Francesca MELANDRI (Italie)
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Francesca MELANDRI (Italie)
Biographie et informations
Nationalité : Italie
Né(e) à : Rome , 1964
Biographie :
Scénariste pour le cinéma et la télévision, Francesca Melandri est également réalisatrice.
Son documentaire Vera (2010) a été présenté dans de nombreux festivals partout dans le monde.
Eva dort (Eva Dorme) est son premier roman. Plébiscité en Italie, il a obtenu plusieurs récompenses importantes, dont le prix du lecteur du magazine Elle.
Un deuxième roman, Più alto del mare a été publié en 2012, en Italie.
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Awara- Nombre de messages : 7131
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Re: Francesca MELANDRI (Italie)
EVA DORT
Francesca MELANDRI
Traduit de l’italien par Danièle Valin
Editions Gallimard, 2012, 394 pages.
Une jeune femme, Eva, qui vit dans le Haut Adige ou Sud Tyrol, reçoit l’appel d’un homme vivant dans le sud de l’Italie. Vito qui fut un temps le compagnon de sa mère et pour elle un magnifique père de substitution, est mourant. Elle décide de partir en train pour le voir, lui qu’elle n’a pas revu depuis une vingtaine d’années. Ce long voyage en train est l’occasion pour elle de réminiscence de l’histoire de sa famille où la violence faisait partie du quotidien, violence physique sur fond de misère et violence politique. C’est la vie de la famille Huber, celle en particulier de sa mère Gerda. L’auteur trace de beaux portraits d’hommes et de femmes amenés à affronter la pensée commune et la rudesse des mœurs. Des femmes fortes comme sa mère Gerda, sa tante, Leni ou elle-même ; des hommes plus vulnérables comme le sensible Vito, son cousin qui doit porter l’opprobre que projette sur lui son homosexualité ; des hommes bien comme le lieutenant qui a le courage de refuser d’obéir à des ordres iniques ou l’homme politique obstiné Silvius Magnano qui obtint de Rome un statut d’autonomie pour le Haut-Adige qui permit de mettre fin aux attentats terroristes.
Ce roman est autre chose qu’une histoire d’amour. Il m’a fait découvrir la situation politique de cette région du sud Tyrol, germanophone, passée en 1919 de possession de l’empire Austro-hongrois à celle de l’Italie par décision des grandes puissances sans tenir compte des souhaits des habitants. Par la suite, Hitler signa un pacte qui accentua ce drame en proposant la citoyenneté allemande à ceux qui le voudraient, mais pour cela ils devraient quitter leur terre natale et rejoindre le territoire allemand…La guerre obligea un bon nombre de ces aspirants au départ à rester sur place… et en conséquence, ils furent italianisés de force et avec discrimination. Cette région fut gérée comme on déplace des pions sans une once d’humanité. De cette brutalité faite aux hommes de cette région découla par la suite des actes de violence dans les années 60/70 avec des attentats suivis de répressions policières et militaires.
L’écriture est belle ; les descriptions de cette région m’ont donné l’envie de passer mes prochaines vacances dans ce Haut-Adige dont je ne connaissais pas l’histoire compliquée. La savoureuse cuisine de cette région est mise à l’honneur grâce à la profession de Gerda et m’a donné envie de goûter aux nombreuses spécialités régionales. Le lecteur est tenu en haleine par l’intérêt d’une fiction qui se greffe sur une douloureuse page d’histoire.
Note 4,5/5
Francesca MELANDRI
Traduit de l’italien par Danièle Valin
Editions Gallimard, 2012, 394 pages.
Une jeune femme, Eva, qui vit dans le Haut Adige ou Sud Tyrol, reçoit l’appel d’un homme vivant dans le sud de l’Italie. Vito qui fut un temps le compagnon de sa mère et pour elle un magnifique père de substitution, est mourant. Elle décide de partir en train pour le voir, lui qu’elle n’a pas revu depuis une vingtaine d’années. Ce long voyage en train est l’occasion pour elle de réminiscence de l’histoire de sa famille où la violence faisait partie du quotidien, violence physique sur fond de misère et violence politique. C’est la vie de la famille Huber, celle en particulier de sa mère Gerda. L’auteur trace de beaux portraits d’hommes et de femmes amenés à affronter la pensée commune et la rudesse des mœurs. Des femmes fortes comme sa mère Gerda, sa tante, Leni ou elle-même ; des hommes plus vulnérables comme le sensible Vito, son cousin qui doit porter l’opprobre que projette sur lui son homosexualité ; des hommes bien comme le lieutenant qui a le courage de refuser d’obéir à des ordres iniques ou l’homme politique obstiné Silvius Magnano qui obtint de Rome un statut d’autonomie pour le Haut-Adige qui permit de mettre fin aux attentats terroristes.
Ce roman est autre chose qu’une histoire d’amour. Il m’a fait découvrir la situation politique de cette région du sud Tyrol, germanophone, passée en 1919 de possession de l’empire Austro-hongrois à celle de l’Italie par décision des grandes puissances sans tenir compte des souhaits des habitants. Par la suite, Hitler signa un pacte qui accentua ce drame en proposant la citoyenneté allemande à ceux qui le voudraient, mais pour cela ils devraient quitter leur terre natale et rejoindre le territoire allemand…La guerre obligea un bon nombre de ces aspirants au départ à rester sur place… et en conséquence, ils furent italianisés de force et avec discrimination. Cette région fut gérée comme on déplace des pions sans une once d’humanité. De cette brutalité faite aux hommes de cette région découla par la suite des actes de violence dans les années 60/70 avec des attentats suivis de répressions policières et militaires.
