Paule NOYART (Canada/Québec)

De : boogok Envoyé : 2003-06-21 09:43

Un amer remarquable

J'ai adoré cette histoire qui apparaît si banale à prime abord. On commence en se disant: Ah!non pas un journal personnel! et on se laisse prendre au fil des pages. C'est une écriture directe, bien enlignée si je puis dire. On sent vraiment le changement de personnage. Pas besoin de voir qui a écrit, par le discours on reconnaît le personnage. Mais j'aurais bien donné un p'tit .2 de moins. J'étais déçue que ça se termine.

Note : 5/5



De : Friisette Envoyé : 2005-01-23 12:41

Un Amer remarquable

Un amer remarquable c'est l'histoire de Paul et de Jeanne, deux personnages qui ne se connaissent pas et qui, pendant presque toute la durée du roman, ne se parleront que par téléphone. Chaque jour, ponctuel comme un métronome, Paul appelle Jeanne, une mère de famille sans histoires qui s'ennuie. Pourtant, il ne l'a jamais rencontrée. Apparemment, il l'aurait choisie au hasard pour être sa confidente téléphonique. Mais on soupçonne qu'il en soit autrement, sans jamais en avoir la preuve. Tout au long du roman, un suspense nous tient rivée au livre dans l'espoir d'assembler les pièces du mystérieux puzzle, jusqu'à une finale tout à fait surprenante, digne d'un polar. À la lecture de mon résumé, vous devez bien vous douter que j'ai adoré ce livre. C'est bien simple, dès le début, le mystère qui plane m'a intriguée. L'auteur distille les indices au compte-goutte ce qui fait qu'on lit sans arrêt, dans l'espoir de comprendre, enfin, de quoi il retourne. Bien que n'étant pas un polar, le roman est construit de la même façon, ce qui maintient notre intérêt. En bref, c'est excellent!

Note : 4.75/5



De : Mousseliine Envoyé : 2005-03-03 10:30

Paule Noyart - Un amer remarquable
(Éd. Leméac, 2002, 162 p.)
C'est un livre vraiment très bien!

Paul vit sur un voilier, il est né sur un voilier et a toujours vécu sur un voilier. Jeanne vit dans une petite ville française, elle a deux garçons, son mari est psychiatre et elle s'ennuie plus souvent qu'autrement.

À chaque jour à 13h30, Paul téléphone à Jeanne. Ils ne se connaissent pas mais il lui téléphone. Jeanne embarque dans son jeu et peu à peu sa vie devient centrée sur ces appels. En fait sa vie est toute chamboulée... elle a perdu le contrôle. Elle ne fait qu'attendre les appels de Paul. On ne sait pas pourquoi que Paul téléphone à Jeanne, où il veut en venir. L'auteure nous maintient dans le suspense jusqu'à la fin qui est tout à fait surprenante!

À tour de rôle Paul et Jeanne sont les narrateurs, ils écrivent chacun dans leur journal. L'écriture est superbe, phrases courtes, petits chapitres.

Un roman différent, surprenant, saisissant. À lire!

Note : 4.5/5

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Paule Noyart vit à Bromont (Québec) avec ses deux chiens. Elle s'appelle Paule Pierre. Paule Noyart est écrivaine (La Chinoise blonde, Vigie, La danse d'Issam, Un amer remarquable sans compter ses essais) et traductrice littéraire. Elle a produit des douzaines de traductions, dont celles d'oeuvres de Marian Engel, de Mordecai Richler, de Stephen Crane et de Janette Turner Hospital. Elle a déjà remporté le prix du Gouverneur-général comme traductrice et le prix Alfred-Desrochers pour Compote et gruau.

Bibliographie

Un amer remarquable, Léméac, 2002
Compote et gruau, Léméac, 2000
La danse d'Issam, Léméac, 1998
Vigie, XYZ, 1993
La Chinoise blonde, Les Quinze, 1991


De: Polo

Paule NOYART : La Danse d'Issam.
Éd. Leméac, 1998, 371 p.

La Guerre du Liban vécue par un reporter français

Depuis la nuit des temps, on recourt à la guerre pour sauver les civilisations menacées par un ennemi réel ou potentiel. Les populations s'adaptent à la situation, qui fait souvent beaucoup plus mal aux civils qu'aux combattants. Comme Le Docteur Jivago de Boris Pasternak, Wendel, le héros de La Danse d'Issam, apprendra à ses dépens que les hostilités belliqueuses ne visent pas seulement à imposer une vision du monde, mais qu'elles détruisent les liens entre les humains, en particulier celui de l'amour.

