Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
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Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
Awara Mar 5 Mar 2019 - 22:56
PRIERE POUR CELLES QUI FURENT VOLEES
Jennifer CLEMENT
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) per Patricia Reznikov
J’AI LU - 2016 - 315 pages
Certains romans nous en apprennent plus sur un pays que les informations diffusées par les médias. C’est le cas de ce livre publié par Jennifer Clément. Cette dernière se fait la voix des femmes mexicaines qui vivent dans la jungle du Guerrero. C’est dans cet état que se trouve la ville d’Acapulco, célèbre pour ses plages qui font rêver le lecteur européen.
Ladydi, la narratrice a 14 ans. Elle est née dans la jungle qui couvre les montagnes du Guerrero. Dans ce lieu, c’est un malheur d’être une femme. Quand une fille nait, on dit que d’emblée que c’est un garçon, on l’habille en garçon et plus tard on la maquille pour l’enlaidir et éviter qu’elle tombe entre les griffes des narco-trafiquants qui volent les filles pour en faire des esclaves sexuelles. Les mères creusent des trous dans les arrières-cours pour qu’elles s’y cachent dès que le bruit des 4X4 noirs aux vitres teintées qui amènent les caïds de la drogue se fait entendre. C’est ainsi que Ladydi voit disparaître Paula, sa meilleure amie, Ruth, la jeune coiffeuse.
Ladydi et ses amies rêvent d’un avenir meilleur que celui que leur promet cette vie dans la jungle émaillée de champs de pavots (sur le plan mondial, Guerrero est le principal producteur mondial de pavot avec l’Afghanistan ), régulièrement recherchés par des hélicoptères du gouvernement qui doivent les arroser de Paraquat, herbicide hautement toxique qui atteint les poumons, les reins et le système nerveux. Comme les paysans qui gardent les plantations tirent sur les hélicoptères, ces derniers lâchent les produits desherbants à côté des champs, et ce sont les habitants qui sont brûlés par ces produits hautement toxiques.
Dans ces villages, les femmes vivent seules. Les hommes sont partis travailler à Acapulco ou aux Etats-Unis, pour nourrir leur famille. Peu à peu, ils cessent d’envoyer de l’argent et de donner des nouvelles. Et la rumeur parle d’une seconde famille…
Ladydi partira pour être nounou dans une famille riche qui se révélera être celle d’un mafieux. Elle sera accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, mise en prison et sauvée par sa mère et sa demi-soeur. La sérénité est rarement au rendez-vous.
Cependant, dans cet univers accablant, les femmes savent relever la tête. Elles sont solidaires, même si elles se jalousent et se déchirent. Elles sont débrouillardes face à l’adversité. La réalité de ces régions pauvres du Mexique est mal connue.
L’écriture est simple, fluide, parfois teintée d’humour. On peut regretter la distance que semble mettre l’auteur avec son sujet, alors que c’est Ladydi, la narratrice, qui est prise dans l’engrenage de la violence. Cela neutralise la force d’un récit d’une réalité cruelle et douloureuse.
Toutefois je trouve que ce roman est une belle dénonciation des violences subies par les femmes dans certaines parties du monde.
Note: 4,5/5
Jennifer CLEMENT
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) per Patricia Reznikov
J’AI LU - 2016 - 315 pages
Certains romans nous en apprennent plus sur un pays que les informations diffusées par les médias. C’est le cas de ce livre publié par Jennifer Clément. Cette dernière se fait la voix des femmes mexicaines qui vivent dans la jungle du Guerrero. C’est dans cet état que se trouve la ville d’Acapulco, célèbre pour ses plages qui font rêver le lecteur européen.
