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Jean HATZFELD (France)

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Message  gallo Ven 7 Nov 2008 - 21:21

De : nimbus (message d'origine) Envoyé : 19/03/2004 22:03
Jean Hatzfeld "Une saison de machettes"
Récit. Seuil, septembre 2003. 310 pages

L'auteur apporte un témoignage rétrospectif sur les massacres qui ont eu lieu au Rwanda au cours de l'année 1994.
En fait, le terme de génocide serait plus approprié.
Apres avoir donné la parole aux tutsis rescapés dans " Le nu de la vie: récits des marais rwandais" en 2000, il a recueilli dans ce livre les paroles des hutus responsables des tueries.

Résumé: Pour moi, il s'agit davantage d'un document que d'un récit, l'auteur, d' une intégrité exemplaire a pris toutes les précautions pour ne présenter que des faits et témoignages, sans jamais porter de jugement de valeur.
Le résultat est remarquable!
Il a rencontré les présumés assassins dans leur prison, généralement en groupe, car dans ces conditions ils parlaient plus facilement.
Avant leur jugement.
Le livre n'a été publié qu'apres que le justice (pas bien sévère!) ne soit rendue, afin de ne rien influencer.
Les prisonniers ont manifestés l'envie de raconter ce brouhaha de l'extermination, peut-être pour renouer avec les braves cultivateurs ou instituteurs qu'ils étaient avant!
L'un des protagonistes dit: " La rêgle n°1 c'était de tuer, la rêgle n°2......il n'y avait pas de rêgle n°2 !"

Mon avis: Il s'agit d'un très bon livre, mais je ne l'ai pas lu jusqu'au bout!
Les faits sont tellement clairs et bien agencés qu'au bout d'une centaine de pages on a tout compris, et que les suivantes n'apportent plus grand chose!
J'ai noté que les femmes hutus, moins abruties par l'alcool ont apprécié clairement la situation des le début. Elles n'ont pas participé aux massacres, mais malheureusement n'ont pas non plus été écoutées par leur époux.

Note: difficile de mettre moins de 4 / 5 pour un ouvrage aussi bien réalisé!
nimbus.



De : lalyre7032 Envoyé : 03/10/2005 17:07
Ligne de flottaison Jean Hatzfeld
Seuil

A la suite d'un séjour en Tchètchènie,Frédéric grand reporter de Libèration est de retour à Paris ou il retrouve sa compagne Emese,jeune hongroise.Désoeuvré,il déambule dans Paris et retrouve les petits plaisirs de la vie.Mais il ne se sent pas à sa place, incompris de Emese et se pose des questions quand à son avenir.Que doit-il faire?Accepter de diriger les pages internationnales du journal et s'établir à Paris?Il hésite mais personne ne peut lui faire oublier le conflit qu'il a laissé derrière lui.Seuls ses confrères qui ont partagé le même destin semblent capables de le comprendre et c'est alors qu'il repart pour Grozny un peu comme une fuite pour y trouver son destin.

Mon avis:Je ne connaissais pas cet auteur et commencant ma lecture j'ai cru lire un roman facile,alors j'ai fait la connaissance de ces reporters et j'ai appris que ces gens restent marqués par les terribles dangers qui les guettent.J'ai aimé ce livre car me semble t-il,on est très près de la réalité même s'il y a de la fiction
4,5/5
Lalyre


De : Ysla Envoyé : 02/08/2008 14:04
Jean HATZFELD: DANS LE NU DE LA VIE - Récits des marais rwandais
Le Seuil, 2001, environ 250p

Jean Hatzfeld est grand reporter. Il a été correspondant de guerre pour le journal Libération et a couvert le conflit en ex-Yougoslavie. Mais le génocide rwandais constitue le plus grand choc de sa carrière. Il a séjourné plusieurs fois au Rwanda après le génocide, en particulier dans la région du Bugesera dont la ville principale s'appelle Nyamata.

Dans ce livre, l'auteur donne la parole aux survivants, rescapés du génocide dans la région du Bugesera. Ils étaient 59000 tutsis avant le génocide et 50000 ont été massacrés en un peu plus d'un mois. Cachés dans les marais pendant les tueries, les rescapés ont été témoins des pires horreurs.
Voici comment se présente l'ouvrage : il y a de nombreux chapitres, un par personne qui raconte, et chaque chapitre se découpe en trois parties : un écrit de l'auteur, qui donne des éléments de contexte et de compréhension quant à sa rencontre avec le rescapé et son environnement, ainsi que des descriptions de la vie au Rwanda, des habitudes, puis une photo (de Raymond Depardon), portrait de la personne et ensuite son témoignage, son récit.
C'est un ouvrage qui permet d'apprendre beaucoup de choses sur le génocide et ses conséquences. Car les récits ne s'arrêtent pas aux massacres, mais s'attardent aussi sur la vie d'avant, la vie d'après et les sentiments vécus par les rescapés. Chacun essaie aussi d'analyser à sa façon le pourquoi, et le "que faire maintenant", "comment continuer à vivre avec ça" entre hutus et tutsis. On constate que les rescapés décrivent une grande solitude et que les vies et les projets d'avant sont morts avec le génocide. Par exemple ceux qui voulaient étudier avant doivent maintenant cultiver pour vivre, celles qui pensaient se marier avant ont "attrapé des enfants" (comme elles disent) avec des hommes de passage (qui ont perdu leur femme ou qui connaissent leur misère d'argent) et n'envisagent plus de se marier maintenant.
Certains témoignages sont très tristes, d'autres montrent aussi de l'espoir. Le dernier, celui de Sylvie, assistante sociale, est particulièrement porteur et tourné vers l'avenir.
Une lecture forte, et des photos très belles, en parfait accord avec lec textes.

