Javier CERCAS (Espagne)
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Javier CERCAS (Espagne)
De : Eireann561 (Message d'origine) Envoyé : 2006-03-19 09:03
Javier CERCAS
Les Soldats de Salamine.
Note 3,5
Que sont les héros devenus ?
Roman espagnol dans lequel Xavier Cercas, lui-même cherche le pourquoi d’une énigme historique et éprouve une vraie fascination pour cette histoire. Soixante ans après, que reste-il des faits ?
Nous sommes à la fin de la guerre d’Espagne, les républicains battent en retraite, amenant avec eux des prisonniers.
Parmi ces otages, l’écrivain Sanchez Mazas, fasciste notoire, membre fondateur des phalanges franquistes ; il attend son exécution. Or un soldat républicain fait semblant de ne pas le voir lui sauvant la vie. Que s’est-il passé pendant les quelques secondes où leurs yeux se sont croisés ? La fuite dans les montagnes avec d’autres fugitifs sera harassante pour cet homme déjà âgé. Sanchez Mazas est un vieil aristocrate suranné, il sera nommé ministre, puis tombera en disgrâce, continuera d’écrire et il mourra en paix.
Mais qui était le soldat républicain ?
Au travers de cette enquête, nous plongerons dans l’histoire de l’Espagne franquiste, puis dans l’Espagne moderne après de profonds changements, mais dont les séquelles sont toujours vivaces. Nous suivrons le narrateur, de plus en plus imbriqué dans cette quête, ces difficultés à son travail et avec son amie, la dernière piste le mène à Dijon !
J’ai aimé ce livre qui se lit avec plaisir, ne connaissant pas l’histoire espagnole et ne sachant si Sanchez Mazas a réellement existé ; j’ai pris cela comme un roman.
Extraits.
-C’est toujours un peloton de soldats, qui au dernier moment, sauve la civilisation.
-Sur Franco :…… puis réduit au rang d’ornement idéologique par le grassouillet militaire de pacotille, efféminé, incompétent, roué et conservateur qui les usurpa pour les transformer en apparat de plus en plus putride et vidé de sens…………………
-Si j’ai une bonne raison de haïr les communistes, c’est parce qu’ils m’ont obligé à devenir phalangiste.
-Ce que vous cherchiez c’était un héros. Et ce héros c’est moi, n’est-ce pas ?
Actes Sud.
De : lalyre7032 Envoyé : 2008-02-13 12:53
A la vitesse de la lumière Javier Cercas Babel 2008
283 P.
Un roman qui nous dévoile deux vies brisées,celle du narrateur,écrivain en quête de gloire et qui parvenu au succès,veut s'emparer du parcours de son meilleur ami Rodney pour en faire un roman,celui-ci lui a interdit de le faire,alors il écrit sur un autre sujet.Son meilleur ami,Rodney Falk est un homme énigmatique,ancien soldat,vétéran du Vietnam dont le passé le poursuit sans cesse ce qui lui sera fatal unjour.Le narrateur sans aucune complaisance décripte très bien la façon dont les personnages se comportent devant des situations hors de l'ordinaire.Car il n'attendait guère de succès pour son livre qui d'un seul coup se trouve à la tête des ventes,ce qui lui tourne la tête à tel point que l'auteur détruit tout ce qui est précieux autour de lui oubliant même l'amitié qui le lie à Rodney.Mais un jour,il apprend que celui-ci a disparu,inquiet et pris de remords il rend visite au père de Rodney qui lui raconte pourquoi son fils est devenu étrange et versatile car il a connu et participé aux horreur de la guerre au Vietnam malgré lui ,y a perdu son frère tué par une mine.Enquêtant pour le retrouver,il apprend qu'il est marié,a un enfant,retrouvant la femme,elle lui raconte comment Rodney a mis fin à ses jours,ne supportant plus les reproches de ses compatriotes.Le narrateur décide alors de faire de ce récit un roman en hommage à Rodney mais aussi pour essayer de retrouver un sens à sa vie gâchée par le succès.
Un très beau livre auquel il faut s'accrocher,l'auteur y parle de la puissance des Etats-Unis,du traumatisme des soldats face aux inoubliables atrocités perpétrées au Vietnam.Il entremêle deux destins,deux époques et deux continents avec beaucoup de talent,c'est tout cela qui m'a fait aimé ce livre malgré certaines pages que je suis allée relire pour mieux comprendre,ce qui m'a créé quelques difficultés pour faire ce résumé.....
4,5/5
Lalyre
Javier CERCAS
Les Soldats de Salamine.
Note 3,5
Que sont les héros devenus ?
Roman espagnol dans lequel Xavier Cercas, lui-même cherche le pourquoi d’une énigme historique et éprouve une vraie fascination pour cette histoire. Soixante ans après, que reste-il des faits ?
