Alexandra DAVID-NEEL (France)

De : Chantal5500 (Message d'origine) Envoyé : 08/02/2005 22:37

L'auteur :
Alexandra David-Néel est née à Paris en 1968. Elle étudie à la Sorbonne et à l'institut des langues orientales. Pendant quelques années, elle est même chanteuse d'opéra. Femme de caractère et refusant le conformisme, elle décide de rompre avec les conventions et de transformer son rêve en réalité, partir à la découverte de l'ailleurs, avec une attirance toute particulière pour l'Asie Centrale et surtout le Tibet.
Elle sillonnera l'Inde, le Sikkim, le Tibet, et plus tard le Japon, la Corée et la Chine, ses différents périples s'étaleront pendant une trentaine d'années. Dans ce contexte du début des années vingt, une époque où même un homme n'aurait pas osé une telle aventure, elle entame une randonnée pédestre de 2000 kms à travers le Tibet. Elle sera la première femme européenne à entrer dans Lhassa en février 1924, la cité interdite, lieu de résidence du dalaï-lama. Elle sy initiera aux pratiques du bouddhisme tibétain et sera même consacrée lama.
Elle séjournera une douzaine d'années au Tibet. Ce n'est qu'à l'âge de 78 ans qu'elle cessera de voyager et prendra sa "retraite" dans sa maison de Digne. Le reste de sa vie sera consacrée à l'étude et à l'écriture.
En 1969, elle meurt à l'âge de 101 ans, elle aura eu une vie extraordinaire dédiée à la rencontre, à l'exploration, au besoin de voir, de savoir mais aussi de témoigner.

Alexandra DAVID-NEEL - VOYAGE D'UNE PARISIENNE A LHASSA
Pocket - 376 p

Le Tibet ou "Pays des neiges", est interdit à tout étranger (les "yeux blancs", en opposition aux yeux noirs des tibétains). Après plusieurs tentatives soldées par des échecs, Alexandra, 55 ans, déguisée en mendiante tibétaine (cheveux teints, visage noirci, haillons...) et accompagnée de son fils adoptif le lama Yongden (dont elle se fait passer pour la vieille mère), réussit à y entrer en passant par la Chine. Tous deux vont alors parcourir plus de 2000 kms à pied, franchissant des cols élevés sous des tempêtes de neige, évitant les brigands, marchant le plus souvent de nuit pour éviter les rencontres risquant de les démasquer et de provoquer leur reconduite à la frontière. Les marches continuelles, le froid intense, le manque de nourriture, le manque de repos abrités, les mauvaises rencontres, ne l'empêchent pas d'apprécier au plus haut point, les paysages immenses, purs et éclatants qui lui apportent joie profonde et sérénité. Ce sont plusieurs mois de pérégrinations qui sont racontés dans ce livre, se terminant par l'arrivée à Lhassa où elle séjournera deux mois au moment des fêtes et réjouissances du Nouvel An.

Bien difficile à résumer, j'ai l'impression de laisser trop de choses essentielles de côté. Mais quelle femme ! Une volonté, une ténacité immense, autant physique que morale ; une intelligence et une culture étonnantes, un regard sur le monde ouvert, curieux, lucide, affûté ; une écriture belle, précise, explicite. Alexandra nous livre ici, un très grand témoignage sur le Tibet du début du siècle dernier avant l'invasion chinoise, mais aussi sur le bouddhisme de ce pays, si plein de superstitions et de magie et où les lamas règnent tels des rois sur un peuple moyen-âgeux.

Je ne puis qu'être une grande admiratrice. 4,5/5

Citation : "Drôle et inconcevable idée qu'ont les gens de s'attacher à un endroit, comme les huitres à leur banc, quand il y a tant à voir de par le vaste monde et tant d'horizons à savourer."


De : Felindra2775 Envoyé : 02/04/2005 10:28
"Voyage d'une Parisienne à Lhassa" de Alexandra David Néel

Pocket 381 pages

Résumé :

1924. A une époque où personne ne parle de "raid", et encore moins quand il s'agit d'une femme, A. David-Néel réussit l'exploit d'entrer dans Lhassa, capitale interdite du Tibet ! Récit d'une aventure exceptionnelle, par l'auteur de "le Lama aux cinq sagesses", entre autres.

