Pablo Martin Sanchez ( Espagne )

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Reus ,  1977
Biographie :
Pablo Martín Sánchez est un écrivain espagnol.
Diplômé en art dramatique de l'Institut de théâtre de Barcelone, il est docteur en langue française et en littérature de l'Université Lille-III et docteur en littérature comparée de l'Université de Grenade.
Il a travaillé comme lecteur, correcteur, traducteur et libraire.Il est traducteur de Raymond Queneau, Wajdi Mouawad, Delphine de Vigan ou Hervé Le Tellier
Il est auteur de contes, "Frictions" (Fricciones, 2011) et des romans "L'Anarchiste qui portait mon nom" (El anarquista que se llamaba como yo, 2012) et "L'instant décisif" (Tuyo es el mañana, 2016).
En 2014, il devient le premier membre espagnol de l'Oulipo (L'Ouvroir de littérature potentielle).
Il réside actuellement à Barcelone.
son site : http://www.pablomartinsanchez.com/

L'instant décisif de Pablo Martin Sanchez

Les mots de l'auteur qui permettent tout de suite de cerner le roman ( enfin selon moi ! ) ( source : édition la contre-allée )
« Moi et les gens de ma génération, les enfants de la Transition, nous avons grandi heureux dans les années 90, avec l’illusion que cela avait été un chemin de roses, sans violence. Depuis, nous avons découvert les fissures du conte (…).» Pablo Martín Sánchez
L’instant décisif se déroule sur 24 heures et débute le 18 mars 1977, le jour de naissance de l’auteur, à minuit. Nous sommes à Barcelone, peu de temps avant les premières élections démocratiques depuis la dictature ; l’année la plus violente de la Transition.
« J’ai écrit ce roman pour savoir ce qui s’était passé le jour où je suis né. J’avais essayé de le faire dans une nouvelle de mon livre Frictions, intitulée « Faustine », mais je voulais aller plus loin. Je voulais offrir une pluralité de voix et de points de vue sur cette période : celles d’une gamine, d’un jeune professeur, d’une étudiante, d’un vieux patron, d’un lévrier ou d’un portrait accroché au mur. Et ce que j’ai découvert, c’est que l’on n’a pas tout à fait réussi à résoudre les problèmes de jadis : le harcèlement scolaire, la maltraitance animale, le terrorisme, l’abus de pouvoir, le sexisme, les enfants volés… La violence, enfin, la violence dans toutes ses formes et avec tous ses masques. »

Mon avis : ce livre est un coup de coeur !
Ce livre se déroule le 18 mars 1977 - nous suivons ce jour là pendant 24H , 7 personnages. Tous ces personnages sont attachants et émouvants et délivrent un message.
Il y a dans ce livre de l'émotion, de la joie, de la tristesse, de la violence, du sexe, de l'innocence, de la révolte... le lecteur passe par tous les états en lisant ce livre.
Au départ il n'y a aucun lien entre les 6 personnages dont Pablo Martin Sanchez nous dresse le portrait dans 6 petits chapitres.
L'originalité tient dans les personnages eux-même très différents les uns des autres :
Une petite fille - harcelée à l'école par les garçons de sa classe - et qui décide ce jour là de faire l'école buissonnière.
Un lévrier - Solitario ( d'où mon choix de couverture ) - qui souffre dans sa cage , maltraité, qui rêve d'une vie meilleure. Qui n'en peut plus de courir sur les cynodromes.
Un homme d'affaire pas très sympathique ... On ne sait pas trop ce qu'il trafique.
Une étudiante engagée Carlotta
Un professeur d'université qui a du mal à dormir... qui cauchemarde depuis son retour du Chili...
Un portrait ... qui observe tout ce qui se passe dans ce salon où elle est accrochée depuis des lustres...

Et peu à peu, au fil des heures, les histoires se trament entre les personnages et l'accouchement peu à peu avance... Au dehors, c'est l'effervescence, la loi d'amnistie de 1977 vient d'être votée, les luttes continuent, les étudiants manifestent, les trafics de nouveau-nés sévissent...

Le livre est très bien écrit, avec intelligence, avec un style et un ton différent selon le personnage.

C'est à la fois un divertissement, un peu comme une énigme qui s’éclaircit au fil des pages. Mais un divertissement intelligent où par petites touches l'auteur distille un portrait de la société espagnole en 1977 après la chute de Franco au moment où l'amnistie décide d'oublier les auteurs des crimes franquistes, un peu avant les élections...
C'est en cela, un livre sur la mémoire historique et sur l'engagement.

Vraiment j'ai adoré la plume, les thèmes, les personnages.
Je vous recommande ce livre, lisez-le et dites-moi quel est votre personnage préféré Moi j'ai un faible pour le lévrier Solitario

Ma note : 5/5

Pour la petite histoire : J'ai acheté ce roman par hasard... Lors d'un festival , les éditions Zulma ont d'abord retenu mon attention; puis l’auteur - charmant espagnol qui parle parfaitement français et qui a su en quelque mots mais en toute humilité me convaincre de lire son roman.
Point important concernant la traduction : l'auteur écrit en espagnol et a toute confiance en son traducteur. L'avantage de parler français lui permet de relire son livre en français et de voir comment il rend  !

Hop, c'est noté ! Merci Petitemartine

Très tentant! C'est noté pour moi, et aussi pour une amie! Merci Petitemartine de me donner des idées de cadeaux sans le savoir...

Je le note!