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Octobre 2006: Les vestiges du jour de Kazuo Ishiguro

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Message  Prospéryne Mar 18 Nov 2008 - 21:12

De : Venusia (Message d'origine) Envoyé : 2006-08-28 14:02

Les vestiges du jour, c'est un roman tendre, envoûtant, très émouvant, à l'écriture merveilleuse, un classique en devenir. Gagnant du Booker Prize, adapté au cinéma, traduit en plus de 30 langues... C'est un grand roman, et j'espère que vous serez nombreux à le lire.

Je recopie ici ma présentation lors du vote:
De France 2: Claires dès son premier roman, éclatantes au second, les exceptionnelles qualités littéraires d'Ishiguro (juxtaposition de multiples niveaux de langage, finesse des portraits, complexité et subtilité des sentiments) sont récompensées en 1989 par le Booker Prize pour "Les Vestiges du jour". Ses livres sont traduits en plus de trente langues.

De Shunkin.net: Salué par une critique unanime, Kazuo Ishiguro est parvenu, en trois romans, à s'imposer au premier plan de la scène britannique : Lumière pâle sur les collines (Prix du meilleur premier roman 1984), Un Artiste du monde flottant (Whitbread Prize, meilleur livre de l'année 1986), Les Vestiges du jour (Booker Prize 1989), merveilleusement adapté au cinéma par James Ivory en 1993. En 1995, il a reçu le titre d'officier de l'Ordre de l'Empire britannique, et en 1998, la France l'a fait chevalier des Arts et Lettres.

De Pierre Assouline: Je peux vous citer les deux romans qui, ces dernières années, m'ont tellement impressionné et troublé qu'ils ont été chacun un déclic libérateur me permettant d'écrire un roman :"Le liseur" de Bernhard Schlink (sans lequel je n'aurais pas écrit "La cliente") et "Les vestiges du jour"de Kazuo Ishiguro (sans lequel il n'y aurait pas "Lutetia"). Je ne rate pas une occasion de payer ma dette à ces deux romans remarquables.


De : lassy Envoyé : 2006-10-12 03:34
Eh bien c'est donc moi qui ouvre le bal, cette fois !


Les vestiges du jour

Mr Stevens est un majordome très sérieux. Nous sommes en 1956, et la Maison à laquelle il appartient depuis quelque décennies vient d'être vendue à un américain.

Toute sa carrière est considérée, je ne sais pas s'il s'agit d'un journal intime, ou bien s'il s'adresse à une sorte de confrérie, mais il ressort de sa narration laconique et sobre, une rigueur, une discrétion, et un mélange de modestie et de fierté tels que l'on imagine tout à fait le butler idéal s'exprimer de la sorte.
De fait, il est tellement obnubilé par sa charge, par la dignité qu'il doit à sa fonction, par le prestige de sa Maison, son Maître ayant lui-même une charge dans les hautes sphères de la diplomatie (ce qui soit dit en passant, augmente le propre prestige du majordome), que sa vie personnelle ne compte pas, et qu'il ne se rend même d'ailleurs pas compte d'avoir manqué quelque chose d'important : le devoir avant tout !

J'ai été très agréablement surprise par ce roman. Voyez-vous, l'Histoire passe aussi par des détails d'intendance, le témoignage de ce majordome en fait foi, l'argenterie impeccable aide à mener à bien des réunions politiques de la plus haute importance...
Un régal.

4/5


De : doriane99 Envoyé : 2006-10-12 09:40
Les vestiges du jour

Stevens est majordome à Darlington Hall. Profitant des vacances de son nouveau maître américain, il part retrouver Miss Kenton, ancienne intendante du domaine dont on le devine amoureux... Son voyage vers son ancienne collègue est l'occasion de se remémorer les grandes heures de Darlington, du temps où l'avenir de l'Europe se décidait entre ses murs.