Mon avis :

Je suis comme Chantal. Très difficile à résumer, et encore plus difficile de faire une critique. Je salue le grand courage et la ténacité de cette femme. Elle a bravé tous les dangers afin de réaliser son rêve. On ne peut que l'admirer.

Ce récit est bien écrit, tenant en haleine le lecteur, facile à lire.

4/5

felindra


De : symphonium Envoyé : 26/03/2008 00:16

Journal d'une parisienne à Lhassa - Alexandra David-Néel

Âgée de 55 ans, Alexandra décide d'entreprendre un voyage qui la conduira de la Chine à Lhassa, la capitale Tibétaine. Pendant huit mois, elle traverse des régions inexplorées et interdites aux philings (étrangers). En compagnie de son fils Yongden, un lama (moine tibétain), elle cache sa véritable identité sous des haillons et voyage à pied, avec un bagage minimal. Le voyage est parfois long et pénible car ils doivent combattre divers obstacles autant naturels qu'humains.

Le récit est intéressant et est assez long pour comprendre les défis du voyage, sans toutefois devenir trop répêtitif. De plus, la spiriritualité tient une place importante dans le récit et donne une dimension différente de ce que l'on présente normalement dans ce type de littérature. Toutefois, j'ai trouvé son périple arride et j'ai eu beaucoup de mal à comprendre les raisons expliquant que quelqu'un se soumette volontairement à de telles conditions miséreuses.

3/5


De : gallomaniac Envoyé : 26/03/2008 11:37
Alexandra David-Néel (née en 1868, pas en 1968) a été dès sa première jeunesse une exploratrice, qui vivait de façon spartane. Elle était déjà Boudhhiste avant de partir. Elle rencontre en France le Dalai Lama avant de partir (sans son époux) pour aller dans le Tibet complètement inconnus, dont l'occident n'a pas encore des cartes. Elle prend comme compagnon Yongden, un jeune Sihk, qu'elle adopte par la suite. Elle fait ce voyage autant comme pèlérine, orientaliste et exploratrice et elle visite beaucoup de monastères. Dans ces pays montagnards dans une période qui ne connait pas encore tellement de moyens de transport, elle doit se comporter comme autochtone et éviter de se faire remarquer. Son livre a fait sensation à l époque. Par la sute il y a eu des contrefaçons d'auteurs qui n'avaient jamais visité Tibet et qui vendait leurs livres en plus grands nombres encore qu'elle. Ils sont démasqués; on a douté de la véracité du livre d'Alexandra, mais à cause de l' importance stratégique du Tibet, il s'y trouvaient des espions anglais qui rapportaient en secret tous ses mouvements et qui par la suite ont prouvé la véracité de son livre.
Plus tard, sa maison à Digne aura une petit coin bouddhiste et deviendra un centre tibetain. La nuit de ses 80 ans, elle fait encore une randonnée pédestre pour dormir à la belle étoile haut dans les Alpes. Quelle vie fabuleuse a eu cette "Lampe de Sagesse".


De: Garanemsa Envoyé: 9-4-2008 19:07
alexandra David neel - une parisienne à lhassa
pour ma part, elle pourrait avoir 5/5
car c'est une réelle biographie et ce que j'aime c'est de lire des biographies de femmes extraordinaires
elle avait 100 ans qu'elle demandait encore de renouveler son passeport
c'est pour moi une femme extraordinaire
j'ai lu tout ce qui a été écrit et celui là en particulier, je dois l'avoir lu plusieurs fois
de plus l'actualité nous porte vers ce pays
c'est mon avis
j'adore cette femme

Je partage ton avis c'est un magnifique roman d'aventure et un remarquable témoignage sur la vie au Tibet avant les grands bouleversements apportés par la Chine.

J'ai lu un ouvrage de A David Neel il y a environ 30 ans je ne me souviens plus du titre..

je ne trouve pas l'autre sujet concernant Alexandra David-Neel... Uo se cache-t-il?????

Awara a écrit:je ne trouve pas l'autre sujet concernant Alexandra David-Neel... Uo se cache-t-il?????