Au cours des années 80, l'AFP désigne Wendel comme reporter pour couvrir le conflit qui déchire le Liban. Syriens, chrétiens, druzes, juifs, phalangistes s'entre-tuent pour instaurer leur hégémonie alors que femmes, enfants et vieillards subissent ce qui est convenu d'appeler les dommages collatéraux. Retranchés dans des maisons en ruine, ils attendent une accalmie des combats pour se redonner un semblant d'existence afin de ne pas perdre tout espoir. Même ce contexte guerrier n'empêche pas Wendel de marier une Libanaise. Chacun à sa manière porte secours aux martyrs de cette tragédie, Leila dans un cadre hospitalier, et Wendel en venant en aide aux femmes et aux enfants mal pris. Il délaisse même sa Nikon pour s'impliquer davantage devant l'ampleur du désastre.

Si « massacrer des sociétés, c´est de l´histoire », comme l'a écrit Michaël Terrance Kelly dans Un rêve comme le mien, Paule Noyart a peint une fresque très éloquente des souffrances inhérentes à la belligérance. Elle ne s'est pas contentée de décrire les horreurs commises sur les champs dits d'honneur. Elle a plutôt montré des Libanais résister au désespoir. « Quand on n'est pas mort, on vit. » La population s'est organisée pour que leur quotidien ne se résume pas simplement à l'attente des pilonnages. Mariages, naissances, sépultures, repas, amitiés se sont maintenus. À cause de leur force morale, on n'a pu ni les abattre ni empêcher Issam de danser.

Cette démonstration s'appuie sur une solide trame romanesque, qui évite tout glissement vers le discours d'opinion. Les enjeux politiques n'occupent pas le devant de la scène. On y voit plutôt des femmes et des hommes aux prises avec une guerre qui détruit les rapports humains. Malheureusement, la violence qu'ils dénoncent s’inscrit souvent si fortement dans les esprits qu’ils ne peuvent s’en dissocier, tel Wendel qui se passionne pour la Bosnie après la guerre du Liban.

Le roman de Paule Noyart ressemble à un recueil de nouvelles. Chaque chapitre raconte un événement qui connaît sa propre chute. L'unité de l'ensemble se maintient grâce à une progression inexorable de l'action vers un dénouement tragique. L’œuvre joint à cette histoire du Liban celle toute personnelle du héros, qui a connu une certaine Geneviève lors de ses études. Ces deux éléments se fondent pour former l'épilogue. C'est avec art que l'auteure a construit ce roman original, écrit avec beaucoup de mesure, de manière alerte et limpide malgré certaines lourdeurs. Bref, une oeuvre qui dénonce en filigrane la division entre les peuples. Une oeuvre qui rappelle, comme l’a jadis écrit Jean-Jacques Rousseau, que « rien ici-bas ne mérite d´être acheté avec du sang humain ».

note: 4.5/5



De : Profgéo Envoyé : 2008-03-24 17:29

Un amer remarquable Paule Noyart
Leméac 162 pages

Résumé:
Jeanne reçoit des appels au téléphone d'un inconnu. De cette étrange relation, on aura les compte-rendus de leurs journaux intimes uniquement. Une façon d'entrer en contact qui bouleverse la vie de Jeanne, mais pas moins que celle de Paul.

Critique:
Un superbe livre, court, mais intense. Une belle histoire portée par une belle écriture. Jeanne et Paul ne font que se parler, mais au travers de leurs non-dit et de leurs silences se développe une relation pleine de vérité et de force, même si elle ne se base que sur les voix de l'un et de l'autre. Vraiment une superbe lecture.

Ma note: 4.9/5

Je ne met pas 5/5 parce que je réserve ça aux livres qui me transportent au 7e ciel, mais vraiment tout de même, celui-ci est merveilleux.

Une aventure téléphonique quotidienne devient une obsession pour Jeanne. Ce Paul est comment? Jeune? Fripé? Bronzé? Elle n'a que sa voix.
Paul n'y veut aucun mal à cette Jeanne. Des fois, il ironise, est sarcastique, baveux, mais ne veut pas perdre son interlocutrice.
Tout au long de la lecture, on se pose la question pourquoi? Que lui veut-il? Comment et pourquoi il a choisi Jeanne? Il connaissait donc son nom?
Elle est séduite par qui ? Un aventurier? Un pervers? Un nostalgique de l'amour? Un journaliste? Un Infirme?
Notre intérêt est maintenu jusqu'à la dernière ligne.