J'ai été soufflée par l'écriture, on "entend" s'exprimer ce majordome parfaitement anglais, dont la seule raison de vivre est d'atteindre la perfection dans son métier quels que soient les événements. Même l'agonie de son père ne parviendra pas à le détourner de son travail. J'en suis arrivée à me demander ce qu'avait écrit Ishiguro, tellement l'écriture me semblait coller au personnage, je n'imaginais pas qu'il ait pu écrire sur d'autres thèmes. Néanmoins, si je me suis régalée pendant une centaine de pages, le rythme, les longueurs ont refroidi mon enthousiasme et j'ai traîné pour finir le livre.

Le film lui, est absolument superbe. Anthony Hopkins, Emma Thompson, Christopher Reeve (avant son accident puisque le film date de 1994), Hugh Grant sont criants de vérité. Les décors de Darlington sont absolument superbes... Je me demande même (et ça n'est pas mon avis d'ordinaire) s'il n'est pas préférable de voir le film avant de lire le livre. Les longueurs passeraient probablement mieux.

Un bon livre et un excellent film
3,5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 2006-10-12 10:06
Kazuo ISHIGURO, Les vestiges du jour

Ce roman est absolument étonnant!
D'abord pour la beauté de l'histoire et des sentiments qu'il contient. Enormément de noblesse d'esprit, de grandeur d'âme, d'humilité aussi, un don pour la remise en question, les regrets... Autant d'émotions qui pourraent facilement virer au pathos sous la plume d'un auteur trop guimauve, mais ce n'est pas du tout le cas ici. Ishiguro propose une petite merveille de sensibilité et de subtilité.
Et c'est là que se situe un autre aspect admirable de cette oeuvre. L'auteur, contrairement à ce qu'on pourrait penser en lisant le roman, n'est pas britannique mais japonais. Il manie pourtant à la perfection cette langue empruntée chère à la littérature anglo-saxonne du 19e siècle, ce petit côté Agatha Christie, ces pas feutrés qui sont ceux des domestiques du film Gosford Park. Et en même temps, il reste très japonais; enfin je trouve et je m'explique. Il y a au fil des pages une pudeur et une retenues que je considère comme typiquement asiatiques. Pas d'effets mélodramatiques gratuits, pas de besoin de trop expliquer en détails. Juste les silences, les non-dits et pourtant, tout est là, bien là. Une véritable réussite!
J'ai éprouvé un vrai attachement pour les personnages et leur destin, pour leurs remords et leur crise identitaire. Ainsi que pour le recul que l'auteur arrive à observer. On se sent proches et spectateurs à la fois, une aptitude pas simple à manier que Kazuo Ishiguro semble avoir bien apprivoisé. Une vraie lecture-plaisir!

Ma note: 4,5/5


De : lobadetolosa Envoyé : 2006-10-12 12:04
Kazuo ISHIGURO, Les vestiges du jour

J'ai beaucoup aimé ce livre, même si j'ai eu un peu de mal à y entrer au début. On se retrouve dans la peau d'un majordome anglais, qui a une haute estime de sa profession, qu'exerça aussi son père. On apprend la vie des domestiques dans une maison aristocratique juste avant la seconde guerre mondiale. On y voit des détails qui pour nous semblent infimes mais qui pour lui sont primordiaux : l'argenterie, la répartie...
cet homme qui croyait sa vie réussie car il avait été un bon majordome se rend compte qu'elle fut en vérité gâchée, qu'il est passé à côté du bonheur.
Pour cet homme, ce voyage de courtoisie pour revoir l'ancienne intendante du domaine se révèlera être une révélation sur sa vie.
J'ai plus aimé les passages dans lesquels il se rapelle ses souvenirs avec les autres domestiques ; par contre, les passages sur la grandeur du métier de majordome m'ont un peu lassée. J'y ait trouvé trop de longueurs à mon goût et une certaine lourdeur dans quelques phrases.

ma note : 2.5/5


De : lullaby641 Envoyé : 2006-10-12 15:35

Les vestiges du jour de Kazuo ISHIGURO
Stevens un majordome dans la pure tradition anglaise profite de quelques jours de congé octroyés par son nouvel employeur pour aller rendre visite à une ancienne gouvernante.
C'est pour lui l'occasion de revenir sur les années qu'il a passées au service de Lord Darlington et de faire en quelque sorte le bilan de sa vie.