L’écriture est belle ; les descriptions de cette région m’ont donné l’envie de passer mes prochaines vacances dans ce Haut-Adige dont je ne connaissais pas l’histoire compliquée. La savoureuse cuisine de cette région est mise à l’honneur grâce à la profession de Gerda et m’a donné envie de goûter aux nombreuses spécialités régionales. Le lecteur est tenu en haleine par l’intérêt d’une fiction qui se greffe sur une douloureuse page d’histoire.
Note 4,5/5
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Awara- Nombre de messages : 7131
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Plus haut que la mer de Francesca MELANDRI
J'avais aussi beaucoup aimé "Eva dort".
Et je ne suis pas déçue par ce deuxième roman qui est simple (au bon sens du terme) et lumineux.
Un homme, Paolo, et une femme, Luisa, se rencontrent alors qu'ils vont rendre visite, lui à son fils, et elle à son mari, dans une prison de haute sécurité sur une île déserte au large de l'Italie.
Ou comment deux êtres brisés par un destin douloureux, vont se redresser et retrouver le goût de vivre, après avoir connu des moments de pure grâce dans l'endroit le plus inattendu et le plus improbable.
Ce roman nous rappelle la force de la Vie, comme le brin d'herbe qui pousse à travers le goudron. La situation semble désespérée, l'absurdité de la vie a pris toute la place, et soudain, sans que rien d'extraordinaire ne se produise, juste parce-qu'il y a eu une attention plus particulière à l'autre, une écoute pure, un désir d'alléger la souffrance de l'autre, la vie a pu recirculer.
N'imaginez pas quelque chose de pathétique, de plombant. Tout au contraire, c'est une lumière dans la nuit, une brise légère qui redonne vie.
Auteur à suivre
Et je ne suis pas déçue par ce deuxième roman qui est simple (au bon sens du terme) et lumineux.
Un homme, Paolo, et une femme, Luisa, se rencontrent alors qu'ils vont rendre visite, lui à son fils, et elle à son mari, dans une prison de haute sécurité sur une île déserte au large de l'Italie.
Ou comment deux êtres brisés par un destin douloureux, vont se redresser et retrouver le goût de vivre, après avoir connu des moments de pure grâce dans l'endroit le plus inattendu et le plus improbable.
Ce roman nous rappelle la force de la Vie, comme le brin d'herbe qui pousse à travers le goudron. La situation semble désespérée, l'absurdité de la vie a pris toute la place, et soudain, sans que rien d'extraordinaire ne se produise, juste parce-qu'il y a eu une attention plus particulière à l'autre, une écoute pure, un désir d'alléger la souffrance de l'autre, la vie a pu recirculer.
N'imaginez pas quelque chose de pathétique, de plombant. Tout au contraire, c'est une lumière dans la nuit, une brise légère qui redonne vie.
Auteur à suivre
majeanne- Nombre de messages : 276
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Date d'inscription : 02/11/2009
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
Je note cette auteur(e)… J'ai repéré "Eva dort". L'as-tu lu?
Chantal- Nombre de messages : 3224
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Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
Pfffff !!! Je viens seulement de voir l'avis d'Awara, qui renforce encore mon choix !
Chantal- Nombre de messages : 3224
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Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
Et je crois que je vais chercher son deuxième roman...
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Awara- Nombre de messages : 7131
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Re: Francesca MELANDRI (Italie)
EVA DORT :
Folio - 442 pages.
Mille trois cent quatre vingt dix sept kilomètres. Eva voyage en train depuis son Tyrol du sud natal jusqu'en Calabre pour rendre visite à son père adoptif, Vito, disparu de sa vie trop tôt. Durant ce trajet du nord au sud de l'Italie, de sa région frontalière et germanophone, au sud profond, c'est toute son enfance et l'histoire de sa mère Gerda qui défilent dans sa tête. Gerda, fille-mère, était parvenue à mener une prestigieuse carrière de chef cuisinière quand elle rencontra un sous officier des carabiniers luttant contre le mouvement indépendantiste, Vito… Et Eva de se souvenir du destin du Haut Adige, passé en 1919 de l' empire austro hongrois défait, à l'Italie, que Mussolini essaya d'italianiser de force.
Awara nous en a fait une belle critique, difficile à compléter… J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a captivé pour plusieurs raisons : l'histoire de deux femmes indépendantes, Eva et surtout sa mère Gerda ; l'Histoire du Haut-Adige ou Tyrol du sud rattaché à l'Italie alors que ses habitants sont de langue allemande, italianisé de force sous le fascisme, vivant le terrorisme dans les années soixante, avant d'obtenir un statut d'autonomie en 1972 ; les paysages, la vie en montagne, les premières installations de ski… Un roman très bien écrit, très documenté, avec une belle histoire, de beaux personnages, et un aspect historique de l'Italie bien intéressant. Une très bonne lecture et une auteure que je relirai.
4,5/5
Chantal- Nombre de messages : 3224
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Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
Melandri Francesca
Tous, sauf moi
Editions Gallimard mars 2019
567 pages
576 pages
Quatrième de couverture
2010, Rome. Ilaria, la quarantaine, trouve sur le seuil de sa porte un jeune Éthiopien qui dit être à la recherche de son grand-père, Attilio Profeti. Or c’est le père d’Ilaria. À quatre-vingt-quinze ans, le patriarche de la famille Profeti est un homme à qui la chance a toujours souri : deux mariages, quatre enfants, une réussite sociale éclatante. Troublée par sa rencontre avec ce migrant qui déclare être son neveu, Ilaria commence à creuser dans le passé de son père. À travers l’enquête d’Ilaria qui découvre un à un les secrets sur la jeunesse de son père, Francesca Melandri met en lumière tout un pan occulté de l’histoire italienne : la conquête et la colonisation de l’Éthiopie par les chemises noires de Mussolini, de 1936 à 1941 - la violence, les massacres, le sort tragique des populations et, parfois, les liens qu’elles tissent avec certains colons italiens, comme le fut Attilio Profeti. Dans ce roman historique où l’intime se mêle au collectif, Francesca Melandri apporte un éclairage nouveau sur l’Italie actuelle et celle des années Berlusconi, dans ses rapports complexes avec la période fasciste. Naviguant habilement d’une époque à l’autre, l’auteur nous fait partager l’épopée d’une famille sur trois générations et révèle de façon bouleversante les traces laissées par la colonisation dans nos sociétés contemporaines.