J'ai fusionné les 2 sujets ! 

Shan_Ze a écrit:

Awara a écrit:je ne trouve pas l'autre sujet concernant Alexandra David-Neel... Uo se cache-t-il?????

J'ai fusionné les 2 sujets ! 

Merci Shan_Ze

Merci .

Elle est née Louise Eugénie Alexandrine Marie David le 24 octobre 1868 à St Mandé (région parisienne), et décédée à quasi 101 ans le 8 septembre 1969, à Digne les Bains (Alpes de Haute-Provence). Son père est un instituteur français; sa mère est belge, catholique très pieuse.
Elle se passionne tôt pour les contrées asiatiques. A 20 ans elle se convertit au bouddhisme et étudie le tibétain au collège de France. Son père la pousse vers l'opéra: elle sera cantatrice à Hanoï durant deux années. Puis ce sera Athènes, puis Tunis, où elle rencontre son mari.
     En 1911, elle part en voyage en Inde "pour six mois". Elle ne rentrera que quatorze ans plus tard après avoir parcouru le Japon, la Chine et surtout le Tibet. La région étant interdite à tout étranger, elle se rend clandestinement à Lhassa après un périple de huit mois à travers les montagnes en compagnie de son fils adoptif Yongden. Rentrée en France, elle s'installe à Digne et se consacre à l'écriture de plusieurs récits de voyage, dont Voyage d'une Parisienne à Lhassa. 
      Elle repart en Asie en 1937, mais se trouve au coeur du conflit sino-japonais. Fuyant la guerre, elle erre quelques années en Chine et finit par se réfugier en Inde en 1946.
      Elle rentre à Digne pour des raisons de successions (son mari est mort en 1941) et reprend son travail d'écriture. Elle finira sa vie avec auprès d'elle sa secrétaire particulière, Marie-Madeleine Peyronnet. Elle meurt le 8 septembre 1969.


Inspiré de Jesuismort.com

"Voyage d'une Parisienne à Lhassa"  Pocket 2016   375 pages
           titre complété par: A pied et en mendiant de la Chine à l'Inde à travers le Thibet
                     
                   Depuis 1911, Alexandra David-Néel voyage en Asie. Fascinée par l'Orient et particulièrement par le Tibet, elle décide de se rendre à Lhassa. Mais la région est hermétiquement fermée aux étrangers. Sa petite caravane est stoppée par les soldats. La tentative se solde par un échec. Ravalant son amertume, l'obstinée voyageuse ne s'avoue pas vaincue. Un projet mûrit. Elle se déplacera le plus discrètement possible, déguisée en mendiante, accompagnée de son fils adoptif Yongden, un jeune lama avec qui elle a déjà partagé de nombreux périples. Ils vont partir de Li-kiang (province chinoise du Yunnan) et rentrer clandestinement dans le Tibet interdit en octobre 1924.
                   Les deux compagnons se sont chargés de l'extrême minimum vital afin de ne pas attirer l'attention. Leurs vêtements sont à peine suffisants pour affronter les rigueurs de l'hiver, la tente est une simple toile légère en coton, dont ils se recouvrent au bivouac. Ils marchent souvent de nuit, évitant le plus possible les rencontres à cause des questions insidieuses que ne manquent pas de leur soumettre les pèlerins, villageois ou bergers, toujours très curieux, qu'ils peuvent croiser . 
                    Pendant quatre mois, ils vont cheminer dans les hauts plateaux glacés et désertiques, côtoyant des sommets enneigés ou des forêts profondes, battant la rocaille ou la neige de leur sandales en cuir de yack (non tanné, donc peu résistant) à la merci des températures glaciales ou des mauvaises rencontres (certaines auraient pu mal finir). Les repas sont chiches, bien souvent c'est un simple thé au beurre qui les nourrit pour la journée; il est bu au bivouac sur un maigre feu de bouse de yack séchée. On pourrait croire que l'hospitalité des tibétains envers ces voyageurs démunis aurait été de soi. Mais il ne faut pas toujours compter sur le bon accueil des autochtones pour la nourriture ou le coucher: les gens sont méfiants, avares de tout et parfois si pauvres qu'ils n'ont pas eux-mêmes de quoi se nourrir. De plus, le risque de tomber sur des personnes mal intentionnées est grand; Alexandra et Yongden l'apprennent à leur dépens, le drame ayant été évité de justesse.
                    Après avoir enduré bien des privations et des tourments, c'est la délivrance avec l'arrivée au but, enfin! Et en apothéose, car Lhassa est en liesse, la ville fête le nouvel an tibétain.


