Pierre REVERDY (France)

De : mimilasouris76 Envoyé : 2005-08-25 07:17

Plupart du temps
Pierre Reverdy (1889-1960)
Poemes ecrits entre 1915 et 1922
environ 400 pages aux éditions poesie/Gallimard

Ce livre reunit plusieurs recueils de poemes, comme "La lucarne ovale" et "La guitare endormie". On y trouve quelques poemes en prose, mais la plupart des pieces sont ecrites en vers. Il faut aussi preciser que les vers sont libres et que l'auteur n'utilise pas de ponctuation (dans le meme style que les poemes du recueil "Alcools" d'Apollinaire, avec qui Reverdy a d'ailleurs ete ami). Comme beaucoup d'ecrivains de sa generation, l'auteur se rattache au cubisme et au surrealisme.

ma note 1/5

Si je n'ai pas aime ces poemes, je sais que c'est surtout du au style, auquel j'ai beaucoup de difficultes a adherer. J'ai assez de mal a le comprendre, et c'est surement pour cela que j'ai eu du mal a avancer dans le livre, ce qui ne remet donc pas en cause le talent de l'auteur. De l'avis general, ce sont les poemes que Reverdy a ecrit tard dans sa vie qui sont les plus beaux, donc je persisterai et changerai peut-etre d'avis sur l'auteur. Le recueil "Plupart du temps" n'est pas vraiment a conseiller a ceux qui n'accrochent pas aux mouvements cubistes et surrealistes.

Je vous met a titre d'exemple les deux poemes que j'ai bien aime (oui, c'est peu...)

CIEL ETOILE

Un arbre oriente' vers le ciel
Cette procession sombre
On eclaire le monde avec des bougies
Tout se tient trop loin et dans l'ombre
Un bruit de pas trouble la nuit

Le mur se detache lentement
Et son ombre fait une tache
Contre la terre qui descend
Vers la riviere ou l'on entend
Le rire de cristal des roches

Un rayon blanc s'accroche en haut
La nuit se balance un moment
Quelque chose tombe dans l'eau
Une pluie d'etoiles


SON DE CLOCHE

Tout s'est eteint
Le vent passe en chantant
Et les arbres frissonnent
Les animaux sont morts
Il n'y a plus personne
Regarde
Les etoiles ont cesse' de briller
La terre ne tourne plus
Une tete s'est inclinee
Les cheveux balayant la nuit
Le dernier clocher reste' debout
Sonne minuit

(les deux poemes sont extraits des "Ardoises du toit" de 1918)