Mon avis
Sur fond de la conquête et de l’occupation de l’Ethiopie, de 1936 à 1941, par les chemises noires de Mussolini, ce roman met à jour des épisodes de l’histoire italienne contemporaine peu traités ou ignorés. L’histoire commence lorsque Illaria trouve sur le palier devant sa porte un jeune garçon ethiopien, il s’appelle Letmegeta Attilioprofeti, il est de sa famille, il a quitté Addis-Abeba et lors de son long voyage il a failli mourir de faim en Libye, ensuite dans le naufrage du vieux bateau lors de la traversée et il a passé des heures et des jours sans fin dans des centres. Mêlant à cette histoire la colonisation éthiopienne faite de racisme, de barbarie, de fascisme et de corruptions par les chemises noires et par épisodes, nous renvoyant à la famille Profeti sur trois générations dont le beau séducteur et chanceux Attillio, nous apprenons beaucoup sur les très nombreux personnages et ayant lu d’insoutenables descriptions et la misère supportée par une majorité d’éthiopiens, il faut aussi parler de l’aïeul, Attillio ancien colon de l’époque de Mussolini qui lui aussi fut séduisant, ayant vécu plusieurs vies entre en Ethiopie et Italie, avec des pans de vie non dévoilés, dont un enfant secret né d’une éthiopienne, son petit-fils qui surgira d’on ne sait ou, (on comprendra au fil des pages) et qui répétera ces mots, Ils peuvent tous mourir, sauf moi. Le présent et le passé se rejoignent dans ce roman dont le périple afro-italien ou j’ajoute le massacre de Graziani en février raconté avec une écriture acide et forte et consciemment étayée par une documentation historique nous conte l’Histoire du colonialisme et celle des migrants, cela d’une façon intelligente et pertinente, y intégrant les enjeux politiques puissants et redoutés qui amènent maintes réflexions sur notre société actuelle et une fresque familiale qui en font un roman époustouflant et perturbant et nous faisant aussi découvrir une période de l’Histoire italienne et éthiopienne, tout cela en fait un très bon roman… 4,5/5
Tous, sauf moi
Editions Gallimard mars 2019
567 pages
576 pages
Quatrième de couverture
2010, Rome. Ilaria, la quarantaine, trouve sur le seuil de sa porte un jeune Éthiopien qui dit être à la recherche de son grand-père, Attilio Profeti. Or c’est le père d’Ilaria. À quatre-vingt-quinze ans, le patriarche de la famille Profeti est un homme à qui la chance a toujours souri : deux mariages, quatre enfants, une réussite sociale éclatante. Troublée par sa rencontre avec ce migrant qui déclare être son neveu, Ilaria commence à creuser dans le passé de son père. À travers l’enquête d’Ilaria qui découvre un à un les secrets sur la jeunesse de son père, Francesca Melandri met en lumière tout un pan occulté de l’histoire italienne : la conquête et la colonisation de l’Éthiopie par les chemises noires de Mussolini, de 1936 à 1941 - la violence, les massacres, le sort tragique des populations et, parfois, les liens qu’elles tissent avec certains colons italiens, comme le fut Attilio Profeti. Dans ce roman historique où l’intime se mêle au collectif, Francesca Melandri apporte un éclairage nouveau sur l’Italie actuelle et celle des années Berlusconi, dans ses rapports complexes avec la période fasciste. Naviguant habilement d’une époque à l’autre, l’auteur nous fait partager l’épopée d’une famille sur trois générations et révèle de façon bouleversante les traces laissées par la colonisation dans nos sociétés contemporaines.
Mon avis
Sur fond de la conquête et de l’occupation de l’Ethiopie, de 1936 à 1941, par les chemises noires de Mussolini, ce roman met à jour des épisodes de l’histoire italienne contemporaine peu traités ou ignorés. L’histoire commence lorsque Illaria trouve sur le palier devant sa porte un jeune garçon ethiopien, il s’appelle Letmegeta Attilioprofeti, il est de sa famille, il a quitté Addis-Abeba et lors de son long voyage il a failli mourir de faim en Libye, ensuite dans le naufrage du vieux bateau lors de la traversée et il a passé des heures et des jours sans fin dans des centres. Mêlant à cette histoire la colonisation éthiopienne faite de racisme, de barbarie, de fascisme et de corruptions par les chemises noires et par épisodes, nous renvoyant à la famille Profeti sur trois générations dont le beau séducteur et chanceux Attillio, nous apprenons beaucoup sur les très nombreux personnages et ayant lu d’insoutenables descriptions et la misère supportée par une majorité d’éthiopiens, il faut aussi parler de l’aïeul, Attillio ancien colon de l’époque de Mussolini qui lui aussi fut séduisant, ayant vécu plusieurs vies entre en Ethiopie et Italie, avec des pans de vie non dévoilés, dont un enfant secret né d’une éthiopienne, son petit-fils qui surgira d’on ne sait ou, (on comprendra au fil des pages) et qui répétera ces mots, Ils peuvent tous mourir, sauf moi. Le présent et le passé se rejoignent dans ce roman dont le périple afro-italien ou j’ajoute le massacre de Graziani en février raconté avec une écriture acide et forte et consciemment étayée par une documentation historique nous conte l’Histoire du colonialisme et celle des migrants, cela d’une façon intelligente et pertinente, y intégrant les enjeux politiques puissants et redoutés qui amènent maintes réflexions sur notre société actuelle et une fresque familiale qui en font un roman époustouflant et perturbant et nous faisant aussi découvrir une période de l’Histoire italienne et éthiopienne, tout cela en fait un très bon roman… 4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5794
Age : 92
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Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
PLUS HAUT QUE LA MER
Francesca Melandri
Traduit de l’italien par Daniele Valin
Folio -,2016 - 220 pages
Durant les années de plomb, un homme et une femme se retrouvent sur un bateau qui se rend sur l’Île, une île prison, « car si l’on veut garder quelqu’un vraiment à l’écart du monde, il n’y pas de mur plus haut que la mer.’ . Lui, Paolo, est un intellectuel, un professeur de philosophie, qui va visiter son fils incarcéré dans un quartier de haute sécurité. Celui-ci, membre des brigades rouges, a sur les mains le sang de victimes abattues froidement. La femme, Luisa, est une paysanne dont le mari violent et alcoolique a été emprisonné pour avoir tué à main nue un ami un soir de beuverie, puis s’est retrouvé là après avoir abattu de colère, un de ses gardiens. La femme de Paolo n’a pu supporter les actes de son fils et est morte de chagrin; lui, rongé par le remord, a demandé à ne plus exercer son métier et s’est retiré du monde… Luisa depuis les dix années que son mari est en prison, élève seule ses cinq enfants et dirige leur petite ferme.