Ma note : 4.5/5
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Message  Ysla Mer 23 Sep 2009 - 7:13

LA GUERRE AU BORD DU FLEUVE
Editions de l'Olivier, 1999, 307p

Reporter de guerre, Jean Hatzfeld a couvert le conglit en ex-Yougoslavie. C'est dans le contexte de cette guerre, plutôt à ses débuts je devine, que se situe ce roman, bien que les lieux ne soient pas cités comme tels (Vukovar devient "Vikoti-Mara" et Sarajevo "Litovapi") et que certains détails constituent des anachronismes par rapport à l'époque de la guerre (de même par rapport à 1999, année de publication du roman, mais une note informe que "la présente édition - 2002 - a été légèrement remaniée par l'auteur")

Résumé :
Nico, jeune homme français attaché à ce pays (ex-Yougoslavie, jamais citée) notamment en raison d'anciennes amours, veut revoir certains lieux par nostalgie. Complètement par hasard il assiste à l'agonie de Josué, un jeune homme du pays qui se trouve avoir été l'ami de Nadi, ex-joueur de foot originaire de la région qui a connu une carrière internationale (et que Nico "connait" par les médias, les matchs, etc). Se laissant guider par son instinct et donc sans trop savoir pourquoi, Nico se retrouve sur les traces de Nadi et donc sur la route de Vikoti-Mara où il va faire la connaissance de Siena, ex-copine de Nadi, et bien sûr en tomber amoureux...

Mon avis : ce roman ne m'a pas tellement emballée. La situation de départ me paraît trop invraisemblable : ce français dans sa voiture rouge au beau milieu d'un pays en guerre... La suite ne m'a pas plus convaincue : l'amour vain de Nico pour Siena, les mystères que fait Siena sur elle-même et sa vie passée, la traversée du pays pour rejoindre Nadi à Litovapi... bof, bof. La narration est pleine d'ellipses, les non-dits sont nombreux et j'avais parfois des difficultés à comprendre les réactions et les ressentis de Nico. Et puis la fin n'en est pas vraiment une. En définitive, je m'aperçois que je ne me suis pas attachée aux personnages.
Le roman a tout de même des atouts : il nous montre la vie des civils pendant le conflit, leurs astuces pour que l'existence continue malgré tout et leur façon de s'arranger avec la guerre. Il dépeint les paysages de la guerre avec justesse et sans dramatisation excessive. Et il faut reconnaître que ça se lit bien.

Ma note : 3/5


De cet auteur, j'ai donc préféré le document au roman, on verra par la suite car c'est un auteur que je vais encore lire.
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Message  Lacazavent Mar 13 Oct 2009 - 8:43

Une saison de machette de Jean Hatzfeld
(Points/291 pages)
cité par le magazine Lire dans les 20 meilleurs livres de l'année 2003



Jean HATZFELD (France) 9782020679138




C'est un document construit sur le recueil et la retranscription de témoignage à propos du génocide entre les Hutus et les Tutsis au Rwanda. Après s'être plongé dans le témoignage des rescapés qui a donné lieu au livre suivant "Dans le nu de la vie – Récits des marais rwandais" (ed. Seuil, 2001), il s'interroge cette fois-ci avec Innocent son interprète aux récits de tueurs.
Contacté en prison, un petit groupe de ses hommes ont acceptés sous quelques conditions de livrer leurs pensés et leurs souvenirs sur un ensemble de thème se rapportant au déroulement du génocide mais également portant sur leurs sentiments et leurs impressions. Les témoignages sont regroupés au sein de nombreux chapitres chacun étant consacré à un thème bien particulier à chaque fois les hommes témoignent chacun à leurs tours. On voit donc des opinions et des sentiments divergents qui apparaissent. Sous nos yeux se reconstitue la mosaïque de la société rwandaise.



Abordant des thèmes aussi varié que la première fois, le goût et le dégoût, les femmes, les pillages, les punitions, Dieu, les remords et les regrets, le pardon. Ce livre tente à sa manière de cerner les nombreuses facettes qui ont composé ce drame.

