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Gao Xingjian

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Message  Louvaluna Jeu 27 Nov 2008 - 9:57

De : Chantal5500 (Message d'origine) Envoyé : 15/11/2005 20:28

Gao Xingjian est né le 4 janvier 1940 à Ganzhou (province de Jiangxi) dans l’est de la Chine. Il est aujourd’hui citoyen français. Son père était un banquier officiel et sa mère une actrice amateur qui lui a transmis le goût du théâtre et de l’écriture. Il a fait ses études à l’école de la République Populaire et a passé son diplôme de français en 1962 au Département des langues étrangères de Beijing. Pendant la révolution culturelle (1966-76) il a été envoyé en camp de rééducation et a été contraint de brûler plusieurs de ses manuscrits. De 1980-87, il a publié des histoires courtes, des essais dans les revues littéraires chinoises et aussi quatre livres : Premier essai sur les techniques du roman moderne (1981), A Pigeon Called Red Beak (1985), Collected Plays (1985) and In Search of a Modern Form of Dramatic Representation (1987). Sa pièce, montée à Beijing, Signal d’alarme (1982) remporte un franc succès. C’est avec Arrêt de bus (1983) que se fonde réputation. Texte condamnée durant la campagne contre les intellectuels. L’Homme sauvage (1985) fait l’objet de nombreuses critiques dans son pays et provoque l’intérêt international.

En 1986, L’autre rive, est interdite en Chine. Il part durant dix mois à travers les montagnes et les forêts de la province de Sichuan, remontant de la source du Yangzi jusqu’à la côte. En 1987, il quitte la Chine et s’établit, une année plus tard, à Paris en tant que réfugié politique. Il quitte le parti communiste chinois en 1989. Après la publication de La fuite, qui parle des massacres de 1989, il est déclaré "persona non grata" par le régime chinois et ses ouvrages sont interdits. Durant l’été 1982, Gao Xingjian commence à travailler sur La Montagne de l’Âme. Puis sur un texte plus autobiographique : Le Livre d’un homme seul. Nombre de ses livres sont traduits et plusieurs de ses pièces sont jouées désormais dan le monde entier.

Gao Xingjian est également peintre, il expose à L’Isle Sur Sorgue, il illustre les couvertures de ses propres livres. Outre le prix Nobel de littérature 2000, il a reçu de nombreuses distinctions : Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres 1992 ; Prix Communauté française de Belgique 1994 (pour Le somnambule), Prix du Nouvel An chinois 1997 (pour La Montagne de l’âme).



De : Chantal5500 Envoyé : 15/11/2005 20:43

LA MONTAGNE DE L'ÂME
L'aube-poche - 670 pages.

Eh bien, voilà pour moi un livre "unique". Je n'ai jamais rien lu de pareil. Unique, de par sa construction (succession de chapitres courts sans lien entre eux), unique de par son écriture (utilisation du tu à la place du je, du il à la place du tu..., unique de par sa recherche métaphysique.

Tout le long du livre, ce sont des "chapitres-flashes" sur un voyage initiatique dans la Chine du Sud-Ouest, où sont retranscrits des rencontres, des évènements, des impressions, des sensations... C'est un hymne à la nature, c'est une recherche du "moi", de l'âme, par une mise en comparaison, en opposition, de l'individu face à la masse humaine, du passé et du présent (souvenirs personnels), du monde réel et du monde des rêves ou de celui des légendes, de la Chine ancienne (avec ses légendes et ses traditions) et de la Chine moderne (avec le communisme et la révolution dite culturelle). Et cette recherche semble s'approcher de la vérité puis s'en éloigne et tout retombe dans le brouillard et à la fin, on sait qu'on ne sait pas et qu'on ne saura pas, qu'on n'arrivera pas à comprendre, et qu'il faut l'accepter.

Il y a de très beaux passages, rarement des petites longueurs mais très vite oubliées devant un plaisir de lecture évident. Donc ne vous attendez pas à une histoire linéaire, mais à une lecture très plaisante (pour moi) et passionnante. Le lecteur doit se laisser faire, se laisser emmener par le courant, et il est ainsi amené à faire sa propre recherche, qui ne sera pas terminée quand il tournera la dernière page.