Ladydi, la narratrice a 14 ans. Elle est née dans la jungle qui couvre les montagnes du Guerrero. Dans ce lieu, c’est un malheur d’être une femme. Quand une fille nait, on dit que d’emblée que c’est un garçon, on l’habille en garçon et plus tard on la maquille pour l’enlaidir et éviter qu’elle tombe entre les griffes des narco-trafiquants qui volent les filles pour en faire des esclaves sexuelles. Les mères creusent des trous dans les arrières-cours pour qu’elles s’y cachent dès que le bruit des 4X4 noirs aux vitres teintées qui amènent les caïds de la drogue se fait entendre. C’est ainsi que Ladydi voit disparaître Paula, sa meilleure amie, Ruth, la jeune coiffeuse.
Ladydi et ses amies rêvent d’un avenir meilleur que celui que leur promet cette vie dans la jungle émaillée de champs de pavots (sur le plan mondial, Guerrero est le principal producteur mondial de pavot avec l’Afghanistan ), régulièrement recherchés par des hélicoptères du gouvernement qui doivent les arroser de Paraquat, herbicide hautement toxique qui atteint les poumons, les reins et le système nerveux. Comme les paysans qui gardent les plantations tirent sur les hélicoptères, ces derniers lâchent les produits desherbants à côté des champs, et ce sont les habitants qui sont brûlés par ces produits hautement toxiques.
Dans ces villages, les femmes vivent seules. Les hommes sont partis travailler à Acapulco ou aux Etats-Unis, pour nourrir leur famille. Peu à peu, ils cessent d’envoyer de l’argent et de donner des nouvelles. Et la rumeur parle d’une seconde famille…
Ladydi partira pour être nounou dans une famille riche qui se révélera être celle d’un mafieux. Elle sera accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, mise en prison et sauvée par sa mère et sa demi-soeur. La sérénité est rarement au rendez-vous.
Cependant, dans cet univers accablant, les femmes savent relever la tête. Elles sont solidaires, même si elles se jalousent et se déchirent. Elles sont débrouillardes face à l’adversité. La réalité de ces régions pauvres du Mexique est mal connue.
L’écriture est simple, fluide, parfois teintée d’humour. On peut regretter la distance que semble mettre l’auteur avec son sujet, alors que c’est Ladydi, la narratrice, qui est prise dans l’engrenage de la violence. Cela neutralise la force d’un récit d’une réalité cruelle et douloureuse.
Toutefois je trouve que ce roman est une belle dénonciation des violences subies par les femmes dans certaines parties du monde.
Note: 4,5/5
Awara- Nombre de messages : 7149
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Re: Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
lalyre Sam 30 Mar 2019 - 16:53
Clement Jennifer
Prières pour celles qui furent volées
Editions J’ai lu avril 2016
ISBN 978 2 290 13041 4
316 pages
Quatrième de couverture
Ladydi, quatorze ans, est née dans un monde où il ne fait pas bon être une fille. Dans les montagnes du Guerrero au Mexique, les barons de la drogue règnent sans partage. Les mères doivent déguiser leurs filles en garçons ou les enlaidir pour leur éviter de tomber dans les griffes des cartels qui les "volent". Pourtant, Ladydi et ses amies rêvent à un avenir plein de promesses, qui ne serait pas uniquement affaire de survie. Portrait saisissant de femmes sur fond de guerre perdue d'avance, Prières pour celles qui furent volées est une histoire inoubliable d'amitié, de famille et de courage.