Le résultat est terrible et extrêmement dérangeant pour nos yeux d'occidentaux. Très troublé par ses témoignages, j'ai beaucoup apprécié les débuts de chapitres écrits par Jean Hatzfeld. Ceux-ci me sont d'ailleurs vite devenus indispensable me prévenant et surtout me replaçant et m' expliquant les contextes. C'est un très bon livre que j'ai lu en deux fois après une première tentative décevante, j'ai repris quelques mois plus tard ma lecture. Ce fut une véritable révélation, je ne devais pas être prête la première fois !
C'est un ouvrage est extrêmement bien réalisé, un modèle dans le genre des documents. Le travail mené par Jean Hatzfeld est fantastique et fait honneur à sa profession de journaliste et d'écrivain. Il ne prend jamais partie, il n'oriente jamais l'opinion du lecteur. Il nous éclaire simplement l'histoire d'un génocide démontant pour nous les mécanismes à l'origine de cette abnégation de l'homme par l'homme. La retranscription en français des propos des tueurs se fait dans une langue savoureuse et sensible qui soulage la tension et diminue l'horreur des histoires (si tenté que cela est possible !).
C'est un livre que je ne pourrai jamais oublié...
4,5/5





À noter un très bon article sur le site de Wikipédia : Génocide au Rwanda
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Message  Ysla Jeu 15 Oct 2009 - 21:14

UNE SAISON DE MACHETTES

Je partage complètement l'avis de Lacazavent sur ce livre, un document extraordinaire, riche, éclairant et aussi très perturbant. L'année dernière, j'ai lu Dans le nu de la vie (critique ci-dessus) et j'avais depuis le projet de lire Une saison de machettes, car les deux ouvrages se complètent (de nombreux renvois au premier livre sont présents dans Une saison de machettes, ainsi que quelques extraits, et il y a bien sûr Innocent - l'accompagnateur, traducteur et ami de Jean Hatzfeld - et d'autres personnes qui témoignent dans les deux livres).
Il est très éprouvant de lire ce livre et je me suis heurtée de nouveau à l'incompréhension de cet événement, cette folie génocidaire et de sa terrible efficacité. Ici, ce qui est terrible, c'est de lire que pour les tueurs il s'agissait d'un "travail" avec des horaires, des chefs, des "résultats", et de voir que pour eux, au contraire des rescapés, reprendre leur vie là où ils l'avaient arrêtée avant le génocide n'a pas l'air de poser problème. Ils souhaitent tous faire comme s'il ne s'était rien passé.
La question du pardon reste un sujet primordial avec des conceptions très différentes de son rôle et de ses effets entre les deux "camps". Le vocabulaire utilisé pour parler des faits varie aussi entre tueur et rescapé.
Sur la forme, je souligne aussi la très bonne présentation alternant texte écrit par l'auteur et extraits des témoignages. Et j'ai moi aussi été sensible à la langue imagée, ce français qu'on découvre et qu'on connaît tout à la fois, c'est vraiment unique.
Un livre à lire, assurément.

Ma note : 4,5/5
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Message  Lacazavent Ven 16 Oct 2009 - 6:11

Ysla a écrit: Ici, ce qui est terrible, c'est de lire que pour les tueurs il s'agissait d'un "travail" avec des horaires, des chefs, des "résultats",

Personnellement ce n'est pas tant cette notion de travail que j'ai trouvé le plus terrible mais plus l'espèce d'indifférence avec laquelle ils le racontent : "On coupe" (souvent écrit au passé, on le retrouve de temps en temps retranscrit au présent !), "vite", "rapidement", "souvent on ratait"...etc
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Message  Lacazavent Lun 2 Nov 2009 - 13:52

Dans le nu de la vie – Récits des marais rwandais de Jean Hatzfeld
( Points/287 pages)



Jean HATZFELD (France) Hatzfeld




Je poursuis ma découverte de heures noires de l'histoire rwandaise avec le premier livre paru sur le sujet de
Jean Hatzfeld. Cette fois-ci nous sommes du côté des victimes, et c'est peut-être de façon un peu paradoxale que je dois vous dire que j'ai un peu moins accroché à ce livre. Bien qu' il puisse paraitre difficile d'avouer de tel chose, la cause principale fut que très vite, j'ai trouvé les témoignages trop proches, les nombreuses similitudes sommes toutes compréhensible dans la vie de ses victimes d'un génocide m'ont quelques peu lassés vers la fin de ma lecture.
De plus, j'ai préféré la construction de son second roman qui confronte directement les témoignages des tueurs, cette fois-ci, autour de différents sujets servant de point de rencontre aux souvenirs. Dans
''Dans le nu de la vie, – Récits des marais rwandais'', Jean Hatzfeld concentre son propos sur les victimes, tour à tour elles témoignent, chacune se voyant consacrées un chapitre à part entière. Les introductions préparent le lecteur, elles introduisent une à une ses vies rassemblées autour d'un point commun le génocide rwandais. Après réflexion je pense que c'est cette différence dans la construction des deux documentaires qui m'ont fait préféré le suivant « Une saison de machette ».
Cela demeure malgré tout un magnifique documentaire magistral, à lire sans hésiter !
4,25/5
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Message  lalyre Dim 21 Aoû 2011 - 16:50

