Leila SLIMANI (Maroc/France)
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Leila SLIMANI (Maroc/France)
Élève du lycée français de Rabat, Leïla Slimani grandit dans une famille de culture française (son père, Othman Slimani, est banquier ; sa mère est médecin ORL, mi-alsacienne, mi-algérienne )1,2. En 1999, elle vient à Paris pour ses études où elle est diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris3. Elle s'essaie au métier de comédienne (Cours Florent), puis se forme aux médias à l'École supérieure de commerce de Paris. Elle est engagée au magazine Jeune Afrique en 2008 et y traite des sujets touchant à l'Afrique du Nord4.
En 2014, elle publie son premier roman aux éditions Gallimard, Dans le jardin de l'ogre. Le sujet (l'addiction sexuelle féminine) et l'écriture sont remarqués par la critique et l'ouvrage est sélectionné pour le prix de Flore
En 2014, elle publie son premier roman aux éditions Gallimard, Dans le jardin de l'ogre. Le sujet (l'addiction sexuelle féminine) et l'écriture sont remarqués par la critique et l'ouvrage est sélectionné pour le prix de Flore
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Alors qu’elle rentre plus tôt pour faire une surprise à ses enfants Myriam découvre que son fils été assassiné par la nounou et sa fille est dans un état grave à l’hôpital.
Finalement tout commence de façon assez banale. Myriam est femme au foyer elle a déjà une petite fille et un bébé Adam jusqu’au jour où elle rencontre un avocat avec lequel elle a travaillé .Elle porte une tenue informe n’a finalement pas grand-chose à lui raconter car qui peut comprendre qu’elle puisse se complaire à s’occuper de ses enfants alors qu’elle a fait de brillantes études d’avocat. Elle décide alors contre l’avis de son mari de reprendre son activité professionnel et ils recrutent une nounou Louise qui va vite devenir indispensable jusqu’au drame
La construction du livre est très habile le lecteur sait dès le début qu’il y a meurtre et connais le coupable. En fait on assiste a tout ce qui va mener à ce drame comment Louise va s’insinuer dans ce couple et pourquoi elle va tuer les petits
Un livre très efficace qui peut se lire d’une traite mais il m'a manqué quelque chose.
Elle est sur la liste de plusieurs prix dont le Goncourt et le prix de Flore
4/5
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Chanson douce
Quel joli titre qui nous rappelle une chanson dont la mélodie sirupeuse nous vient de suite en tête ! Mais le lecteur déchante vite car dès la première phrase :" Le bébé est mort.", le décor est planté. Pas de suspens inutile: le bébé est mort, tué par sa nounou. Le bébé s'appelle Adam. Sa grande soeur, Mila, est dans un état critique.
Le tour de force de l'auteur est d'avoir su nous avouer la fin de l'histoire afin que l'on s'attache plus librement au déroulement des faits et que l'on essaie de percevoir le ou les moments où tout a basculé.
Car tout semble bien commencer: Paul et Myriam prennent Louise à leur service comme nounou lorsque Myriam, lasse de jouer la mère au foyer, décide de reprendre son activité d'avocate.
Louise est une femme veuve sans enfant à charge qui dès les premières heures révèle une compétence extraordinaire. S'occupant à merveille des enfants, qui l'adorent, elle devient vite indispensable car du jour au lendemain l'appartement est propre et bien rangé, les repas faits de bons petits plats attendent le couple surmené tous les soirs.
Mais voilà, Louise n'est pas seulement cette nounou et femme d'intérieur parfaite. Elle a aussi sa part d'ombre et un passé bien moins reluisant que sa mise parfaite et stricte ne laissent supposer.
Ce roman se lit d'une traite car on est happé par ces personnages. La situation devient de plus en plus oppressante, les relations de plus en plus tendues. Et la dernière phrase vous coupe le souffle.
Un roman qui va certainement glacer le sang de nombre de parents de jeunes enfants....
Une belle découverte de la rentrée littéraire
Ma note 5/5
Quel joli titre qui nous rappelle une chanson dont la mélodie sirupeuse nous vient de suite en tête ! Mais le lecteur déchante vite car dès la première phrase :" Le bébé est mort.", le décor est planté. Pas de suspens inutile: le bébé est mort, tué par sa nounou. Le bébé s'appelle Adam. Sa grande soeur, Mila, est dans un état critique.
Le tour de force de l'auteur est d'avoir su nous avouer la fin de l'histoire afin que l'on s'attache plus librement au déroulement des faits et que l'on essaie de percevoir le ou les moments où tout a basculé.
Car tout semble bien commencer: Paul et Myriam prennent Louise à leur service comme nounou lorsque Myriam, lasse de jouer la mère au foyer, décide de reprendre son activité d'avocate.
Louise est une femme veuve sans enfant à charge qui dès les premières heures révèle une compétence extraordinaire. S'occupant à merveille des enfants, qui l'adorent, elle devient vite indispensable car du jour au lendemain l'appartement est propre et bien rangé, les repas faits de bons petits plats attendent le couple surmené tous les soirs.