Le majordome s'adresse directement au lecteur qui devient par conséquent son confident.
Par moment ,on a même l'impression qu'il attend son assentiment pour des décisions qu'il a pu prendre dans le passé.
Ce qui ressort aussi c'est son abnégation dans sa fonction: assurer son service d'abord.
Une expression me vient en l'écoutant parler (un langage tout en retenu ):"so british"et ça n'a rien de péjoratif pour moi!
Ce livre me donne aussi envie d'aller me perdre dans la campagne anglaise si bien décrite.

J'ajouterai pour finir qu'ayant vu le film il y a déjà quelques temps je n'ai pas du tout été déçue!!
Et vraiment Anthony Hopkins était un superbe Mr Stevens.

4/5


De : lalyre7032 Envoyé : 2006-10-14 09:49
Les vestiges du jour Kazuo Ishiguro 10/18

Majordome méticuleux dont le maître lui suggère de prendre un peu
de repos et lui propose de prendre sa voiture pour faire un voyage de
quelques jours et découvrir la campagne anglaise allant même jusqu’à
lui payer l’essence.Notre héros décide d’aller revoir une ancienne
gouvernante qu’il a eu sous ses ordres il y a quelques années.Pendant
ce voyage,il évoque les étapes et les curiosités rencontrées et nous fait
revivre ses souvenirs et ses réflexions sur la dignité de son métier,il nous
conte des anecdotes concernant son père,qui lui aussi était majordome,
cela avec beaucoup d’humour,mais on devine des doutes dans son récit
car on croit comprendre qu’il se demande s’il a réussi sa vie.


Mon avis :J’ai trouvé beaucoup de longueurs dans ce livre et le style
m’a fait penser aux auteurs de l’époque victorienne.Je m’y suis souvent
ennuyée,mais je l’ai lu jusqu’à la fin. 3/5


De : liza_lou55 Envoyé : 2006-10-14 09:58
Les vestiges du jour
(Presses de la Renaissance, 268 pages)

Un beau roman, assurément, que Les vestiges du jour de Kazuo Ishiguro ! L’auteur restitue à merveille l’atmosphère des vieilles demeures anglaises des années 20 et 30 et de leurs occupants. On découvre ainsi avec intérêt le mode de vie, les pensées voire les secrets moins avouables aussi bien des propriétaires que surtout, du personnel de Darlington Hall.

Ishiguro réalise un véritable tour de force en présentant son histoire à travers les yeux de Stevens, majordome irréprochable tout au long de sa longue et belle carrière auprès de Lord Darlington. On peut penser ce que l’on veut du narrateur : énigmatique, parfois irritant, Stevens a consacré toute sa vie à atteindre un seul but : acquérir une certaine dignité conforme à la place qu'il occupe. Le monde peut s’écrouler autour de lui, les pires choses se produire à quelques mètres de lui, Stevens n’en continuera pas moins à servir avec sérieux et maîtrise Sa Seigneurie. Pour ensuite en tirer une certaine fierté.

Cependant, une mince, très mince épine s’est enfoncée dans la carapace de ce majordome stylé et impeccable. Celle-ci a pour nom Miss Kenton, l’ancienne intendante de Darlington Hall qui s’est mariée et a quitté le domaine depuis plusieurs années déjà. C’est à la faveur d’un voyage en voiture vers l’Ouest de l’Angleterre pour aller lui rendre visite que Stevens remonte le cours de sa vie pour la première fois. Des souvenirs s’entrechoquent dans sa mémoire : de ses premières armes alors tout jeune majordome avec son propre père sous ses ordres, aux derniers moments à servir Lord Darlington juste avant sa mort. Le décalage entre les réflexions de Stevens sur les évènements, petits ou grands, qui ont échelonné sa vie et ce que le lecteur saisit et comprend est quelquefois très drôle et à d’autres moments, assez troublant. Et on a parfois vraiment envie de dire à Stevens de regarder enfin la vérité en face, « d’arrêter de faire semblant » comme Miss Kenton lui rétorqua un jour sans que celui-ci comprenne ou veuille prendre la peine de comprendre.