Ou en est la nuit
Jean Hatzfeld
Gallimard mars 2011
218 pages
Jean HATZFELD (France) 97820713
4ème de couverture
Frédéric, journaliste, se retrouve coincé quelques jours dans une oasis à la frontière entre l’Ethiopie et la Somalie, où se déroulent des combats. Là, il partage quelque temps la vie des
bédouins et des soldats, en attendant de pouvoir rejoindre Addis-Abeba. Frédéric, passionné desport, va faire dans ce désert secoué par les tirs d’obus la connaissance d’Ayanleh Makeda, une légende vivante de la course à pied. Marathonien surdoué, enrôlé dans une équipe d’athlètes d’élite montée par un magnat kazakh, Ayanleh a gagné deux médailles d’or aux Jeux Olympiques, et aucun adversaire ne semblait à sa hauteur ; mais aux JO de Pékin, un contrôle antidopage positif a mis fin à sa carrière. Ayanleh est désormais soldat, il évite de parler du passé. Fasciné par la personnalité taciturne et noble de l’ancien coureur, incompatible avec la figure d’un tricheur, Frédéric va tenter de percer le mystère qui l’entoure…Jean Hatzfeld parle remarquablement du sport, dont Ayanleh Makeda incarne les vertus les plus hautes : non pas le courage et la force, mais une sorte de grâce, une tension vers un au-delà du corps qui confère à l’être tout entier une élégance mystérieuse. Le récit est basé sur de longs dialogues qui dévoilent progressivement les subtilités de ce monde, mais aussi les spécificités des mentalités africaines et du parler des Africains francophones. On se laisse captiver par les divers personnages, notamment par Frédéric, qui à travers le récit de sa quête nous fait connaître de l’intérieur, avec sensibilité et justesse, son métier de grand reporter.


Mon avis
Un roman ou l’écrivain dépeint avec art et une certaine finesse une composition en mouvements variés, les décors faits d’ombre et de lumière, les lieux, les êtres, hommes et femmes dignes devant le destin, des rencontres intéressantes ou inquiétantes. Avec Fréderic, on se retrouve dans les bars d’Addis-Abeba, on erre dans les petites rues de Jijiga. On fait la connaissance du marathonien déchu, une légende vivante de la course à pied, l’homme qui courait en se cherchant, devenu soldat, qui maintenant évite de parler de son passé. Je pense que ce très beau livre est réaliste et je me demande si l’histoire n’est pas réelle, mais que l’auteur aurait changé le nom du marathonien car des faits et des personnages du livre ont existé, d’ailleurs je pense que c’est en partie autobiographique. 4,5/5
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Message  lalyre Mar 27 Sep 2011 - 17:22

Jean Hatzfeld
Dans le nu de la vie Points 2002
Récits des marais rwandais
230 pages

4ème de couverture
…je me suis mis à crier, très fâché: « Tu n'avais pas pensé que tu pouvais ne pas nous tuer? » Il répondit: « Non, à force de tuer, on avait oublié de vous considérer. »
Maintenant, je pense que ce Hutu ne couvait pas la férocité dans le coeur. On fuyait sans répit au moindre bruit, on fouinait la terre à plat ventre en quête de manioc, on était bouffé de poux, on mourait coupé à la machette comme des chèvres au marché. On ressemblait à des animaux, puisqu'on ne ressemblait plus aux humains qu'on était auparavant, et eux, ils avaient pris l'habitude de nous voir comme des animaux. En vérité, ce sont eux qui étaient devenus des animaux. Ils avaient enlevé l'humanité aux Tutsis pour les tuer plus à l'aise, mais ils étaient devenus pires que des animaux de la brousse, parce qu'ils ne savaient plus pourquoi ils tuaient. Un interahamwe, quand il attrapait une Tutsie enceinte, il commençait par lui percer le ventre à l'aide d'une lame. Même la hyène tachetée n'imagine pas ce genre de vice avec ses canines... - Innocent Rwililiza

Mon avis
Ce livre est relaté par l’auteur journaliste qui a recueilli des témoignages des rescapés du génocide, quatorze personnes qui ont vécu l’horreur et se demandent comment ils ont pu survivre en se cachant dans les marais, dans les églises, les plantations etc... Ils ont perdu leur famille, leur maison et leurs biens. Des familles entières décimées, des gens coupés en morceaux et leurs tortionnaires revenant le lendemain pour les achever. Ils ont vu leurs amis voisins avec lesquels ils s’entendaient bien, faire partie de la horde des hutus, massacrer à coups de machettes. Quand on pense que les milices extrémistes hutues dont ce qu’ils appelaient leur travail était de “ tuer entre 9h30 et 16h “ furent créées à l’initiative du Président Juvénal Habyarimana. Ce sont des scènes de terreur dont les Tutsis ne comprennent toujours pas ce qui s’est passé. Et ces gens qui sont allés jusqu’au bout avec la mort à leur côté racontent sans haine, avec simplicité, des mots de douleur, des paroles pour parler de la cruauté et pourtant parfois on trouve de la poésie dans leurs récits. J’ai aimé les photos des témoins rescapés, comme si l’auteur souhaitait que l’on fasse connaissance avec eux. De beaux textes aussi que Jean Hatzfeld a intégré entre les témoignages décrivant la situation, les villages et les paysages. Vraiment c’est un livre que chacun devrait lire pour se rendre compte de ce qui s’est passé grâce à notre lecture au fil des pages....Ce sera un gros coup de coeur .....5/5
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Message  lalyre Jeu 22 Déc 2011 - 17:55