Mais voilà, Louise n'est pas seulement cette nounou et femme d'intérieur parfaite. Elle a aussi sa part d'ombre et un passé bien moins reluisant que sa mise parfaite et stricte ne laissent supposer.
Ce roman se lit d'une traite car on est happé par ces personnages. La situation devient de plus en plus oppressante, les relations de plus en plus tendues. Et la dernière phrase vous coupe le souffle.
Un roman qui va certainement glacer le sang de nombre de parents de jeunes enfants....
Une belle découverte de la rentrée littéraire
Ma note 5/5
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Vos critiques me tentent!! Je l'avais vue dans LGL, mais là vous m'avez convaincue!
Mandarine- Nombre de messages : 3347
Age : 38
Date d'inscription : 10/03/2010
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Je note ainsi mais... le sujet est un peu flippant !
Shan_Ze- Admin
- Nombre de messages : 9278
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Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Je me trouve dans une situation complètement contradictoire avec ce livre... j'ai envie de le lire et en même temps j'ai très peur!
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Je crois que je vais attendre quelques années avant de lire ce livre
_________________
Challenge US : 29/51
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Je comprends celles qui ont des petits le sujet est assez sensible
. L'auteur disait à la LGL qu'elle avait annoncé le drame dès le début car cela reprend sur une vie de couple ordinaire sans vraiment d'intérêt alors que là le lecteur sais ce qu'il va se passer et il voit comment le drame arrive il a envie de dire aux parents attention mais il ne peux pas.
. L'auteur disait à la LGL qu'elle avait annoncé le drame dès le début car cela reprend sur une vie de couple ordinaire sans vraiment d'intérêt alors que là le lecteur sais ce qu'il va se passer et il voit comment le drame arrive il a envie de dire aux parents attention mais il ne peux pas.
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
CHANSON DOUCE
Un roman hypnotisant que l'on dévore de la première à la dernière phrase.
Une écriture fluide, captivante, efficace qui nous happe et ne nous lâche pas.
En temps que jeune maman je me suis retrouvée parfois dans Myriam et son envie d'être à nouveau une femme et pas seulement une mère. De culpabiliser à l'idée de sortir s'amuser et de rentrer tard.
Louise quant à elle est comme un parasite qui s’immisce petit à petit dans la vie de cette famille de la petite bourgeoisie parisienne. Elle est glaçante de perfection, elle m'a plusieurs fait froid dans le dos.
J'ai fini les dernières pages quasiment en apnée.
Bouleversant.
5/5_________________
Challenge US : 29/51
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Chanson Douce
Mon avis : j'ai apprécié ce roman qui m'a interpellée dès les premières phrases. Je l'ai dévoré. J'ai eu l'impression d'observer la famille Massé et leur "formidable" nounou par le trou de la serrure et de voir à quel point les apparences sont trompeuses, le quotidien dévorant. J'ai aimé l'écriture, directe, percutante. Les personnages sont très bien étudiés, beaucoup de réflexions m'ont interpellées, notamment celles des parents que j'ai trouvées assez justes (ce besoin presque physique de remplir leurs journées de travail, de dîners, de sorties, de rencontres. Cette envie d'une vie parfaite, où tout est possible, accessible...si l'on y regarde pas de trop prêt ?)
J'ai eu un peu plus de mal à cerner le personnage de Louise, la nounou. Non pas à cause de son rôle dans l'histoire, mais plutôt à cause de tous les fragments de sa vie éparpillés dans le roman qui ne m'ont pas aidée à mieux la connaître, au contraire, plus j'avançais dans le roman et moins je comprenais ce personnage (peut être cet effet était-il voulu par l'auteur ?)
Un livre à découvrir, il ne vous prendra de toute façon pas trop de temps cars je pense que nous sommes tous unanimes sur le fait qu'il se lit très vite !
Ma note : 4/5
Mon avis : j'ai apprécié ce roman qui m'a interpellée dès les premières phrases. Je l'ai dévoré. J'ai eu l'impression d'observer la famille Massé et leur "formidable" nounou par le trou de la serrure et de voir à quel point les apparences sont trompeuses, le quotidien dévorant. J'ai aimé l'écriture, directe, percutante. Les personnages sont très bien étudiés, beaucoup de réflexions m'ont interpellées, notamment celles des parents que j'ai trouvées assez justes (ce besoin presque physique de remplir leurs journées de travail, de dîners, de sorties, de rencontres. Cette envie d'une vie parfaite, où tout est possible, accessible...si l'on y regarde pas de trop prêt ?)
J'ai eu un peu plus de mal à cerner le personnage de Louise, la nounou. Non pas à cause de son rôle dans l'histoire, mais plutôt à cause de tous les fragments de sa vie éparpillés dans le roman qui ne m'ont pas aidée à mieux la connaître, au contraire, plus j'avançais dans le roman et moins je comprenais ce personnage (peut être cet effet était-il voulu par l'auteur ?)
Un livre à découvrir, il ne vous prendra de toute façon pas trop de temps cars je pense que nous sommes tous unanimes sur le fait qu'il se lit très vite !
Ma note : 4/5
Pistoufle- Nombre de messages : 1497
Age : 39
Location : Val-de-Marne - FRANCE
Date d'inscription : 10/03/2011
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Chanson douce de Leila Slimani
L'histoire a été résumée par bon nombre d'entre vous ainsi que par les médias donc je me contenterai de vous donner mon avis...