A certains aspects, Les vestiges du jour m’a rappelé un film de Robert Altman, Gosford Park, qui lui aussi s’attardait plus sur la vie des domestiques que sur celles de leurs employeurs. Le style d’Ishiguro est également tout simplement superbe et aussi très recherché et c’est ce qui fait la force et la beauté du roman. Peu à peu, on s’attache à Stevens au fil des pages et même si on ne le comprend pas toujours, la fin délivre un message d’espoir grâce à la réconciliation de Stevens avec lui-même. Et de nous avec lui.

Ma note : 4/5


De : Cocotte8017 Envoyé : 2006-10-14 20:15
Les vestiges du jour
(Éditions 10/18, 1991, 267 pages)

M. Stevens est un distingué majordome anglais. Son nouveau maître américain lui propose de prende quelques jours de vacances et lui prête sa voiture. M. Stevens décide de partir rendre visite à Mrs. Kenton, une ancienne collègue qu'il n'a pas vu depuis une vingtaine d'années. Durant le trajet, M. Stevens nous fait part de ses souvenirs et ses réflexions sur son métier qu'il vénère au plus haut point.

J'avoue que j'ai eu un peu de mal au début à entrer dans l'histoire. Mais au bout de quelques dizaines de pages, je me suis imprégnée de l'ambiance et surtout j'ai l'impression d'être entrée dans la tête de M. Stevens. Quel personnage fascinant! Rien ne réussit à le déstabiliser. Il en vient à s'oublier lui-même pour son métier. C'est frustrant parfois de lire ses pensées toujours centrées sur l'obligation d'être un grand majordome. On a l'impression qu'il a passé à côté de plein de choses, mais il n'en est pas conscient.

J'aime bien le style de Kazuo Ishiguro, sa maîtrise de la narration, les retours dans le passé qui nous dévoilent peu à peu les détails et les non-dits qui rendent l'atmosphère du roman particulier.

Un auteur à découvrir! J'ai moins aimé que Quand nous étions orphelins, car j'y ai trouvé plus de longueurs, mais tout de même un bon livre!

Ma note : 4/5


De : pounette515 Envoyé : 2006-10-16 15:26
Les Vestiges du jour.

Quelques jours de retard pour donner mon opinion pour ce livre du mois d'octobre... désolée

Tant de bons résumés ont été faits, que je suis prise de paresse, et vais donc juste donner mon avis!!

Que dire...!
Un roman extrêmement bien écrit.
C'est avec tant de justesse que ce personnage est peint, que ces réflexions nous parviennent...que s'en était déroutant de vraisemblance.
Cependant, d'après le réumé, je m'attendais à ce que l'histoire démarre rapidement avec la rencontre de Mr. Stevens avec Mrs. Kenton.
Or, comment dire, c'est une histoire qui ne démarre pas.!!! Enfin, plutôt le roman ne se concentre que sur les pensées et souvenirs du majordome.
Et je dois avouer que je m'attendais à autre chose.

Cependant, on est vite pris par ce personnage hors du commun, tellement investi dans travail que le monde autour ne semble pas exister pour lui.
Il fait abstraction de tout sentiment.
Pas d'émotion à la mort de son père, pas d'émotion au départ de Mrs.Kenton...mais grosse émotion quand une petite faute domestique est commise.
Il en devient agaçant, ce personnage!!!
Et c'est justement là tout le génie de Kazuo Ishiguro: nous permettre de voir, ce que le héros ne voit pas, à travers les confidences de ce dernier.
Donc, on a envie de prendre la place de Mr. Stevens pour le faire réagir.