Une saison de machettes
Jean Hatzfeld
Points 2005 292 pages

Présentation de l’éditeur
Après avoir recueilli les récits des rescapés tutsis du génocide rwandais (Dans le nu de la vie. Prix France Culture) Hatzfeld, après de longs séjours sur place, dans la prison où ils étaient enfermés, la plupart déjà jugés, a fait parler les acteurs hutus du génocide, en l’occurrence une bande d’amis originaires de la même région qui, comme ils disent, sont allés « au boulot » ensemble, c’est-à-dire, ont, pendant plusieurs semaines, chaque jour, de la même façon que l’on va cultiver son champ, systématiquement « coupé » leurs « avoisinants », avec la claire idée de faire totalement disparaître les tutsis. Ils se sont confiés à l’auteur de façon complètement libre et directe sans soucis d’atténuer leur responsabilité, avec un naturel stupéfiant, y compris pour Hatzfeld. Jamais aucun « génocidaire » du siècle n’a témoigné de cette façon. C’est ce qui fait d’Une saison de machettes un livre exceptionnel, unique, d’une force sans exemple. On a là, éclairées par les commentaires précis de l’auteur, une sorte de saisie à la base des phénomènes qui conduisent des hommes ordinaires (l’un d’eux dit « bien naturels ») à exterminer de façon atroce et si possible jusqu’au dernier des voisins. Parmi les actes de barbarie, il y a une spécificité du génocide.

Mon avis
Ce premier jour est le 11 avril 1994, le président de la République du Rwanda, Juvénile Habyarimana, a été assassiné dans l’explosion de son avion. C’est aussi à coups de klaxon que le chauffeur du bourgmestre, traversant Kibunko, donne le signal du rassemblement sur le terrain du football. Au centre du terrain se trouve Joseph-Désiré Bitero, vêtu d’un costume kaki, entouré d’hommes de main armés de fusils. Déja des groupes fouillent la brousse et les plantations armés de machettes. On se pose des questions....A quel moment la décision a t-elle été prise ? Comment s’est déroulée la réunion fatidique? Qui a parlé le premier d’extermination totales? Ces questions semblent essentielles et les précisions sont encore plus obsédantes surtout lorsqu’il s’agit d’un génocide sauvage et cruel. L’auteur donne la parole aux survivants, à certains tueurs incarcérés dont Joseph-Désiré condamné à mort. Et dieu dans tout ça? Léopord qui dit que, à force de bien tuer, de bien manger, de bien accaparer, on se sentait tellement gonflés d’importance qu’on se fichait bien de la présence de Dieu, en vérité on pensait bien se débrouiller sans Lui. Les coupables espèrent être pardonnés pour leurs crimes, mais peut-on pardonner, au lendemain d’un génocide, à ceux qui ont tenté de vous exterminer? A cette dernière question, les rescapés sont presque unanimes à répondre non, sans qu’ils puissent prédirent si leur position évoluera au fil du temps. Je dois dire que je suis contente d’avoir lu ce livre que je recommande vivement, ne serait-ce que pour connaître ce qui s’est réellement passé......4,5/5
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Message  lalyre Sam 25 Fév 2012 - 17:51

L’air de la guerre
Jean Hatzfeld
Points 1995
293 pages
Sur les routes de Croatie et de Bosnie-Herzégovine
Jean HATZFELD (France) 3511
Quatrième de couverture
Jelena est Serbe. Mariana, Croate. Cela fait maintenant deux mois qu'elles vivent dans ce couloir, sur un tas de couvertures. Dehors, le bombardement de Vukovar fait rage. Sur la ligne de front, un bouilleur de cru a installé son alambic. Au milieu du vacarme, il surveille du coin de l'oeil la fabrication de l'alcool. Est-il fou ou simplement indiférent ? Jean Hatzfeld s'interroge. Pendant deux ans, il a silloné l'ex-Yougoslavie en guerre, avant d'être touché par une rafale de Kalachnikov, un jour de juin 92. Grièvement blessé, il a été rapatrié en France. Il écrit alors ces récits de guerre, admirables de précision et de lucidité.