Mon avis
La quatrième de couverture fait bien ressentir la triste réalité de la vie des habitants dans une région du Mexique ou la plupart sont des femmes dont les maris sont partis pour trouver du travail. J’ai été subjuguée par l’amitié très forte qui existe entre Ladydi et ses copines, des jeunes filles dont l’innocence est abîmée par la violence des barons de la drogue semant la terreur, ceux-ci les enlèvent pour satisfaire leurs besoins ou les prostituant, Paula, l’une d’entre elles fut volée, elle réussi à se s’enfuir, rentre chez sa mère, plus jamais elle ne sera comme avant. Un roman magnifique et puissant mettant en lumière, un quotidien violent, l’histoire émouvante et poignante de Ladydi emprisonnée pour un crime dont elle est innocente, la vie de ces jeunes femmes en prison, la drogue, la tequila, la mort anodine, les narco-trafiquants colonisant les montagnes pour la culture des pavots tout cela dans un environnement infesté de serpents, de scorpions et de fourmis en un bon roman ou est décrite une société ou la mort anodine et la violence journalière sont devenus banales, cependant il nous apporte une note de fraîcheur par l’amitié, la fidélité et l’entraide féminine, chose étonnante dans un pareil milieu. Une fiction étonnante et lourde, racontée avec un tel réalisme pour évoquer la condition déplorable des femmes que ce soit au Mexique ou dans d’autres pays. Ce roman et bien d’autres sur ce sujet pourraient peut-être apporter un peu d’espoir pour toutes ces femmes nullement reconnues comme telles…4,5/5
Prières pour celles qui furent volées
Editions J’ai lu avril 2016
ISBN 978 2 290 13041 4
316 pages
Quatrième de couverture
Ladydi, quatorze ans, est née dans un monde où il ne fait pas bon être une fille. Dans les montagnes du Guerrero au Mexique, les barons de la drogue règnent sans partage. Les mères doivent déguiser leurs filles en garçons ou les enlaidir pour leur éviter de tomber dans les griffes des cartels qui les "volent". Pourtant, Ladydi et ses amies rêvent à un avenir plein de promesses, qui ne serait pas uniquement affaire de survie. Portrait saisissant de femmes sur fond de guerre perdue d'avance, Prières pour celles qui furent volées est une histoire inoubliable d'amitié, de famille et de courage.
Mon avis
La quatrième de couverture fait bien ressentir la triste réalité de la vie des habitants dans une région du Mexique ou la plupart sont des femmes dont les maris sont partis pour trouver du travail. J’ai été subjuguée par l’amitié très forte qui existe entre Ladydi et ses copines, des jeunes filles dont l’innocence est abîmée par la violence des barons de la drogue semant la terreur, ceux-ci les enlèvent pour satisfaire leurs besoins ou les prostituant, Paula, l’une d’entre elles fut volée, elle réussi à se s’enfuir, rentre chez sa mère, plus jamais elle ne sera comme avant. Un roman magnifique et puissant mettant en lumière, un quotidien violent, l’histoire émouvante et poignante de Ladydi emprisonnée pour un crime dont elle est innocente, la vie de ces jeunes femmes en prison, la drogue, la tequila, la mort anodine, les narco-trafiquants colonisant les montagnes pour la culture des pavots tout cela dans un environnement infesté de serpents, de scorpions et de fourmis en un bon roman ou est décrite une société ou la mort anodine et la violence journalière sont devenus banales, cependant il nous apporte une note de fraîcheur par l’amitié, la fidélité et l’entraide féminine, chose étonnante dans un pareil milieu. Une fiction étonnante et lourde, racontée avec un tel réalisme pour évoquer la condition déplorable des femmes que ce soit au Mexique ou dans d’autres pays. Ce roman et bien d’autres sur ce sujet pourraient peut-être apporter un peu d’espoir pour toutes ces femmes nullement reconnues comme telles…4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5804
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Re: Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
petitemartine Mer 17 Avr 2019 - 10:16
Prières pour celles qui furent volées
Je ne referai pas de résumé de l'histoire, il a été très bien fait par Awara et Lalyre.
Mon avis :
J'ai été intéressée par cette histoire, je savais que la condition de la femme était terrible dans beaucoup d'endroits du monde et j'ai découvert dans ce livre le sort de ces pauvres filles nées justement filles dont les mères sont condamnées à les déguiser en garçons afin de ne pas être volées par les gangs et cartels de la drogue.
