Ernst WIECHERT (Allemagne)

ERNST WIECHERT (Source Wikipedia)



Ernst Wiechert est un écrivain de langue allemande, né le 18 mai 1887 à Kleinort (aujourd'hui Piersławek, Pologne), dans la région de Sensburg en Prusse-Orientale, et mort le 24 août 1950 à Stäfa en Suisse dans le canton de Zurich.


Publié à des millions d'exemplaires, entre les années 1930 et 1950, il est un des auteurs les plus lus en langue allemande. Son éducation chrétienne et son attachement à la nature façonnent et influencent ses œuvres construites autour de deux idées principales : la beauté de la nature et de la vie dans le pays boisé où il est né, et l'horreur de la guerre destructrice.


Il fait partie des personnalités (intellectuels, artistes, écrivains) allemandes (ou autrichiennes) ayant montré une attitude de résistance passive à l'époque du national-socialisme, attitude résumée dans le concept d'émigration intérieure.

L’ENFANT ÉLU
Ernst WIECHERT
Le Livre de Poche 255 Pages



Résumé (4° de couverture)


Venus de la mer du Nord s'installer dans des fermes isolées de Prusse orientale, les Karsten passent depuis des générations pour des chrétiens sévères, intègres et sages, mais on dit dans le pays qu'une fatalité pèse sur leurs filles, car toutes épousent des hommes indignes d'elles.
Gina Karsten n'échappe pas à la règle. Si, malgré ses pressentiments, elle se marie avec Albert Zerrgiebel, c'est par, soumission à l'idée religieuse que tout sacrifice est expiatoire donc utile. Elle s'est leurrée : Zerrgiebel n'a pas plus de cœur que d'honnêteté. L'enfant qui va naître de leur union sera-t-il un autre Zerrgiebel ? Par bonheur, le petit jean se révèle uniquement héritier de l'âme des Karsten. Il fera sort éducation dans les forêts, auprès d'hommes simples et droits comme son grand-père on le garde-chasse, ou encore le pêcheur qui l'appelle à l'enfant élu u.
Le temps des épreuves commence avec l'obligation de fréquenter l'école, ce premier schéma de la société, mais les leçons de la Nature soutiennent Jean Karsten dans la longue marche vers l'adolescence et la maturité morale dont L'Enfant, élu retrace avec une étrange poésie les multiples étapes.
 
Mon avis
 
Existe-t-il chez le lecteur un instinct pour dénicher les bons romans là où on ne penserait pas les trouver ? Je ne pense pas et je mettrai cette découverte de Ernst Weichert sur le compte de la chance. Dans un bac de bouquiniste, de ceux dans lesquels on y trouve de tout, aux classiques trop lus, à la collection harlequin en passant par des polars de série B que le bouquiniste brade pour quelques centimes d’euro, histoire de les faire disparaître, mon attention s’est arrếté sur une couverture sombre de la collection des Livre de Poche. Sur celle-ci sont représentés un paysage d’hiver et une silhouette emmitouflée se dirigeant vers un crucifix. A la première page, une brève biographie de l’auteur m’apprends que celui-ci est Allemand, né à la fin de XIXème siècle et qui, parmi d’autres événements le concernant, a connu le camp de Buchenwald pour avoir marqué son opposition au régime nazi. Assez pour moi, pour étudier le résumé du roman que je tiens donc en main avec à l’esprit l’idée du “On verra bien”. Et j’ai vu. Mieux: Et j’ai lu et en voici le résultat.
 
Certains romans nécessitent de l’attention pour suivre la complexité de l’histoire. D’autres nécessitent cette même attention pour apprécier la beauté de leurs mots. Ce présent roman nécessite de l’attention pour ces deux raisons réunies. Mais finalement, l’effort est largement récompensé. Quelle histoire. Quelle ambiance. Quelle émotion. Quelle poésie. Voici pour preuve que ce roman n’avait rien à faire dans ce bac de second ordre et Dieu sait si je suis ravi de l’avoir libéré
 
“ Puis, le blaireau disparaît sous les chênes et Jean joue du pipeau pour Welarun, maître des forêts. Tristes arbres, comme je vous aime, dit le pipeau. Autour de vos têtes la souffrance s’accumule. Le merle chante, puis s’envole en frôlant vos joues au passage. Mais vos racines vous retiennent et vos yeux emprisonnés le regardent partir. Tristes animaux, comme je vous aime ! chacun est seul dans sa maison. Vous êtes plein de poésie et vous ne pouvez rien dire. Qui donc vous parle quand le sommeil vous prend ou la mort ? Tristes fleurs, je vous aime tant ! Enfant de la forêt, où est votre mère? y a-t-il quelqu’un pour s'agenouiller devant vous et pour vous dire: “Ma vie...toi, tu es toute ma vie”? Les abeilles viennent et vous vident de votre substance. Vous êtes consumés par le parfum de votre âme… Welarun, père des pauvres! Jean se tient dans ton ombre et joue pour toi du pipeau…”
 