Nous sommes à la fin de la guerre d’Espagne, les républicains battent en retraite, amenant avec eux des prisonniers.
Parmi ces otages, l’écrivain Sanchez Mazas, fasciste notoire, membre fondateur des phalanges franquistes ; il attend son exécution. Or un soldat républicain fait semblant de ne pas le voir lui sauvant la vie. Que s’est-il passé pendant les quelques secondes où leurs yeux se sont croisés ? La fuite dans les montagnes avec d’autres fugitifs sera harassante pour cet homme déjà âgé. Sanchez Mazas est un vieil aristocrate suranné, il sera nommé ministre, puis tombera en disgrâce, continuera d’écrire et il mourra en paix.
Mais qui était le soldat républicain ?
Au travers de cette enquête, nous plongerons dans l’histoire de l’Espagne franquiste, puis dans l’Espagne moderne après de profonds changements, mais dont les séquelles sont toujours vivaces. Nous suivrons le narrateur, de plus en plus imbriqué dans cette quête, ces difficultés à son travail et avec son amie, la dernière piste le mène à Dijon !
J’ai aimé ce livre qui se lit avec plaisir, ne connaissant pas l’histoire espagnole et ne sachant si Sanchez Mazas a réellement existé ; j’ai pris cela comme un roman.
Extraits.
-C’est toujours un peloton de soldats, qui au dernier moment, sauve la civilisation.
-Sur Franco :…… puis réduit au rang d’ornement idéologique par le grassouillet militaire de pacotille, efféminé, incompétent, roué et conservateur qui les usurpa pour les transformer en apparat de plus en plus putride et vidé de sens…………………
-Si j’ai une bonne raison de haïr les communistes, c’est parce qu’ils m’ont obligé à devenir phalangiste.
-Ce que vous cherchiez c’était un héros. Et ce héros c’est moi, n’est-ce pas ?
Actes Sud.
De : lalyre7032 Envoyé : 2008-02-13 12:53
A la vitesse de la lumière Javier Cercas Babel 2008
283 P.
Un roman qui nous dévoile deux vies brisées,celle du narrateur,écrivain en quête de gloire et qui parvenu au succès,veut s'emparer du parcours de son meilleur ami Rodney pour en faire un roman,celui-ci lui a interdit de le faire,alors il écrit sur un autre sujet.Son meilleur ami,Rodney Falk est un homme énigmatique,ancien soldat,vétéran du Vietnam dont le passé le poursuit sans cesse ce qui lui sera fatal unjour.Le narrateur sans aucune complaisance décripte très bien la façon dont les personnages se comportent devant des situations hors de l'ordinaire.Car il n'attendait guère de succès pour son livre qui d'un seul coup se trouve à la tête des ventes,ce qui lui tourne la tête à tel point que l'auteur détruit tout ce qui est précieux autour de lui oubliant même l'amitié qui le lie à Rodney.Mais un jour,il apprend que celui-ci a disparu,inquiet et pris de remords il rend visite au père de Rodney qui lui raconte pourquoi son fils est devenu étrange et versatile car il a connu et participé aux horreur de la guerre au Vietnam malgré lui ,y a perdu son frère tué par une mine.Enquêtant pour le retrouver,il apprend qu'il est marié,a un enfant,retrouvant la femme,elle lui raconte comment Rodney a mis fin à ses jours,ne supportant plus les reproches de ses compatriotes.Le narrateur décide alors de faire de ce récit un roman en hommage à Rodney mais aussi pour essayer de retrouver un sens à sa vie gâchée par le succès.
Un très beau livre auquel il faut s'accrocher,l'auteur y parle de la puissance des Etats-Unis,du traumatisme des soldats face aux inoubliables atrocités perpétrées au Vietnam.Il entremêle deux destins,deux époques et deux continents avec beaucoup de talent,c'est tout cela qui m'a fait aimé ce livre malgré certaines pages que je suis allée relire pour mieux comprendre,ce qui m'a créé quelques difficultés pour faire ce résumé.....
4,5/5
Lalyre
Re: Javier CERCAS (Espagne)
"Les soldats de Salamine" éd. Actes Sud 2002 237 pages
Janvier 1939, la guerre civile espagnole touche à sa fin. Harcelés, pressés par les troupes de Franco, les lambeaux de l'armée républicaine attendent pour passer la frontière française. Près du monastère de Santa Maria de Collel, un peloton d'exécution s'apprête; d'éminents prisonniers fascistes sont exécutés. Profitant d'un cafouillage, Sanchez Mazas parvient à s'enfuir. Planqué dans un fossé, il est découvert par un soldat républicain qui braque sont fusil sur lui. Puis ils échangent un long regard. Et le soldat s'écrie: "Par là il n'y a personne".