Histoire dont très instructive où l'auteur dénonce les faits par le biais de la narratrice qui est donc une jeune fille Ladybug qui raconte son histoire avec beaucoup de détachement, de fraicheur, de simplicité, un peu d'humour et du haut de l'innocence de ses 14 ans ( âge à vérifier ).
Il s'agit d'une histoire d'amitié entre les différentes filles du village et Labybug nous conte l'histoire de ses amies, leur quotidien,leur courage, leur disparition, leur réapparition...
Ce qui m'a gênée dans ce roman c'est justement ce ton un peu trop léger je trouve pour des faits si difficiles. Après, c'est aussi une façon d'écrire et de dénoncer les faits sans en faire de trop, sans trop d'empathie ou de larmes.
Le roman est assez court et je n'ai pas eu assez de temps pour ressentir quelque chose pour les personnages qui défilent trop rapidement. J'aurais aimé en savoir plus sur Ladybug et ses amies.
Je m'aperçois que finalement à chaque fois que le/la narrateur est un enfant, ça ne m'émeut pas tellement
Contente de l'avoir lu, j'ai bien aimé mais sans plus.... il manque un petit quelque chose
Note : 3,5 /5
Je ne referai pas de résumé de l'histoire, il a été très bien fait par Awara et Lalyre.
Mon avis :
J'ai été intéressée par cette histoire, je savais que la condition de la femme était terrible dans beaucoup d'endroits du monde et j'ai découvert dans ce livre le sort de ces pauvres filles nées justement filles dont les mères sont condamnées à les déguiser en garçons afin de ne pas être volées par les gangs et cartels de la drogue.
Histoire dont très instructive où l'auteur dénonce les faits par le biais de la narratrice qui est donc une jeune fille Ladybug qui raconte son histoire avec beaucoup de détachement, de fraicheur, de simplicité, un peu d'humour et du haut de l'innocence de ses 14 ans ( âge à vérifier ).
Il s'agit d'une histoire d'amitié entre les différentes filles du village et Labybug nous conte l'histoire de ses amies, leur quotidien,leur courage, leur disparition, leur réapparition...
Ce qui m'a gênée dans ce roman c'est justement ce ton un peu trop léger je trouve pour des faits si difficiles. Après, c'est aussi une façon d'écrire et de dénoncer les faits sans en faire de trop, sans trop d'empathie ou de larmes.
Le roman est assez court et je n'ai pas eu assez de temps pour ressentir quelque chose pour les personnages qui défilent trop rapidement. J'aurais aimé en savoir plus sur Ladybug et ses amies.
Je m'aperçois que finalement à chaque fois que le/la narrateur est un enfant, ça ne m'émeut pas tellement
Contente de l'avoir lu, j'ai bien aimé mais sans plus.... il manque un petit quelque chose
Note : 3,5 /5
petitemartine- Admin
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Re: Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
Shan_Ze Mar 23 Avr 2019 - 8:00
Prière pour celles qui furent volées de Jennifer Clement
Ladydi a quatorze ans, elle vit avec sa mère dans les montagnes du Guerrero, au Mexique. Ici, il est dur de vivre, survivre quand on est une fille. Il vaut mieux se grimer pour cacher la beauté, se terrer dans des trous quand les voitures viennent chercher ces toutes jeunes filles, sinon on risque de ne plus revoir. Ladydi raconte son enfance par brides, les moments en famille, d'autres avec ses amies... Par petites touches, le lecteur arrive à se faire une idée de la vie de fille dans cet endroit qui ne ressemble à aucun autre par l'horreur et l'abandon qu'il en ressort.
Le ton adopté par la narratrice, Ladydi, semble étonnamment neutre face à ces moments fragiles avec ses amies, est-ce qu'après tant d'horreurs, on devient insensible ? J'ai été gênée par les souvenirs racontés pêle-mêle, de l'enfance en revenant vers son adolescence sans ordre précis. On perd un peu le fil de cette vie, on en retient qu'elle n'est pas facile, le danger est omniprésent. J'ai aussi du mal à imaginer les habitants de ce petit village, j'ai eu l'impression qu'ils étaient que peu nombreux, seuls sont mis en avant ceux qui prennent part à l'histoire. L'ensemble fait un effet un peu théâtre. Les personnages sont décrites de manière forte, surtout pour la mère de Ladydi, ivrogne et cleptomane assumée.