De la grande littérature. 5/5



De : zaphod_0 Envoyé : 15/12/2005 10:29

J’ai un problème.
J’ai très envie de vous parler d’un livre, … mais je ne sais pas quoi dire.

Faut dire que le l’ai emprunté à la bibliothèque il y a des mois, ou des années, et que ma mémoire est ce qu’elle est.
Faut dire aussi qu’il n’y a pas une histoire racontée de manière linéaire, mais d’innombrables petits chapitres sans réelle chronologie, alors, bonne chance pour le résumé ! L’image du puzzle est un peu bateau, mais ici, je trouve qu’elle s’applique particulièrement bien. Tellement bien que je crois qu’on pourrait très bien les lire dans un autre ordre, ça ne changerai pas grand-chose. Ais-je réussi à reconstituer le puzzle ? J’en sais rien, et peut-être que c’était pas le but, après tout.

Mais alors, si tu n’as rien à dire, pourquoi vouloir en parler ? C’est que justement, il me reste quelque chose de cette lecture, comme une petite musique dans un coin de la tête. Et cette petite musique, c’est peut-être la chose la plus importante qui puisse rester de la lecture d’un grand livre (en tout cas, c’est le cas avec mes livres préférés). J’y repense souvent, à ce livre. Parfois, il y a une scène qui me revient, comme çà, sans crier gare.

Pourtant, j’ai eu un peu de mal à y entrer dans ce bouquin. Par exemple, vu que l’auteur interchange les pronoms je, tu, il pour raconter son histoire, au début, on a du mal à discerner qui parle à qui, et c’est un peu déroutant. Et puis à un certain moment, il m’a eu ! J’ai été complètement happé, je suis passé de l’autre côté du miroir, réellement entré dans le livre, et j’en suis jamais complètement sorti.

Je me demande si ce que je raconte a le moindre sens, mais peu importe. Commencer ce livre, c’est commencer une aventure. Ce genre d’aventure ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais qu’est-ce que je suis content de l’avoir tentée.
Et vous savez ce qui m’a fait choisir ce livre sur le présentoir ? La couverture ! J’ai appris que c’était une reproduction d’une peinture de l’auteur, et je me suis un peu intéressé à sa peinture que je trouve géniale. D’ailleurs, il paraît que l’auteur se considère d’abord comme un peintre. Accessoirement, il a reçu le prix Nobel de littérature, mais que voulez-vous, les dons ne sont pas distribués de manière équitable.

Ah oui, à propos, l’auteur, c’est Gao Xingjian, et le livre, dont j’ai encore finalement rien dit, c’est « La Montagne de l’Ame ».

Alors, ce livre ? Le narrateur (largement autobiographique, certainement) entreprend un long périple à travers la chine vers le lieu dit « montagne de l’âme ». Comme souvent, le voyage réel est aussi prétexte à un voyage intérieur, une sorte de quête initiatique. Bien sûr c’est aussi à la recherche sa propre âme qu’il se lance.
En chemin, il va croiser différents personnages, qui vont faire ressurgir en écho des scènes de son passé, d’où le désordre apparent des chapitres. Plus qu’essayer de se comprendre et de dresser un bilan, c’est essayer d’avoir une vision honnête de lui-même qui semble être le sens de sa recherche.
Et en effet, il va nous donner une vision sans complaisance de lui-même, qui fait que je n’ai pas vraiment éprouvé de sympathie pour le personnage, mais plutôt une sorte de fraternité ou de compassion.

Certains passages sont même assez durs. Je me souviens d’une longue marche sous la pluie, dans la campagne. Soudain, il lui semble entendre des cris d’enfants, et en effet, un peu à l’écart du chemin, il trouve un petit gosse roulé en boule sous des buissons. Il se dit « probablement qu’il s’est un perdu en s’éloignant trop du village ». L’enfant est faible. Il le porte dans ses bras et décide de le ramener au village. En chemin, il se rend compte que l’enfant est incapable de parler. Il se contente de s’agripper à son cou en gémissant. La peur ? l’épuisement ? Ou peut-être est-il légèrement débile ? Mais en fait, à chaque détour du chemin où il pensait apercevoir enfin le village, il n’y a que la campagne vide. Le soir se met à tomber. Entretemps, l’enfant s’est endormi dans ses bras. Il le dépose doucement sur un coin d’herbe, et s’éloigne sur le chemin, sans se retourner. Après cent mètres, il lui semble de nouveau entendre des pleurs. Ou bien est-ce le vent ? Il presse le pas.