Ils sont les seuls visiteurs ce jour là à venir sur l’île par ce bateau qui est le seul lien avec la vie qui n’est pas carcérale et doit les ramener le soir même. Une tempête après leur visite au parloir les obligera a passer une journée et une nuit ensemble, sous la vigilance du gardien, vingt-quatre heures qui influenceront leur vie.
C’est une rencontre brève et intense entre Paolo et Luisa, deux êtres blessés par la vie, que tout oppose, mais qui va leur permettre de dépasser la violence et la douleur qui les emprisonne.
Le cadre est magnifique, un paysage marin crépusculaire et splendide. Cette île sans nom, l’ïle, qui pourrait être partout, ce qui lui donne une portée beaucoup plus vaste. Peu de personnages dans ce roman, des figures très attachantes, bien décrites comme la femme du gardien Nitti, jeune institutrice de l’île qui a peur de ce que ce métier est en train de faire de l’homme qu’elle aime. En peu de pages, Francesca Mélandri raconte les prisonniers, les familles et les victimes à travers la photo d’une petite fille, essentielle dans ce roman.
Un court roman, beau, plein de tendresse et d’humanité, avec une fin qui laisse place à l’espérance.
Note: 5/5
De fait cette île sans sans nom, symbole d’autres îles qui ont été des lieux de détention, ressemble à Asinara, une île au nord de la Sardaigne. Dans les années 1970, la prison fut réaménagée en prison de haute sécurité, qui fut fermé en 1980 sous la pression des Brigades rouges;. Elle accueillit aussi des membres de la mafia et des terroristes.
Francesca Melandri
Traduit de l’italien par Daniele Valin
Folio -,2016 - 220 pages
Durant les années de plomb, un homme et une femme se retrouvent sur un bateau qui se rend sur l’Île, une île prison, « car si l’on veut garder quelqu’un vraiment à l’écart du monde, il n’y pas de mur plus haut que la mer.’ . Lui, Paolo, est un intellectuel, un professeur de philosophie, qui va visiter son fils incarcéré dans un quartier de haute sécurité. Celui-ci, membre des brigades rouges, a sur les mains le sang de victimes abattues froidement. La femme, Luisa, est une paysanne dont le mari violent et alcoolique a été emprisonné pour avoir tué à main nue un ami un soir de beuverie, puis s’est retrouvé là après avoir abattu de colère, un de ses gardiens. La femme de Paolo n’a pu supporter les actes de son fils et est morte de chagrin; lui, rongé par le remord, a demandé à ne plus exercer son métier et s’est retiré du monde… Luisa depuis les dix années que son mari est en prison, élève seule ses cinq enfants et dirige leur petite ferme.
Ils sont les seuls visiteurs ce jour là à venir sur l’île par ce bateau qui est le seul lien avec la vie qui n’est pas carcérale et doit les ramener le soir même. Une tempête après leur visite au parloir les obligera a passer une journée et une nuit ensemble, sous la vigilance du gardien, vingt-quatre heures qui influenceront leur vie.
C’est une rencontre brève et intense entre Paolo et Luisa, deux êtres blessés par la vie, que tout oppose, mais qui va leur permettre de dépasser la violence et la douleur qui les emprisonne.
Le cadre est magnifique, un paysage marin crépusculaire et splendide. Cette île sans nom, l’ïle, qui pourrait être partout, ce qui lui donne une portée beaucoup plus vaste. Peu de personnages dans ce roman, des figures très attachantes, bien décrites comme la femme du gardien Nitti, jeune institutrice de l’île qui a peur de ce que ce métier est en train de faire de l’homme qu’elle aime. En peu de pages, Francesca Mélandri raconte les prisonniers, les familles et les victimes à travers la photo d’une petite fille, essentielle dans ce roman.
Un court roman, beau, plein de tendresse et d’humanité, avec une fin qui laisse place à l’espérance.
Note: 5/5
De fait cette île sans sans nom, symbole d’autres îles qui ont été des lieux de détention, ressemble à Asinara, une île au nord de la Sardaigne. Dans les années 1970, la prison fut réaménagée en prison de haute sécurité, qui fut fermé en 1980 sous la pression des Brigades rouges;. Elle accueillit aussi des membres de la mafia et des terroristes.