La seconde partie du roman est plus linéaire mais tout aussi incroyable, les cartels de drogue sont présents partout au Mexique et d'innocents, surtout les femmes, se retrouvent victimes. Malgré quelques défauts, j'ai apprécié ce roman. Un récit révoltant mais des femmes fortes qui donnent l'espoir d'un meilleur avenir.
Le ton adopté par la narratrice, Ladydi, semble étonnamment neutre face à ces moments fragiles avec ses amies, est-ce qu'après tant d'horreurs, on devient insensible ? J'ai été gênée par les souvenirs racontés pêle-mêle, de l'enfance en revenant vers son adolescence sans ordre précis. On perd un peu le fil de cette vie, on en retient qu'elle n'est pas facile, le danger est omniprésent. J'ai aussi du mal à imaginer les habitants de ce petit village, j'ai eu l'impression qu'ils étaient que peu nombreux, seuls sont mis en avant ceux qui prennent part à l'histoire. L'ensemble fait un effet un peu théâtre. Les personnages sont décrites de manière forte, surtout pour la mère de Ladydi, ivrogne et cleptomane assumée.
La seconde partie du roman est plus linéaire mais tout aussi incroyable, les cartels de drogue sont présents partout au Mexique et d'innocents, surtout les femmes, se retrouvent victimes. Malgré quelques défauts, j'ai apprécié ce roman. Un récit révoltant mais des femmes fortes qui donnent l'espoir d'un meilleur avenir.
Note : 4/5
Shan_Ze- Admin
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Re: Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
Pistoufle Mer 24 Avr 2019 - 6:08
Prières pour celles qui furent volées
Mon avis : j'ai adoré le thème. Je n'avais jamais rien lu de tel jusqu'à présent, et j'ai apprécié côtoyer ces femmes, jeunes et moins jeunes, laissées pour compte par leurs hommes et par la société toute entière, forcées de (sur)vivre dans un environnement aussi hostile et dangereux. On sent la chaleur, celle qui poisse et vous assomme. On sent aussi le danger, animal, omniprésent. L'écriture nous entraîne, nous happe, nous asphyxie, et on tourne les pages, en apnée pour connaître la suite.
Pourtant, je n'ai pas aimé. Il m'a semblé déceler quelques incohérences dans le récit qui m'ont perturbée. De plus, cette écriture, bien qu'efficace, m'a lassée. Je n'ai pas réussi à "saisir" les personnages, à m'attacher à leur histoire. J'ai eu l'impression de lire une succession d’événements, avec les mêmes personnages, mais sans plus.
Je suis contente d'avoir découvert ce thème, mais ne relirai pas cet auteur.
Ma note : 2/5
Mon avis : j'ai adoré le thème. Je n'avais jamais rien lu de tel jusqu'à présent, et j'ai apprécié côtoyer ces femmes, jeunes et moins jeunes, laissées pour compte par leurs hommes et par la société toute entière, forcées de (sur)vivre dans un environnement aussi hostile et dangereux. On sent la chaleur, celle qui poisse et vous assomme. On sent aussi le danger, animal, omniprésent. L'écriture nous entraîne, nous happe, nous asphyxie, et on tourne les pages, en apnée pour connaître la suite.
Pourtant, je n'ai pas aimé. Il m'a semblé déceler quelques incohérences dans le récit qui m'ont perturbée. De plus, cette écriture, bien qu'efficace, m'a lassée. Je n'ai pas réussi à "saisir" les personnages, à m'attacher à leur histoire. J'ai eu l'impression de lire une succession d’événements, avec les mêmes personnages, mais sans plus.
