Ian MCEWAN (Royaume-Uni)

Dans une coque de noix d'Ian McEwan

Le narrateur est un fœtus dans le ventre de sa mère, il perçoit tout de ce que ce passe en dehors, il entend les bruits, les conversations, il perçoit les mouvements de sa mère, les intrusions inopinées et même les pensées de celle qui le porte. Bien sûr, c'est un être conscient de sa vie et du complot qui se trame entre sa mère et son amant...
J'ai été un peu déstabilisée au début par ce parti de rendre conscient un futur être humain mais aussi du statut de la mère fautive. Cependant, la narration est très agréable et plein d'humour (même si le bébé à naître est amateur de bon vin). Le bébé ne fait pas quel parti prendre mais il veut sauver son père et assurer sa liberté), il n'a pas beaucoup de possibilité d'action...Je n'ai pas lu Hamlet mais j'ai apprécié l'exercice d'écriture. C'est presque trop court !

Note : 4/5

L'intéret de l'enfant



A Londres, une magistrate dont le couple se délite, doit trancher sur le cas d'un jeune homme de 17 ans, témoin de Jéhova, qui refuse une transfusion sanguine pour raison religieuse.

Un roman court, 230 pages, mais trés riche, assez dense avec des refléxions sur des sujets trés divers.

Note : 4/5

Dans une coque de noix

Quatrième de couverture : "À l’étroit dans le ventre de ma mère, alors qu’il ne reste plus que quelques semaines avant mon entrée dans le monde, je veille. J'entends tout. Un complot se trame contre mon père. Ma mère et son amant veulent se débarrasser de lui. La belle, si belle Trudy préfère à mon père, John, poète talentueux en mal de reconnaissance et qui pourtant l’aime à la folie, cet ignare de Claude. Et voilà que j'apprends que Claude n’est autre que mon oncle : le frère de mon père. Un crime passionnel doublé d’un fratricide qui me fera peut-être voir le jour en prison, orphelin pour toujours ! Je dois les en empêcher."

Mon avis : un court roman, original et bien écrit, mais auquel je n'ai pas réussi à accrocher. Ce long monologue a fini par me lasser. La faute aux nombreuses digressions du narrateur-foetus je pense... Dommage, l'idée du roman et le style de l'auteur avaient tout pour me plaire...Un loupé ! Mais je tenterai un autre titre, pour valider ou non cette première opinion.

Ma note : 2/5

Machines Like Me
(Une machine comme moi) 2019

En 1982, le Royaume-Uni perd la guerre de îles Falkland, ce qui entraîne une crise politique pour le gouvernement Thatcher. Mais la différence d’avec notre monde est surtout du côté des avancées de l’informatique (il y a déjà un Internet répandu) et de l’intelligence artificielle : on met cette année sur le marché deux douzaine d’androïdes capables d’imiter le comportement humain. Mais est-ce bien de l’imitation ou bien le développement d’une certaine conscience? Le narrateur, mordu d’électronique depuis l’enfance, s’en procure un et espère que ceci va le rapprocher de sa chère voisine. Mais le robot est bien plus complexe qu’un appareil électroménager.
 
McEwan traite ici de trois thèmes ou uchronies différentes : un androïde autonome, un développement accéléré de l’informatique (en particulier grâce à Alan Turing toujours vivant) et une variante sur l’histoire du Royaume-Uni (si les missiles Exocet achetés par l’Argentine avait pu être utilisés contre l’expédition navale anglaise). Là où on pourrait s’attendre à un livre pour chacune des idées, l’auteur combine les trois et jongle bien entre les synergies. Il concentre aussi son livre sur le narrateur et sa voisine, concentrant l’intrigue sur un seul couple. Ceci permet à la fois beaucoup de créativité dans le contexte et une histoire bien ramassée. J’aurai même aimé un peu plus dans la durée ou les effets sociaux, et moins sur les détails, mais c’est un choix qui évite aussi l’éparpillement.