A partir de cette anecdote, le journaliste Cercas va tenter d'écrire un livre sur l'évènement, mais son récit est bancal; il lui manque l'essentiel: Qui était ce soldat républicain? Il n'aura de cesse de retrouver Miralles.
Sur fond de Guerre d'Espagne, Javier Cercas dresse le portrait de deux hommes, liés par un seul regard. Sanchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange fasciste, écrivain médiocre et homme politique utopiste et sans envergure, un temps ministre sans portefeuille dans le gouvernement de Franco. Et un soldat républicain qui va endurer huit années de guerre contre le fascisme, tant en Espagne qu'en Afrique du Nord et en France (sous les ordres du général Leclerc). On ne sait pas si les personnages ont réellement existé et sans doute faut-il prendre le livre comme un roman plutôt qu'une vraie enquête. Toujours est-il que Cercas nous plonge dans cette ignoble Guerre d'Espagne, à la recherche de héros et on y croit. Le portrait de Mazas est un peu trop fouillé, j'avais envie de dire inutilement et ne nous renseigne pas vraiment sur l'essentiel; de plus on manque de repères historiques et littéraires pour vraiment y trouver de l'intérêt. Par contre, quand Cercas rencontre Miralles, il y a enfin une teinte d'humanité et d'émotion qui manque aux 2/3 du livre. Les dernières pages, écrites sans point de ponctuation achèvent le livre dans un rythme soutenu.
Note: 3.5/5
Janvier 1939, la guerre civile espagnole touche à sa fin. Harcelés, pressés par les troupes de Franco, les lambeaux de l'armée républicaine attendent pour passer la frontière française. Près du monastère de Santa Maria de Collel, un peloton d'exécution s'apprête; d'éminents prisonniers fascistes sont exécutés. Profitant d'un cafouillage, Sanchez Mazas parvient à s'enfuir. Planqué dans un fossé, il est découvert par un soldat républicain qui braque sont fusil sur lui. Puis ils échangent un long regard. Et le soldat s'écrie: "Par là il n'y a personne".
A partir de cette anecdote, le journaliste Cercas va tenter d'écrire un livre sur l'évènement, mais son récit est bancal; il lui manque l'essentiel: Qui était ce soldat républicain? Il n'aura de cesse de retrouver Miralles.
Sur fond de Guerre d'Espagne, Javier Cercas dresse le portrait de deux hommes, liés par un seul regard. Sanchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange fasciste, écrivain médiocre et homme politique utopiste et sans envergure, un temps ministre sans portefeuille dans le gouvernement de Franco. Et un soldat républicain qui va endurer huit années de guerre contre le fascisme, tant en Espagne qu'en Afrique du Nord et en France (sous les ordres du général Leclerc). On ne sait pas si les personnages ont réellement existé et sans doute faut-il prendre le livre comme un roman plutôt qu'une vraie enquête. Toujours est-il que Cercas nous plonge dans cette ignoble Guerre d'Espagne, à la recherche de héros et on y croit. Le portrait de Mazas est un peu trop fouillé, j'avais envie de dire inutilement et ne nous renseigne pas vraiment sur l'essentiel; de plus on manque de repères historiques et littéraires pour vraiment y trouver de l'intérêt. Par contre, quand Cercas rencontre Miralles, il y a enfin une teinte d'humanité et d'émotion qui manque aux 2/3 du livre. Les dernières pages, écrites sans point de ponctuation achèvent le livre dans un rythme soutenu.
Note: 3.5/5
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Re: Javier CERCAS (Espagne)
A la vitesse de la lumière de Javier Cercas
(J’ai lu, 280 pages)
La décision du narrateur de partir à Urbana, une université américaine va être un tournant dans sa vie. Il rencontre là-bas Rodney Falk, un vétéran du Viet-Nâm avec il noue une amitié particulière. Mais un jour Rodney disparaît. Il apprend par son père qu'il a un passé un peu sombre…
Ce roman est une spirale : j’ai été prise dans le flot de passé et présent, entre guerre réelle et guerre mentale. On suit en parallèle deux histoires, deux personnages qui vivent des moments très durs. Le narrateur est un écrivain et connait un premier succès avec un livre sur la guerre civile espagnole (clin d’œil aux soldats de Salamine ?). Le lien est très fort entre ces deux hommes même si, souvent, ils se ratent, se jugent puis se comprennent. Ces deux histoires noires en miroir donne un roman troublant et amenant à la réflexion sur l’écriture dans un style sublime. Cercas retranscrit bien leur culpabilité, leurs regards respectifs sur la vie de l’autre et ainsi, la possibilité de s’en affranchir.
