Yolande VILLEMAIRE (Canada/Québec)

From: Mousseliine (Original Message) Sent: 11/14/2003 10:19 PM
La déferlante d'Amsterdam
(Éd. XYZ, 2003, 92 p.)

Miliana, peintre, se réfugie à Amsterdam pour fuir l'amour. On suit Miliana dans sa découverte de l'art néerlandais: littérature, poésie, peinture; Rembrandt, Van Gogh, la foire du livres à Bruxelles, soirées de poésie, visites de musées, La jeune fille à la perle de Vermeer, Anna Frank... Les personnages secondaires sont de différentes nationalités: on baigne dans le multiculturalisme et ça me plait. On suit aussi pas à pas les émotions de Miliana, mais je me demande si son histoire n'est pas un prétexte dont se sert l'auteur pour nous faire voyager à travers les Pays-Bas.

C'est un court roman très intense, sensible, l'émotion est à fleur de peau. L'écriture est belle, tout en poésie; l'auteure est aussi un poète. Souvent je me suis sentie en parfaite communion avec le personnage principal mais pas toujours...

A lire pour découvrir les Pays-Bas, visiter les musées, pour rencontrer les grands peintres hollandais et pour savourer les mots de Yolande Villemaire. J'ai beaucoup apprécié et je suis bien curieuse de découvrir les autres livres de cette auteure car c'était mon premier.

Note : 4/5
(Mousseline)

p.s. Yolande Villemaire a séjouné à Amsterdam durant 3 mois à l'hiver 2002 et là elle a écrit ce livre.


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Yolande Villemaire est romancière et poète. Elle a publié entre autres, La vie en prose (1980), La constallation du cygne (1985), Le dieu dansant(1995), et en 2001 Des petits fruits rouges. La déferlante d'Amsterdam, son huitième roman, a été écrit lors d'un récent séjour aux Pays-Bas.

Elle est née à Saint-Augustin-de-Mirabel, le 28 août 1949 et a obtenu un baccalauréat en théâtre et une maîtrise en lettres de l'Université du Québec à Montréal.

De: Polo
Yolande Villemaire - La déferlante d'Amsterdam

Yolande Villemaire emmène son personnage à Amsterdam. L'héroïne, Miliana Tremblay, prépare une exposition, dont les tableaux représenteront des amazones de cité, des femmes de tous âges, qu'elle dessine au hasard de ses promenades. Ce n'est pas ce projet qui a conduit Miliana dans cette superbe ville. Elle fuit plutôt l'amour de son centaure, auquel elle craint de répondre.

Cette histoire se déroule dans un cadre enchanteur. Avec l'héroïne, on visite cette ville avec ses musées qui rappellent tout le passé des maîtres hollandais, en particulier Rembrandt, Van Gogh, Vermeer (on se souviendra de Tracy Chevalier). Ce petit roman de 92 p. nous pénètre de la vie amsterdamoise. Les canaux, les terrasses, les enfants blonds, les îles devant la ville, les vagues déferlantes de la mer, le ciel bleu strié de nuages comme on le voit dans les toiles néerlandaises, mais surtout, ce qui frappe Miliana, les intérieurs des maisons que leurs habitants ne protègent pas par des rideaux. Il ne faut pas oublier les chats. Ce décor fabuleux est présenté par un oeil d'expert puisque l'héroïne est artiste. Tous les amants de la culture et de l'ailleurs se payeront un délice avec ce roman. Ils apprendront que Proust a écrit 75 brouillons de son oeuvre célèbre, À la recherche du temps perdu, et vingt versions finales dans une époque privée de l'ordinateur.

En résumé, le roman décrit les angoisses d'une artiste à qui l'amour fait peur dans le cadre de la ville d'Amsterdam. L'écriture est très poétique et très pudique. L'auteure procède par petites touches fines comme un peintre impressionniste. Elle enrobe son propos dans un voile vaporeux qui en appelle à l'imagination du lecteur. Il faut aimer les atmosphères brumeuses qui cachent la tempête intérieure, les parallèles psychologiques entre les êtres et l'espace. Sinon, s'abstenir. Rien n'est apparent, rien ne bouge sauf dans la tête de l'héroïne. Et comme le roman ressemble à un récit, il faut suivre Miliana qui achète du pain, qui prend sa douche, qui prend le tram... Par contre, le dénouement est emprunté à la nouvelle puisque la vague déferlante connaîtra une mutation inattendue.

Ce roman n'est pas sans rappeler le sujet des Carnets de naufrage de Guillaume Vigneault, qui présentait un jeune héros en fuite au Mexique. On est dans le même contexte maritime pour une crise existentielle amoureuse.

Note : 4.5/5
Polo