Je suis en retard pour l’auteur du quadrimestre, mais accusons la fermeture des bibliothèques pendant 3 mois…
 
4/5

RR

EXPIATION
Ian Mac EWAN
Folio 488 Pages
 
Résumé (4° de  couverture)
Sous la canicule qui frappe l'Angleterre en ce mois d'août 1935, la jeune Briony a trouvé sa vocation : elle sera romancière. Finis les contes de fées et les mélodrames de l'enfance. Du haut de ses treize ans, elle voit dans le roman un moyen de déchiffrer le monde. Mais lorsqu'elle surprend sa grande sœur Cecilia avec Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve aux désirs des adultes va provoquer une tragédie. Trois vies basculent et divergent, pour ne se recroiser que cinq ans plus tard, dans le chaos de la guerre, entre la déroute de Dunkerque et les prémices du Blitz. La brutalité du réel va faire mûrir Briony. Mais est-il encore temps d'expier un crime d'enfance ?
 
Mon avis :
 
Je vous avertis dès à présent, cet avis finira par un coup de g…
 
Mais avant cela, je serai plutôt positif à l’égard de ce roman. Voici ma 3° lecture de Ian McEwan et voici (encore) une lecture différente de la précédente. Différente dans l’époque, l’ambiance, l’intrigue mais aussi dans le style. Difficile d’imaginer que ce roman est écrit par celui qui a écrit « Samedi ». Tant celui-ci était écrit de manière très contemporaine pour une histoire contemporaine, tant le style de ce « Expiation » est à l’image du style Britannique du milieu du siècle dernier et s’adapte donc parfaite à l’époque d’avant-guerre où se situe cette nouvelle intrigue.
A l’avantage aussi de ce roman, l’intrigue. Si celle-ci est longue à se mettre en marche, comme pour faire mieux monter l’impatience du lecteur, elle est ensuite entretenue à travers la dramaturgie de la guerre. Sans être une lecture passionnante, elle est une forme de dégustation littéraire, reposante et bien agréable.
 
Mais je vous sens impatient de savoir comment cette lecture plutôt positive à mes yeux peut faire l’objet d’un coup de g… J’y viens petits rats impatients.
 
Bien après les événements de ce roman, la personnage centrale de ce roman, collabore  et amène ses connaissances à un musée de la seconde guerre mondiale où d’anciens militaires lui reprochent certaines imprécisions historiques. Extraits des remarques auxquelles notre héroïne est confrontée :

« En aucun cas (souligné deux fois) un soldat servant dans l’armée britannique ne dirait : « Au pas de gymnastique ». Seul un Américain exprimerait ainsi ce genre d’ordre. L’expression correcte est : « Au pas de course »


Ou encore
 
« Personne ne parlerait jamais de « mitrailleuse de vingt-cinq. L’expression exacte, c’est soit « canon de vingt-cinq », soit « pièce de vingt-cinq »
 
Monsieur McEwan, vous qui êtes si pointilleux pour cette pauvre Briony, comment pouvez-vous l’être si peu pour vous-même ! En effet.
 
Alors que vos valeureux soldats sont en vue de  Dunkerque pour évacuer vers l’Angleterre, quelle n’est pas ma surprise en lisant :

« La brise humide et fraîche qui arrivait de la Manche lui rendit la clarté de l’esprit »
Ou encore

«  Un vent froid arrivait de la Manche et les capotes gisaient au bord de la route à l’intérieur des terres.


Cher Monsieur McEwan, sachez que le lecteur que je suis, quand il était jeune, allait se baigner, jouait au foot-ball des heures durant ou encore flirtait les jolies Dunkerquoises, sur les bords de la MER DU NORD et non de la Manche. Comment peut-on écrire un roman dans un cadre historique en faisant ce genre d’erreur ?? Et donc je vous attribue, pour ce roman
 

La note 0 / 5  (Bon 3 / 5 parce que sur les bords de la Mer du Nord, nous sommes sympas et  pas rancuniers)

Sur la plage de Chesil 

Note : 4/5

Critique : Un court roman qui disseque un mariage avec tout ce qui avec : la communication, la différence de classe, le sens moral et les conventions, la pudeur des années 1960 pré-libération des mœurs. La plume de Ian McEwan est très agréable et il sait très bien restituer les sentiments des personnages, leurs appréhensions. Petit bémol pour la fin que je trouve précipitée, que devient vraiment Florence ?