Note : 4.5/5
(J’ai lu, 280 pages)
La décision du narrateur de partir à Urbana, une université américaine va être un tournant dans sa vie. Il rencontre là-bas Rodney Falk, un vétéran du Viet-Nâm avec il noue une amitié particulière. Mais un jour Rodney disparaît. Il apprend par son père qu'il a un passé un peu sombre…
Ce roman est une spirale : j’ai été prise dans le flot de passé et présent, entre guerre réelle et guerre mentale. On suit en parallèle deux histoires, deux personnages qui vivent des moments très durs. Le narrateur est un écrivain et connait un premier succès avec un livre sur la guerre civile espagnole (clin d’œil aux soldats de Salamine ?). Le lien est très fort entre ces deux hommes même si, souvent, ils se ratent, se jugent puis se comprennent. Ces deux histoires noires en miroir donne un roman troublant et amenant à la réflexion sur l’écriture dans un style sublime. Cercas retranscrit bien leur culpabilité, leurs regards respectifs sur la vie de l’autre et ainsi, la possibilité de s’en affranchir.
Note : 4.5/5
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Re: Javier CERCAS (Espagne)
Les soldats de Salamine de Javier Cercas
Actes Sud, Babel / 254 pages
Dans les derniers jours de la guerre civile espagnole, l'écrivain Rafael Sanchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange, échappe au peloton d'exécution des troupes républicaines en déroute grâce à un soldat qui, bien que l'ayant vu, lui laisse la vie sauve. Soixante ans plus tard, un journaliste s'attache au destin des deux adversaires qui ont joué leur vie dans un seul regard et entreprend de recueillir des témoignages pour transformer cette histoire en fiction.
Roman-document qui a bouleversé l'Espagne et connu une carrière internationale, ce livre est porté par une réflexion profonde sur l'essence même de l'héroïsme et sur l'inéluctable devoir de réconciliation.
Il a été adapté au cinéma par David Trueba.
Un roman qui m'aura déçu, à lire la quatrième de couverture et certains avis, je m' attendais à un grand roman sur la Guerre civile espagnole, je m' attendais à apprendre, découvrir, et peut-être mieux comprendre.
La mémoire et le souvenir de la guerre tient finalement plus de place que le conflit en lui-même. Divisé en trois grandes parties, l' histoire commence sur un journaliste aux ambitions d' écrivains, son sujet trouvé, il écrit nous racontant (brièvement) la vie de Rafael Sanchez Mazas et de quelques uns de ses compagnons c'est l' objet de la seconde partie. Pour clore l' histoire retour au présent et à notre journaliste. La construction est très académique le présent servant d' introduction à un passé qui nous ramera finalement au présent; pour moi elle apporte peu, noyant presque totalement la seconde partie, la plus intéressante, sous des considérions de peu d' intérêt.
Peu familière de la guerre civile espagnole, je me suis bien vite perdue et ai peu appris.
À oublier.
Actes Sud, Babel / 254 pages
Dans les derniers jours de la guerre civile espagnole, l'écrivain Rafael Sanchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange, échappe au peloton d'exécution des troupes républicaines en déroute grâce à un soldat qui, bien que l'ayant vu, lui laisse la vie sauve. Soixante ans plus tard, un journaliste s'attache au destin des deux adversaires qui ont joué leur vie dans un seul regard et entreprend de recueillir des témoignages pour transformer cette histoire en fiction.
Roman-document qui a bouleversé l'Espagne et connu une carrière internationale, ce livre est porté par une réflexion profonde sur l'essence même de l'héroïsme et sur l'inéluctable devoir de réconciliation.
Il a été adapté au cinéma par David Trueba.
Un roman qui m'aura déçu, à lire la quatrième de couverture et certains avis, je m' attendais à un grand roman sur la Guerre civile espagnole, je m' attendais à apprendre, découvrir, et peut-être mieux comprendre.
La mémoire et le souvenir de la guerre tient finalement plus de place que le conflit en lui-même. Divisé en trois grandes parties, l' histoire commence sur un journaliste aux ambitions d' écrivains, son sujet trouvé, il écrit nous racontant (brièvement) la vie de Rafael Sanchez Mazas et de quelques uns de ses compagnons c'est l' objet de la seconde partie. Pour clore l' histoire retour au présent et à notre journaliste. La construction est très académique le présent servant d' introduction à un passé qui nous ramera finalement au présent; pour moi elle apporte peu, noyant presque totalement la seconde partie, la plus intéressante, sous des considérions de peu d' intérêt.
Peu familière de la guerre civile espagnole, je me suis bien vite perdue et ai peu appris.
À oublier.
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Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Javier CERCAS (Espagne)
L'imposteur de Javier Cercas
Javier Cercas fait plus que raconter la vie d’Enric Marco, l’imposteur qui s’est fait passer pour un survivant de l’Holocauste. Les entretiens de l’auteur avec l’homme sont aussi un moyen de parler de l’Histoire de l’Espagne et de lui-même, Javier Cercas, en tant que personne et romancier.