Quand on lit çà, on ne peut que se poser la question, jusqu’à quel point est-ce autobiographique ? Mais dans la Chine profonde, pauvre, sans services sociaux, avec le contrôle des naissances, c’est certainement le genre de choses qui peut se passer. Et puis vient l’autre question: qu’est-ce que j’aurais fait, à sa place, dans les mêmes circonstances.

Gao Xingjian, La Montagne de l’Ame
Aube, 680 pages, ISBN : 2876788802

Ma note : 5/5



De : Chantal5500 Envoyé : 26/10/2006 21:34

UNE CANNE A PECHE POUR MON GRAND-PERE
Editions de l'aube - 110 pages.
Traduit du chinois par Noël Dutrait.

Six nouvelles : "Le temple", "L'accident", "La crampe", "Dans un parc", "Une canne à pêche pour mon grand-père", "Instantanés" : des moments de vie courts, écrits simplement avec cette écriture si personnelle à l'auteur, qui plongent le lecteur en pleine situation et aussi en pleine émotion. C'est à la fois très captivant, trés sujet à réflexions, et très rapide à lire.

4/5



De : Sahkti1 Envoyé : 18/10/2007 11:43

GAO XINGJIAN, Une canne à pêche pour mon grand-père

Quelle belle écriture! Je suis tombée sous le charme de la plume poétique de Gao Xingjian. De la douceur, de la sensibilité, énormément d'humanité dans ces six nouvelles qui évoquent l'homme, l'humanité, l'enfance, les souvenirs ou encore l'amitié.
L'auteur possède une manière de raconter qui crée une torpeur séduisante, on se laisse envoûter par ses textes. Je me suis promenée au fil des récits au coeur des destins des protagonistes.
Je ne résumerai pas chaque nouvelle, je préfère vous les laisser découvrir, elles sont si belles, en particulier "Une canne à pêche pour mon grand-père" et "Instantanés".
Un livre à parcourir avec gourmandise, pour le bien qu'il procure. (4,5/5)


De: Nimbus

Gao Xingjian - Une canne à pêche pour mon grand-père
(L'Aube, 2006, 158 pages)

Il s'agit d'un recueil de six nouvelles, sur des sujets variés: souvenirs d'enfance, les bonheurs simples de l'amour et de l'amitié, le pays natal et les lieux familiers, les drames de la rue...

Mon appréciation : J'ai été très déçu par ce livre! Sur les six nouvelles, une seule présente un petit intérêt, celle qui donne son titre à l'ouvrage. Elle porte sur la nostalgie des lieux et des personnes disparus; le narrateur achète une canne à pêche ultra moderne pour son grand-père bien que celui-ci soit décédé depuis pas mal de temps! Le récit est gâché par des commentaires provenant de la retransmission télévisée d'un match de football. J'ai trouvé que ça n'apportait rien, et même que ça gâchait pas mal le reste!

A part celà on trouve un accident de la circulation, un couple de jeune mariés qui rencontre un monsieur qui cherche à attraper des criquets... j'en passe et des meilleurs!

Malgré une bienveillance particulière envers ces écrivains qui ont connu un parcours difficile je ne peux dépasser 2/5.

Note : 2/5
(Nimbus)
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Message  nanet Jeu 29 Avr 2010 - 11:38

Gao Xingjian  La-montagne-de

Toi qui as bien appris tout ce qu'il te faut apprendre, que vas-tu encore rechercher ?.
Gao Xingjian



L'auteur

Gao Xingjian est né en 1940 en Chine.

Il a effectué des études à l'Institut des langues étrangères de Pékin, section français puis devint interprète et traducteur en français. Il a écrit de nombreuses pièces de théâtre, dont certaines ont pu être jouées au Théâtre artistique de Pékin. Mais sa satire de la société pékinoise contemporaine et ses scènes un peu osées, ont vite censuré. Il s'est alors installé en France dès 1988.

Peintre, metteur en scène, écrivain et dramaturge, il a obtenu en 2000 le prix Nobel de littérature pour « la Montagne de l'âme ».