J'ai dû passer à côté de quelque chose car contrairement à un grand nombre de lecteurs je n'ai pas vraiment aimé ... Je n'ai pas compris ce prix Goncourt attribué ni cet engouement pour ce roman.
Ravie cela dit que le Goncourt soit attribué à une femme franco-marocaine pour un livre qui ne traite pas du tout d'un thème migration , religion ou autre vu les origines ce l'auteur. Donc je ne regrette pas de l'avoir lu mais de l'avoir acheté si !!
Dès la première ligne on est en plein dans le vif du sujet : le bébé est mort... Il a été tué par sa nounou, sa jeune sœur ainée risque de ne pas s'en sortir non plus... Et petit à petit, l'auteur retrace l'histoire : la famille bobo parisienne du 10ème avec ses deux jeunes enfants, la recherche et le recrutement de la nounou idéale, son installation , ses journées de plus en plus longue chez ses patrons et une famille qui renait...
Donc une histoire à priori glaçante, intéressante, qui met mal à l'aise mais qui m"a vite ennuyée et des personnages qui m'ont plus agacée que touchée.
Je n'ai pas aimé le style de l'auteur : des phrases courtes, simples, sèches, un peu "sans âme" , un côté voyeur -certainement volontaire- mais qui m'a dérangée.
Je n'ai pas aimé cette famille bobo parisienne pleine de clichés , un couple peu attachant et dont on ne sait finalement pas grand chose. Des portraits psychologiques très succincts , on sait peu de choses sur leur relation de couple, sur leur vie. Là aussi, c'est certainement voulu !
Des enfants assez capricieux, une petite fille un peu énervante et presque méprisante parfois j'ai trouvé. Bref peu attachante.
Quant à Louise, la nounou : les apparences sont bien sûr trompeuses : sous ses airs de première de la classe avec son petit col Claudine, c'est une femme solitaire, névrosée et malade... qui aurait besoin d'aide... L'auteur nous conte par bribes des passages de sa vie passée : sombre, triste , difficile, elle a tout perdu... Mais on n'arrive pas à vraiment la cerner ni même à comprendre son geste. Là encore, l'auteur aurait pu creuser et approfondir le portrait de cette femme en souffrance.
Le fait que cette famille soit si égoïste ne me gêne pas plus que ça, qu'elle ne s'inquiète pas de la vie personnelle de leur nounou qui fait des journées de plus de 14H chez eux non plus, qu'elle ne sache même pas où elle loge non plus... Mais avouez que tout ceci est bien peu réaliste !
Bref, pour moi tout est trop superficiel , il y a trop de non-dits, trop de clichés sur les bobos et aucun personnage n'est attachant. Les chapitres sont très courts, ça aurait pu être plutôt une nouvelle qu'un roman car on a finalement vite fait le tour de cette histoire vu que rien n'est approfondi... ni vraiment expliqué... J'ai l'impression que ce livre va mal vieillir, c'est un peu trop "tendance" pour moi.
L'idée de laisser le lecteur ainsi en retrait, qu'il se sente à la fois voyeur et mal à l'aise , qu'on lui distille aussi peu d'informations sur les personnages est certainement volontaire mais moi je n'ai pas aimé...
Quant à la chute : et bien on n'en sait pas plus !
Et puis... pour terminer je dirai : je l'ai lu il y a un bon mois et... je pense l'oublier assez vite !
ma note : 3/5
petitemartine- Admin
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Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Chanson douce
228 pages
Le livre débute sur un fait divers horrible : un nounou réputée exemplaire assassine les deux enfants sous sa garde. Le livre esquisse ensuite le portrait des protagonistes : la nounou Louise, les parents carriéristes Paul et Myriam, les enfants difficiles Mila et Adam, la belle-mère désapprobatrice Sylvie, les autres nounous, la fille fugueuse de Louise, les voisins …
La scène d’ouverture choque, mais ce n’est pas le propos principal du livre. (En rétrospective, je dirais même que cet aboutissement manque presque de crédibilité.) Le livre traite plutôt des classes sociales : les improductifs qui fréquentent les squares durant la journées, les bienpensants qui tolèrent très facilement ce qui les aurait choqués quelque temps plus tôt, les parents qui délèguent la responsabilité de ce qu’ils ont le plus précieux… La structure nous pousse à dévorer le livre pour savoir comme cette extraordinaire nounou en arrive là, mais j’ai quand même trouvé de la substance sous cette apparence de livre à dévorer.
4/5
RR
228 pages
Le livre débute sur un fait divers horrible : un nounou réputée exemplaire assassine les deux enfants sous sa garde. Le livre esquisse ensuite le portrait des protagonistes : la nounou Louise, les parents carriéristes Paul et Myriam, les enfants difficiles Mila et Adam, la belle-mère désapprobatrice Sylvie, les autres nounous, la fille fugueuse de Louise, les voisins …
La scène d’ouverture choque, mais ce n’est pas le propos principal du livre. (En rétrospective, je dirais même que cet aboutissement manque presque de crédibilité.) Le livre traite plutôt des classes sociales : les improductifs qui fréquentent les squares durant la journées, les bienpensants qui tolèrent très facilement ce qui les aurait choqués quelque temps plus tôt, les parents qui délèguent la responsabilité de ce qu’ils ont le plus précieux… La structure nous pousse à dévorer le livre pour savoir comme cette extraordinaire nounou en arrive là, mais j’ai quand même trouvé de la substance sous cette apparence de livre à dévorer.