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Awara- Nombre de messages : 7131
Age : 79
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Date d'inscription : 03/01/2011
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
Très belles images, merci Awara
lalyre- Nombre de messages : 5794
Age : 92
Location : Belgique
Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
Tout autant que les photos c'est le roman qui m'interpelle. Pour preuve il est noté sur le carnet de chasse . Merci Awara
Dkois- Nombre de messages : 3516
Age : 61
Location : Nord France
Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
En lisant ce roman, j'ai beaucoup pensé aux bagnes que je commais en Guyane, dont les îles du Salut et l'île du Diable en particulier où fut retenu Dreyfus, à un jet de pierre de l'île principale, mais absolument infranchissable. J'ai eu envie de voir si Francesca Melandri avait un lieu en particulier et je suis tmpbée sur l'île d'Asinara qui semble en tout point correspondre à l'île du roman. De nombreux sujets brûlants évoqués dans ce roman.
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Awara- Nombre de messages : 7131
Age : 79
Location : PARIS
Date d'inscription : 03/01/2011
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
PLUS HAUT QUE LA MER :
Folio - 218 pages.
1979 : Paolo et Luisa ne se connaissent pas. A bord du bateau qui les emmène sur l'île où sont détenus leurs proches, chacun ressasse la tragédie dont il a été victime. Le fils de Paolo a été condamné pour des actes terroristes, le mari de Luisa pour avoir tué deux hommes. Le mistral empêche les visiteurs de regagner la côte. Ils sont obligés de passer la nuit sur l'île, surveillé par un agent, Pierfrancesco, avec qui une étrange complicité va naître....
Un livre que j'avais dans ma Pal à la suite de ma lecture de " Eva dort". Et je l'ai sorti grâce à la critique d'Awara et au thème.
Je serai brève : ce fut une très bonne lecture, à la fois pour la qualité de l'écriture et pour l'histoire qu'elle raconte. Beaucoup d'humanité dans le récit, dans la description des sentiments de Paolo dont le fils qu'il chérit, a commis des actes horribles, de ceux de Paola qui , après avoir subi la violence de son mari, doit faire vivre ses enfants et sa ferme. Et aussi de ceux de Pierfrancesco et de sa femme, condamnés eux aussi à vivre sur l'île... Un sentiment de temps arrêté, parenthèses entre la vie d'avant, et la vie qui va reprendre son cours...Et des descriptions de la mer en furie très belles et très réalistes.
Deux livres que je lis de cette auteure, que j'apprécie particulièrement et que je relirai sans faute.
4,5/5
Et merci Awara pour les photos !
Folio - 218 pages.
1979 : Paolo et Luisa ne se connaissent pas. A bord du bateau qui les emmène sur l'île où sont détenus leurs proches, chacun ressasse la tragédie dont il a été victime. Le fils de Paolo a été condamné pour des actes terroristes, le mari de Luisa pour avoir tué deux hommes. Le mistral empêche les visiteurs de regagner la côte. Ils sont obligés de passer la nuit sur l'île, surveillé par un agent, Pierfrancesco, avec qui une étrange complicité va naître....
Un livre que j'avais dans ma Pal à la suite de ma lecture de " Eva dort". Et je l'ai sorti grâce à la critique d'Awara et au thème.
Je serai brève : ce fut une très bonne lecture, à la fois pour la qualité de l'écriture et pour l'histoire qu'elle raconte. Beaucoup d'humanité dans le récit, dans la description des sentiments de Paolo dont le fils qu'il chérit, a commis des actes horribles, de ceux de Paola qui , après avoir subi la violence de son mari, doit faire vivre ses enfants et sa ferme. Et aussi de ceux de Pierfrancesco et de sa femme, condamnés eux aussi à vivre sur l'île... Un sentiment de temps arrêté, parenthèses entre la vie d'avant, et la vie qui va reprendre son cours...Et des descriptions de la mer en furie très belles et très réalistes.
Deux livres que je lis de cette auteure, que j'apprécie particulièrement et que je relirai sans faute.
4,5/5
Et merci Awara pour les photos !
Chantal- Nombre de messages : 3224
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
PLUS HAUT QUE LA MER
Francesca MELANDRI
Folio 218 Pages
032/2023
Résumé (4° de couverture).
1979. Paolo et Luisa ne se connaissent pas. À bord du bateau qui les emmène sur l'Île où sont détenus leurs proches, chacun ressasse la tragédie dont il a été victime. Le fils de Paolo a été condamné pour des actes terroristes. Le mari de Luisa pour avoir tué deux hommes. Le mistral empêche les visiteurs de regagner la côte. Ils passent la nuit sur l'Île, surveillés par un agent, Pierfrancesco, avec qui une étrange complicité va naître.
L’auteur, le livre et moi
Désireux d’enrichir ma bibliothèque d’auteures, je suis très attentif aux avis parsemés ça et là les concernant. Le forum fait partie de ces « ça et là ». Aussi un avis déposé un 28 Janvier 2023 concernant le roman d’une auteure pour moi totalement inconnue, m’a interpelé. Cet avis m’a interpelé parce qu’il traduisait ce qui retient mon attention et ma passion de lire : La tendresse, les blessures, l’humanisme, les vies et… des magnifiques décors*.
Je n’ai donc pas tardé à acquérir « Plus haut que la mer » de Francesca Melandri, puisqu’il s’agit de ce roman et de cette auteure. Les déceptions sont d’autant plus grandes quand on se fait une idée magnifique des événements à venir. Alors plus lourde sera la chute ou multiplié sera le plaisir ?
Mon avis
Ce livre est court et donc les premières pages sont primordiales pour se faire une première idée. Et mon premier sentiment fût que je tenais en main un excellent roman. Les pages suivantes, jusqu’à la dernière le confirmèrent. Fin du suspens.
