Joseph KESSEL (France)

J'ai lu "Le Lion" il y a bien longtemps. Peut-être au collège ?... c'est dire !!!

J'en garde un bon souvenir mais sans comparaison à ton avis, Géromino. Je l'ai lu avec des yeux d'ado et donc surement pas à sa juste valeur. Une bonne raison de le relire. En plus, il n'y a pas une bouquinerie ne possédant pas un exemplaire. Cette relecture ne devrait donc pas tarder !!!

Ce fut un coup de coeur de ma jeunesse. Tu me donnes envie de le relire.

La fontaine Médicis

Roman, premier d’une série, réunissant de multiples personnes entremêlées pendant la Première guerre mondiale. On suit la famille du docteur Dalleau, de bonnes personnes, mais pauvres et lui est souffrant. Les deux fils vont devenir hommes dans ces temps troubles. Richard abandonne ses études et s’engage; Daniel se retrouve alors sans modèle et découvre des plaisirs peu recommandables. On découvre aussi la famille Brenan, très riches, dont le fils Étienne, en rupture avec les affaires douteuses de son père et les aventures dérangeantes de sa mère, se lie avec Richard et s’engage comme lui. La fille Brenan cherche aussi sa voie et se lie d’amitié avec Dominique, une fille qui a grandi dans les combles, mais qui a une chance au Conservatoire. On découvre aussi une famille de militaires, une femme malheureuse dans son mariage ainsi que d’autres parents et relations. Le roman se passe d’abord à Paris, mais dans la deuxième partie on passe aussi du temps dans les tranchées.
 
J’ai été agréablement surpris par cette lecture. On s’attache aux personnages et l’intrigue évolue rapidement, avec son lot de rebondissements (crédibles). À l’occasion j’étais un peu mêlé parmi le lot de personnages, mais le contexte des milieux très différents de chacun m’a permis de les replacer rapidement.

4/5

RR

Intéressant, je ne connaissais pas du tout.

Par le style, et la période historique couverte, ça m'a beaucoup fait pensé au Thibault de Roger Martin du Gard. Mais ici il y a plus de personnages et aussi des personnages féminins.

L'armée des ombres
Récit des aventures de quelques résistants en 1942-1943. Le choix des personnages et des situations permet de mettre en scène de nombreux aspects de cette armée de l’ombre : l’intellectuel, l’ouvrier, la mère de famille, la paysanne, le policier, l’imprimeur, le cheminot… L’auteur montre aussi différentes raisons qui ont mené ces gens à résister, ainsi que les conséquences.
 
Le livre est bien ramassé, Kessel ne se perd pas dans les détails. On peut trouver que ces archétypes de résistants ont aussi été présenté ailleurs, sauf que ce livre a été publié en 1943 à Alger, pendant la tourmente même. Il serait basé sur de nombreux témoignages de Kessel aurait recueilli. Il n'a pas le recul que les oeuvres écrites ensuite ont pu avoir (Vercors, etc), mais c'est justement aussi une raison supplémentaire d'admirer ce livre écrit au moment des faits et qui n'a pas trop mal vieilli.
 
4/5

RR

Géromino : Bingo !!! Très bon roman. Très bon film. J'ai eu la chance d'avoir lu et d'avoir vu. Le film est fidèle à l'esprit et à l'ambiance du roman. N'hésite donc pas de mettre ce livre dans ta P.A.L.

R.R : Merci pour cet avis. Kessel est un auteur qu'on oublie trop souvent. Il ferai un très bon auteur du quadri tant son oeuvre est grande et variée.

Bonne idée de faire une lecture commune de Kessel. Bien longtemps que je n'ai rien lu de lui.

Je l’avais proposé une fois comme auteur du mois, mais il n’avait pas été « élu ».

J’ai « Les cavaliers » dans ma PAL, encore un bon pavé !

Belle de jour



Séverine, bourgeoise parisienne mariée à un chirurgien, se prostitue dans la journée dans une maison de rencontres.

Un roman qui fit scandale à sa sortie. On y découvre les souffrances intérieures de cette jolie bourgeoise partagée entre l'amour pour son mari et ce plaisir charnel qu'elle ressent dans les bras d'autres hommes. Ce n'est pas un roman que j'ai beaucoup apprécié.

