Yasunari KAWABATA - Le grondement de la montagne (mars 2015)

Réaliste-romantique Mer 11 Mar 2015 - 16:33

Le grondement de la montagne
1954

Shingo, un vieil homme (dans la soixantaine, mais il se sent comme tel) constate la diminution de certaines de ses facultés. Il se désole aussi de la situation conjugale de ses enfants : sa fille est sur le point de divorcer et revient à la maison avec ses deux enfants tandis que son fils, marié sans enfant et habitant toujours sous son toit, fréquente une maitresse. Shingo apprécie beaucoup sa belle-fille, ce qui le trouble.

J’ai retrouvé avec plaisir le style mélancolique de Kawabata et son attention aux détails de la nature : les arbres en fleurs dans le jardin, deux pins vus du train qui dépassent de la forêt, le néflier majestueux du jardin impérial. L’histoire m’a toutefois moins intéressé que celle de Tristesse et beauté, même s’il y a des parallèles (père vieillissant, trahisons conjugales…). Le grondement de la montagne m’a parfois surpris, par exemple le patron dans la soixantaine qui va, en toute innocence, danser avec sa jeune secrétaire, mais aussi, plus dramatique, le suicide qui est un geste presque normal, pour des vieux mais aussi pour des amoureux. Le livre m’a aussi fait réfléchir à la place des femmes au Japon après-guerre : de très nombreuses jeunes femmes étaient veuves, les jeunes hommes toujours vivants étaient très sollicités et trouvaient facilement des maitresses. En même temps, ces femmes ne pouvaient plus s’insérer dans un schéma traditionnel japonais et osaient s’affirmer et agir plus fortement que leurs consœurs mariées ou célibataires.

En bref, j’ai eu l’impression de m’ennuyer pendant au moins la moitié de ce livre, mais d’un autre côté j’avais de la difficulté à le déposer, je me laissais bercer par le vent dans les cerisiers et j’y pense encore beaucoup même après plusieurs jours.

4/5

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