4/5
RR
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3270
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Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Petite Martine, je rejoins complètement ton analyse.
J'ai eu le sentiment d'un livre écrit au profit de quelques idées peu originales somme toute avec des personnages sans aucune consistance, une histoire bancale et un roman sans écriture.
Ma fille (21 ans) a adoré et l'a dévoré en 2 jours.
Perso, les page turner c'est pas mon truc. Quand j'aime un livre, je savoure son écriture sans avoir envie de savoir très vite où l'auteur veut en venir.
Je l'ai lu en parallèle avec Le sang noir de Louis Guilloux qui avait manqué de peu le Goncourt dans les années 50 et c'est un tel chef d'oeuvre que le Goncourt de 2016 a sans doute pâti de la comparaison.
Et pour ceux qui redoutent de le lire à cause de l'histoire (ce qui a été mon premier réflexe quand on me l'a offert), le livre est écrit avec un tel détachement qu'il rend sa lecture possible sans problème.
Et dernière anecdote, il a été encensé par l'équipe au complet du Masque et la Plume.
Des goûts et des couleurs.....
J'ai eu le sentiment d'un livre écrit au profit de quelques idées peu originales somme toute avec des personnages sans aucune consistance, une histoire bancale et un roman sans écriture.
Ma fille (21 ans) a adoré et l'a dévoré en 2 jours.
Perso, les page turner c'est pas mon truc. Quand j'aime un livre, je savoure son écriture sans avoir envie de savoir très vite où l'auteur veut en venir.
Je l'ai lu en parallèle avec Le sang noir de Louis Guilloux qui avait manqué de peu le Goncourt dans les années 50 et c'est un tel chef d'oeuvre que le Goncourt de 2016 a sans doute pâti de la comparaison.
Et pour ceux qui redoutent de le lire à cause de l'histoire (ce qui a été mon premier réflexe quand on me l'a offert), le livre est écrit avec un tel détachement qu'il rend sa lecture possible sans problème.
Et dernière anecdote, il a été encensé par l'équipe au complet du Masque et la Plume.
Des goûts et des couleurs.....
majeanne- Nombre de messages : 276
Age : 63
Location : le Grand Sud
Date d'inscription : 02/11/2009
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Chanson douce
Note : 4/5
Le résumé a déjà été fait ci-dessus.
Critique : Une bonne découverte. Je suis ravie d'avoir lu ce livre, il me semble bien que c'est le premier Prix Goncourt que je lis. Dès le départ de l'histoire, on connait le dénouement final donc on s'attache plus au comment on en est arrivé là et au pourquoi. Le style est simple et efficace et on rentre dans l'histoire dès les premières pages. Louise est un personnage très ambigu qu'on n'arrive pas à comprendre. Je pense que c'est un livre qui doit être très dur à lire quand on a un enfant qu'on confie chaque jour à une nounou. Si j'ai bien aimé l'histoire j'ai trouvé dommage qu'à la fin, on n'en sache pas plus sur le geste de cette femme. Malgré ça, c'est une belle découverte.
Note : 4/5
Le résumé a déjà été fait ci-dessus.
Critique : Une bonne découverte. Je suis ravie d'avoir lu ce livre, il me semble bien que c'est le premier Prix Goncourt que je lis. Dès le départ de l'histoire, on connait le dénouement final donc on s'attache plus au comment on en est arrivé là et au pourquoi. Le style est simple et efficace et on rentre dans l'histoire dès les premières pages. Louise est un personnage très ambigu qu'on n'arrive pas à comprendre. Je pense que c'est un livre qui doit être très dur à lire quand on a un enfant qu'on confie chaque jour à une nounou. Si j'ai bien aimé l'histoire j'ai trouvé dommage qu'à la fin, on n'en sache pas plus sur le geste de cette femme. Malgré ça, c'est une belle découverte.
cookie610- Nombre de messages : 5559
Age : 33
Location : Lyon
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Chanson douce de Leila Slimani
Intéressée par le thème un peu macabre de ce roman inspiré d’un fait réel et de l’attribution récente du prix Goncourt, je me suis lancée… Je ne savais pas à quoi m’attendre exactement mais peut-être que je voulais comprendre comment une personne pouvait en arriver là. Au début, une situation tout ce qu’il y a de plus ordinaire, des parents qui cherchent une nounou pour leurs enfants, pour pouvoir travailler. Louise semble la nounou idéale, les enfants l’adorent, elle fait des bons petits plats et n’hésite pas à en faire un peu plus… La vision de Louise chez elle avec son histoire et ses problèmes donnent une autre représentation de cette nounou parfaite.