Mon avis
Voici un livre qui fait se croiser nombres d’anecdotes ou de récits, que ce soit dans les villes telles que Vukovar ou Sarajevo, pour ne citer que
celles-çi, assiégées par les Serbes. L’auteur journaliste-reporter narre ce qu’il a vu, des ponts détruits, le jour ou Jelena et Mariana sortent des décombres, un chemin fermé entre les maïs de Vukovar, les tanks de l’armée fédérale encerclant Jubljana, la tuerie à Hranca, les obus qui explosent sur Sarajevo, les grands criminels de guerre tel que le sinistre serbe Arkan et bien d’autres récits font de ce livre une lecture parfois insupportable, mais les faits ont eu lieu faisant de ces écrits un document. Une lecture reprise en plusieurs fois, trop dure pour lire d’un seul coup, mais je suis contente d’avoir pris connaissance de certains faits que j’ignorais. Très difficile de coter mais j’ai apprécié ces nouvelles connaissances.....4/5
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Message  Réaliste-romantique Dim 14 Oct 2012 - 17:55

L’air de la guerre
1995


Journaliste de guerre à Libération, Jean Hatzfeld relate ce qui l’a marqué lors du conflit yougoslave en 1991-1993. Il peint des petits tableaux marquants plutôt que de chercher à raconter le conflit. Le lecteur rencontre des Croates, des Serbes, des musulmans, des Sarajéviens, des civils, des jeunes, des vieux, des travailleurs, des militaires, des bandits… Le livre est un récit avec une touche romanesque, mais qui fait revivre les horreurs et l’absurdité de cette guerre à petites doses.

J’ai été parfois un peu confus dans la lecture, car, dans un même chapitre, il raconte plusieurs événements qui peuvent s’être déroulés dans des années et des provinces différentes. Mais ceci est aussi à l’image de cette guerre, marquée par trois ennemis, des campagnes soutenues de désinformations et des atrocités commises par tous les côtés. C’est aussi une lecture difficile, en elle-même mais aussi parce qu’elle rappelle que cette horreur de « nettoyage ethnique » ne s’est déroulée qu’il y a vingt temps en plein cœur de l’Europe.


L'avant-dernier chapitre raconte sont "accident" : une rafale de kalachnikov qui a failli lui coûté une jambe. Il a vraiment failli y rester, et c'est heureux qu'il puisse encore marcher, mais après avoir déjà lu toutes les morts des autres chapitres et toutes les fois où il avait déjà frôlé la mort de près, je n'étais plus très sensible à ce cas particulier du journaliste, lui qui volontairement croise les lignes de fronts, alors que tous les civils de cette guerre étaient prisonniers chez eux.


4/5

le réaliste-romantique


Dernière édition par Réaliste-romantique le Lun 15 Oct 2012 - 14:54, édité 1 fois (Raison : oublié un paragraphe)
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Message  lalyre Mer 4 Sep 2013 - 16:15

Robert Mitchum ne revient pas      
Jean Hatzfeld                   
Gallimard 29 août 2013
223 pages
         
Jean HATZFELD (France) 41cdrv11
Quatrième de couverture



Au printemps 1992, les Serbes encerclent Sarajevo. Vahidin et Marija, deux athlètes de léquipe de tir yougoslave, sentraînent en prévision des jeux Olympiques de Barcelone. Tous deux sont bosniaques, et amants ; lui est musulman, elle est serbe. Ils vivent à Ilidza, une banlieue de Sarajevo, sans sêtre jamais souciés de leurs origines. Pourtant, ils vont être brutalement séparés par le siège, puis au fil des mois enrôlés dans des camps opposés en raison de leurs exceptionnels dons pour le tir. Jean Hatzfeld reconstitue latmosphère de Sarajevo sous les bombardements, le basculement des mentalités, il pénètre dans lunivers des tireurs d'élite, il décrit leurs techniques, leur adaptation à la topographie urbaine. Mais cest avec les armes du romancier quil nous permet de vivre une tragédie contemporaine, à travers la malédiction qui frappe deux amoureux pris malgré eux dans lengrenage guerrier.

Mon petit résumé
Que l’on ne s’y trompe pas, le titre du livre n’a rien à voir avec l’acteur américain, non c’est tout simplement le nom d’un chien. Personnellement je me demande si ce titre ne serait pas commercial, ça c’est mon avis, me tromperais-je ? Pour la petite histoire, c’est la guerre entre les Bosniaques et les Serbes, un jeune couple s’entraîne pour les prochains jeux olympiques à Barcelone, Marija et Vahidin sont amoureux et se connaissent depuis longtemps, ils sont tireurs d’élite et espèrent une médaille d’or. Mais au loin des rafales de kalachnikov se font entendre, ils habitent Sarajevo et savent que l’on tire sur tout ce qui bouge. Les jeunes gens rentrent chacun chez eux, mais Vahidin trouve sa famille en émoi, tous vont partir pour une zone plus tranquille. Vahidin les y conduit, pensant rentrer pour être avec Marija pour poursuivre leur entrainement, mais voila que des barrières sont dressées, personne ne peut plus passer. C’est alors que nous allons suivre le parcours de ces deux champions accompagnés d’autres personnages.

