peu Colson Whitehead du cinéaste Steve McQueen qui dénonce dans ses films la discrimination raciale sans en faire trop.
Colson Whitehead dénonce en effet lui aussi sans en faire trop, en prenant la distance nécessaire, sans pathos et avec beaucoup de pudeur.
Le roman est assez court mais pas la peine d'en dire plus , c'est très factuel.
J'ai lu certains avis de lecteurs déçus car le livre était trop court, qu'il n'avait pas assez creusé le portrait de son personnage....
De mon point de vue, ce roman m'a beaucoup touchée et dès les premières pages.
Le roman s'ouvre en effet sur la découverte d'un cimetière clandestin dans une ancienne maison de correction alors que des promoteurs immobiliers ont pour projet d'y construire un centre commercial ou mall . Des fouilles commencèrent et les ossements trouvés furent analysés ...
Après cette introduction de 6 pages, l'auteur nous plonge dans les années 60 et nous conte l'histoire d'Elwood Curtis, un jeune noir - idéaliste, bon élève ,appliqué et sans histoires , fan de Martin Luther King. Il a pour projet de rentrer à l'université. Malheureusement ... il va se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment... et va être envoyé dans cette maison de correction qu'il espère vite quitter car il s'agit d'une erreur judiciaire...
L'auteur alterne entre le quotidien d'Elwood dans la maison de correction, les liens qu'il tisse avec un autre jeune Turner, les sévices infligés, et sa vie d'adulte à New-York.
Révoltant de voir comment ces jeunes en sortent - ou pas... - détruits, marqués à vie par leur passage à Nickel Boys.Comment se reconstruire après de tels sévices ?
Le jeune Elwood et son ami Turner sont attachants et tentent de s'en sortir sans courber l'échine, passent le temps comme ils peuvent, se soutiennent.
La fin est très bien vue... je n'en dirais pas plus !
Ce roman prend aux tripes, certains passages sont difficiles mais nécessaires. Mais ce n'est pas plombant, on y trouve de l'espoir, parfois de la joie et des sourires.
Petitmontagnard écrit que ce roman est trop "simple" , pour moi c'est cette simplicité et beaucoup de pudeur qui en font sa force et qui m'ont beaucoup touchée.
A la fin du roman , Colson Whitehead indique ce site internet : https://theofficialwhitehouseboys.org/ où on retrouve les écrits d'anciens élèves de la Dozier School for Boys à Marianna en Floride qui a inspiré l'auteur , des photos et de nombreuses archives. Et la fameuse "maison blanche" où le marchand de glace emmenait les mauvais élèves...
Il est nécessaire que des auteurs contemporains comme Colson Whitehead continuent à dénoncer la ségrégation raciale passée et présente aux Etats-Unis
J'avais lu Underground railroad , beaucoup apprécié aussi mais son côté un peu plus fantastique " fait passer la pilule plus facilement ". Nickel boys m'a plus bouleversée.
Note : 5/5
Je ne remets pas le résumé de l'éditeur posté ci-dessus par Nauticus mais je trouve cette présentation très bien faite.
Mon avis : j'ai trouvé ce roman parfait. Il m'a énormément touchée et il est difficile d'en parler.
Pour moi, Colson Whitehead offre un bel hommage à tous les enfants passés par ces maisons de correction , une " sépulture littéraire à tous ces innocents " qui y ont laissé leur vie ou qui ont réussi à survivre.
Je comprends tout à fait ce prix Pulitzer largement mérité.
Je rapprocherais un peu Colson Whitehead du cinéaste Steve McQueen qui dénonce dans ses films la discrimination raciale sans en faire trop.
Colson Whitehead dénonce en effet lui aussi sans en faire trop, en prenant la distance nécessaire, sans pathos et avec beaucoup de pudeur.
Le roman est assez court mais pas la peine d'en dire plus , c'est très factuel.
J'ai lu certains avis de lecteurs déçus car le livre était trop court, qu'il n'avait pas assez creusé le portrait de son personnage....
De mon point de vue, ce roman m'a beaucoup touchée et dès les premières pages.
Le roman s'ouvre en effet sur la découverte d'un cimetière clandestin dans une ancienne maison de correction alors que des promoteurs immobiliers ont pour projet d'y construire un centre commercial ou mall . Des fouilles commencèrent et les ossements trouvés furent analysés ...
Après cette introduction de 6 pages, l'auteur nous plonge dans les années 60 et nous conte l'histoire d'Elwood Curtis, un jeune noir - idéaliste, bon élève ,appliqué et sans histoires , fan de Martin Luther King. Il a pour projet de rentrer à l'université. Malheureusement ... il va se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment... et va être envoyé dans cette maison de correction qu'il espère vite quitter car il s'agit d'une erreur judiciaire...
L'auteur alterne entre le quotidien d'Elwood dans la maison de correction, les liens qu'il tisse avec un autre jeune Turner, les sévices infligés, et sa vie d'adulte à New-York.
Révoltant de voir comment ces jeunes en sortent - ou pas... - détruits, marqués à vie par leur passage à Nickel Boys.Comment se reconstruire après de tels sévices ?
Le jeune Elwood et son ami Turner sont attachants et tentent de s'en sortir sans courber l'échine, passent le temps comme ils peuvent, se soutiennent.
La fin est très bien vue... je n'en dirais pas plus !
Ce roman prend aux tripes, certains passages sont difficiles mais nécessaires. Mais ce n'est pas plombant, on y trouve de l'espoir, parfois de la joie et des sourires.
Petitmontagnard écrit que ce roman est trop "simple" , pour moi c'est cette simplicité et beaucoup de pudeur qui en font sa force et qui m'ont beaucoup touchée.
A la fin du roman , Colson Whitehead indique ce site internet : https://theofficialwhitehouseboys.org/ où on retrouve les écrits d'anciens élèves de la Dozier School for Boys à Marianna en Floride qui a inspiré l'auteur , des photos et de nombreuses archives. Et la fameuse "maison blanche" où le marchand de glace emmenait les mauvais élèves...
Il est nécessaire que des auteurs contemporains comme Colson Whitehead continuent à dénoncer la ségrégation raciale passée et présente aux Etats-Unis
J'avais lu Underground railroad , beaucoup apprécié aussi mais son côté un peu plus fantastique " fait passer la pilule plus facilement ". Nickel boys m'a plus bouleversée.
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petitemartine- Admin
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