Enric Marco a traversé l’histoire avec résignation mais il éprouve, par la suite, l’envie de s’inventer un côté révolté, en mêlant habilement réalité et mensonge. L’auteur livre une belle analyse sur ce personnage complexe qui sublime sa vie, tel un Don Quichotte, afin de devenir un symbole de lutte pour l’Espagne. Cet imposteur qui a trompé tout un peuple avec son aisance et ses grands discours syndicalistes, ses souvenirs affabulés, ses prétendues rébellions…
Avec cet essai, Javier Cercas questionne le lecteur sur la réalité et le mensonge, le droit d’utiliser la mémoire collective pour en faire une histoire personnelle ou celui de se déclarer héros pour permettre à l’Espagne de se rappeler de son Histoire.
Quelques longueurs parfois mais un essai biographique qui permet de s'interroger sur Marco mais aussi l'auteur, l'Histoire, la vérité... Bravo Monsieur Cercas !
Note : 4/5
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Re: Javier CERCAS (Espagne)
"L'imposteur" Actes Sud 2015 404 pages
Javier Cercas a pendant plusieurs année hésiter à écrire sur Enric Marco, cet homme qui prétendait avoir été -entre autres mensonges- un ancien déporté de camp de concentration en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale. C'est d'abord un historien, Benito Bermejo, qui depuis le début des années 2000, soupçonnait une supercherie; il réunira des preuves et écrira un livre en 2005, dénonçant l'imposture de Marco.
Empêtré dans ses doutes et ses scrupules, Cercas ne publiera son livre qu'en 2014, pour tenter de comprendre ce qui a pousser Marco dans sa logique de mensonges et de falsification de la vérité. Dans "L'imposteur", il décortique minutieusement l'histoire de ce personnage qui a mystifié toute l'Espagne pendant plus de trente ans, s'inventant un passé de héros. A l'en croire, il aurait été un résistant anti franquiste de la première heure, fuyant la dictature, il aurait été arrêté par la police de Vichy, livré aux Allemands, qui l'ont déporté au camp de Flossenburg, en Allemagne, d'où il a été libéré par les Alliés.
Grâce à un culot monstre, il parvient dans les années 1970 à prendre la direction du parti anarchiste (CNT) et deviendra président de l'Amicale des Anciens déportés de Mathausen!
Comment Marco a-t-il pu s'y prendre pour échafauder autant de mensonges durant tant d'années sans éveiller plus de méfiance ou de suspicion? Car seuls quelques anciens déportés ne croyaient pas en ses histoires et le prenaient pour un affabulateur. Mais Marco évitait ceux-ci comme la peste, ou se tirait de quelque situation dangereuse par une habile pirouette; ainsi, rien ne transpirait de ses faussetés, jusqu'à la publication de Bermejo. On reste ébahi de son culot... et de sa réussite!
Pourtant, il semble que ce ne soit pas un cas unique. En Espagne, à la mort de Franco, bon nombre d'Espagnols se sont réinventé des bribes de leur passé, afin de cacher leur lâcheté ou simplement leur empathie (forcée ou non) pour le régime. Pour tourner la page de la dictature et s'avancer vers la démocratie, il a fallu oublier les horreurs, les trahisons, et mentir sur son passé. L'oubli et le mensonge de tout un peuple face à vingt-cinq années de fascisme, c'est à cause de cela que Marco a pu si facilement berner son monde. (page 284: "... La démocratie espagnole s'est construite sur un grand mensonge, ou plutôt sur une longue série de petits mensonges individuels, parce que, et Marco le savait mieux que quiconque, dans la transition de la dictature à la démocratie, énormément de gens se sont construit un passé fictif, mentant sur le passé véritable ou le maquillant ou l'embellissant, pour mieux s'ajuster au présent et pour préparer l'avenir, tous désireux de prouver qu'ils étaient démocrates depuis toujours, tous disposant d'une biographie d'opposants de l'ombre, d'officiers maudits, de résistants silencieux ou d'antifranquistes en sommeil ou actifs, afin de cacher un passé d'apathique, de pusillanimes ou de collaborateurs (de là le fait qu'à cette époque de revendications massives, Marco n'a pas été une exception, mais une règle)...") Mais Marco a vraiment été le plus fort de tous!
"Ce mec est un génie!", ce sont les mots du fils de Cercas (il a secondé son père lors d'interview à plusieurs reprises) et on n'est pas loin de penser comme lui en lisant ce livre réellement passionnant de bout en bout mais très consistant et assez lourd à absorber.
Note: 4/5
Javier Cercas a pendant plusieurs année hésiter à écrire sur Enric Marco, cet homme qui prétendait avoir été -entre autres mensonges- un ancien déporté de camp de concentration en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale. C'est d'abord un historien, Benito Bermejo, qui depuis le début des années 2000, soupçonnait une supercherie; il réunira des preuves et écrira un livre en 2005, dénonçant l'imposture de Marco.