Je suis contente d'avoir découvert ce thème, mais ne relirai pas cet auteur.
Ma note : 2/5
Pistoufle- Nombre de messages : 1490
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Re: Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
géromino Jeu 2 Mai 2019 - 17:58
"Prières pour celles qui furent volées" J'ai lu 2016 316 pages
Mes très chères collègues ayant parfaitement bien résumé le livre, je ne m'attarde pas.
En abordant les premières pages, j'imaginais une plongée dans l'horreur absolue. On n'en est pas loin. C'est réellement un enfer que vivent ces populations, surtout les femmes et les jeunes filles qui sont à la merci des trafiquants de drogues. Complètement délaissées qu'elles sont par les hommes, partis chercher du travail aux USA, et oubliées par les autorités qui sont impuissantes à maintenir l'ordre face au pouvoir illimité des trafiquants, ce sont elles les victimes. Sans aucunes défenses, sinon celle de s'enlaidir pour éviter de se faire remarquer, ou de se terrer au fond d'un trou à l'approche d'un 4X4 suspect, elles subissent la loi du plus fort... ou du plus riche.
C'est aussi ce que tend à dénoncer le livre. Car le fond du problème est bien là. Quand on parcourt les pages, on se rend compte que les autorités policières ferment tellement les yeux... qu'il n'y a plus d'autorité policière, gouvernementale ou je ne sais quoi. Il y a la loi du plus riche, point. Et corruption à tous les étages. L'image de cet hélicoptère censé épandre sa pulvérisation d'herbicide sur les champs de pavot illégaux, et qui la largue sur les villages de paysans...? ...Mais c'est là que mon coeur a eu un raté!! Ces pauvres gens sont intoxiqués, sont victimes de brûlures, d'allergies, voire meurent, et cela dans la plus grande indifférence générale. C'est la banalité du quotidien.
Les épisodes en milieu carcéral m'ont paru de deux ordres. Très bien faits en ce qui concerne les rapports entre détenues, l'entraide, etc... Je suis un peu sceptique quant à autant de liberté au sein de la prison. Et j'imaginais plus de violence entre les murs; les filles qui atterrissent ici ne sont certainement pas des tendres. On a cette impression que si Ladydi parvenait à rester en prison, elle aurait beaucoup plus de chance de mener une vie meilleure (moins risquée, disons) que dehors.
On peut reprocher la platitude de la narration, aussi une écriture parfois un peu décousue... On peut. Mais j'ai trouvé que l'intérêt du sujet dépassait ces petites imperfections et que la dénonciation de faits aussi abjects primaient sur la qualité d'écriture.
Note: 4/5
Mes très chères collègues
ayant parfaitement bien résumé le livre, je ne m'attarde pas.En abordant les premières pages, j'imaginais une plongée dans l'horreur absolue. On n'en est pas loin. C'est réellement un enfer que vivent ces populations, surtout les femmes et les jeunes filles qui sont à la merci des trafiquants de drogues. Complètement délaissées qu'elles sont par les hommes, partis chercher du travail aux USA, et oubliées par les autorités qui sont impuissantes à maintenir l'ordre face au pouvoir illimité des trafiquants, ce sont elles les victimes. Sans aucunes défenses, sinon celle de s'enlaidir pour éviter de se faire remarquer, ou de se terrer au fond d'un trou à l'approche d'un 4X4 suspect, elles subissent la loi du plus fort... ou du plus riche.
C'est aussi ce que tend à dénoncer le livre. Car le fond du problème est bien là. Quand on parcourt les pages, on se rend compte que les autorités policières ferment tellement les yeux... qu'il n'y a plus d'autorité policière, gouvernementale ou je ne sais quoi. Il y a la loi du plus riche, point. Et corruption à tous les étages. L'image de cet hélicoptère censé épandre sa pulvérisation d'herbicide sur les champs de pavot illégaux, et qui la largue sur les villages de paysans...? ...Mais c'est là que mon coeur a eu un raté!! Ces pauvres gens sont intoxiqués, sont victimes de brûlures, d'allergies, voire meurent, et cela dans la plus grande indifférence générale. C'est la banalité du quotidien.