Il y a les petits signes qui s’ajoutent les uns aux autres, les observations de personnes qui ont connu Louise, l’évolution en parallèle des pensées des parents Myriam et Paul et celles de Louise. Le monde décrit par Leila Slimani est fascinant, la loupe de l’auteure agrandit tous ces petits maux de la vie quotidienne : la place de la femme dans le monde du travail, les situations précaires, les passés qui nous hantent… En fermant le livre, les phrases simples et percutantes me restent en tête, autant la scène d’horreur de l’appartement que les actes qui l’amènent. Un roman qui m’a dérangé par son côté voyeur et macabre mais qui a le mérite de me faire réfléchir.
Note : 4.5/5
Shan_Ze- Admin
- Nombre de messages : 9278
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Date d'inscription : 26/10/2008
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Chanson douce
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture.
Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.
j’étais curieuse de lire ce roman, je pensais y trouver une ambiance malsaine ; ce fut le cas mais pas autant que je le souhaitais.
Cette nounou est intrigante, on sait dès le départ l’ampleur du drame, on attends donc quelque chose, une explication, celle ci n’est pas franchement défini.
Je me suis dis que mes réponses serait pour la fin et je dois dire que je suis déçue.
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture.
Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.
j’étais curieuse de lire ce roman, je pensais y trouver une ambiance malsaine ; ce fut le cas mais pas autant que je le souhaitais.
Cette nounou est intrigante, on sait dès le départ l’ampleur du drame, on attends donc quelque chose, une explication, celle ci n’est pas franchement défini.
Je me suis dis que mes réponses serait pour la fin et je dois dire que je suis déçue.
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Plus je lis les critiques, plus je pense que je ne le lirai pas...
_________________
Lectures en cours:
Prochaine lecture:
Avis en attente:
Awara- Nombre de messages : 7157
Age : 79
Location : PARIS
Date d'inscription : 03/01/2011
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Chanson douce - Leïla Slimani
Gallimard - 240 pages
Quatrième de couverture
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame. À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.
Mon avis
Pas de suspense dans ce livre puisqu’on connait dès la première phrase le dénouement. Mais par contre, une tension qui monte au fur et à mesure des chapitres. Le début est idyllique mais petit à petit, la mécanique s’enraye et sachant la fin tragique, on aimerait alerter les parents et leur crier d’ouvrir les yeux sur leur nounou.
La construction du récit m’a beaucoup plu. On ne peut que se demander comment la nounou parfaite qu’on nous présente au début en est arrivée à une telle extrémité. Le portrait que dresse Leïla Slimani de Louise nous donne certes quelques pistes mais ne vous attendez pas à de grandes révélations car vous resteriez sur votre faim. Et c’est peut-être ça qui fait le plus peur dans cette histoire finalement car on se dit que ça pourrait arriver chez n’importe qui.
Le jeune couple me semble assez typique des jeunes parents d’aujourd’hui. Obligés de jongler constamment entre le travail et les enfants, c’est tout naturellement qu’ils se reposent de plus en plus sur la nounou. Le portrait que nous peint Leïla Slimani est toutefois peut-être un peu caricatural.
Je ne rentrerai pas dans la polémique par rapport au prix Goncourt, tout ce que je sais, c’est que globalement, j’ai apprécié cette lecture qui a le mérite de faire réfléchir. J’ai regretté toutefois la fin que j’ai trouvé très abrupte. Ceci mis à part, c’est une lecture intéressante, à déconseiller peut-être aux jeunes parents, ça risquerait de les rendre parano
_________________
Lecture en cours : Astrid et Veronika - Linda Olsson
"Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois"
Lyreek- Nombre de messages : 3099
Age : 42
Location : Côte d'Azur, France
Date d'inscription : 26/10/2008
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Dans le jardin de l'ogre
Adèle possède une vie bourgeoise classique : mari médecin aisé, un enfant, un emploi de journaliste internationale, un bel appartement à Paris, des vacances sur la côte. Mais ce n’est pas le quotidien qui l’allume, ce sont des rencontres purement sexuelles, parfois même avec des inconnus. Adèle a une vie secrète, elle joue de plus en plus risqué, cherchant même à charmer un collègue marié de son mari lors d’un souper.
Premier roman de Slimani, il se lit rapidement comme Chanson douce. Malgré le sujet, le texte ne penche pas vers l’érotisme, le sexe est plutôt un exutoire, comme quelqu’un qui se défonce dans une activité physique. Il y a aussi une recherche, peut-être inconsciente, d’autodestruction et de transgression.
4/5
RR
Adèle possède une vie bourgeoise classique : mari médecin aisé, un enfant, un emploi de journaliste internationale, un bel appartement à Paris, des vacances sur la côte. Mais ce n’est pas le quotidien qui l’allume, ce sont des rencontres purement sexuelles, parfois même avec des inconnus. Adèle a une vie secrète, elle joue de plus en plus risqué, cherchant même à charmer un collègue marié de son mari lors d’un souper.
Premier roman de Slimani, il se lit rapidement comme Chanson douce. Malgré le sujet, le texte ne penche pas vers l’érotisme, le sexe est plutôt un exutoire, comme quelqu’un qui se défonce dans une activité physique. Il y a aussi une recherche, peut-être inconsciente, d’autodestruction et de transgression.