Résumé du livre

"Dans la Chine du début des années quatre-vingt, le personnage de la Montagne de l'Ame, simplement désigné par le pronom personnel "je", entreprend un voyage pour fuir les tracas de la vie dans la capitale. Le hasard - deux tasses de thé qui s'entrechoquent sur la tablette du compartiment d'un train - le met sur la piste d'une mystérieuse montagne. Le roman entraîne dès lors le lecteur dans un immense voyage à travers une Chine mal connue, d'une richesse infinie : quête amoureuse et spirituelle, recherche des origines de l'homme et de la
civilisation chinoise, recherche de la vérité, de la sagesse et de la pureté, retour à l'enfance. Au fil du récit, "je" devient "tu" et les deux voix alternent et s'entrecroisent pour former un texte d'une écriture résolument moderniste. Roman complet de la "sinitude" retrouvée, tour à tour autobiographique, récit picaresque ou burlesque, introspection, reflet critique de la réalité, poème lyrique..., la Montagne de l'Ame est le grand roman asiatique de cette fin de siècle.


L'histoire

Un beau jour des années 80, un homme décide de partir pour un long périple au travers la Chine et fuir ainsi la vie de la capitale mais surtout sa propre existence. Sans but, il se découvrira une passion pour une montagne et usera du prétexte de la trouver pour parcourir les routes de cet immense pays mal connu.

Mais cette montagne existe-t-elle, où bien n'est ce pas une quête de lui-même ? C'est en tout cas une fuite en avant, sous forme très poétique que nous offre l'auteur. Il nous balade dans un pays sortant de la révolution culturelle, avec ses traditions et ses rites. Il nous montre ces hommes, ces femmes qui vivent éloignés de la capitale honnie avec tant de grâce et de bien être qu'on se perd avec lui dans les dédales de cette montagne... ses paysages, ses campagnes profondes, ses traditions, ses légendes, ses vestiges...

Ces contes, ces histoires qu'il narre à la jeune femme dont il s'éprend nous amènent vers une connaissance de ce monde très fermé, et souvent à des réflexions sur la vie, les hommes, la nature.

C'est un livre que je suis ravie d'avoir lu mais qui ne m'a pas passionné ! C'est beau, mais c'est long, et j'avoue n'avoir pris la peine de le terminer que parce que j'étais charmé par le style et l'amusante bascule des chapitres... N'étant pas attirée par les romans de voyage en général, je ne me suis pas vraiment intéressée aux paysages. Les parties sur l'être humain, m'ont par contre touchée. La réflexion de l'auteur, son passé, sa maladie donnent de bons sujets qu'il a traité avec sagesse. Les rapports humains sont dévoilés un peu crument, mais c'est surement dû à une autre culture ?

Le style

"L'homme a besoin de se tromper lui-même : d'une part, il sauve une espèce qui a perdu sa capacité de survivre, d'autre part, il accélère la destruction de l'environnement qui lui permettait de subsister."

Les personnages ne sont jamais nommés ! « Je » et « Tu » sont les seules façons de différencier les deux hommes que nous suivons. C'est particulier, touchant, bizarre, un peu difficile au départ, car, «Je et tu » sont une unique personne... mas le narrateur a choisi de nous donner deux aperçus de la situation, de la réflexion et de l'errance de son personnage.

Cela permet aussi de s'identifier aux personnages, de réfléchir avec eux.

Les décors, les personnes rencontrés sont dépeint avec une qualité graphique rare, donnant peu de détail, mais ceux qui importent. Des images. Des idées plus qu'une longue description chargée.

Au final

Un beau livre de réflexion, que j'ai lu en plusieurs jours, ne parvenant pas à me laisser complètement envouter. Je crois qu'il est une des plus belles lectures de cette année, et qu'il va me laisser un drôle de souvenir.

A lire, ne serait-ce que pour s'enrichir d'une culture différente de la notre.

Notation 4/5
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Message  Franillon Lun 1 Aoû 2011 - 20:03

Ce livre ne m'a pas vraiment emballé comme certains. On est souvent un peu perdu, on ne sait pas trop où l'auteur veut nous conduire. J'ai trouvé certaines longueurs et certaines discussions sans grand intérêt. En revanche les rencontres avec des personnages étonnants, les aspects ethnologiques, la recherche de témoins du passé m'ont beaucoup plu. On apprend beaucoup de choses sur l'histoire de cet immense pays qu'est la Chine, avec ses heurs et ses malheurs.