Empêtré dans ses doutes et ses scrupules, Cercas ne publiera son livre qu'en 2014, pour tenter de comprendre ce qui a pousser Marco dans sa logique de mensonges et de falsification de la vérité. Dans "L'imposteur", il décortique minutieusement l'histoire de ce personnage qui a mystifié toute l'Espagne pendant plus de trente ans, s'inventant un passé de héros. A l'en croire, il aurait été un résistant anti franquiste de la première heure, fuyant la dictature, il aurait été arrêté par la police de Vichy, livré aux Allemands, qui l'ont déporté au camp de Flossenburg, en Allemagne, d'où il a été libéré par les Alliés.
Grâce à un culot monstre, il parvient dans les années 1970 à prendre la direction du parti anarchiste (CNT) et deviendra président de l'Amicale des Anciens déportés de Mathausen!
Comment Marco a-t-il pu s'y prendre pour échafauder autant de mensonges durant tant d'années sans éveiller plus de méfiance ou de suspicion? Car seuls quelques anciens déportés ne croyaient pas en ses histoires et le prenaient pour un affabulateur. Mais Marco évitait ceux-ci comme la peste, ou se tirait de quelque situation dangereuse par une habile pirouette; ainsi, rien ne transpirait de ses faussetés, jusqu'à la publication de Bermejo. On reste ébahi de son culot... et de sa réussite!
Pourtant, il semble que ce ne soit pas un cas unique. En Espagne, à la mort de Franco, bon nombre d'Espagnols se sont réinventé des bribes de leur passé, afin de cacher leur lâcheté ou simplement leur empathie (forcée ou non) pour le régime. Pour tourner la page de la dictature et s'avancer vers la démocratie, il a fallu oublier les horreurs, les trahisons, et mentir sur son passé. L'oubli et le mensonge de tout un peuple face à vingt-cinq années de fascisme, c'est à cause de cela que Marco a pu si facilement berner son monde. (page 284: "... La démocratie espagnole s'est construite sur un grand mensonge, ou plutôt sur une longue série de petits mensonges individuels, parce que, et Marco le savait mieux que quiconque, dans la transition de la dictature à la démocratie, énormément de gens se sont construit un passé fictif, mentant sur le passé véritable ou le maquillant ou l'embellissant, pour mieux s'ajuster au présent et pour préparer l'avenir, tous désireux de prouver qu'ils étaient démocrates depuis toujours, tous disposant d'une biographie d'opposants de l'ombre, d'officiers maudits, de résistants silencieux ou d'antifranquistes en sommeil ou actifs, afin de cacher un passé d'apathique, de pusillanimes ou de collaborateurs (de là le fait qu'à cette époque de revendications massives, Marco n'a pas été une exception, mais une règle)...") Mais Marco a vraiment été le plus fort de tous!
"Ce mec est un génie!", ce sont les mots du fils de Cercas (il a secondé son père lors d'interview à plusieurs reprises) et on n'est pas loin de penser comme lui en lisant ce livre réellement passionnant de bout en bout mais très consistant et assez lourd à absorber.
Note: 4/5
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Re: Javier CERCAS (Espagne)
Cercas Javier
Terra Alta
Actes Sud 5 mai 2021
Quatrième de couverture
Sur des terres catalanes qui portent encore les stigmates de la bataille de l’Èbre, Terra Alta est secouée par un affreux fait divers : on a retrouvé, sans vie et déchiquetés, les corps des époux Adell, riches nonagénaires qui emploient la plupart des habitants du coin. La petite commune abrite sans le savoir un policier qui s’est montré héroïque lors des attentats islamistes de Barcelone et Cambrils, et c’est lui, Melchor, qui va diriger l’enquête. Laquelle promet d’être ardue, sans traces d’effraction, sans indices probants. Or l’énigme première – qui est l’assassin ? – va se doubler d’une question plus profonde : qui est le policier ?
Car avant d’être un mari et père comblé, coulant des jours heureux dans cette paisible bourgade, le policier converti en justicier obsessionnel fut un ancien repris de justice, élevé par une prostituée dans les bas-fonds de Barcelone. Alors qu’il se pensait perdu par la rage et par la haine du monde, la lecture fortuite des Misérables de Victor Hugo est venue exorciser ses démons et bouleverser son destin. Il aurait pu être Jean Valjean… s’il ne s’était changé en Javert.
À Terra Alta, plus qu’ailleurs, bien des secrets plongent leurs racines dans la guerre. Et, pour résoudre l’affaire qui lui est confiée, Melchor doit avoir conscience que l’amour de la justice absolue peut s’avérer la plus absolue des injustices. Il va lui être donné de partager le dilemme de Jean Valjean : “Rester dans le paradis et y devenir démon ! Rentrer dans l’enfer et y devenir ange !”