Je mets 4/5

La Nuit d'Ostende Paule Noyart Leméac 638 pages



Résumé:
Belgique, début du siècle. Il y a Irène, la femme qui souhaite
par-dessus tout être libre et qui préfère le divorce à un mariage
malheureux. Elle voyage sur les routes de l'Europe, au gré des amants
et des découvertes, autant sur elle-même que sur les autres. Il y a
Delphine, sa nièce, prise entre son père Armand, aimant, mais mou et sa
mère Alma, femme théâtrale à la carrière musicale brisée très tôt par sa
propre mère. Enfant capable et d'une sérénité profonde, elle vit et
aime sans poser de questions et sans revendiquer. Et il y a sa propre
fille, Odile, l'enfant qui se rebelle, qui exige et qui voit plus de
choses que l'on ne pourrait le penser. Ces trois femmes aiment et
vivent au fil des années 1920 et 1930, entourées de leur famille et de
leurs amis. Jusqu'au 10 mai 1940. Là où tout bascule. Le jour où
l'Allemagne envahit la Belgique.

Critique:
Ça m'a pris un temps fou à finir ce livre et ce n'est pas pour rien! Le
rythme de l'histoire est lent, incroyablement lent. On lit 20 pages et
il s'est passé une foule de choses, mais on a quand même lu que 20
pages! Et le livre est constant, du début à la fin, la même émotion, la
même façon de raconter, pas de montée ou de descente, on est en terrain
plat comme en Belgique! Néanmoins, on aime suivre ces personnages, dans
l'atmosphère que l'auteure a su créer avec tant de talent. On les suit
avec intérêt, ces trois femmes si différentes, mais qui ont en commun
de toujours vouloir vivre leur vie à leur façon, peut importe ce que
pense les autres autour d'eux. Le livre est centré sur l'histoire des
personnes et on ne peut en parler que comme ça. En parlant des
personnages, des lieux, des gens. Le roman, c'est ça, c'est leur
quotidien, racontée petit à petit, parfois même jour par jour. Mais en
même temps, il faut le dire aussi, on raconte leurs vies, leurs grandes
joies et leurs peines. Le terme saga familiale peut très bien qualifier
le livre, mais pas de déchirements entre les membres de cette famille.
Aucun. Le grand déchirement qui les bouleversera tous viendra de
l'extérieur, d'Allemagne. De l'Allemagne nazie qu'Irène découvrira au
détour d'un voyage. On voit les événements au travers de leurs yeux,
même si on connait l'histoire et sa fin, on est fasciné, on est emporté
par le récit de cette histoire. Les trois personnages principaux,
Irène, Delphine et Odile sont très intéressants, avec une nette
préférence pour Delphine. Le seul faux son de cloche dans le livre,
c'est Odile. Pourquoi attendre si tard pour joindre la narration des
deux autres et pourquoi raconter le tout dans un journal qui reprend les
mêmes événements racontés par sa mère? Ce choix n'était pas judicieux,
c'est amusant de voir la jeune fille faire des phautes d'ortografe et
de grammère abbominnabes, mais au bout d'un certain temps, on s'en
lasse. Enfin, je pourrais parler encore pendant des heures tellement le
récit est dense et puissant, portée par une voix forte. Une très belle
redécouverte. Mon deuxième Paule Noyart et deux livres très
différents, mais tous les deux excellents, preuve s'il en fallait une
que cette auteure est excellente.

Ma note: 4.5/5

Merci Prospéryne, ton avis me donne très envie de découvrir ce livre. Je le note

Merci Lacazavent!

Je croise les doigts pour qu'il soit disponible en France!

@+ Prospéryne

Au pire, j'ai découvert au salon du livre qu' il y avait une librairie Québecoise à Paris. Il l'aurait peut-être

Hum, à vraie dire, sur commande, ça ne devrait pas être trop problématique parce que c'est publié chez Leméac et qu'eux et Actes Sud sont de très grands copains, l'un diffuse les livres de l'autre chez lui et inversement. Mais tu as aussi raison, il y a toujours la Librairie du Québec à Paris où tu es presque sûre de le trouver. D'ailleurs, pourquoi juste une librairie du Québec à Paris, pourquoi par une à Marseille ou dans chaque centre important de la France? Ça serait une bonne idée non? (Et quelques rats français aussi serait content...)

@+ Prospéryne