Ma note : 4/5.
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Message  petitemartine Ven 25 Juin 2021 - 6:58

Gao XINGJIAN 
Nationalité : France
Né(e) à : Ganzhou , le 04/01/1940
Gao Xingjian  220px-Gao_Xingjian_Galerie_Simoncini_Luxembourg
Biographie :
Gao Xingjian est un écrivain, dramaturge, metteur en scène et peintre français d'origine chinoise.

Gao Xingjian grandit durant les répercussions de l'invasion japonaise en Chine orientale. Sa mère éveille très tôt l'intérêt de son fils pour les arts de la scène et l'écriture. Il reçoit une formation de base dans les écoles de la République populaire et obtient un diplôme de français en 1962, à l'Institut des langues étrangères de Pékin.

Lors de la Révolution culturelle, il est envoyé durant six ans en camp de rééducation à la campagne et se voit forcé de brûler plusieurs manuscrits. Il n'est autorisé à partir à l'étranger qu'après la mort de Mao, en 1979. Il se rend alors en France et en Italie. Entre 1980 et 1987, il publie des nouvelles, des essais et des pièces de théâtre mais son avant-gardisme et sa liberté de pensée lui attirent les foudres du Parti communiste chinois.

Ses théories littéraires, exposées dans "Premier essai sur l'art du roman" (1981), vont délibérément à l'encontre des dogmes d'État et du réalisme révolutionnaire prôné par le régime. Le caractère subversif de ses œuvres le confronte inéluctablement à la censure.

En 1987, il est contraint à l'exil et est depuis déclaré persona non grata sur le territoire chinois. Il vit en France depuis 1988, où il a obtenu l'asile politique et publie en 1990 son grand roman "La Montagne de l'âme". En 1997 il obtient la nationalité française.

Chevalier des Arts et des Lettres, il obtient le prix Nobel de littérature en 2000 pour «une œuvre de portée universelle, marquée d’une amère prise de conscience et d’une ingéniosité langagière, qui a ouvert des voies nouvelles à l’art du roman et du théâtre chinois.»( source babelio )
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Message  petitemartine Ven 25 Juin 2021 - 7:49

La montagne de l'Âme

Après avoir tutoyé la mort, un homme quitte Pékin pour partir en quête de son Graal intérieur : la mystérieuse « montagne de l'Âme ». Entre tradition millénaire et vestiges de la Révolution culturelle, il sillonne la Chine des années quatre-vingts, égrenant récits fantastiques et légendes populaires au fil d'un voyage picaresque, poétique et profondément moderne.

« Le vrai voyageur ne doit avoir aucun objectif. »

« Un guide du routard céleste dont les pages se dispersent sous les vents du large, comme des cerfs-volants. C'est un enchantement. »

L'Express

Mon avis : C'est un roman exigeant, déstabilisant, long, qui demande de la patience,  on s'y perd beaucoup dans l'espace et le temps, on ne sait pas trop qui parle, il n'y a pas vraiment d'histoire, on ne comprend pas tout ! Beaucoup de questionnements existentiels  grimace
Il y a 81 chapitres , on pourrait presque les lire dans un ordre aléatoire, on passe du "je" dans le chapitre 1 au " tu" dans le 2, au "il" dans le 18 ! On s'aperçoit au bout d'un certain temps qu'il s'agit finalement du même personnage, le narrateur dont on ne connaitra jamais le nom. 
On parlait de style il y a peu de temps chez les rats, on est ici en plein dans le nouveau roman ! Un style moderne et très lyrique.
Le roman est très contemplatif, on se retrouve perdu dans les montagnes chinoises , perdu entre mythe et réalité, car on ne sait pas toujours si cet homme est en train de rêver ou de raconter une légende ancienne , son aventure ? Il croise sur sa route des moines taoistes, des jeunes femmes sensuelles ou des démons... certaines légendes sont assez cruelles et sanguinaires, il dort dans des grottes , longe des rivières , croise de multiples individus mystérieux. Et donc nous suivons son périple.
Les descriptions de la nature sauvage sont superbes mais un peu ennuyeuses aussi à la longue ! On erre dans les brumes, dans de superbes canopées, on est entrainé le long de rivières sauvages et sinueuses, la beauté des arbres, des roches, des falaises,des plantes sauvages... tout y passe ...
Il aborde plein de faits divers, d'anecdotes sur la Chine, sa violence , ses interdictions. Le tout enrobé d'une écriture très poétique et assez mystique. On est vraiment perdu entre rêve et réalité !