Mon avis

Sur fond de guerre et de violence, l’on reconnaît bien le style de Jean Hatzfeld pour nous créer des images de cette atmosphère de tirs et de bombardements, de gens courant pour traverser les rues sans être certains d’arriver vivants vers leur but. Les réponses aux questions que l’on se pose en lisant ce roman, nous les trouverons au fil de notre lecture…..Pourquoi Robert Mitchum ne revient-il pas ? Nos deux héros principaux vont-ils eux aussi participer à cette violence ? Se retrouveront-ils et dans quelle circonstance ?  Un roman très réaliste qui m’a accrochée du début à la fin, un très beau livre que j’ai vraiment apprécié. 4,5/5
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Message  Réaliste-romantique Ven 13 Déc 2013 - 23:51

Robert Mitchum ne revient pas
2013

La guerre civile de Sarajevo sépara les clubs, les entreprises, les villes, mais aussi des familles et des couples. Vahidin et Marija, tout deux membre du club d’élite de tir de Sarajevo, espoirs olympiques, ne sont pas de la même confession religieuse. Lorsque la guerre arrive à Sarajevo, des barricades se dressent et ils se retrouvent séparées. Leur amour va-t-il survivre à la guerre? Mais plus important, vont-ils eux-mêmes survivre? Et si oui, conserveront-ils leur âme et leur humanité?
 
Jean Hatzfeld reprend certains éléments de L’air de la guerre dans ce récit de fiction. On retrouve un trio de journalistes européens, et ces derniers, lors d’un mariage, visite des prisonniers serbes dans une caserne, avant qu’un obus ne frappe la noce. L’utilisation de la fiction permet d’appréhender moins difficilement ce conflit horrible, où les civils sont à la fois cibles et forcés de participer aux atrocités de leur camp. Le récit se prolonge aussi après le conflit, on suit quelques personnages quelques années plus tard. Mon bémol est la présence du trio de journalistes, ancrage autobiographique, qui ne me semblait pas être bien lié aux Roméo et Juliette.
 

4/5

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Message  lalyre Sam 29 Aoû 2015 - 16:32

Un papa de sang        
 Jean Hatzfeld          
  Gallimard 27 août 2015
                256 pages       
Jean HATZFELD (France) Produc11
Quatrième de couverture  
Jean Hatzfeld revient sur les collines de Nyamata, au bord de ses marais, vingt ans après le génocide. Il donne la parole ici non plus aux tueurs et aux rescapés dont les paroles peuplaient ses précédents livres, mais à leurs enfants. Ils n’ont pas connu le sang des machettes, mais ont grandi dans leur souvenir. Ils s’appellent Idelphonse, Fabiola, Immaculée, Fabrice, sont lycéens ou couturiers, ou agriculteurs. Ils partagent le génocide en héritage, mais pas du tout la même histoire familiale. Dans ces familles décimées, certains ont grandi dans le silence et le mensonge, ont affronté les crachats sur le chemin de l’école, d’autres ont été confrontés aux troubles de comportements de leurs parents, à la houe sur une parcelle aride dès l’adolescence. Ils dansent ensemble, jouent au foot, mais ne parviennent jamais à parler ensemble des fantômes qui ont hanté leur enfance. Leurs récits à la première personne, au phrasé et au vocabulaire métaphorique si particuliers, se mêlent aux chroniques de la vie quotidienne au marché ou sur les parcelles

Mon avis

Dans ce cinquième livre sur le génocide, L’auteur revoit des personnages qui ont vécu ce drame il y a vingt ans.  Peut-être pourrais-je en citer quelques-uns….Voici Jean-Pierre Habimana, fils d’un ancien détenu nous racontant ses difficultés à l’école lors de l’incarcération de son père, maintenant tout va bien dit-il…Nadine Umutesi, dix-sept ans fille d’une rescapée….Consolée et Alphonse Hitiyaremye,  agriculteurs hutus, avant le génocide ils étaient riches, après l’emprisonnement d’Alphonse ils ont tout perdus, mais comme il dit ; on s’habitue avec ce qu’on a….Je n’en citerai pas d’autres, ils sont si nombreux, beaucoup de hutus se sentent mieux depuis qu’ils ont reçu le pardon, mais les tutsis qui ont perdus des leurs gardent de la tristesse. D’après ces témoignages la paix est revenue, mais j’ai très difficile d’imaginer que hutus et tutsis puissent vivre ensemble, mais ce n’est que mon ressenti…..4/5
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Message  lalyre Ven 26 Jan 2024 - 16:43

Hatzfeld Jean      
   Tu la retrouveras    
   Gallimard 17 août 2023           
202 pages
Jean HATZFELD (France) Cvt_tu12