4/5
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Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3270
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Slimani Leïla
Le parfum des fleurs la nuit
Ma nuit au musée/Editions Stock 20 janvier 2021
151 pages
Quatrième de couverture
Comme un écrivain qui pense que « toute audace véritable vient de l’intérieur », Leïla Slimani n’aime pas sortir de chez elle, et préfère la solitude à la distraction. Pourquoi alors accepter cette proposition d’une nuit blanche à la pointe de la Douane, à Venise, dans les collections d’art de la Fondation Pinault, qui ne lui parlent guère ?
Autour de cette « impossibilité » d’un livre, avec un art subtil de digresser dans la nuit vénitienne, Leila Slimani nous parle d’elle, de l’enfermement, du mouvement, du voyage, de l’intimité, de l’identité, de l’entre-deux, entre Orient et Occident, où elle navigue et chaloupe, comme Venise à la pointe de la Douane, comme la cité sur pilotis vouée à la destruction et à la beauté, s’enrichissant et empruntant, silencieuse et raconteuse à la fois.
C’est une confession discrète, où l’auteure parle de son père jadis emprisonné, mais c’est une confession pudique, qui n’appuie jamais, légère, grave, toujours à sa juste place : « Écrire, c’est jouer avec le silence, c’est dire, de manière détournée, des secrets indicibles dans la vie réelle ».
Mon avis
La première règle quand on écrit un roman c’est de dire non, dire non à tous les plaisirs qui se présentent, il faut dire non si souvent que les propositions se raréfient, ainsi commence ce petit livre dont je reprends des passages de ci, de là. Citant son père dont un évènement a fait particulièrement souffrir Leïla Slimani, elle écrit que les façons de parler et les expressions populaires sont aiguisées comme de petits poignards qu’on enfonce dans les plaies de la vie. Elle dit encore...L’écriture est une discipline. Elle est le renoncement au bonheur, aux joies du quotidien, cependant lorsque son éditrice lui demande de passer une nuit blanche à la pointe de la Douane à Venise, elle accepte bien qu’en général l’art la laisse souvent indifférente. Et la voici à Venise en Avril 2019, perplexe elle pense que si elle n’avait rien à raconter sur l’art contemporain, qu’allait-elle bien pouvoir dire ? Alors elle nous raconte son entrée au musée désert ou le gardien lui fait faire une rapide visite, appréciant que vue du ciel, la Douane de mer ressemble à un brise-glace et pendant quelques pages, elle nous fait de très belles descriptions sur ce qu’elle voit. Elle se sent seule au coeur de la Douane, reine d’un royaume sans habitant, elle erre de salle en salle, elle vit la nuit et ira se coucher à l’aube, elle n’a de compte à rendre à personne car toute sa vie, elle a eu l’impression de se sentir en minorité, de ne pas partager avec les autres une communauté de destin. Le matin elle sort, Venise s’éveille, bientôt, il faudra qu’elle retourne dans son terrier, qu’elle reprenne sa place derrière son bureau, car dit-elle, écrire a été pour moi une entreprise de réparation, réparation intime, liée à l’injustice dont a été victime mon père. Pendant cette nuit solitaire, Leïla Slimani réfléchit à sa personne, au mouvement,, au voyage, à l’identité et à l’enfermement, elle sort du musée comme d’un rêve et il ne reste plus rien de cette nuit que le parfum des fleurs et ce très beau livre intense sur la splendeur de l’éphémère…...4,5/5
Le parfum des fleurs la nuit
Ma nuit au musée/Editions Stock 20 janvier 2021
151 pages
Quatrième de couverture
Comme un écrivain qui pense que « toute audace véritable vient de l’intérieur », Leïla Slimani n’aime pas sortir de chez elle, et préfère la solitude à la distraction. Pourquoi alors accepter cette proposition d’une nuit blanche à la pointe de la Douane, à Venise, dans les collections d’art de la Fondation Pinault, qui ne lui parlent guère ?
Autour de cette « impossibilité » d’un livre, avec un art subtil de digresser dans la nuit vénitienne, Leila Slimani nous parle d’elle, de l’enfermement, du mouvement, du voyage, de l’intimité, de l’identité, de l’entre-deux, entre Orient et Occident, où elle navigue et chaloupe, comme Venise à la pointe de la Douane, comme la cité sur pilotis vouée à la destruction et à la beauté, s’enrichissant et empruntant, silencieuse et raconteuse à la fois.
C’est une confession discrète, où l’auteure parle de son père jadis emprisonné, mais c’est une confession pudique, qui n’appuie jamais, légère, grave, toujours à sa juste place : « Écrire, c’est jouer avec le silence, c’est dire, de manière détournée, des secrets indicibles dans la vie réelle ».