Et même si ce roman est court, rien ne semble avoir été oublié pour exposer la vie de 3 personnages balafrés par les événements incontrôlés de leur vie. Rien. Pas même l’ambiance de cette île qui détient tant de secrets.
Oui c’est tendre, sensible, mystérieux. C’est aussi grave et violent. C’est enfin écrit avec beaucoup de retenu et de pudeur et c’est cela qui fait la force de ce roman.
Pour terminer, j’ose affirmer que l’âme d’Elsa Morante plane au-dessus de cette œuvre. Il y a un peu d’elle en Francesca Melandri. Dans le style et l’atmosphère.
Ma note 4.5 / 5
*et merci Awara
Francesca MELANDRI
Folio 218 Pages
032/2023
Résumé (4° de couverture).
1979. Paolo et Luisa ne se connaissent pas. À bord du bateau qui les emmène sur l'Île où sont détenus leurs proches, chacun ressasse la tragédie dont il a été victime. Le fils de Paolo a été condamné pour des actes terroristes. Le mari de Luisa pour avoir tué deux hommes. Le mistral empêche les visiteurs de regagner la côte. Ils passent la nuit sur l'Île, surveillés par un agent, Pierfrancesco, avec qui une étrange complicité va naître.
L’auteur, le livre et moi
Désireux d’enrichir ma bibliothèque d’auteures, je suis très attentif aux avis parsemés ça et là les concernant. Le forum fait partie de ces « ça et là ». Aussi un avis déposé un 28 Janvier 2023 concernant le roman d’une auteure pour moi totalement inconnue, m’a interpelé. Cet avis m’a interpelé parce qu’il traduisait ce qui retient mon attention et ma passion de lire : La tendresse, les blessures, l’humanisme, les vies et… des magnifiques décors*.
Je n’ai donc pas tardé à acquérir « Plus haut que la mer » de Francesca Melandri, puisqu’il s’agit de ce roman et de cette auteure. Les déceptions sont d’autant plus grandes quand on se fait une idée magnifique des événements à venir. Alors plus lourde sera la chute ou multiplié sera le plaisir ?
Mon avis
Ce livre est court et donc les premières pages sont primordiales pour se faire une première idée. Et mon premier sentiment fût que je tenais en main un excellent roman. Les pages suivantes, jusqu’à la dernière le confirmèrent. Fin du suspens.
Et même si ce roman est court, rien ne semble avoir été oublié pour exposer la vie de 3 personnages balafrés par les événements incontrôlés de leur vie. Rien. Pas même l’ambiance de cette île qui détient tant de secrets.
Oui c’est tendre, sensible, mystérieux. C’est aussi grave et violent. C’est enfin écrit avec beaucoup de retenu et de pudeur et c’est cela qui fait la force de ce roman.
Pour terminer, j’ose affirmer que l’âme d’Elsa Morante plane au-dessus de cette œuvre. Il y a un peu d’elle en Francesca Melandri. Dans le style et l’atmosphère.
Ma note 4.5 / 5
*et merci Awara
Dkois- Nombre de messages : 3516
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Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
DKOIS, je suis ravie de voir que Tu as apprécié de roman. Elsa Morante, je n'y avais pas pensé, mais cela me semble juste.
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Awara- Nombre de messages : 7131
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Re: Francesca MELANDRI (Italie)
Awara : Curieusement j'avais la conviction d'une belle découverte. Cette conviction s'est avérée justifiée. Je ne manquerai pas de poursuivre la découverte de cette auteure.
Dkois- Nombre de messages : 3516
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Re: Francesca MELANDRI (Italie)
EVA DORT
Francesca MELANDRI
Folio 442 Pages
047/2023
Résumé (4° de couverture)
Mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres. Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu'en Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt et depuis trop longtemps, que la maladie menace d'emporter. Durant ce trajet du nord au sud de l'Italie, de sa région frontalière et germanophone au Sud profond, c'est toute son enfance et l'histoire de sa mère Gerda qui défilent dans sa tête. Celle-ci est si belle, si libre, une fille-mère parvenue à mener une prestigieuse carrière de chef cuisinière dans un grand hôtel de montagne et qui rencontre Vito, sous-officier des carabiniers en garnison dans ce coin de la péninsule agité par un mouvement indépendantiste. Eva se remémore aussi le destin du Haut-Adige, passé en 1919 de l'Empire austro-hongrois défait à l'Italie, que Mussolini essaya d'italianiser de force.
L’auteure, le livre et moi
« MA » découverte de ce début d’année 2023, Francesca Melandri a suscité en moi, grâce à son roman « Plus haut que la mer », l’engouement de la relire rapidement. « Eva dort » est son premier roman. Peut-être présente-t-il les défauts de l’apprentissage ? Ou tout simplement la preuve d’une future grande auteure ?
Mon avis
Une nouvelle fois, voici le jeu des comparaisons entre une première lecture et une seconde. J’y reviendrais mais concentrons notre attention tout d’abord sur ce « Eva dort ».
Le roman a pour fond, une page de l’histoire Italienne que j’avoue avoir ignoré totalement. A l’issue de la 1° guerre mondiale, l’Italie a hérité de l’annexion d’une province Autrichienne, le Tyrol du Sud (également appelé le Haut-Adige). Inutile de préciser que cette annexion n’ait pas été facile à accepter de autochtones Germaniques. Le roman documente très bien l’histoire de cette région au fil de décennies.
Et puis, il y a l’histoire de deux femmes. Celle d’une mère et de sa fille. A travers la vie de chacune on traverse l’Italie dans le temps et dans l’espace. Il a bien sur une très belle histoire d’amour, avec un goût déjà lu soit, avec des déchirures des trahisons, des retrouvailles, … bref tous les bons ingrédients du romanesque. Mais ses ingrédients ne suffisent pas à faire un grand roman. Il y faut également de l’émotion. Et de l’émotion, ici, il y en a. Il y en a avec beaucoup de parcimonie et de justesse pour ne pas tomber dans le pathos. Là est le grand talent de Francesca Melandri.