Ma note 4.5 / 5

LA GRANDE PERMISSION
Ernst WIECHERT
Le Livre de Poche 255 Pages
 
Résumé (Source Le livre de Poche)

La guerre commencée en 1914 dans l'allégresse de promptes victoires ne tarde pas à creuser de tels vides dans ses armées que l'Allemagne doit convoquer le ban et l'arrière-ban des hommes valides, jeunes ou vieux.
Jean Karsten et Percy Pfeil, l'un étudiant en droit, l'autre ne philosophie, Klaus Wirtulla, leur camarade d'enfance, se joignent aux foules qui se pressent dans les casernes pour s'engager. Ils découvrent à la fois le mépris des militaires de carrière pour ces soldats d'occasion et leur détermination de les transformer en simples rouages de la machine guerrière.
Il faut cependant plus que des brimades et les horreurs des lignes de feu pour briser les âmes : le danger même les affine et en révèle la richesse. C'est la leçon de l'aventure héroïque vécue par "l'escouade Karsten".
Dans ce volume qui fait suite à "L'enfant élu" et qui dépeint avec une âpre poésie la fraternité née dans les combats, Ernst Wiechert poursuit - à travers la destinée de Jean Karsten - l'illustration d'une pensée profondément attachée à un idéal humaniste et mystique.
 
L’auteur, le livre et moi
 
Voici ce que j’écrivais le 21 Octobre 2021 dans mon avis de présentation du roman "L'enfant élu":

« Existe-t-il chez le lecteur un instinct pour dénicher les bons romans là où on ne penserait pas les trouver ? Je ne pense pas et je mettrai cette découverte de Ernst Weichert sur le compte de la chance. Dans un bac de bouquiniste, de ceux dans lesquels on y trouve de tout, aux classiques trop lus, à la collection harlequin en passant par des polars de série B que le bouquiniste brade pour quelques centimes d’euro, histoire de les faire disparaître, mon attention s’est arrếté sur une couverture sombre de la collection des Livre de Poche. Sur celle-ci sont représentés un paysage d’hiver et une silhouette emmitouflée se dirigeant vers un crucifix. A la première page, une brève biographie de l’auteur m’apprends que celui-ci est Allemand, né à la fin de XIXème siècle et qui, parmi d’autres événements le concernant, a connu le camp de Buchenwald pour avoir marqué son opposition au régime nazi. Assez pour moi, pour étudier le résumé du roman que je tiens donc en main avec à l’esprit l’idée du “On verra bien”. Et j’ai vu. Mieux: Et j’ai lu et en voici le résultat. »
 
Le résultat de cette lecture fut pour le moins très positif. Ce fut une de mes meilleures lectures de cette année 2021. Le thème de la littérature Allemande venant à point nommé pour me rappeler au bon souvenir de cet auteur, c’est avec priorité et empressement que j’ai entamé cette lecture.
 
Mon avis

Ce roman est ni plus ni moins la continuité de « L’enfant élu ». On y retrouve Jean Karsten et des personnages qui l’entouraient précédemment. Il n’est pas indispensable d’avoir lu le 1° volet pour pénétrer ce second, mais je conseille vivement de respecter la chronologie afin de mieux comprendre le personnage de Jean et surtout son état d’esprit.
Voici donc notre héros engagé pour les combats de la guerre de 14/18. Lui le poète, le sensible, l’humaniste. Mais il ne faut pas se tromper, l’ennemi est la guerre et non pas ces hommes en face de lui, qu’il ne nomme d’ailleurs jamais.
Cette histoire faite de symboles est un réquisitoire contre la guerre, les absurdités de l’homme. Bien sur il est facile de penser que ce sujet vu sous cet angle fut maintes fois romancé,  mais ce roman est fait d’une écriture très poétique ce qui en fait son paradoxe et toute sa qualité. Une nouvelle fois, un très beau roman. Auteur à découvrir absolument.
 
Ma note 4 / 5

Décidément Dkois, tes avis se suivent et les (bonnes) notes s'enchaînent sur cet auteur. Il va falloir que je tente l'expérience pour me faire mon propre avis !

Mais oui Pistoufle. Je suis frustré à l'idée de ne pas partager cette page avec d'autres lecteurs. Hormis Awara qui a fait part de ses bons mais lointains souvenirs de lecture, aucun autre rat n'a mordu à l'hameçon de cet auteur. Ma réputation de bon vendeur en prend un coup...du coup