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Anita LAULLA (France)

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Anita LAULLA (France) Empty Anita LAULLA (France)

Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 22:35

De : Sahkti1 --- Envoyé : 2007-03-30 06:03

La folie la douceur
Editions Atelier de l'agneau

D'une illustration de Bérénice Constans à une autre, c'est à une promenade en prose poétique que nous convie Anita J.Laulla. Une jolie prose au demeurant, douce et fluide, teintée d'un certain mystère mais aussi des considérations du quotidien. Un mariage harmonieux sous la plume de l'auteur poétique. J'ai été particulièrement sensible à ces instants éphémères que Anita J.Laulla capte en quelques mots, signes du temps qui passe et s'installe, témoins de nos humeurs et de nos états d'âme. Ce n'est pas si simple, il existe le risque de tomber dans ce qu'on appelle la littérature anodine, propre à Delerm ou Gavalda, par exemple. Rien de tout cela ici. La réflexion est plus profonde, flirte avec la métaphysique dans certains cas, car il y a l'entre-lignes, tout ce qui se devine sans être dit et ces nombreuses portes ouvertes vers l'imaginaire. C'est un recueil que je vous invite à découvrir parce qu'il est beau, riche de sensations et d'une écriture élégante.

"Qu'elle recueille penchée un peu de boue, d'eau claire dans les poches du tablier, de vase remuée, frappée de la main, de la baguette, d'eau bue et recrachée avec les pailles, les brindilles, et qu'étoilée, touchant l'eau, elle attrape le rameau du saule, le cou de l'ami, qu'elle le plie, l'attire vers le bord du fleuve, le penche, pleure avec lui.

Ouvrant son coeur, pratiquant cette chirurgie, créant cette dentelle, ce point de Venise à mains nues, le gant retiré et posé sur la tablette, le feuillage ouvragé sur le paysage, le latex et la rue déserte, pratiquant cette incision, en silence sortant le nylon et maniant les instruments, tous rangés selon les formes de déchirure, le danger, l'entaille à faire, tous luisants, frottés comme des miroirs, tous ayant servi, sortant la pelote noire d'épingles, piquée de feu, les aiguilles enfoncées, dévidant tout l'écheveau de liens de couleur, ôtant les agrafes, celle à double fermeture dans le tissu fibreux, celle déchirant la chair ou attachant la broche fantaisie, celle retenant le manteau et perçant le coeur, la poche de poitrine perdant ses trésors de résine, de métal, d'autres aiguilles plus fines, d'autres agrafes pour la peau, le tissu désigné, d'autres instruments, camélia de tulle sombre, tête coupée de la fleur, et les tendres pensées, c'est là qu'elles naissent, meurent tout au fond, sous la mousse..
."

Note : 4/5

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