Mon avis
Je vois que la quatrième de couverture fait un large résumé du roman, cependant je dois dire que j’ai été happée dès les premières pages de ce roman policier ou j’ai plongé dans cette histoire qui se passe au fin fond du pays catalan, un petit village replié de la Terra Alta. j’ai vraiment aimé les références au livre (Les misérables) lu et relu par le policier Melchor, ce qui pour lui fut une bouée de sauvetage lors de son séjour en prison, qui redonna un sens à son existence de misère et lui rendit une raison de vivre. Pendant toute ma lecture, je me suis posée la question, qui a assassiné et torturé le vieux couple richissime des Adell ? Bien sûr on le saura dans ce polar ou Melchor aura une piste à la fin de ce premier tome de la trilogie dont on comprendra ses mystères dans le prochain tome et pour cela il faudra patienter, difficile de le quitter tant je fus accrochée par celui-ci...4,5/5
Terra Alta
Actes Sud 5 mai 2021
Quatrième de couverture
Sur des terres catalanes qui portent encore les stigmates de la bataille de l’Èbre, Terra Alta est secouée par un affreux fait divers : on a retrouvé, sans vie et déchiquetés, les corps des époux Adell, riches nonagénaires qui emploient la plupart des habitants du coin. La petite commune abrite sans le savoir un policier qui s’est montré héroïque lors des attentats islamistes de Barcelone et Cambrils, et c’est lui, Melchor, qui va diriger l’enquête. Laquelle promet d’être ardue, sans traces d’effraction, sans indices probants. Or l’énigme première – qui est l’assassin ? – va se doubler d’une question plus profonde : qui est le policier ?
Car avant d’être un mari et père comblé, coulant des jours heureux dans cette paisible bourgade, le policier converti en justicier obsessionnel fut un ancien repris de justice, élevé par une prostituée dans les bas-fonds de Barcelone. Alors qu’il se pensait perdu par la rage et par la haine du monde, la lecture fortuite des Misérables de Victor Hugo est venue exorciser ses démons et bouleverser son destin. Il aurait pu être Jean Valjean… s’il ne s’était changé en Javert.
À Terra Alta, plus qu’ailleurs, bien des secrets plongent leurs racines dans la guerre. Et, pour résoudre l’affaire qui lui est confiée, Melchor doit avoir conscience que l’amour de la justice absolue peut s’avérer la plus absolue des injustices. Il va lui être donné de partager le dilemme de Jean Valjean : “Rester dans le paradis et y devenir démon ! Rentrer dans l’enfer et y devenir ange !”
Mon avis
Je vois que la quatrième de couverture fait un large résumé du roman, cependant je dois dire que j’ai été happée dès les premières pages de ce roman policier ou j’ai plongé dans cette histoire qui se passe au fin fond du pays catalan, un petit village replié de la Terra Alta. j’ai vraiment aimé les références au livre (Les misérables) lu et relu par le policier Melchor, ce qui pour lui fut une bouée de sauvetage lors de son séjour en prison, qui redonna un sens à son existence de misère et lui rendit une raison de vivre. Pendant toute ma lecture, je me suis posée la question, qui a assassiné et torturé le vieux couple richissime des Adell ? Bien sûr on le saura dans ce polar ou Melchor aura une piste à la fin de ce premier tome de la trilogie dont on comprendra ses mystères dans le prochain tome et pour cela il faudra patienter, difficile de le quitter tant je fus accrochée par celui-ci...4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5806
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Re: Javier CERCAS (Espagne)
À la vitesse de la lumière
En 1989, un auteur catalan qui stagne obtient la chance d’aller travailler dans une université du Midwest américain. Il y fera la rencontre marquante de Rodney, un vétéran du Vietnam. Ce voyage lui permet de débloquer sa carrière d’écrivain, mais il demeure fasciné par son ami qui a mystérieusement disparu avant la fin de son séjour. Des années plus tard, ce dernier réapparait en Espagne et ils réussissent à se voir. Rodney lui partage alors plus de souvenirs douloureux de sa guerre, mais l’écrivain n’est pas plus capable d’en faire un récit. Il profite plutôt du succès monstre de son dernier livre, vit de fêtes et d’abus, jusqu’à perdre ceux qu’il aime le plus. À la dérive, isolé et déprimé, il décide de repartir à la recherche de Rodney.
Ce livre m’a captivé, alors que je n’avais pas beaucoup aimé les soldats de Salamine. Le rythme est allègre et je n’ai pas senti la lourdeur que je reproche à beaucoup de livres espagnols. Le mélange d’Espagne et de drame américain est bien dosé. Les personnages sont juste suffisamment extravagants pour demeurer crédibles. Je vous le recommande.