J'ai mis beaucoup de temps à lire ce livre mais vu qu'il n'y a pas vraiment d'histoire ce n'est pas bien grave. Je suis en tout cas contente d'être arrivée au bout ! C'est une expérience à tenter. Il faut apprécier l'errance et la poésie et accepter de ne pas tout comprendre ;-)

un extrait de description des azalées  :
"Ici, ni lichens, ni bosquets de bambous-flèches, ni buissons, les larges espaces entre les arbres rendent la forêt plus claire et la vue porte loin. Et, au loin, une azalée d'une blancheur immaculée, élancée et pleine de grâce, provoque un irrépressible enthousiasme par son extraordinaire pureté. Elle grossit au fur et à mesure que j'approche. Elle porte de grosses touffes de fleurs aux pétales encore plus épais que ceux de l'azalée rouge que j'ai vue plus bas. Des pétales d'un blanc pur qui n'arrivent pas à se faner jonchent le sol au pied de l'arbre. Sa force vitale est immense, elle exprime un irrésistible désir de s'exposer, sans contrepartie, sans but, sans recourir au symbole ni à la métaphore, sans faire de rapprochement forcé ni d'association d'idées : c'est la beauté naturelle à l'état pur.
Blanches comme la neige, luisantes comme le jade, les azalées se succèdent de loin en loin, isolées, fondues dans la forêt de sapins élancés, tels d'insaisissables oiseaux invisibles qui attirent toujours plus loin l'âme des hommes."



un autre extrait amusant ... ;-)

"A cet instant, je ne sais où est mon corps, je ne sais d'où vient ce morceau de terre au paradis. Je scrute les environs.

Je ne sais pas que je ne comprends rien, je crois encore que je comprends tout. Les choses se passent derrière moi. Il y a toujours un oeil étrange. le mieux c'est de faire semblant de comprendre.

Faire semblant de comprendre mais en fait ne rien comprendre.

En réalité, je ne comprends rien , strictement rien.
C'est comme ça . "


C'est à n'y rien comprendre Razz Razz

Je pense qu'il pourrait plaire à certains d'entre vous. D'ailleurs, les avis sont en général très positifs.

Difficile de mettre une note ...
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Message  Le petit montagnard Ven 25 Juin 2021 - 9:02

Ah oui il a l'air costaud celui-là.
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Message  dodie Ven 25 Juin 2021 - 9:35

En effet!!!! Pas vraiment le roman "détente" pour les vacances.....wink
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Message  géromino Sam 26 Juin 2021 - 6:59

Merci PetiteMartine pour cet avis éclairé. Effectivement, cela donne l'impression d'une lecture très exigeante et nécessitant d'être de bonne disposition pour l'envisager! Je le note quand même pour mes vieux jours, en raison de quelques aspects attractifs: une large part à la nature et beaucoup de choses concernant la Chine d'autrefois et contemporaine (disons maoïste apparemment), les légendes anciennes...  Je note ta phrase: Il faut apprécier l'errance et la poésie et accepter de ne pas tout comprendre.

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Message  petitemartine Sam 26 Juin 2021 - 9:44

géromino a écrit:Merci PetiteMartine pour cet avis éclairé. Effectivement, cela donne l'impression d'une lecture très exigeante et nécessitant d'être de bonne disposition pour l'envisager! Je le note quand même pour mes vieux jours, en raison de quelques aspects attractifs: une large part à la nature et beaucoup de choses concernant la Chine d'autrefois et contemporaine (disons maoïste apparemment), les légendes anciennes...  Je note ta phrase: Il faut apprécier l'errance et la poésie et accepter de ne pas tout comprendre.
 Je pense qu'il te correspond plus que Vinegar Girl d'Anne Tyler Geromino grimace
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Message  géromino Sam 26 Juin 2021 - 11:48

J'avoue que c'est plus dans mes cordes  wink !

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