Stig DAGERMAN (Suède)

De : nimbus (Message d'origine) Envoyé : 06/11/2004 22:20

Stig Dagerman "Automne allemand"

Ed. Babel 1967 (trad. française 1980)
Trad. Philippe Bouquet. 165 pages.

Peut-être S. Dagerman n'est-il pas très connu et mérite une brève présentation.

Suédois, né en 1923, il fut romancier, poète, et journaliste. Il se suicida en 1954 à l'âge de 31 ans. Son chef-d’œuvre est, paraît-il "L'île des condamnés" publié en 1946.

Ce livre est donc écrit par un jeune homme de 23 ans, il est constitué d'un ensemble de 13 articles dans lesquels il dresse, en 1946, un état des lieux de l'Allemagne vaincue.

On y trouve à la fois un état des lieux ( les grandes villes allemandes ne sont que ruines) et un état des gens, accompagnés d'une réflexion en profondeur sur l'homme et les ressources ultimes qu'il cache en lui.

J'ai été totalement sidéré par la sagesse et la maturité de ce jeune garçon ! Il a une compassion pour les vaincus "misérables" qui transcende les frontières, mêmes idéologiques.

Il pense que la souffrance vraie, même mérité n'est pas communicable.

J'ai aussi appris que les opérations de "dénazification" conduites à l'époque furent une vraie mascarade ! Les vrais responsables nazis étaient déjà loin ou collaboraient sans être inquiétés avec les forces occupantes (américaines et surtout anglaises) !

Un bon document.

Note: 4,5 / 5


De : Terra-Antiterra Envoyé : 30/10/2008 18:38

Merci à Nimbus de me rappeler Stig Dagerman ,
que j'avais oublié alors que je m'étais promis de le lire après l'avoir découvert dans un extraordinaire livre :
un tout petit livre : vingt pages !!!
mais quelle démonstration des pouvoirs de cette écriture !
le titre est plus qu'évocateur :
"Notre besoin de consolation est impossible à rassasier"
(Actes Sud, 1981, mais souvent réédité depuis).
Je suis sûr que beaucoup de ratzérates seront profondément touchés par ce livre.
Quant à moi, je vais approfondir ma découverte de cet écrivain hors pair.


De : Terra-Antiterra Envoyé : 2008-11-04 18:26

DAGERMAN Stig : « L’automne allemand »
[Tysk Höst]
Actes Sud, 1980, [1952, Norstedts 1967], 139 p

Essai
note 4 sur 5
« Une méditation d’une surprenante maturité sur la souffrance et l’angoisse, sur la haine et la culpabilité »

RESUME : « A l’automne 1946, les feuilles tombèrent depuis la troisième fois depuis le célèbre discours de Churchill [….] C’était un automne triste, humide et froid, avec des crises de la faim dans la Ruhr et de faim sans crises dans le reste de l’ancien Troisième Reich… » Ainsi débute le reportage d’un très jeune (il a 23 ans) journaliste et écrivain suédois qui va observer, questionner, et descendre dans les caves de Hambourg, Essen ou Berlin à la rencontre de ceux qui s’y terrent. S’interrogeant lui-même et analysant avec une extraordinaire sensibilité la destinée de ces Allemands déchus mais non absous.

BIO : Né en Suède en 1923, Stig DAGERMAN est déjà -malgré son jeune âge- un écrivain connu quand il réalise ce reportage. Il a publié en 1945 « Le serpent », et il publiera en 1946 ce qui est considéré comme son chef d’œuvre : « L’île des condamnés ». Il publiera encore deux œuvres marquantes : « L’enfant brûlé » en 1948, puis « Souci de noces » en 1949. Pour mettre définitivement sa vie en accord avec ses idées, il se suicidera en 1954, non sans avoir laissé un dernier écrit (1952), brûlant d’un inoubliable éclat : « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier »

COMMENTAIRES : Même ceux qui connaissent bien l’Allemagne, les Allemands et les drames de la fin de l’ère hitlérienne, seront marqués par la pénétrante et la bouleversante description que Stig Dagerman fait de ce moment clé de l’histoire de l’Allemagne. Mais c’est surtout une méditation d’une surprenante maturité sur la souffrance et l’angoisse, sur la haine et la culpabilité. On lira avec étonnement ses pages sur la farce peu connue et aujourd’hui soigneusement oubliée des “Spruchkammern”, les tribunaux de dénazification.

CITATIONS : « On exigeait de ceux qui étaient en train de traverser cet automne allemand qu’ils tirent des leçons de leur malheur. Mais on oubliait que la faim est un bien piètre pédagogue. S’il est lui-même totalement à bout de ressources, celui qui a vraiment faim ne se rend pas lui-même responsable de sa faim mais bien ceux dont il pense pouvoir attendre de l’aide. […] Ceci n’est naturellement pas un modèle de raisonnement moral ; mais la faim n’a rien à voir avec la morale. “Erst kommt das Fressen, dann die Moral” » (D’abord la bouffe, ensuite la morale).




De : Terra-Antiterra Envoyé : 2008-10-30 12:38

Merci à Nimbus de me rappeler Stig Dagerman,
que j'avais oublié alors que je m'étais promis de le lire après l'avoir découvert dans un extraordinaire livre :
un tout petit livre : vingt pages !!!
mais quelle démonstration des pouvoirs de cette écriture !
le titre est plus qu'évocateur : "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier"
(Actes Sud, 1981, mais souvent réédité depuis).

Je suis sûr que beaucoup de ratzérates seront profondément touchés par ce livre.
Quant à moi, je vais approfondir ma découverte de cet écrivain hors pair.

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman
(Actes sud, 22 pages)

L’auteur nous livre ses pensées sur la vie et la mort, sur la valeur d’une vie humaine, de la sienne en particulier, de son talent (l’écriture) par rapport à sa vie.

On sent à la lecture de ce court texte tellement intense, une dizaine de pages seulement, que l’auteur est une personne assez tourmentée, il essaie de voir de l’espoir mais il ressort beaucoup de noirceur de cet écrit. J’ai eu du mal à comprendre certains passages mais l’ensemble est très puissant. A relire, ça ne prend pas beaucoup de temps… Ce texte a été découvert en 1981, Dagerman l’a écrit juste avant son suicide en 1954 à l’âge de 31 ans.

Note : 3.75/5

Je ne connais pas du tout cet auteur, mais vous avez tous l'air enthousiaste. Et le livre que tu as lu Shan Ze m'attire beaucoup, idem pour L'automne allemand.

Même si en lisant d'autres bio sur lui, ses livres qui ont connus le plus de succès sont Le serpent et L'enfant brûlé.

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier


Petit récit de 10 pages où l'auteur décrit son pessimisme et son manque de raison de vivre.

Dernier texte de l'auteur qui gardera ensuite le silence avant de se donner la mort deux ans plus tard à 31 ans.
J'ai trouvé ce texte bien ennuyeux.

1/5