Les épisodes en milieu carcéral m'ont paru de deux ordres. Très bien faits en ce qui concerne les rapports entre détenues, l'entraide, etc... Je suis un peu sceptique quant à autant de liberté au sein de la prison. Et j'imaginais plus de violence entre les murs; les filles qui atterrissent ici ne sont certainement pas des tendres. On a cette impression que si Ladydi parvenait à rester en prison, elle aurait beaucoup plus de chance de mener une vie meilleure (moins risquée, disons) que dehors.
On peut reprocher la platitude de la narration, aussi une écriture parfois un peu décousue... On peut. Mais j'ai trouvé que l'intérêt du sujet dépassait ces petites imperfections et que la dénonciation de faits aussi abjects primaient sur la qualité d'écriture.
Note: 4/5
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géromino- Nombre de messages : 5630
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Re: Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
Awara Jeu 2 Mai 2019 - 20:29
Geromino, l'histoire de ces pesticides répandus sur les populations ne se passent hélas pas qu'au Mexique... et c'est un sujet trop peu relaté.
Awara- Nombre de messages : 7149
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Re: Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
géromino Ven 3 Mai 2019 - 7:57
Awara, certainement l'épandage de pesticide, d'herbicide, d'engrais, etc... par avion ou hélicoptère a lieu dans bien des endroits où la culture intensive "nécessite", hélas, de pareilles pratiques, dans les grandes plaines de culture au Brésil, en Argentine, mais aussi en France et de toute façon un peu partout dans le monde. Les agro-biznessmen ont autre chose à penser qu'aux populations qui se trouvent sous leurs nuages de produits toxiques.
Mais ce qui m'a fait bondir c'est ça: dans ce coin perdu du Mexique, un champ de pavot illégal est destiné à être détruit par arrosage de Paraquat (puissant herbicide); les missions sont confiées aux militaires (ils ont des hélicos).
Sauf que les pilotes (page 64) "sont payés par les trafiquants pour ne pas arroser les pavots avec leur fichu Paraquat, alors ils le balancent n'importe où sur la montagne et ça tombe sur nous"... "Ma mère disait que c'était pour cela qu'elle n'arrêtait pas de tousser. _Mon corps disait-elle, était devenu le foutu champ de pavot de l'armée." Ces gens sont brûlés à rien de moins que de l'ammoniaque... et par l'armée mexicaine en plus!
J'ai trouvé un article de l'Obs sur les épandages anti-drogue au Mexique ICI .
Mais ce qui m'a fait bondir c'est ça: dans ce coin perdu du Mexique, un champ de pavot illégal est destiné à être détruit par arrosage de Paraquat (puissant herbicide); les missions sont confiées aux militaires (ils ont des hélicos).
Sauf que les pilotes (page 64) "sont payés par les trafiquants pour ne pas arroser les pavots avec leur fichu Paraquat, alors ils le balancent n'importe où sur la montagne et ça tombe sur nous"... "Ma mère disait que c'était pour cela qu'elle n'arrêtait pas de tousser. _Mon corps disait-elle, était devenu le foutu champ de pavot de l'armée." Ces gens sont brûlés à rien de moins que de l'ammoniaque... et par l'armée mexicaine en plus!
J'ai trouvé un article de l'Obs sur les épandages anti-drogue au Mexique ICI .
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géromino- Nombre de messages : 5630
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Re: Jennifer CLEMENT (Etats-Unis)
Awara Ven 3 Mai 2019 - 8:16
Très intéressant cet article. Merci Geromino.
Awara- Nombre de messages : 7149
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