Bref de la grande littérature.
Cependant, je dois avouer que cela ne m'a pas transportée autant que je l'aurait souhaité, même si j'ai beaucoup aiméé.

Ma note: 3.5/ 5

Pounette
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Message  Prospéryne Mar 18 Nov 2008 - 21:13

De : Shan_Ze Envoyé : 2006-10-20 11:23

Toutes mes excuses pour ce long retard (j'ai le net seulement à la fac...)



Les vestiges du jour de Kazuo Ishiguro

Stevens est majordome dans une grande maison, Darlington Hall, en Angleterre. Il a eu Mr Darlington comme maître, qu’on nommait Sa Seigneurie ; avant que Mr Farraday, un américain, ne le remplace à sa mort. Quand il reçoit une lettre de Miss Keaton, il trouve une bonne occasion pour profiter du conseil de son maître afin de prendre des vacances en rendant visite à son ancienne intendante. Sur le long chemin le conduisant à Miss Keaton, Stevens se souvient et nous fait profiter de quelques moments passés.
J’ai été un peu surprise que la rencontre avec Miss Keaton tarde tant à venir. Mais finalement, on découvert au fil des pages et des souvenirs de Stevens, cette Miss Keaton mais surtout la personnalité de Stevens. J’ai été agacée et en même temps, fascinée par les habitudes de ce Stevens. Toujours droit, répondant strictement aux questions sans jamais déborder du cadre de la question, recadrant toujours les autres. Ce tempérament un peu « robot », auquel il se contraint par la forme de son activité, l’empêche de pleurer et le fait travailler à la mort de son père ; l’oblige à considérer Miss Keaton seulement comme une intendante et non, aussi comme une femme. Par contre, les passages sur la dignité et la grandeur du métier m’ont ennuyée ; j’ai trouvé ça trop pompeux et sans intérêt pour moi. J’ai toutefois, intérieurement éclaté de rire au passage où il s’empêche de donner du monsieur au docteur.
En tout cas, ce livre m’a encouragé à découvrir d’autres romans de Kazuo Ishiguro ; j’aime beaucoup son écriture !

Note : 4/5


De : Laïze Envoyé : 2006-10-29 13:49
Les vestiges du jour

Avec ce roman, on rentre dans les pensées de Stevens, vieux majordome qui prend quelques jours de congé pour retrouver une ancienne intendante, Miss Kenton. Pendant tout son cheminement vers ces retrouvailles, Stevens se souvient de la période où il servait Lord Darlington.

Si on devait résumer en quelques mots le personnage de Stevens, on dirait grandeur et dignité. On suit le fil de ses pensées tout au long du roman. Il partage avec nous ses réflexions sur la dignité et la loyauté du majordome, la grandeur de sa maison. On découvre aussi quelques bribes des réunions diplomatiques qui ont eu lieu à Darlington Hall.

C'est très, très bien écrit et ça se lit vraiment facilement. On s'attache très vite à Stevens. Il est toujours obsédé par le fait de bien faire son travail, d'être digne, à sa place et cela le fait passer à côté de pas mal de choses. Notamment lorsque Miss Kenton arrive et qu'elle explose de sentiments. Elle est à l'exact opposé de Stevens. Du coup, leur cohabitation donne lieu à des scènes charmantes, comme quand elle essaie de mettre des fleurs dans le bureau de Stevens pour en égayer l'austérité. Mais lui, il refuse catégoriquement (des fleurs ne l'aideront pas à travailler mieux, selon lui).