Mon avis
La première règle quand on écrit un roman c’est de dire non, dire non à tous les plaisirs qui se présentent, il faut dire non si souvent que les propositions se raréfient, ainsi commence ce petit livre dont je reprends des passages de ci, de là. Citant son père dont un évènement a fait particulièrement souffrir Leïla Slimani, elle écrit que les façons de parler et les expressions populaires sont aiguisées comme de petits poignards qu’on enfonce dans les plaies de la vie. Elle dit encore...L’écriture est une discipline. Elle est le renoncement au bonheur, aux joies du quotidien, cependant lorsque son éditrice lui demande de passer une nuit blanche à la pointe de la Douane à Venise, elle accepte bien qu’en général l’art la laisse souvent indifférente. Et la voici à Venise en Avril 2019, perplexe elle pense que si elle n’avait rien à raconter sur l’art contemporain, qu’allait-elle bien pouvoir dire ? Alors elle nous raconte son entrée au musée désert ou le gardien lui fait faire une rapide visite, appréciant que vue du ciel, la Douane de mer ressemble à un brise-glace et pendant quelques pages, elle nous fait de très belles descriptions sur ce qu’elle voit. Elle se sent seule au coeur de la Douane, reine d’un royaume sans habitant, elle erre de salle en salle, elle vit la nuit et ira se coucher à l’aube, elle n’a de compte à rendre à personne car toute sa vie, elle a eu l’impression de se sentir en minorité, de ne pas partager avec les autres une communauté de destin. Le matin elle sort, Venise s’éveille, bientôt, il faudra qu’elle retourne dans son terrier, qu’elle reprenne sa place derrière son bureau, car dit-elle, écrire a été pour moi une entreprise de réparation, réparation intime, liée à l’injustice dont a été victime mon père. Pendant cette nuit solitaire, Leïla Slimani réfléchit à sa personne, au mouvement,, au voyage, à l’identité et à l’enfermement, elle sort du musée comme d’un rêve et il ne reste plus rien de cette nuit que le parfum des fleurs et ce très beau livre intense sur la splendeur de l’éphémère…...4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5806
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Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
Le pays des autres
1. La guerre, la guerre, la guerre
À la fin de la guerre, la jeune Mathilde n’en peut plus de son Alsace. Elle tombe amoureuse d’Amine, officier, marocain de l’armée de libération, peut-être un sentiment authentique ou bien une occasion parfaite de fuir. Elle se mariera et le suivra au Maroc, mais la culture de terres arides n’est pas aussi magique qu’elle le rêvait. Dans les années 40-50, alors que la tension entre les Français et les Marocains augmentent, le mariage mixte cherche sa place, les traditions de chacun entrent en conflit, mais le couple est amoureux et réussi à surmonter ces différences. Leurs enfants se questionnent aussi sur leur identité, pendant que la violence se rapproche d’eux, que le pays s’embrase.
Le récit aurait été inspiré par la grand-mère de l’auteure. Elle raconte très ben la tension identitaire du couple et de ses enfants. Ceci me rappelle aussi ce thème dans le Sermon sur la chute de Rome, mais ici c’est englobé dans l’évolution sociale de ces décennies. L’auteure a aussi l’excellente idée de développer d’autres personnages, par exemple le frère d’Amine, qui rejoint les forces clandestine, Draghan, un Hongrois qui a fuit la répression de l’Est, la sœur d’Amine, trop belle pour son bien… Un récit très intéressant avec des personnages forts.
4/5
RR
1. La guerre, la guerre, la guerre
À la fin de la guerre, la jeune Mathilde n’en peut plus de son Alsace. Elle tombe amoureuse d’Amine, officier, marocain de l’armée de libération, peut-être un sentiment authentique ou bien une occasion parfaite de fuir. Elle se mariera et le suivra au Maroc, mais la culture de terres arides n’est pas aussi magique qu’elle le rêvait. Dans les années 40-50, alors que la tension entre les Français et les Marocains augmentent, le mariage mixte cherche sa place, les traditions de chacun entrent en conflit, mais le couple est amoureux et réussi à surmonter ces différences. Leurs enfants se questionnent aussi sur leur identité, pendant que la violence se rapproche d’eux, que le pays s’embrase.
Le récit aurait été inspiré par la grand-mère de l’auteure. Elle raconte très ben la tension identitaire du couple et de ses enfants. Ceci me rappelle aussi ce thème dans le Sermon sur la chute de Rome, mais ici c’est englobé dans l’évolution sociale de ces décennies. L’auteure a aussi l’excellente idée de développer d’autres personnages, par exemple le frère d’Amine, qui rejoint les forces clandestine, Draghan, un Hongrois qui a fuit la répression de l’Est, la sœur d’Amine, trop belle pour son bien… Un récit très intéressant avec des personnages forts.
4/5
RR
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3270
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Re: Leila SLIMANI (Maroc/France)
LE PAYS DES AUTRES
La guerre, la guerre, la guerre
Leila Slimani
Folio - 2021 - 408 pages
Ce roman s’inspire de l’histoire de ses grands-parents et couvre les années 1946 -1956;
Mathilde, une jeune alsacienne, rencontre durant la deuxième guerre mondiale, Amine, un jeune et beau spahi marocain, venu dans « Le pays des autres « libérer la France aux côtés des français. Ils tombent amoureux, se marient et partent vivre du côté de Méknès, ville de garnison et de colons, sur une exploitation agricole acquise par le père d’Amine et auquel celui-ci a promis de faire fructifier cette terre. Arrivée sur place, le rêve de Mathilde s’effondre. Elle vient vivre dans « Le pays des autres », le Maroc sous protectorat français. Les Marocains qui ont combattu pour la France déchantent. Ils sont méprisés, humiliés par les colons. Mathilde subit le mépris de s’être mariée à un indigène. Un couple mixte, une femme blanche mariée à un maghrébin était choquant. Mathilde est seule, ses conditions de vie sont précaires. Leila Slimani montre que tout le peuple marocain est marqué par la ségrégation. En même temps, le pays commence à connaître les premiers actes de violence qui vont accompagner la décolonisation.