Si cette lecture avait été ma première de cette auteure, l'envie de continuer la découverte aurait été réelle. Preuve que ce roman m’a beaucoup plus et qu’il a mérité toute l’attention que je lui ai portée. « Plus haut que la mer » avait toutefois la qualité d’être beaucoup plus concentré. L’histoire, plus originale, était moins dispersée et plus dirigée pour émouvoir. Le tout petit bémol donc que j’adresse à « Eva dort » est d’avoir donné une trop grande place à l’histoire du Tyrol du Sud au détriment du relationnel des personnages. J’aurai aimé par exemple que la relation d’Eva et de Vito soit plus développée pour mieux comprendre leur relation finale.
Mais mon conseil reste bien entendu de lire ce livre. J’attends de mon côté une prochaine lecture de Francesca Melandri
Ma note : 4 / 5
Francesca MELANDRI
Folio 442 Pages
047/2023
Résumé (4° de couverture)
Mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres. Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu'en Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt et depuis trop longtemps, que la maladie menace d'emporter. Durant ce trajet du nord au sud de l'Italie, de sa région frontalière et germanophone au Sud profond, c'est toute son enfance et l'histoire de sa mère Gerda qui défilent dans sa tête. Celle-ci est si belle, si libre, une fille-mère parvenue à mener une prestigieuse carrière de chef cuisinière dans un grand hôtel de montagne et qui rencontre Vito, sous-officier des carabiniers en garnison dans ce coin de la péninsule agité par un mouvement indépendantiste. Eva se remémore aussi le destin du Haut-Adige, passé en 1919 de l'Empire austro-hongrois défait à l'Italie, que Mussolini essaya d'italianiser de force.
L’auteure, le livre et moi
« MA » découverte de ce début d’année 2023, Francesca Melandri a suscité en moi, grâce à son roman « Plus haut que la mer », l’engouement de la relire rapidement. « Eva dort » est son premier roman. Peut-être présente-t-il les défauts de l’apprentissage ? Ou tout simplement la preuve d’une future grande auteure ?
Mon avis
Une nouvelle fois, voici le jeu des comparaisons entre une première lecture et une seconde. J’y reviendrais mais concentrons notre attention tout d’abord sur ce « Eva dort ».
Le roman a pour fond, une page de l’histoire Italienne que j’avoue avoir ignoré totalement. A l’issue de la 1° guerre mondiale, l’Italie a hérité de l’annexion d’une province Autrichienne, le Tyrol du Sud (également appelé le Haut-Adige). Inutile de préciser que cette annexion n’ait pas été facile à accepter de autochtones Germaniques. Le roman documente très bien l’histoire de cette région au fil de décennies.
Et puis, il y a l’histoire de deux femmes. Celle d’une mère et de sa fille. A travers la vie de chacune on traverse l’Italie dans le temps et dans l’espace. Il a bien sur une très belle histoire d’amour, avec un goût déjà lu soit, avec des déchirures des trahisons, des retrouvailles, … bref tous les bons ingrédients du romanesque. Mais ses ingrédients ne suffisent pas à faire un grand roman. Il y faut également de l’émotion. Et de l’émotion, ici, il y en a. Il y en a avec beaucoup de parcimonie et de justesse pour ne pas tomber dans le pathos. Là est le grand talent de Francesca Melandri.
Si cette lecture avait été ma première de cette auteure, l'envie de continuer la découverte aurait été réelle. Preuve que ce roman m’a beaucoup plus et qu’il a mérité toute l’attention que je lui ai portée. « Plus haut que la mer » avait toutefois la qualité d’être beaucoup plus concentré. L’histoire, plus originale, était moins dispersée et plus dirigée pour émouvoir. Le tout petit bémol donc que j’adresse à « Eva dort » est d’avoir donné une trop grande place à l’histoire du Tyrol du Sud au détriment du relationnel des personnages. J’aurai aimé par exemple que la relation d’Eva et de Vito soit plus développée pour mieux comprendre leur relation finale.
Mais mon conseil reste bien entendu de lire ce livre. J’attends de mon côté une prochaine lecture de Francesca Melandri
Ma note : 4 / 5
Dkois- Nombre de messages : 3516
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Date d'inscription : 10/01/2015
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
DKOIS, je partage tout à fait ton analyse des failles de Eva dort.
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Awara- Nombre de messages : 7131
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Re: Francesca MELANDRI (Italie)
Awara : Parlons plutôt de fissures . Mais j'insiste toutefois que le manque de développent préalable de la relation "Eva-Vito" atténue la fin émouvante de leur dernière rencontre. On ne découvre que trop tard leurs sentiments réciproques. Beaucoup de sujets sont abordés dans ce livre, ce qui le rend riche et intéressant. On peut lui accorder quelques maladresses.
Dkois- Nombre de messages : 3516
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Re: Francesca MELANDRI (Italie)
Je te l'accorde!
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Awara- Nombre de messages : 7131
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Date d'inscription : 03/01/2011
Re: Francesca MELANDRI (Italie)
TOUS, SAUF MOI
Francesca MELANDRI
Folio 623 Pages
007/2024
Résumé (4° de couverture)
Rome, 2010. En rentrant chez elle, Ilaria trouve sur le pas de sa porte un jeune Ethiopien. Il dit être à la recherche de son grand-père, Attilio Profeti, qui n'est autre que le père de la jeune femme. Quels secrets le patriarche de la famille Profeti cache-t-il ? Troublée, Ilaria décide d'enquêter. Derrière le passé officiel de son père - deux mariages, quatre enfants et une réussite sociale éclatante -, elle découvre bientôt le parcours sombre et fascinant d'un homme sans scrupule. A mesure que le voile se lève sur la jeunesse d'Attilio apparaît tout un pan occulté de l'histoire italienne : la colonisation de l'Ethiopie sous Mussolini, dont les traces bouleversantes subsistent encore dans l'Italie contemporaine.