4,5/5
RR
En 1989, un auteur catalan qui stagne obtient la chance d’aller travailler dans une université du Midwest américain. Il y fera la rencontre marquante de Rodney, un vétéran du Vietnam. Ce voyage lui permet de débloquer sa carrière d’écrivain, mais il demeure fasciné par son ami qui a mystérieusement disparu avant la fin de son séjour. Des années plus tard, ce dernier réapparait en Espagne et ils réussissent à se voir. Rodney lui partage alors plus de souvenirs douloureux de sa guerre, mais l’écrivain n’est pas plus capable d’en faire un récit. Il profite plutôt du succès monstre de son dernier livre, vit de fêtes et d’abus, jusqu’à perdre ceux qu’il aime le plus. À la dérive, isolé et déprimé, il décide de repartir à la recherche de Rodney.
Ce livre m’a captivé, alors que je n’avais pas beaucoup aimé les soldats de Salamine. Le rythme est allègre et je n’ai pas senti la lourdeur que je reproche à beaucoup de livres espagnols. Le mélange d’Espagne et de drame américain est bien dosé. Les personnages sont juste suffisamment extravagants pour demeurer crédibles. Je vous le recommande.
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Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3270
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Re: Javier CERCAS (Espagne)
Le monarque des ombres
L’auteur décide d’enquêter et de raconter la vie d’un de ses oncles, engagé à 19 ans dans les Phalangistes et mort en 1937. Il n’a qu’une photo et les souvenirs de sa mère (plus jeune, pour qui c’était une figure fascinante), mais il remontera la piste, rencontrera des témoins et retrouvera d’autres sources documentaires. En parallèle, cette enquête qui s’étend sur quelques années lui permet de réfléchir sur la situation de sa mère d’Estrémadure qui ne s’est jamais habituée à la Catalogne, à leur relation, à son métier d’écriture (il ne sait pas s’il veut faire un livre de cette histoire), mais surtout à sa perception de sa famille dont le héros s’est battu du côté des fascistes.
Cette quête pour retracer le passé et dessiner le portrait d’un personnage trouble de la guerre civile espagnole m’a beaucoup fait penser à l’intrigue des Soldats de Salamine. Comme si ce livre traçait la voie pour sa propre quête personnelle. Je n’avais pas beaucoup aimé l’autre, mais j’ai adoré celui-ci. Peut-être que le narrateur, Cercas lui-même, est plus intéressant. J’ai aussi été intéressé par la portion où il se rend dans son village natal avec l’auteur et cinéaste David Trueba pour y rencontrer des émotions. Leurs discussions sont très intéressantes, mais elles portent aussi sur Trueba (entre autres son divorce très médiatisé). Le livre amène à réfléchir sur le poids des actions de nos ancêtres, s’ils ont choisi le mauvais côté, s’ils auraient vraiment pu faire autre chose, et se demander si on aurait fait différemment. L’auteur réussi à peindre un portrait plus complet de son oncle, un portrait très nuancé et complexe, comme toute cette période du passé récent espagnol.
5/5
RR
L’auteur décide d’enquêter et de raconter la vie d’un de ses oncles, engagé à 19 ans dans les Phalangistes et mort en 1937. Il n’a qu’une photo et les souvenirs de sa mère (plus jeune, pour qui c’était une figure fascinante), mais il remontera la piste, rencontrera des témoins et retrouvera d’autres sources documentaires. En parallèle, cette enquête qui s’étend sur quelques années lui permet de réfléchir sur la situation de sa mère d’Estrémadure qui ne s’est jamais habituée à la Catalogne, à leur relation, à son métier d’écriture (il ne sait pas s’il veut faire un livre de cette histoire), mais surtout à sa perception de sa famille dont le héros s’est battu du côté des fascistes.
Cette quête pour retracer le passé et dessiner le portrait d’un personnage trouble de la guerre civile espagnole m’a beaucoup fait penser à l’intrigue des Soldats de Salamine. Comme si ce livre traçait la voie pour sa propre quête personnelle. Je n’avais pas beaucoup aimé l’autre, mais j’ai adoré celui-ci. Peut-être que le narrateur, Cercas lui-même, est plus intéressant. J’ai aussi été intéressé par la portion où il se rend dans son village natal avec l’auteur et cinéaste David Trueba pour y rencontrer des émotions. Leurs discussions sont très intéressantes, mais elles portent aussi sur Trueba (entre autres son divorce très médiatisé). Le livre amène à réfléchir sur le poids des actions de nos ancêtres, s’ils ont choisi le mauvais côté, s’ils auraient vraiment pu faire autre chose, et se demander si on aurait fait différemment. L’auteur réussi à peindre un portrait plus complet de son oncle, un portrait très nuancé et complexe, comme toute cette période du passé récent espagnol.
5/5
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