En fait j'irais même jusqu'à dire que par moments, notre Stevens est plutôt comique. A force de vouloir rester digne et de tout prendre au sérieux, il m'a fait rire. Notamment avec son nouveau maître américain, Mr Farraday qui lui fait des blagues. Du coup, c'est un véritable cas de conscience pour Stevens, faut-il que lui aussi réponde sur un ton léger ? Et quand il s'essaye à la 'boutade', c'est souvent plutôt raté. J'ai trouvé ces passages très amusants. Un petit extrait pour le plaisir :
"J'avais été assez content de ma boutade lorsqu'elle m'était venur à l'esprit, et je dois avouer que j'avais ressenti quelque déception devant l'accueil qui lui avait été réservé. Ma déception a sans doute été d'autant plus vive qu'au cours de ces derniers mois, j'ai consacré du temps et des efforts à perfectionner mes compétences dans ce domaine. En fait, je me suis efforcé d'ajouter ce savoir-faire à ma panoplie professionnelle afin de répondre avec assurance aux attentes de Mr. Farraday en ce qui concerne le badinage. [...] J'ai mis au point un exercice simple que j'essaie de pratiquer au moins une fois par jour ; dès qu'un moment libre se présente, je tente de formuler trois boutades correspondant à ce qui se trouve autour de moi à ce moment-là."
Ça résume parfaitement l'état d'esprit de Stevens pour qui même l'humour fair partie du boulot et se travaille au même titre que n'importe quelle autres discipline.

Mais en bref, j'ai vraiment bien aimé ce livre. Je pense en effet que c'est déjà un 'classique'.

Ma note : 4,5/5


De : SphinxCoco Envoyé : 2006-11-16 13:49
Kazuo Ishiguro
Les vestiges du jour

On naît domestique, on meurt domestique. Tel est le credo du roman de Kazuo Ishiguro.
Dans une somptueuse demeure anglaise, dans les années 30, rien ne semble pouvoir bouleverser le majordome Stevens et son armée de valets et gouvernantes. Ni la montée du nazisme, ni la maladie du père de Stevens, ni même l'amour.
Stevens reste stoïque en toutes circonstances ; le décès de son père ne semble pas l'atteindre ; et il n'ouvrira jamais son coeur à la gouvernante Miss Kenton, qui le provoque autant qu'elle lui envoie des signaux d'intérêt.

L'épisode de l'humiliation faite par un ami de Lord Darlington (interrogation sur les connaissances de Stevens en politique), l'annonce du mariage de Miss Kenton, leurs retrouvailles seulement cordiales avec après un "road-movie" éreintant... autant d'occasions où l'on espère presque que Stevens va réagir, crier, trépigner... mais il n'en est rien.
C'est la "stature morale", comme le répète le majordome : on obéit stoïquement, sans réfléchir, au maître car celui-ci est "supérieur".

Le roman connaît quelques longueurs, aussi l'adaptation cinématographique est un excellent complément. James Ivory a su retranscrire fidèlement cette sobriété, avec des acteurs talentueux : Anthony Hopkins, Emma Thompson, Hugh Grant... c'est un vrai régal.

Ma note : 3,5/5

SphinxCoco


De : wisewill Envoyé : 2007-02-04 15:16
Les Vestiges du Jour - KAZUO ISHIGURO

J'aurai mis le temps à le lire ce livre!
L'histoire de Stevens m'a au début laissé perplexe quant à une éventuelle intrigue, ou la présence un fil conducteur.
Faisant confiance à certaines de vos critiques, j'ai persévéré et même si ce style de roman n'est pas mon lot quotidien, j'ai quand même perçu ce petit quelque chose qui fait que nous sommes en présence d'une écriture mesurée, pleine d'envie de nous donner les fondements de ce que le personnage appelle la "dignité".

Pour ma part, ce fut un livre auquel je n'ai pas adhéré immédiatement, mais sur la longueur.

Ma note : 3/5


De : gallomaniac Envoyé : 2007-02-28 15:33
Les vestiges du jour, Kazuo Ishiguro
sur recommandation des rats mis dans mon challenge2007. Ma note 4,5/5
Oui, oui, presque un coup de coeur! Quite British, isn't it! et de qualité constante.
On parle parfois de belles lettres... ce roman est un exemple de belles lettres, une vraie oeuvre d'art. Probablement difficile à traduire, donc bien traduit aussi.

Petit clin d'oeil: un de mes neveux vient de terminer l'école de butlers aux Pays-Bas , mais tout de suite après, il a pris un boulot de vendeur de mode.
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