Note : 3/5

LA VALLEE DES RUBIS
Joseph KESSEL
Folio 254 Pages
 
Résumé (4° de couverture)
 
 Plus secrète que La Mecque, plus difficile d'accès que Lhassa, il existe au c ur de la jungle birmane une petite cité inconnue des hommes et qui règne pourtant sur eux par ses fabuleuses richesses depuis des siècles : c'est Mogok, citadelle du rubis, la pierre précieuse la plus rare, la plus chère, la plus ensorcelante. Mogok, perdue dans un dédale de collines sauvages par-delà Mandalay. Mogok autour de laquelle rôdent les tigres. La légende assure qu'aux temps immémoriaux un aigle géant, survolant le monde, trouva dans les environs de Mogok une pierre énorme, qu'il prit d'abord pour un quartier de chair vive tant elle avait la couleur du sang le plus généreux, le plus pur. C'était une sorte de soleil empourpré. L'aigle emporta le premier rubis de l'univers sur la cime la plus aiguë de la vallée. Ainsi naquit Mogok.
 
L’auteur, le livre et moi
 
Voici ce que j’écrivais le 15 Octobre 2018 (4 ans déjà !) lors de la rédaction de mon avis d’un recueil d’un livre sous forme de 2 courtes histoires « Pour l’honneur »
 
… « Mais plus que de ce livre, c’est de Joseph Kessel dont je voudrais parler. Et voici pourquoi…

J’ai un souvenir étant tout gamin d’un passage à la T.V de Joseph Kessel. C’était l’époque où deux chaines de télévision se partageaient les ondes et, avouons-le avaient vocation à « tirer vers le haut » !! Pas le choix de zapper, on regardait ce qui était diffusé !!! En noir et blanc bien sur…

  De ce passage j’en garde l’image d’un homme qui m’a impressionné. Sa carrure, ses cheveux hirsutes, sa cigarette, son âge, son élocution…un « tout » probablement. Je ne saisissais pas le dialogue, l’échange avec l’intervieweur mais je compris que ce Monsieur était écrivain.  Je n’avais pas encore à l’esprit de devenir un lecteur, mais je m’avouais un certain respect pour cet homme. C’était en somme ma première expérience littéraire. Je visualisais un écrivain.

Le temps passa et adolescent le roman « Le Lion » m’est, comme à beaucoup d’entre nous je pense, tombé dans les mains. Je lisais donc un livre de cet homme.
Plus tard, j’ai découvert que le film «  L’armée des ombres » (Lino Ventura, Simone Signoret… et quelques scènes mythiques) était fidèlement inspiré d’un de ses romans. J’ai bien sur lu ce livre (que je vous conseille vivement)

Enfin, il est le co-auteur du « Chant des Partisans ». Chanson de résistance et non de haine, que j’aurai bien imaginé être notre hymne national…Non ?
Voilà pourquoi cet écrivain me marque. Il est pour moi un personnage public incontournable du 20eme Siècle » 
 
Aujourd’hui, de cela je ne changerai rien. Cette vision de cet auteur reste intacte. Si j’ai insisté pour que Joseph Kessel soit auteur du Quadri, c’est qu’à vrai dire je le connais peu et que j’avais un désir d’approfondir cette découverte. Et quoi de mieux que de partager ses efforts avec d’autres ?
 
Mon avis
 
L’œuvre de Joseph Kessel est grande. Elle est également variée comme fut sa vie. Ce « La vallée des rubis » n’est pas à proprement parler un roman.
Sous prétexte de suivre un ami négociant en pierres précieuses, le baroudeur que fût Kessel, nous emmène à la découverte de la Birmanie. Il s’agit d’une sorte de carnet de voyage à travers lequel nous découvrirons un magnifique pays, son histoire et ses coutumes, rencontrerons des personnages hors du commun, côtoierons la faune et la flore, et tout cela comme une aventure de temps révolus
L’écriture peut paraitre une peu désuète car très conventionnelle et très lissée. Mais elle cadre parfaitement avec l’époque où les voyages étaient une aventure (nous sommes dans les années 50) et pas l’égal d’un circuit touristique comme on l’entend de nos jours.
 
Enfin, on ressent surtout que Joseph Kessel était avant tout un humaniste. La découverte des hommes était son crédo et dans ce récit cette qualité transpire à chaque chapitre.
 