Quatrième de couverture
Budapest, hiver 1944-1945. Deux fillettes, Sheindel et Izeta, l’une juive, l’autre tzigane, ont trouvé refuge dans le zoo en ruine où errent des animaux affamés. Débrouillardes et vives, toujours en alerte, elles se donnent pour mission d’organiser la fuite des girafes, zèbres et autres résidents du zoo, hors de la ville tenue par les nazis et encerclée par l’Armée rouge. Longtemps après la fin de la guerre, Sheindel revient à Budapest, et entame une longue quête à la recherche de son amie. En 1995, à Sarajevo, elle poursuit toujours l’ombre d’Izeta… Malgré les décors d’apocalypse, le nouveau roman de Jean Hatzfeld est à la fois émouvant et plein de vie. L’amitié des deux fillettes, cimentée par leurs relations avec des animaux de toutes sortes, donne au lecteur le sentiment de pénétrer un mystère joyeux.
Mon avis                   
C’est l’histoire deux petites filles, l’une est juive et l’autre tzigane, chacune née dans des familles décimées, il faut ajouter que la seconde guerre mondiale n’a pas épargné la vie des tziganes, des juifs et d’autres. Les filles se rencontrent dans un zoo ou elles vont trouver refuge, car malgré leur jeune âge elles ont réussi à passer entre les mailles de l’ennemi. Pour les fillettes, ce sont des jours de bonheur, avec l’aide de Dimutri, lieutenant vétérinaire, touché par leur désarroi, elles soignent et nourrissent les animaux qui se lient d’amitié avec elles. Mais la guerre avec ses bombes et les soldats les font revenir à la réalité. Et pendant ma lecture survient le décalage né de la collision entre le conte enfantin qui rend la première partie sublime et touchante et la terrible réalité terrible de la guerre, d’une ville ravagée par les bombardements et le zoo ou les hommes affamés tentent de s’en prendre aux pensionnaires. Comme le titre font comprendre que les filles seront séparées, ensuite l’auteur propose une fin narrative qui nous conduit à plus de quarante ans après. Dès le début du roman, l’auteur par l’enfance nous amène à une réflexion sur le temps et la mémoire façonnée, que les souvenirs soient heureux ou douloureux tout cela par une belle écriture classique et émouvante qui touche profondément…Un coup de coeur
 
 
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Message  lalyre Ven 26 Jan 2024 - 16:45

Hatzfeld Jean      
   Tu la retrouveras    
   Gallimard 17 août 2023           
202 pages
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Quatrième de couverture
Budapest, hiver 1944-1945. Deux fillettes, Sheindel et Izeta, l’une juive, l’autre tzigane, ont trouvé refuge dans le zoo en ruine où errent des animaux affamés. Débrouillardes et vives, toujours en alerte, elles se donnent pour mission d’organiser la fuite des girafes, zèbres et autres résidents du zoo, hors de la ville tenue par les nazis et encerclée par l’Armée rouge. Longtemps après la fin de la guerre, Sheindel revient à Budapest, et entame une longue quête à la recherche de son amie. En 1995, à Sarajevo, elle poursuit toujours l’ombre d’Izeta… Malgré les décors d’apocalypse, le nouveau roman de Jean Hatzfeld est à la fois émouvant et plein de vie. L’amitié des deux fillettes, cimentée par leurs relations avec des animaux de toutes sortes, donne au lecteur le sentiment de pénétrer un mystère joyeux.
Mon avis                   
C’est l’histoire deux petites filles, l’une est juive et l’autre tzigane, chacune née dans des familles décimées, il faut ajouter que la seconde guerre mondiale n’a pas épargné la vie des tziganes, des juifs et d’autres. Les filles se rencontrent dans un zoo ou elles vont trouver refuge, car malgré leur jeune âge elles ont réussi à passer entre les mailles de l’ennemi. Pour les fillettes, ce sont des jours de bonheur, avec l’aide de Dimutri, lieutenant vétérinaire, touché par leur désarroi, elles soignent et nourrissent les animaux qui se lient d’amitié avec elles. Mais la guerre avec ses bombes et les soldats les font revenir à la réalité. Et pendant ma lecture survient le décalage né de la collision entre le conte enfantin qui rend la première partie sublime et touchante et la terrible réalité terrible de la guerre, d’une ville ravagée par les bombardements et le zoo ou les hommes affamés tentent de s’en prendre aux pensionnaires. Comme le titre font comprendre que les filles seront séparées, ensuite l’auteur propose une fin narrative qui nous conduit à plus de quarante ans après. Dès le début du roman, l’auteur par l’enfance nous amène à une réflexion sur le temps et la mémoire façonnée, que les souvenirs soient heureux ou douloureux tout cela par une belle écriture classique et émouvante qui touche profondément…Un coup de coeur
 
 
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Message  géromino Ven 26 Jan 2024 - 19:52

Bravo Lalyre pour cette judicieuse critique!!
 J'avais entendu parler de ce livre à la radio (sur France Culture ICI ) à l'émission Le cours de l'histoire de Xavier Mauduis. A écouter dans un parallèle intéressant au roman.

_________________
                                                                                                                                                                              

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