                   Je l'ai lu d'une traite! La première chose qui m'a subjugué ce sont les paysages traversés par les deux voyageurs. Les plateaux tibétains sont souvent des étendues immenses, désertes, un monde minéral puissant, avec en toile de fond, des pics enneigés, vertigineux; plus loin, ce sont des gorges profondes où dévalent des torrents impétueux ou en d'autres endroits, des larges vallées coupées par des fleuves qu'il faut traverser sur un câble à peine tendu au-dessus des flots menaçants. Les descriptions de ces panoramas qu'en fait Alexandra David-Néel sont saisissantes et furieusement évocatrices:
                               "Imaginez une immensité couverte de neige, un plateau terminé très loin, à notre gauche, par un mur vertical de glaciers glauques et de pics drapés de blancheur immaculée. A notre droite, une large ondulation de terrain, bordée par deux chaînes basses, montait en pente douce jusqu'à ce qu'elle se nivelât, à la ligne d'horizon, avec les sommets qui l'encadraient. (..) Nulle description ne peut donner une idée d'un tel décor. C'était un de ces spectacles écrasants qui agenouillent les croyants, comme devant le voile cachant la Face suprême."
                  Deuxièmement, j'ai été surpris par le peuple tibétain, qu'Alexandra David-Néel décrit comme vivant dans une saleté repoussante, et pas aussi débonnaire et amical que j'aurais supposé. Le spirituel est omniprésent dans le quotidien et les prophéties tiennent lieu de vérités vraies quand elles sont formulées par un lama. Yongden sera souvent sommé de prédire l'avenir de son quémandeur, de visualiser l'endroit où se trouve une vache égarée, de donner des nouvelles d'une personne vivant à 300 km, etc... Dans l'ensemble, les rencontres bienveillantes et désintéressées sont rares.
                  Troisièmement, le personnage d'Alexandra David-Néel m'a beaucoup impressionné. Elle a cinquante-six ans quand elle se lance dans cette aventure hasardeuse. La forme physique qu'elle détient est étonnante: imaginez l'énergie qu'il faut déployer pour marcher sur de longues distances en hautes altitudes, à des températures glaciales, et qui plus est le ventre vide! Elle est dune ténacité à toute épreuve, d'un acharnement stupéfiant: rien ne l'arrête. Dans le sport aujourd'hui, on parle de mental d'acier; c'est clairement ce qu'elle possède.
                 Merci PetiteMartine de l'avoir pioché dans ma PAL. Ce livre a été un coup de coeur absolu    5/5  

Bravo pour ton avis et merci. Maintenant tu n’as plus qu’à aller visiter sa maison à Digne les Bains .
J’ai eu aussi ma période Alexandra

Par contre, il y a une autre page ouverte à David Neek Alexandra ... il faudrait (une nouvelle fois) fusionner les deux pages. Merci à celle qui se dévouera, je me sens incompétente

Voilà c'est fusionné!
Ta critique donne envie de lire cette auteure. La BD que j'ai lu récemment (comment je ne suis pas devenu moine) en parlait et je l'avais noté.

Merci pour cette relation Geromino. Ce livre m'avait subjugué. Je n'avais pas pensé à aller visiter sa maison, mais c'est une bonne idée, Chantal.

Waouw, ça y est, je veux le lire absolument!!! Enfin, je le savais déjà, mais ça confirme... Merci pour ta critique Géromino!! Ce me fera voyager, en attendant de pouvoir le faire vraiment...

Pour te donner encore plus envie, Mandarine!

https://www.facebook.com/artetv/videos/792876874636481

Oh, super! Merci Awara! Je regarderai cela dès que j'aurai quitté le bureau...!

Geromino cet avis donne vraiment envie de se plonger dans un de ses récits !
Awara Merci pour cette video très interessante !