Ma note  3.5 / 5

Les mains du miracle



Le docteur Kersten, de nationalité hollandaise, s'était spécialisé avant la seconde guerre mondiale dans le massage médical. Il avait suivi des cours à Londres et reçu un enseignement secret venu du Tibet. Sa célébrité en fit le médecin de Himmler, le puissant chef de la Gestapo et des S. S., et qui devait devenir le second personnage du Reich. Himmler souffrait de douleurs intolérables que seul Kersten parvenait à apaiser. Utilisant ce pouvoir miraculeux, le héros de cette histoire parvînt à sauver de très nombreuses victimes politiques, et il empêcha la déportation massive d'une partie du peuple hollandais. Histoire absolument authentique qui se déroule au milieu d'une Allemagne en folie, dont l'auteur du Lion reconstitue les divers aspects (4° de couv').

Un roman historique qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout. On découvre la vie hallucinante de ce médecin impliqué bien malgré lui dans les arcanes du pouvoir de l'Allemagne nazie. Par contre le style un peu simple de l'écriture m'a surpris, comme si Kessel s'était retenu de faire de la bonne littérature vu la gravité du sujet. Des collégiens de 6° pourraient lire ce livre sans problème.

Note: 4/5


Edition originale trouvée dans une boîte à livre, en état moyen certes, la tranche mériterait d'être recollée. Quelqu'un est-il intéressé par ce genre de document ?

Petitmontagnard : Lors de la rédaction de mon avis de "La vallée des rubis" j'avais qualifié l'écriture de Kessel de désuète et de conventionnelle. J'entend pas "conventionnelle" une écriture sans grande personnalité et qui répond à des standards d'écriture à respecter d'une époque. Je ne pense pas que Joseph Kessel soit un maître de l'écriture. Ses livres valent avant tout par la force de leur thème et leur invitation au voyage. Des prochaines lectures contrediront peut-être cette impression

L'armée des ombres



Quatrième de couverture : Londres, 1943, Joseph Kessel écrit L'Armée des ombres, le roman-symbole de la Résistance que l'auteur présente ainsi : " La France n'a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n'a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie. (...)

Mon avis : un joyau que ce petit roman, dont l'écriture très abordable (contrairement à ce que j'imaginais) rend un hommage puissant à la Résistance française.
En peu de mots, Joseph Kessel imprime en nous des images fortes et marquantes de ce que pouvait être cette période trouble et dangereuse. Et c'est justement ce que j'ai apprécié dans cette lecture : l'économie de mots, les silences, les ellipses, qui plutôt que de perdre le lecteur, renforcent au contraire l'horreur des faits ou amènent la tension nécessaire pour refléter l'atmosphère de l'époque.
Un grand roman, à faire lire à tous, dès le collège ou le lycée !

Ma note : 5/5 

LES CAVALIERS
Joseph KESSEL
Folio 587 Pages
 
Résumé (4° de couverture)

Kessel a situé en Afghanistan une des aventures les plus belles et les plus féroces qu'il nous ait contées. Les personnages atteignent une dimension épique : Ouroz et sa longue marche au bout de l'enfer... Le grand Toursène fidèle à sa légende de tchopendoz toujours victorieux... Mokkhi, le bon sais, au destin inversé par la haine et la découverte de la femme... Zéré qui dans l'humiliation efface les souillures d'une misère qui date de l'origine des temps... Et puis l'inoubliable Guardi Guedj, le conteur centenaire à qui son peuple a donné le plus beau des noms : "Aïeul de tout le monde"... Enfin, Jehol "le Cheval Fou", dont la présence tutélaire et "humaine" plane sur cette chanson de geste... Ils sont de chair les héros des Cavaliers, avec leurs sentiments abrupts et du mythe les anime et nourrit le roman.
 
L’auteur, le livre et moi
 
Je poursuis l’exploration de l’œuvre de Joseph Kessel, appuyée en cela par le thème du Quadrimestre. Entre de lointains souvenirs de lecture et de plus récents abordant des thèmes et des styles très différents, il est difficile de se faire une idée de l’auteur que fût Joseph Kessel. La lecture du 4° de couverture de ce « Les cavaliers » ne dément pas cette impression. J’y cavale …

Mon avis

Pour aller droit au but, ce roman est un représentant de la belle littérature.
Comment un auteur occidental peut-il nous rendre avec autant de précision que d’émotion la culture d’un pays que tout éloigne de sa civilisation ? C’est ma principale interrogation.
On baigne avec beaucoup de passion, dans la culture Afghane avec ses rites, sa brutalité, sa fierté. On voyage dans des décors de rêves décrits avec une netteté quasi photographique. On est témoin, quasi complice, de la traitrise de certains. On partage la souffrance des hommes et des bêtes. La fierté des personnages est contagieuse, car c’est avec fierté qu’on referme ce livre avec uniquement la déception d’en avoir déjà terminé.
 Joseph Kessel est un auteur très surprenant et un conteur incomparable. A ceux qui en doute, je conseille fortement ce roman.