L’auteure, le livre et moi
Aurais-je déjà fait le tour de la bibliographie de Francesca Melandri. A en croire ce que j’ai pu lire sur le net : Oui. Voici ma 3° lecture et donc dernière lecture de cette auteure Italienne en attendant son prochaine roman, si prochaine roman il y a… Mais F.Melandri est encore toute jeune et a largement le temps de nous écrire de biens beaux romans. En parlant de bien beaux romans, souvenez vous combien j’avais apprécié la première lecture « Plus haut que la mer » et à peine moins « Eva dort ». C’est une continuité de plaisir que j’attends donc de ce « Tous, sauf moi »
Mon avis
La beauté de la complicité de deux êtres solitaires. L’ambiance d’une île quasi mystérieuse. L’ambiance de la nature et des éléments qui s’y affrontent. La poésie des mots. La tendresse. La sensibilité. Voilà des mots associés à « Plus haut que la mer » et que malheureusement je n’ai pas retrouvé dans cette présente lecture.
Pour ce présent roman, l’historique prends très largement le dessus sur la fiction. Rien a reprocher sur le sérieux de l’auteure a nous faire découvrir les pages noirs de l’histoire Italienne, qui démarre à l’accession au pouvoir de Mussolini et la colonisation barbare de l’Ethiopie par les Italiens, pour se poursuivre jusqu’à l’année 2010 (gouvernance de Berlusconi, les problèmes migratoire, etc …). J’ai ainsi beaucoup appris sur ces sujets. La littérature à cela de bon.
Ma grande déception vient du manque de sensibilité entre les êtres et du manque sensibilité dans le traitement de certains évènements. En deux mots du manque de tout ce que j’avais aimé de « Plus haut que la mer ».
Ce n’est pas un mauvais roman écrit par Francesca Melandri, c’est un bon roman écrit par une autre Francesca Melandri (remarque j’avais préalablement identifié après ma lecture de « Eva dort » mais dans une toute autre mesure).
C’est ainsi et il me semble de cette auteure profite de son talent à présent reconnu pour passer des messages historiques et politiques qui ont toute leur valeur, au risque de décevoir une partie de ses lecteurs désireux d’émotion.
Ma note 3.5 / 5
Francesca MELANDRI
Folio 623 Pages
007/2024
Résumé (4° de couverture)
Rome, 2010. En rentrant chez elle, Ilaria trouve sur le pas de sa porte un jeune Ethiopien. Il dit être à la recherche de son grand-père, Attilio Profeti, qui n'est autre que le père de la jeune femme. Quels secrets le patriarche de la famille Profeti cache-t-il ? Troublée, Ilaria décide d'enquêter. Derrière le passé officiel de son père - deux mariages, quatre enfants et une réussite sociale éclatante -, elle découvre bientôt le parcours sombre et fascinant d'un homme sans scrupule. A mesure que le voile se lève sur la jeunesse d'Attilio apparaît tout un pan occulté de l'histoire italienne : la colonisation de l'Ethiopie sous Mussolini, dont les traces bouleversantes subsistent encore dans l'Italie contemporaine.
L’auteure, le livre et moi
Aurais-je déjà fait le tour de la bibliographie de Francesca Melandri. A en croire ce que j’ai pu lire sur le net : Oui. Voici ma 3° lecture et donc dernière lecture de cette auteure Italienne en attendant son prochaine roman, si prochaine roman il y a… Mais F.Melandri est encore toute jeune et a largement le temps de nous écrire de biens beaux romans. En parlant de bien beaux romans, souvenez vous combien j’avais apprécié la première lecture « Plus haut que la mer » et à peine moins « Eva dort ». C’est une continuité de plaisir que j’attends donc de ce « Tous, sauf moi »
Mon avis
La beauté de la complicité de deux êtres solitaires. L’ambiance d’une île quasi mystérieuse. L’ambiance de la nature et des éléments qui s’y affrontent. La poésie des mots. La tendresse. La sensibilité. Voilà des mots associés à « Plus haut que la mer » et que malheureusement je n’ai pas retrouvé dans cette présente lecture.
Pour ce présent roman, l’historique prends très largement le dessus sur la fiction. Rien a reprocher sur le sérieux de l’auteure a nous faire découvrir les pages noirs de l’histoire Italienne, qui démarre à l’accession au pouvoir de Mussolini et la colonisation barbare de l’Ethiopie par les Italiens, pour se poursuivre jusqu’à l’année 2010 (gouvernance de Berlusconi, les problèmes migratoire, etc …). J’ai ainsi beaucoup appris sur ces sujets. La littérature à cela de bon.
Ma grande déception vient du manque de sensibilité entre les êtres et du manque sensibilité dans le traitement de certains évènements. En deux mots du manque de tout ce que j’avais aimé de « Plus haut que la mer ».
Ce n’est pas un mauvais roman écrit par Francesca Melandri, c’est un bon roman écrit par une autre Francesca Melandri (remarque j’avais préalablement identifié après ma lecture de « Eva dort » mais dans une toute autre mesure).
C’est ainsi et il me semble de cette auteure profite de son talent à présent reconnu pour passer des messages historiques et politiques qui ont toute leur valeur, au risque de décevoir une partie de ses lecteurs désireux d’émotion.
Ma note 3.5 / 5
Dkois- Nombre de messages : 3516
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