Sur un fond de contexte politique tendu, on assiste au désespoir de ce couple qui peine à communiquer, à comprendre le choc culturel auquel ils sont confrontés. Ils ne sont reliés que par la passion sensuelle qu’ils partagent: pendant des jours, ils ne se disent pas un mot, mais font l’amour en tous lieux, dans tous les coins.
« Le pays des autres », c’est aussi le pays des hommes dans lequel les femmes n’ont pas leur place, tradition que Mathilde a du mal à accepter.
Dans cette situation grandissent leurs enfants Aïcha et Selim, des enfants métis. Leila Slimani a mis en tête de son livre une citation d'Edouard Glissant: "La damnation de ce mot: métissage, inscrivons-la en énorme sur la page".
C'est aussi une longue interrogation sur ce qui fait l'identité, ce qui fait son individualité, sa singularité. Cette singularité concerne aussi les greffes auxquelles procèdent Amine et qui donne des fruits immangeables...
Le style est fluide, simple, facile à lire. Les personnages secondaires sont attachants et l’auteure les regarde sans jugement. J’ai particulièrement aimé la personne du gynécologue, le docteur Dragan.
Le roman se déroule alors que le Maroc s’engage sur la voie de la décolonisation. et commence à connaître les premiers drames qui vont l’accompagner. Même si la violence est présente à chaque page, le lecteur ressent cependant bienveillance et douceur. Je prends pour exemple, le comportement d’Amine lorsqu’il veut faire plaisir à sa femme et lui offrir un arbre pour Noël.
Un livre agréable à lire et attachant.
Note: 4,5 / 5
La guerre, la guerre, la guerre
Leila Slimani
Folio - 2021 - 408 pages
Ce roman s’inspire de l’histoire de ses grands-parents et couvre les années 1946 -1956;
Mathilde, une jeune alsacienne, rencontre durant la deuxième guerre mondiale, Amine, un jeune et beau spahi marocain, venu dans « Le pays des autres « libérer la France aux côtés des français. Ils tombent amoureux, se marient et partent vivre du côté de Méknès, ville de garnison et de colons, sur une exploitation agricole acquise par le père d’Amine et auquel celui-ci a promis de faire fructifier cette terre. Arrivée sur place, le rêve de Mathilde s’effondre. Elle vient vivre dans « Le pays des autres », le Maroc sous protectorat français. Les Marocains qui ont combattu pour la France déchantent. Ils sont méprisés, humiliés par les colons. Mathilde subit le mépris de s’être mariée à un indigène. Un couple mixte, une femme blanche mariée à un maghrébin était choquant. Mathilde est seule, ses conditions de vie sont précaires. Leila Slimani montre que tout le peuple marocain est marqué par la ségrégation. En même temps, le pays commence à connaître les premiers actes de violence qui vont accompagner la décolonisation.
Sur un fond de contexte politique tendu, on assiste au désespoir de ce couple qui peine à communiquer, à comprendre le choc culturel auquel ils sont confrontés. Ils ne sont reliés que par la passion sensuelle qu’ils partagent: pendant des jours, ils ne se disent pas un mot, mais font l’amour en tous lieux, dans tous les coins.
« Le pays des autres », c’est aussi le pays des hommes dans lequel les femmes n’ont pas leur place, tradition que Mathilde a du mal à accepter.
Dans cette situation grandissent leurs enfants Aïcha et Selim, des enfants métis. Leila Slimani a mis en tête de son livre une citation d'Edouard Glissant: "La damnation de ce mot: métissage, inscrivons-la en énorme sur la page".
C'est aussi une longue interrogation sur ce qui fait l'identité, ce qui fait son individualité, sa singularité. Cette singularité concerne aussi les greffes auxquelles procèdent Amine et qui donne des fruits immangeables...
Le style est fluide, simple, facile à lire. Les personnages secondaires sont attachants et l’auteure les regarde sans jugement. J’ai particulièrement aimé la personne du gynécologue, le docteur Dragan.
Le roman se déroule alors que le Maroc s’engage sur la voie de la décolonisation. et commence à connaître les premiers drames qui vont l’accompagner. Même si la violence est présente à chaque page, le lecteur ressent cependant bienveillance et douceur. Je prends pour exemple, le comportement d’Amine lorsqu’il veut faire plaisir à sa femme et lui offrir un arbre pour Noël.
Un livre agréable à lire et attachant.
Note: 4,5 / 5
_________________
Lectures en cours:
Prochaine lecture:
Avis en attente:
Awara- Nombre de messages : 7157
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Location : PARIS
Date d'inscription : 03/01/2011
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