Ma note : 4.5 / 5

"Les cavaliers" Folio 2008 590 pages
                                     
                           Il a été Livre du mois chez les Rats en Février 2009 (à consulter ICI ) et une de mes premières critiques sur le forum, en septembre 2008  (ça fait déjà un bail!).
                             
                           L'histoire: Ouroz est un tchopendoz réputé de la région de Maïmana (au nord de l'Afghanistan). Il se rend à Kaboul afin de participer à un bouzkachi voulu par le roi Zaher Shah, qui va faire s'affronter les meilleurs compétiteurs du royaume. Dans son orgueil démesuré, Ouroz n'a aucun doute sur sa victoire évidente. Hélas, la compétition lui réserve une âpre déconvenue. Il lui faudra pas loin de 400 pages (!) pour regagner ses steppes aux horizons infinis, et retrouver son père, Toursène, avec qui les relations sont éminemment compliquées. 


                             Voilà en très grossier l'intrigue du roman. Je n'ai pas voulu en dévoiler plus, parce que l'histoire n'aurait plus aucun intérêt à être lue. Il faut découvrir à chaque page ce qui va vous pousser irrémédiablement à tourner la page suivante pour continuer l'aventure. Et je vous mets au défi d'y renoncer! 
                             Quelques éléments pour y voir plus clair: 
                              Le bouzkachi est un jeu des steppes issu des traditions mongoles. Un bouc dont on a coupé la tête est l'enjeu central de l'affrontement de plusieurs équipes de cavaliers pour en détenir la possesssion; est déclaré vainqueur le cavalier qui déposera la dépouille dans un cercle prédéfini, proche de la tribune royale. La compétition est rude et tous les coups sont quasiment permis!
                             Le tchopendoz est un cavalier qui a acquis une notoriété après avoir excellé dans un bon nombre de compétitions. Les plus grands font l'objet d'une fervente vénération. Ouroz est de ceux-ci, comme l'a été Toursène, son père, avant lui (je dévoile quelques clés...). 
                             Je ne vous parlerai pas de Mokkhi, le dévoué serviteur d'Ouroz (dévoué jusqu'à un certain point...); de Zéré, la gitane amoureuse et surtout avide de richesses; de Guardi Guedj, l'Aïeul de tout le monde; et surtout pas de Jehol, "le cheval fou", personnage à part entière, sans qui il n'y aurait pas d'histoire. 
                              C'est un roman âpre, brutal, cruel en bien des endroits. Les sentiments ou relations sont esquissés à l'emporte pièce, à peine exprimés, camouflés derrière une mâle et virile pudeur (comme les rapports filiaux entre Toursène et son fils Ouroz). 
                              Le décor -l'âme du roman- nous entraîne dans les écrasants et somptueux panoramas des montagnes de l'Hindou Koush. Les descriptions que nous en fait Kessel sont d'un criant réalisme; on ne s'en lasse pas.
                              Je crois avoir parlé de chef d'oeuvre déjà au moins une quinzaine de fois. Je le redis une fois de plus. Rarement un livre d'aventures ne m'a autant subjugué!


Note: 5/5 

Geromino; DKOIS Vous m'avez vraiment donné envie de lire  les cavaliers avant la fin du quadri

Terre d'Amour et de feu
Ce livre n’est pas un roman c’est le Kessel journaliste qui s’exprimeSous forme d’un triptyque .
Par trois fois en près de 40 ans il suit l’aventure d’Israel :L’installation des premiers colons, la creation d’Israel en 1948 et les juges (le process de Eichman en 1961)

J’ai beaucoup aimé la première partie avec les premiers colons qui s’installent créent des fermes et vivent dans une bonne entente avec les palestiniens .Le début de la guerre et le procès de Eichman m’ont moins passionné le regard de Kessel en tant qu'observateur est néanmoins interessant
3.5/5